éperon [ ep(ə)rɔ̃ ] n. m.
• esperon 1080; frq. °sporo
1 ♦ Pièce de métal, composée de deux branches, fixée au talon du cavalier et terminée par une roue à pointes (⇒ molette), ou par une tige acérée pour piquer les flancs du cheval. Faire sonner ses éperons. Piquer des éperons (cf. Piquer des deux). « Ne donner jamais l'éperon À cheval qui volontiers trotte » (Marot). — Éperon de bronze, d'argent, de vermeil : examen de la Fédération française des sports équestres sanctionnant divers niveaux d'équitation (⇒aussi étrier) .
♢ Pointe d'acier dont on arme les pattes (d'un coq de combat).
2 ♦ Par anal. Ergot du coq, du chien.
3 ♦ Bot. Prolongement en cornet effilé du calice, de la corolle ou des pétales d'une fleur. Éperon de la capucine.
4 ♦ Pointe de la proue d'un navire. Éperon des trirèmes antiques. ⇒ rostre.
5 ♦ Avancée en pointe d'un contrefort. Éperon d'une montagne. Éperon rocheux.
6 ♦ Ouvrage en saillie et en pointe servant d'appui. Éperons d'un pont. ⇒ arrière-bec, avant-bec.
● éperon nom masculin (bas latin sporonus, du francique sporo) Petite tige métallique (parfois munie d'une molette dentée mobile) reliée à deux branches terminées par des courroies qui s'attachent au talon du cavalier pour renforcer l'action des jambes. Saillie d'un contrefort montagneux, d'un coteau, etc. Madrier saillant à l'extrême avant de la proue d'un navire, au-dessous de la ligne de flottaison ou à hauteur du gaillard d'avant. Botanique Cornet pendant sous les sépales ou les pétales d'une fleur (capucine, violette, ancolie) ou sous un seul pétale (balsamine). Fortification Ouvrage formant un angle saillant. Travaux publics Contrefort extérieur destiné à soutenir un bâtiment ou une muraille. ● éperon (citations) nom masculin (bas latin sporonus, du francique sporo) Edmond Rostand Marseille 1868-Paris 1918 Académie française, 1901 Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons. Cyrano de Bergerac, I, 4, Cyrano Fasquelle ● éperon (expressions) nom masculin (bas latin sporonus, du francique sporo) Éperon de bronze, d'argent, de vermeil, examens institués par la Fédération équestre française, sanctionnant divers niveaux en équitation. Éperon de marche, sorte d'éperon qui terminait autrefois les navires légers (avisos ou torpilleurs) et leur permettait de fendre l'eau plus aisément. Éperon d'un quai, saillant en maçonnerie placé à l'entrée d'un port et servant de brise-lames. ● éperon (synonymes) nom masculin (bas latin sporonus, du francique sporo) Marine. Éperon de marche
Synonymes :
- nez
éperon
n. m.
d1./d Pièce de métal fixée au talon du cavalier et qui sert à piquer les flancs du cheval pour l'exciter.
d2./d Relief abrupt en pointe. éperon rocheux.
d3./d TRAV PUBL, ARCHI Ouvrage en saillie (en partic. à la base d'une pile de pont, pour briser le courant).
|| MILIT Redan saillant (dans une fortification).
d4./d BOT Prolongement, en cornet très fin, des pétales de certaines fleurs (orchidées, par ex.).
d5./d Ergot du coq et du chien.
⇒ÉPERON, subst. masc.
A.— Domaine de l'équitation
1. Instrument métallique, s'adaptant au talon de la chaussure, garni à l'arrière d'une pointe acérée ou d'une molette, que le cavalier enfonce dans le flanc de sa monture pour l'exciter. Donner de l'éperon, un coup d'éperon à sa bête; piquer un cheval de l'éperon; faire sonner ses éperons. Des Espagnols galopant sur des chevaux ensanglantés par l'éperon gigantesque qui chaussait leur pied nu (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 96). Les cavaliers (...) mènent leurs bêtes sans mors, sans éperons, sans étriers (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 187) :
• 1. Il la ramena trois fois à l'éperon, à la cravache, et quand la bête se bloquait, il la châtiait rudement. La main tordait les rênes comme un garrot, sciait les lèvres; les longues jambes lardaient le ventre à grands coups d'éperon.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 184.
