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engorger

engorger [ ɑ̃gɔrʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1611; « gorger » XIIe; de en- et gorge
1Obstruer (un conduit, un passage) par l'accumulation de matières étrangères. Déchets qui engorgent une descente d'évier. 1. boucher.
Méd. Provoquer l'engorgement de (un organe). Pronom. « Que notre poumon s'engorge [...] l'agitation, l'anxiété sont extrêmes » (Michelet).
Techn. Empâter (une moulure) par une couche trop épaisse de peinture.
2Causer un embarras de circulation dans (surtout au p. p.). Rue engorgée.
⊗ CONTR. Dégorger.

engorger verbe transitif (de gorge) Embarrasser une canalisation, un tuyau, etc., l'obstruer par accumulation de matières, de débris : Égout que les immondices ont engorgé. Empêcher la fluidité de la circulation, la capacité de communication, d'échanges, etc. ; encombrer, saturer : L'accroissement du trafic a engorgé les autoroutes. Provoquer l'engorgement d'un organe. ● engorger (difficultés) verbe transitif (de gorge) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : j'engorge, nous engorgeons ; il engorgea. ● engorger (synonymes) verbe transitif (de gorge) Empêcher la fluidité de la circulation, la capacité de communication...
Synonymes :
- congestionner
- saturer
Contraires :
- décongestionner
- dégager
- désengorger
Embarrasser une canalisation, un tuyau, etc., l'obstruer par accumulation de...
Synonymes :
- boucher
Contraires :
- déboucher

engorger
v. tr.
d1./d Obstruer, boucher un conduit. Saletés qui engorgent un tuyau.
|| v. Pron. (Passif) Ce canal s'est engorgé.
d2./d MED Provoquer l'engorgement de.

⇒ENGORGER, verbe trans.
A.— Rare. [L'anton. est gén. dégorger]
1. S'engorger. Se remplir la gorge de. Synon. ingurgiter, s'enfiler (pop.). Lui, s'engorgea précipitamment des rasades (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 231).
2. P. ext. Obstruer la gorge de quelqu'un.
Emploi abs. en périphrase factitive. Synon. étrangler. Claudine, éclatant. — Ah! ah! que j'ai du goût (suffoquant de rire). Cette bon sang de Calliope me fait engorger (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 127).
P. métaph. La vérité l'engorgeait [Blaise] il avait un besoin impérieux de la vomir (ARNOUX, Solde, 1958, p. 237).
B.— Usuel. [L'anton. est gén. désengorger]
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.; l'obj. désigne gén. un conduit, un passage] Obstruer par un embarras de matières étrangères. Les immondices ont engorgé cet égout (Ac. 1798-1932).
Emploi pronom. à sens passif. Ce tuyau s'engorge. Notre pompe s'était engorgée (Ac. 1798-1932). Ce petit port, ce chenal s'engorge. ,,Il se comble de sable, de galets`` (Ac. 1932). Les moulins sont engorgés. ,,L'eau est si haute qu'elle empêche les roues de tourner`` (Ac. 1932).
PATHOL. Ralentir la circulation dans un vaisseau; obstruer un tissu, un organe. La gêne du poumon engorge de plus en plus le cerveau (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 27). V. conjonctif ex. 4.
Emploi pronom. à sens passif. Le cœur est faible, les deux bases ont l'air de s'engorger (BERNANOS, Crime, 1935, p. 840).
2. [Le suj. désigne gén. une pers.; l'obj. désigne un lieu]
a) P. anal. (Quasi-)synon. encombrer. Le flot des habits noirs engorge tout d'un coup les couloirs (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 147). La multitude engorgeant les quais, les boyaux des rues (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 529).
Emploi pronom. à valeur passive. Sous Louis-Philippe, à la moindre alerte, le réseau des rues étroites s'engorgeait de barricades (HOURTICQ, Hist. Art. 1914, p. 384).
Domaine de la circulation routière. Causer un embarras dû à une mauvaise circulation de véhicules ou de piétons. Paris aux artères engorgées par une circulation automobile devenue monstrueuse (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 78).
b) P. ext. Petite ville engorgée de troupes (GONCOURT, Journal, 1886, p. 589).
3. Au fig. et p. métaph. Trop de libertinage dans la jeunesse dessèche le cœur, et trop de continence engorge l'esprit (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p. 132). Ils [l'espace et la perception] engorgent la conscience et sont opaques à la réflexion (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 294).
Prononc. et Orth. :[], (j')engorge []. Enq. : // (il) engorge. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. engorgié « bourré de nourriture, rassasié » (Roman des romans, 432 ds T.-L.); fin XIIIe s. physiol. vit engorgié (ds Montaiglon et Raynaud, IV, p. 205, 211); XVe s. « gorger » ici fig. (Consol. de Bœce, ms. Montpel. H 43, f° 10d ds GDF.); spéc. 1611 « obstruer un conduit par une accumulation de matière » (COTGR.). Dér. de gorge; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :66.

