sang-froid [ sɑ̃frwa ] n. m. inv. ♦ Maîtrise de soi qui permet de ne pas céder à l'émotion et de garder sa présence d'esprit. ⇒ 1. calme, fermeté, froideur, impassibilité; self-control. Faire qqch. avec sang-froid. Garder, conserver son sang-froid. « Que penser d'un sang-froid si facile ? Présence d'esprit — ou absence de sentiment, froideur ? » (Martin du Gard). Loc. Perdre son sang-froid : se troubler. — Faire qqch. de sang-froid, de façon délibérée et en pleine conscience de son acte. Tuer qqn de sang-froid. « Ma colère, ma passion, voilà mon excuse; toi, tu es de sang-froid; tu n'as pas de haine, et tu donnes la mort, misérable ! » (Balzac). ⊗ CONTR. Angoisse, émotion, exaltation.
● sang-froid nom masculin invariable État de calme, maîtrise de soi : Garder son sang-froid. ● sang-froid (difficultés) nom masculin invariable Orthographe et emploi Sang-froid est invariable, mais ne s'emploie guère qu'au singulier. ● sang-froid (expressions) nom masculin invariable De sang-froid, de façon délibérée, en pleine conscience de ce que l'on fait. ● sang-froid (synonymes) nom masculin invariable État de calme, maîtrise de soi
Synonymes :
- calme
- cran (familier)
sang-froid
n. m. inv. Maîtrise de soi, calme, présence d'esprit dans les moments critiques. Perdre son sang-froid. Faire preuve de sang-froid.
|| Loc. adv. De sang(-)froid: froidement, en pleine conscience de ce que l'on fait.
⇒SANG-FROID, subst. masc.
A. — 1. Aptitude à garder, en toutes circonstances, présence d'esprit et maîtrise de soi; cette même possession de soi-même. Synon. aplomb, assurance, impassibilité; anton. affolement. (Éviter un accident) grâce au sang-froid et à la prudence; montrer du sang-froid; manquer de sang-froid; conserver, garder, reprendre, perdre son sang-froid; avoir besoin de tout son sang-froid; avec (beaucoup de) sang-froid. Le sang-froid est une vertu curieuse et on a raison de la vanter, bien qu'elle implique un certain mépris de l'homme et une grande considération pour la fatalité (CHARDONNE, Claire, 1931, p. 143). Mais nous frémissons à l'idée qu'elle est coupable, parce que l'acte de l'empoisonneur est celui qui réclame le plus de sang-froid, une main ferme qui penche le flacon et compte sans se tromper les gouttes (COLETTE, Belles sais., Mes cahiers, 1941, p. 192).
— P. méton. On eût dit qu'il était en scène! Je l'admirais. J'avais cru jusqu'alors qu'on ne trouvait de ces sang-froids-là que sur les planches (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 279).
— P. métaph. Dans la fourmilière le travail est organisé avec beaucoup plus de méthode et de sang-froid que ne le ferait supposer l'agitation désordonnée que nous remarquons d'habitude à la surface du nid (MAETERL., Vie fourmis, 1930, p. 198).
2. (État de) calme. Synon. flegme; anton. émotion. Avec un sang-froid imperturbable, parfait; le plus beau sang-froid (du monde); avec son sang-froid habituel, ordinaire. J'eus le temps de (...) réfléchir, autant qu'un esprit peut le faire lorsqu'il est aux prises avec un cœur absolument privé de sang-froid (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 168). Mozart dont les opéras se ressemblent tous et dont le beau sang-froid fatigue et impatiente (BERLIOZ, Souv. voy., 1869, p. 110).
— [Avec une connotation péj.] Synon. froideur. Il y en a qui s'applaudissent de ce sang-froid et de cette absence d'émotion [en peignant]; ils se figurent qu'ils dominent l'inspiration (DELACROIX, Journal, 1854, p. 172). Degas s'intéresse à son époque en critique, mais il ne l'aime pas, il ne cherche pas à l'embellir, il la regarde avec le sang-froid d'un physiologiste (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 129).
B. — De sang-froid.
1. Loc. adj. inv. Synon. de calme, impassible. Finalement, pour l'avouer, nous autres gens de sang-froid, nous ne pouvons nous empêcher de déplorer qu'on ait collé là sur la tête un peu renfrognée (...) ce haut de forme (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 283).
