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enculer

enculer [ ɑ̃kyle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1734; de en- et cul
Vulg. Sodomiser.
(Dans des injures) Va te faire enculer ! 1. foutre, voir.

enculer verbe transitif (de cul) Populaire Pratiquer sur quelqu'un le coït anal, sodomiser. ● enculer (expressions) verbe transitif (de cul) Populaire Enculer des mouches, pinailler, se perdre dans des détails sans importance.

enculer
v. tr. Grossier Pratiquer le coït anal, la sodomisation.
|| Fig. Tromper, berner.

⇒ENCULER, verbe trans.
Trivial
A.— [Dans le domaine des rapports sexuels]
1. [Le suj. désigne un homme, le compl. un homme ou une femme] Pratiquer le coït anal. Se faire enculer. Colle ton corps ravi contre le mien qui meurt D'enculer la plus tendre et douce des fripouilles (GENÊT, Poèmes, Condamné à mort, 1948, p. 25) :
ZOLA. — (...) il a le goût de prendre les femmes à l'envers.
CHARPENTIER. — C'est donc cela, que lorsqu'il m'emmène avec lui à la brasserie de la rue Médicis, je l'entends, quand il entoure la taille d'une de ces femmes qui servent des bocks, je l'entends leur dire : « Comme je t'enc... »
GONCOURT, Journal, 1879, p. 26.
Emploi pronom. réciproque. Tous les conjurés s'enculèrent frénétiquement. Ce n'était, dans la salle, que culs nerveux d'hommes emmanchés de vits formidables (APOLL., Les Onze mille verges, éd. J'ai lu, 1976 [1907], p. 58).
[Le suj. et le compl. désignent une femme] Si le grand désir des dames, c'est pas de s'emmancher entre elles... Mireille par exemple si elle aimerait pas bourrer un peu les copines?... les enculer au besoin?... (...) — Y a des godes qu'elle m'a fait remarquer! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 37).
2. [Sans idée de sodomie; le suj. désigne un homme, le compl. une femme] Posséder charnellement.
Rem. Attesté ds ROB.
B.— Au fig., gén. à valeur hyperbolique
1. a) [Avec l'idée d'ennui, de contrariété] Synon. embêter (fam.), emmerder (vulg.). J'aimerais mieux quand même qu'il se taise... (...) comme il est con!... qu'il s'arrête de nous enculer ce fumier-là... (...) il croit pas à ce qu'on lui raconte (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 668).
b) [Avec l'idée de menace] Descends par ici! petit fumier!... qu'on t'encule une bonne fois pour toutes!... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 538). Il avait l'air d'une brute; et il en était une. Et il poussa son cri de guerre, son « Montjoye et saint Denis! » : il dit à voix forte :« Je les enc... tous!» (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1365).
2. Locutions
a) [Avec l'idée de dédain, de mépris] Aller se faire enculer. Synon. aller se faire foutre (vulg.), se faire voir (fam.). Y en a un qui peut aller se faire enc... pour que je lui remette une thune sur ses chevaux, c'est le baron de Rotschild (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 70).
b) [Pour appuyer avec énergie sur une déclaration] Je veux être enculé! Synon. je veux bien être pendu. Je veux être enculé! tu m'entends! si cette nuit même les pleurétiques crachent pas leurs caillots! merde à Dieu!... je serai encore réveillé vingt fois (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 24).
Rem. 1. Dans un souci de bienséance le mot est parfois écrit enc... 2. On rencontre ds la docum. le dér. enculerie, subst. fém. Friponnerie, tromperie. J'suis sûr qu'ils ont [les « mecs honnêtes »] chacun une petite saloperie à s'reprocher. (...) Une belle petite enculerie de derrière les fagots (LE BRETON, Loi, 1955, p. 70). 3. Les dict. enregistrent enculeur, subst. masc. a) Celui qui encule. b) Loc. fam. Enculeur de mouches. Personne pointilleuse. Attesté ds ROB. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1416 « placer en arrière » (Béthune, ap. La Fons, Art. du Nord, p. 148 ds GDF.) — 1611, COTGR.; 2. 1827-67 (DELVAU, Dict. érotique d'apr. FEW t. 2, p. 1513b); 1856 terme vulg. (GONCOURT, Journal, p. 239). Dér. de cul; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :12.
DÉR. Enculage, subst. masc., trivial. Action d'enculer. J'avais la braguette en godille! (...) Il arpentait tous les sentiers, il se tenait derrière chaque buisson, l'esprit malin des enculages (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 292). Au fig., loc. fam. — Tu l'aimes donc tant que ça, ta femme? — Qu'est-ce qu'elle vient faire là dedans? — C'est pas pour elle que tu veux te faire descendre? demanda Mathieu. — Me fais pas chier! cria Pinette. J'en ai marre de tes enculages de mouche (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 154). Rem. La docum. atteste les formes a) Enculade, subst. fém. Le Prince et Cornabœux manifestèrent leur enthousiasme par des enculades réciproques (APOLL., op. cit., p. 61). b) Enculaillage, subst. masc. Il ne lui fallait qu'une heure d'efforts (...) pour retaper une fois pour toutes les plus pires enculaillages (CÉLINE, op. cit., p. 405). []. 1re attest. 1936 (ID., op. cit., p. 292); du rad. de enculer, suff. -age. Fréq. abs. littér. : 2.

enculer [ɑ̃kyle] v. tr.
ÉTYM. 1734, Piron, in Cellard et Rey; de en-, cul, et suff. verbal.
Vulg. Sodomiser.
1 Que dis-tu de ceci : des brigands grecs ont un jour une riotte avec la gendarmerie. Ils s'emparent de l'officier et de trois gendarmes, les enculent à outrance et les renvoient ensuite sans leur avoir fait autre chose. Quelle ironie de l'ordre !
Flaubert, À Louis Bouilhet, 10 févr. 1851, in Correspondance, Pl., t. I, p. 755.
(Dans des injures et insultes). || Va te faire enculer ! || Je l'encule, celui-là ! Emmerder.
2 Je tourne une page, et, l'air détaché, je me mets à fredonner : « Va t'faire enculer, va t'faire enculer. Avec la balayè-è-è-te. »
A. Sarrazin, la Cavale, p. 294.
Par ext. Pénétrer sexuellement (une femme). Baiser.REM. Le verbe enconner, attesté dans le discours érotique, n'est pas entré dans l'usage général.
DÉR. Enculage, enculé, enculeur (d'autres dér. sont attestés).

Encyclopédie Universelle. 2012.