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emportement

emportement [ ɑ̃pɔrtəmɑ̃ ] n. m.
• 1634; « action d'emporter » XIIIe; de emporter
1Vieilli Élan, transport. 1. fougue. « Claude s'était jeté avec plus d'emportement dans les bras de la science » (Hugo). « Les emportements de l'imagination » (Chateaubriand).
2Mod. Violent mouvement de colère. fureur, véhémence, virulence. Parler, discuter avec emportement. « Il n'y a qu'un pas de la colère contre soi-même à l'emportement contre les autres » (Stendhal).
⊗ CONTR. 1. Calme, sang-froid.

emportement nom masculin Action de s'emporter, vif accès de colère : Discuter avec emportement.emportement (synonymes) nom masculin Action de s' emporter , vif accès de colère
Synonymes :
- colère
- courroux (littéraire)
- fougue
- fureur
- impétuosité
- irritation
Contraires :
- calme
- quiétude
- sang-froid
- sérénité

emportement
n. m. Mouvement violent inspiré par une passion.
Spécial. Accès de colère. Parler avec emportement.

⇒EMPORTEMENT, subst. masc.
Action de s'emporter; sentiment extrêmement vif et violent qui se manifeste par un comportement inhabituel. Emportement d'amour, de joie (Ac. 1798-1932). Emportement de colère, d'imagination, de passion; aimer, travailler avec emportement. Vous savez avec quel emportement les Hollandais aimèrent les tulipes; ce fut de la folie furieuse (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 101). Ce furent de petits cris, de petits sauts, tout un emportement de femme débordée par une émotion vive (ZOLA, Nana, 1880, p. 1233) :
1. Depuis un mois entier je chassais avec emportement, avec une joie sauvage, avec cette ardeur qu'on a pour les passions nouvelles.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Un Réveillon, 1882, p. 49.
2. ... mes jambes tremblent contre les tiennes. Embrasse-moi pour étouffer ce cri qui monte du profond de mon corps, qui va sortir, qui sort... ah! « Il l'embrasse avec emportement, ... »
CAMUS, L'État de siège, 1948, p. 261.
Spéc. Mouvement vif de colère. Grand, violent, terrible emportement (Ac. 1798-1932). Furieux emportement; emportement aveugle, fou; calmer un emportement. Il est sujet à des emportements, à l'emportement (Ac. 1835-1932). Parler avec emportement (cf. agenouillement ex. 13). Des emportements de la parole qu'il [Daudet] tient du tempérament colère de son père (GONCOURT, Journal, 1891, p. 146). L'indignation s'empara de moi; j'éclatai contre Sara par les reproches les plus vifs, l'emportement le plus furieux (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 185) :
3. Quelle patience il doit falloir à mes amis pour me supporter, certains jours! Les jours où je suis le plus terne, mes emportements sont les plus subits et les plus violents; ...
GIDE, Journal, 1912, p. 371.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin XIIIe s. « fait d'être emporté » (Vie et Mir. de plus. s. conf. Maz. 568 [1716], fol. 208a ds GDF.); 1636 « action de se mettre en colère » (CORNEILLE, Cid, II, 1, 362). Dér. de emporter; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :745. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 946, b) 1 436; XXe s. : a) 1 265, b) 829.

emportement [ɑ̃pɔʀtəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1634; « action d'emporter », XIIIe; de emporter.
1 Vieilli ou style soutenu. Élan, transport. Ardeur, effervescence, élan, exaltation, folie, fougue, frénésie, impétuosité, transport, véhémence. || Adorer une femme avec emportement. Délire (cit. 8), égarement. || Se jeter avec emportement dans une étude (→ Bras, cit. 25). || Les emportements de la passion (→ Amant, cit. 12), de l'imagination (→ Chimère, cit. 7; délire, cit. 5). Débordement, dérèglement.
1 (…) une passion qui n'est qu'erreur, que faiblesse et qu'emportement (…)
Molière, la Princesse d'Élide, II, 1.
2 Je vous le dis encor, ces bouillants mouvements,
Ces ardeurs de jeunesse et ces emportements
Nous font trouver d'abord quelques nuits agréables;
Mais ces félicités ne sont guère durables,
Et notre passion alentissant son cours,
Après ces bonnes nuits, donne de mauvais jours.
Molière, l'Étourdi, IV, 3.
3 (…) l'emportement de la jeunesse nous entraîne (…)
Molière, l'Avare, I, 2.
4 Il y a de certains biens que l'on désire avec emportement, et dont l'idée seule nous enlève et nous transporte (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 29.
5 Comme je n'ai encore aimé aucun homme, l'excès de ma tendresse s'est en quelque sorte épanché dans mes amitiés avec les jeunes filles et les jeunes femmes; j'y ai mis le même emportement et la même exaltation que je mets à tout ce que je fais (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VII, p. 163.
2 Mod. Violent mouvement de colère. || Parler, discuter avec emportement. Animation, animosité, fureur, furie, passion, vivacité. || Il est sujet à des emportements, à l'emportement (Académie).
6 De trop d'emportement votre faute est suivie.
Corneille, le Cid., II, 1.
7 Et ne voyais-tu pas, dans mes emportements,
Que mon cœur démentait ma bouche à tous moments ?
Racine, Andromaque, V, 3.
8 Dans les caractères hardis et fiers il n'y a qu'un pas de la colère contre soi-même à l'emportement contre les autres; les transports de fureur sont dans ce cas un plaisir vif.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XX.
9 Les emportements des hommes comme Phœbus sont des soupes au lait, dont une goutte d'eau froide affaisse l'ébullition.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, VII, 7.
CONTR. Calme, sang-froid.

Encyclopédie Universelle. 2012.