engorger [ɑ̃gɔʀʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1611; « gorger, avaler », XIIe; de en-, gorge, et suff. verbal.
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I
1 (Sujet et compl. n. de chose). Obstruer (un conduit, un passage) par l'accumulation de matières étrangères. || Les immondices qui engorgent l'égout. || Vase qui engorge un canal. Envaser.
Pron. || Tuyau d'évier qui s'engorge. Boucher (se).Au participe passé :
1 Ces honnêtes enfants,
Qui de Savoie arrivent tous les ans,
Et dont la main légèrement essuie
Ces longs canaux engorgés par la suie.
Voltaire, Pauvre diable, in Littré.
(1611). Méd. Provoquer l'engorgement de (un organe). || Le sang circule mal et engorge les vaisseaux. Congestionner. || Des végétations, des mucosités engorgeaient les voies respiratoires.
Pron. || Les vaisseaux s'engorgent.
2 (1864). Techn. (Sujet n. de personne). Empâter (une moulure) par une couche trop épaisse de peinture.
3 Par anal. Causer un embarras de circulation dans… || Le rassemblement des badauds engorge le trottoir.Pron. || La rue étroite s'engorge de voitures.
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II
1 Rare (d'après dégorger, I., 1.). Faire entrer en soi.
1.1 Les magasins engorgeaient et dégorgaient des flots de badauds.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 78.
2 Rare. Se remplir la gorge de (qqch.). Ingurgiter. || Engorger qqch.Faux pron. || « Lui, s'engorgea précipitamment des rasades » (Huysmans, les Sœurs Vatard, in T. L. F.).
3 Par ext. Obstruer la gorge de (qqn). Étrangler. || Faire engorger qqn, le faire s'étrangler.
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engorgé, ée p. p. adj.
1 Obstrué. || Tuyaux, canaux engorgés.
2 De chaque côté, à gauche, des étangs sont là, qui communiquent avec le ruisseau par de minces canaux engorgés d'herbes aquatiques, des canaux où parfois les brochets s'engagent.
Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, IV, p. 231.
Techn. || Moulin engorgé, l'élévation du niveau de l'eau empêchant les roues de tourner.Méd. || Glandes, tissus engorgés, qui sont le siège d'un engorgement. || Cheval qui a les jambes engorgées, la circulation s'y faisant mal.Par anal. || Moulure engorgée, dont les formes disparaissent dans l'empâtement de couches de peinture successives.
2 (1911, in D. D. L.). Bouché par un embarras de circulation.
3 (…) adroit et pressé, glissant chaque soir à travers la foule sans jamais me laisser attarder dans ces rues engorgées et brillantes si bien disposées pour retenir le passant.
J. Chardonne, Éva, p. 18.
3 (Du sens propre de gorge). Littér. Qui paraît étranglé.
4 Cette voix engorgée, pâteuse, qui sortait par le coin des dents, avait toujours une intention sardonique.
M. Druon, les Grandes Familles, IV, VII, p. 201.
CONTR. Désengorger. — Dégorger.
DÉR. Engorgement.

Encyclopédie Universelle. 2012.