2. Loc. adv.
a) [Corresp. à supra A 1; notamment p. réf. à un acte de violence, à des propos violents ou inconsidérés] (Faire qqc.) de sang-froid. De façon délibérée, en étant maître de soi, avec pleine conscience de ce que l'on fait ou de ce que l'on dit. Synon. froidement. Agir, dire de sang-froid; insulter, tuer, égorger qqn de sang-froid; meurtre commis de sang-froid; paroles prononcées de sang-froid; c'est de sang-froid (que); examiner de sang-froid. [Les éléphants] sont dans l'eau marécageuse Littéralement je les entends se gargariser Le soleil éclaire en plein la tête et le poitrail De la grande femelle maintenant irritée Quelle photo intéressante a pu prendre l'homme de sang-froid qui se tenait à côté de moi (CENDRARS, Du monde entier, Chasse à l'éléphant, 1924, p. 159).
b) [Corresp. à supra A 2] Avec calme. Les heures de sa vie qu'elle vivait de sang-froid, en se voyant elle-même, en regardant dans sa conscience (...) lui semblaient si abominables! (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 154).
Prononc. et Orth.:[], [-a]. Ac. 1694-1762: sang froid; dep. 1798: sang-froid. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 273: sangfroid (comme sangsue). Étymol. et Hist. 1. Loc. adv. 1486 [éd.] de froid sanc (BOUTEILLER, Somme rur., 2e p., f ° 67b ds GDF. Compl.); 1573 massacrement de sang froid (J. LE FRERE DE LAVAL, Hist. des troubles et guerres civiles, éd. 1576, 120a ds Fonds BARBIER); 1671, 27 févr. être de sang-froid (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 172); 2. subst. 1672, 17 juin (ID., ibid., p. 1296, var., éd. 1754); 1680 (LA CHAPELLE, Relation des Campagnes de Rocroi ds RICH. t. 2). Comp. de sang et de froid. Fréq. abs. littér.:1 094. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 963, b) 2 254; XXe s.: a) 918, b) 1 216. Bbg. BARB. Misc. 6 1928-32, p. 297.
sang-froid [sɑ̃fʀwa] n. m.
ÉTYM. 1672; en loc. adv., 1569; de froid sang, 1395; de sang, et froid.
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♦ Maîtrise de soi qui permet de ne pas céder à l'émotion et de garder sa présence d'esprit. ⇒ Assurance, calme, fermeté, froideur, impassibilité, patience, tranquillité. || Faire qqch. avec sang-froid, avec beaucoup de sang-froid (→ Gant, cit. 7; 1. lapidaire, cit. 2; lessive, cit. 4; plutôt, cit. 12). || Avoir du sang-froid (→ Précision, cit. 5), tout son sang-froid (→ Faire, cit. 209). || Garder, conserver son sang-froid (→ Appel, cit. 11). ⇒ Contenance (bonne); tête (froide). || Reprendre son sang-froid. ⇒ Aplomb (→ Croire, cit. 35; fripon, cit. 4). || Être de sang-froid (→ Champ, cit. 9; exaspérant, cit. 2; praticable, cit. 1). || Montrer du sang-froid. || Perdre son sang-froid, sortir de son sang-froid. ⇒ Émouvoir (s'), troubler (se). → Bramer, cit. 3. || Cela lui a fait perdre son sang-froid. ⇒ Tête (tourner la). || Manquer de sang-froid. || Sang-froid imperturbable.
1 C'est au sang-froid à tempérer le délire de l'enthousiasme. Ce n'est pas l'homme violent qui est hors de lui-même qui dispose de nous; c'est un avantage réservé à l'homme qui se possède.
Diderot, Paradoxe sur le comédien, Pl., p. 1038.
2 Avec une grande dose de sang-froid j'avais dominé la situation (…)
Loti, Aziyadé, III, LII.
3 Que penser d'un sang-froid si facile ? Présence d'esprit, — ou absence de sentiment, froideur ?
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 49.
♦ Faire qqch. de sang-froid, sans y être entraîné par une impulsion violente, de façon délibérée et en pleine conscience de son acte. || Le comédien (cit. 2) a l'art de se passionner de sang-froid. || Tuer qqn de sang-froid (→ Barbare, cit. 23; entre-tuer, cit. 2).
4 (…) et même sans être ivre, mais de sang-froid, il se distingue dans la danse la plus obscène par les postures les plus indécentes.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « De l'image d'un coquin ».
5 Ma colère, ma passion, voilà mon excuse; toi, tu es de sang-froid; tu n'as pas de haine, et tu donnes la mort, misérable !
Balzac, Souvenirs d'un paria, in Œ. diverses, t. I, XIV, p. 338.
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CONTR. Angoisse, délire, émotion, emportement, exaltation, excitation, frayeur, fureur.
Encyclopédie Universelle. 2012.