— Expr., HIST. [Les éperons en tant que symbole de la dignité de chevalier]
♦ Chausser les éperons (à qqn.) Conférer la dignité de chevalier. Enfin, on lui a chaussé les éperons d'or, attributs du chevalier (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 32).
♦ Gagner ses éperons. Faire ses premières armes avec distinction (Ac. 1835-1932). Au fig., vieilli. Se distinguer dans une première affaire. J'ai conquis mes éperons oratoires hier et ce matin (LAMART., Corresp., 1835, p. 150). Talleyrand (...) avait à gagner ses éperons; il était depuis quelques semaines seulement à la tête du ministère des affaires étrangères (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 12, 1863-69, p. 40).
2. P. méton. Stimulation provoquée au moyen de l'éperon. Cheval sensible à l'éperon. Il lui fit sentir [à sa rosse] l'éperon, elle fit un écart et fut sur le point de tomber (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 39) :
• 2. ... ces hurlements achevèrent d'épouvanter le cheval que les deux coups de feu avaient si violemment ému. La noble bête se cabra, volta sur elle-même, devint sourde à la voix, indocile à l'éperon.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 5, 1859, p. 463.
— Au fig. [Suivi d'un compl. déterminatif] Stimulation. (Quasi-)synon. aiguillon. Les soldats (...) allongeaient maintenant le pas, gaillards, ranimés, sous l'éperon cuisant du péril (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 150) :
• 3. Il [Stendhal] sentait dans sa chair secrète l'éperon de la vanité littéraire; mais il y sentait, un peu plus avant, l'étroite et bizarre morsure de l'orgueil absolu qui ne veut dépendre que de soi.
VALÉRY, Variété II, 1929, p. 89.
♦ Proverbe. Il a plus besoin de bride que d'éperon.
♦ Spéc., GASTR., vieilli. Mets excitant l'appétit ou poussant à boire. Ce petit fromage de chèvre, jaspé et persillé de vert, était un excellent éperon à boire (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 465).
B.— P. anal.
1. [L'éperon est une pointe métallique]
a) JEUX. Pointe métallique dont on arme les pattes d'un coq de combat. Un combat de coqs (...) armés d'éperons de fer, dont la gorge ouverte saignait (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1265).
b) MARINE
c) Spéc., HIST. Pointe métallique placée en avant de l'étrave et en dessous de la ligne de flottaison, destinée à percer la coque des navires ennemis. (Quasi-)synon. rostre. Les éperons des galères d'Octave se brisaient contre ces gros navires construits de fortes poutres cerclées de fer (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 322).
d) P. ext. Partie saillante ou renforcée en avant de l'étrave d'un navire. Enfin on reconnut la trirème d'Hamilcar (...) et sous l'éperon qui terminait sa proue, le cheval à tête d'ivoire (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 115).
— P. anal., CH. DE FER. L'éperon d'une locomotive. Il eût écrasé sans doute les premiers buffles attaqués par l'éperon de la locomotive (VERNE, Tour monde, 1873, p. 153).
2. [Une saillie, une proéminence]
a) ANAT. Partie en saillie dans une cavité qu'elle tend à diviser ou dans un tissu à structure homogène qu'elle tend à renforcer (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). Guérison des anus contre nature consistant à repousser l'éperon avec un instrument « ad hoc » (C. BERNARD, Notes, 1860, p. 176).
b) ARCHIT. Ouvrage saillant en maçonnerie, angulaire en plan, construit en avant d'une pile de pont pour le protéger ou contre un mur pour le soutenir. (Quasi-) synon. bec. Chaque pile [du pont Saint-Esprit, sur le Rhône] est percée à jour au-dessus des éperons (STENDHAL, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 283). Ces statues sont posées latéralement et du même côté, par rapport aux becs saillants ou aux éperons qui renforcent ces tours contre la sape et qui augmentent les flanquements (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 242).
