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engueuler

engueuler [ ɑ̃gɶle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1783; de en- et gueule
Fam.
1Adresser des injures, une vive réprimande à (qqn), souvent de façon grossière, pour exprimer son mécontentement. réprimander. Se faire engueuler par son patron ( incendier) , par ses parents ( attraper, gronder) . « Et le poète soûl engueulait l'univers » (Rimbaud). « ils engueulent leurs domestiques en flamand » (Baudelaire). Loc. Engueuler qqn comme du poisson pourri, l'accabler d'injures violentes.
2 V. pron. récipr. Se disputer, se quereller de façon violente. S'engueuler avec qqn. Ils se sont engueulés un bon coup.
⊗ CONTR. Complimenter, féliciter.

engueuler verbe transitif (de gueule) Populaire. Accabler quelqu'un d'injures grossières, l'invectiver, le réprimander durement. ● engueuler (synonymes) verbe transitif (de gueule) Populaire. Accabler quelqu'un d'injures grossières, l'invectiver, le réprimander durement.
Synonymes :
- attraper (familier)
- disputer (familier)
- enguirlander (familier)
- gourmander (littéraire)
- houspiller
- quereller
- savonner (familier)
- secouer (familier)
- tancer (littéraire)
Contraires :
- complimenter
- féliciter
- louanger
- louer

engueuler
v. tr. Fam. Faire des reproches véhéments à, invectiver. Je l'ai drôlement engueulé.
|| v. Pron. Ils n'arrêtent pas de s'engueuler.

⇒ENGUEULER, verbe trans.
Populaire
A.— Emploi trans. Dire des injures à quelqu'un; le réprimander, lui adresser des reproches d'une manière violente et souvent grossière. Engueuler avec véhémence; engueuler furibondement, vertement; se faire engueuler; engueuler comme du poisson pourri. Il faut avant tout : défendre la justice, engueuler l'autorité, — et ahurir les bourgeois (FLAUB., Corresp., 1867, p. 130) :
... vous allez me faire des reproches, me dire des choses très désagréables. En un mot, monsieur, vous allez m'engueuler. Simplement pour développer en vous les vertus agressives, l'élocution de combat.
DUHAMEL, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 42.
B.— Emploi pronom. à valeur réciproque. Échanger des propos injurieux; discuter avec véhémence et souvent avec grossièreté. Ils s'engueulaient à pleins tuyaux et encore plus fort que chez nous (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 197). Il passe sa vie à discuter et à s'engueuler aussi bien avec ses adversaires qu'avec ceux de son bord (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 166).
Rem. On rencontre ds la docum. les dér. a) Engueulatif, ive, adj., néol. d'aut. Qui donne lieu à des engueulades. Résultat de tes négociations engueulatives (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 505). b) Engueuleur, euse, subst. Personne qui engueule, qui a le goût, l'habitude d'engueuler. Ecoutez les imprécations de Saint-Simon, le plus grand engueuleur de notre histoire (L. DAUDET, Rech. du beau, 1932, p. 141).
Prononc. et Orth. :[] ou p. harmonis. vocalique [] (cf. PASSY 1914 à titre de var.); (j')engueule []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Av. 1581 engueulé « mal embouché, enclin à mal parler » (TOURNEBU, Les Contens, scène IX ds Ancien Théâtre français, p. 180 : Voyez-vous ce vilain, comme il est engueulé); [1754, nom injurieux Madame Engueule ou Les Accords Poissards, titre de pièce de Boudin ds SAIN. Lang. par., p. 14]; 1783 « invectiver » (d'apr. ESN.). Dér. de gueule; préf. en-; suff. ; dés. -er. Fréq. abs. littér. :228. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4, b) 316; XXe s. : a) 338, b) 590. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 86, 89, 95, 251. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 14, 104, 477.

engueuler [ɑ̃gœle] v. tr.
ÉTYM. 1783; « mettre dans la gueule », XVIe; engueulé « mal embouché », av. 1581; de en-, gueule, et suff. verbal.
Fam. Invectiver grossièrement et bruyamment (qqn). Injurier, insulter (→ Courir, cit. 60). || Il entrait ivre, et engueulait sa femme.Engueuler qqn comme du poisson (cit. 13) pourri.
1 La preuve qu'ils le savent très bien (le flamand), c'est qu'ils engueulent leurs domestiques en flamand.
Baudelaire, Argumentaire du livre sur la Belgique, XV.
2 Et le poète soûl engueulait l'univers (…)
Rimbaud, Poésies, « Bribes », 10.
Réprimander d'une manière plus ou moins vive. Admonester, attraper, enguirlander, savonner. || Son patron l'a engueulé (→ Dos, cit. 9). || Se faire engueuler par ses parents.
3 (…) quand il a à vous engueuler, il vous engueule dur, mais il n'est jamais emmerdant.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, II, p. 14.
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s'engueuler v. pron.
(Réfl.). S'adresser violemment des reproches.
4 Tu t'engueules trop toi-même. Alors, tu cherches à te faire engueuler pour pouvoir te défendre.
Malraux, la Condition humaine, p. 243.
(Récipr.). Se dire réciproquement des injures. || Ils se sont engueulés comme du poisson pourri.S'engueuler un bon coup (avec qqn).
5 On s'engueulait à journée faite, mon petit, mais seulement devant les tiers (…) ça leur donnait l'idée que nous étions un ménage.
Colette, la Fin de Chéri, p. 115.
6 Vous m'excuserez, dit le collègue, mais je me sauve. C'est l'heure que j'aille m'engueuler avec ma femme. Elle va me réclamer mes jetons de présence.
M. Aymé, Travelingue, p. 41.
CONTR. Complimenter, féliciter.
DÉR. Engueulade, engueulement.

Encyclopédie Universelle. 2012.