c) BOT. Appendice tubuleux du calice ou de la corolle d'une fleur. Le calice de la capucine, les pétales de la violette ont un éperon (Ec. 1835-1932).
d) Dans le domaine de la géogr. Partie saillante, avancée d'un relief montagneux. Éperon rocheux, calcaire. Le Potawmack sera navigable jusqu'au dernier éperon des Alléghénys (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 174). Saint-Gilles (...) construisit sur l'éperon rocheux qui surplombe la gorge de la Qadicha, une forteresse (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 75) :
• 4. ... une attaque menée par trois corps d'armée, ayant pour objectif la crête de Vimy (côtes 119, 140, 132). Deux attaques de flanc : l'une au nord de l'attaque principale visant la crête de Notre-Dame-de-Lorette et l'éperon nord de Souchez, puis la cote 119; l'autre, au sud, en direction de la croupe 96-93 (1 500 mètres sud de Bailleul) et s'étendant jusqu'à la Scarpe.
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 73.
♦ Faire éperon, s'avancer en éperon. Faire saillie, s'avancer en saillie. Telle cathédrale (...) faisant éperon au bord du fleuve (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 838). L'hôtel et le village, accrochés à un versant, s'avançaient en éperon au-dessus du torrent (ESTAUNIÉ, Sil. camp., 1925, p. 59).
e) Dans le domaine de la zool. Petit appendice sur la partie postérieure de la patte de certains animaux. Chez le coq (...) l'éperon court et rond chez les jeunes s'allonge et, chez les vieux, devient une pointe (VIALAR, Fusil, 1960, p. 53).
Prononc. et Orth. :[]. WARN. 1968 note [] pour le lang. cour. À ce sujet cf. émeraude. Comme pour ce mot, la conservation dans la graph. du second e muet donne l'impression d'une syll. ouverte, ce qui explique le timbre fermé de l'initiale ainsi que la présence de l'accent aigu. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 esperun équit. (Roland, éd. J. Bédier, 345); 2. 1428 esperon « pointe de la proue d'un navire » (Ballade ds Voyage de Jérusalem du seigneur d'Anglure, 112 ds T.-L.), attest. isolée; de nouv. 1552 (EST., s.v. rostra); 3. 1556-60 archit. (F. BOURNON, Hist. gén. de Paris, La Bastille, p. 256); 4. 1605 [éd.] ergots et esperons [du coq] (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture, 350 ds LITTRÉ); 5. 1801 « avancée en pointe d'un contrefort montagneux » (CRÈVECŒUR, loc. cit.). De l'a. b. frq. sporo, au sens 1, cf. l'a. h. all. sporo (GRAFF t. 6, col. 357), all. Sporn « id. »; sporo est attesté en b. lat. au IXe s. (calcar : sporonus, spora ds CGL t. 2, p. 572, 21). Fréq. abs. littér. : 453. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 722, b) 968; XXe s. : a) 551, b) 459.
DÉR. Éperonnier, subst. masc., vx. Celui qui fabrique, vend des éperons et autres instruments métalliques de monte. Faites-lui faire (...) un mors, (...) par notre éperonnier (COURIER, Lettres Fr. et It. 1805, p. 695). La plupart des dict. enregistrent un emploi en zool. ,,Oiseau de Chine dont le mâle porte à chaque pied deux ergots ou éperons`` (Ac. 1932). — []. Seules transcr. mod. ds PASSY 1914 et Lar. Lang. fr. Cf. éperon pour la var. cour. avec [] ouvert à l'initiale. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. — 1res attest. a) 1292 esperonnier « celui qui fabrique ou vend des éperons (Rôle de la Taille de Paris, éd. H. Géraud, p. 49a), b) 1771 ornith. (BUFFON, Hist. nat., t. 17, Oiseaux, vol. 2, p. 370); de éperon, suff. -ier. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 58, 123, 124. — MAT. Louis-Philippe, 1951, p. 287. — ROMMEL 1954, p. 112.
éperon [epʀɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1080, esperon; francique sparo.
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1 Pièce de métal, composée de deux branches, fixée par une courroie (⇒ Porte-éperon, suspied) au talon du cavalier et terminée par une roue à pointes (⇒ Molette), qui sert à aiguillonner le cheval en lui piquant les flancs. || Éperons d'acier, d'argent. || Faire sonner ses éperons; le bruit, le cliquetis des éperons (→ Accompagner, cit. 9). || Appuyer, enfoncer l'éperon, presser son cheval de l'éperon. || Faire sentir l'éperon à un cheval (⇒ Attaque, A., 1., 4.). — ☑ Loc. Donner des éperons. || Piquer des éperons. ⇒ Deux (piquer des deux).
1 Ne donner jamais l'éperon À cheval qui volontiers trotte.
Clément Marot, Épîtres, XLIX, « Du coq-à-l'âne ».
2 (…) un long éperon de fer, aigu comme un poignard, arme le talon du cavalier (le picador dans la corrida); pour diriger les chevaux, souvent à moitié morts, un éperon ordinaire ne suffirait pas.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 54.
3 Une fois en selle et la bride haute, l'homme n'a pas besoin de lui faire sentir l'éperon.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 80.
4 Il monte le cheval qu'il appelle Marmoire, lequel est plus rapide que nul oiseau qui vole. Il lâche la rêne, pique des éperons et va frapper Gerin de toute sa force.
J. Bédier, la Chanson de Roland (Trad.), CXXII.
5 Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités, comme des éperons.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, I, 4.
6 — Mécréant ! cria-t-il en brochant des éperons si rudement que le sang jaillit des flancs de son destrier (…)
J. Boulenger, Trad. Romans de la Table ronde, p. 40.
♦ Anciennt. || Chausser (cit. 2) les éperons au nouveau chevalier. || Chevalier qui gagne ses éperons, qui se distingue dans une première affaire. || Couper les éperons à un chevalier félon, en signe d'exclusion, de dégradation.
7 Elle-même sortit de son aumônière deux petits éperons d'or, enveloppés dans une pièce de soie. Keu le sénéchal les prit et feignit de vouloir en chausser le nain, déclarant qu'il le ferait chevalier de sa main. — S'il plaît à Dieu, nul ne le touchera sinon le roi Artus, dit la demoiselle (…) Artus chaussa donc un des éperons au pied droit du nain, tandis que la demoiselle lui bouclait l'autre (…)
J. Boulenger, Trad. Romans de la Table ronde, p. 104.
♦ Par métonymie. Piqûre d'éperon; stimulation donnée au cheval par l'éperon. || Cheval docile, indocile à l'éperon; sensible, dur à l'éperon. || Cheval qui fuit l'éperon (en obéissant à la moindre sollicitation), qui rue à l'éperon (en réagissant par une ruade).
♦ ☑ Loc. Il a plus besoin de bride (cit. 6), (ou de frein) que d'éperon.
8 (…) l'un avait besoin d'éperon pour être excité, et (…) il fallait à l'autre un frein pour le retenir.
La Bruyère, Discours sur Théophraste.
♦ Par métonymie. Réaction à l'éperon. || Cheval qui n'a ni bouche ni éperon.
2 Fig. || L'éperon de la crainte, de la faim, de la jalousie… ⇒ Aiguillon, stimulant (→ Cerf, cit. 5). || Agir sous l'éperon de la nécessité.
9 L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, LXXX.
3 (Mil. XXe). || Éperon de bronze, d'argent, de vermeil : brevets qu'obtiennent les cavaliers qui ont satisfait aux différents examens de la Fédération française des sports équestres, et qui alternent avec les divers « Étriers ». ⇒ Étrier, 5.
B Par anal.
b Ergot du coq, du chien.
c (1428). Mar. Pointe de la proue d'un navire placée en dessous de la ligne de flottaison. || Taille-mer de l'éperon. || Éperon des trirèmes antiques. ⇒ Rostre.
2 (Saillies naturelles). Partie saillante et relativement fine. — Anat. Partie saillante qui tend à diviser une cavité naturelle. — Bot. Prolongement en cornet effilé du calice, de la corolle (d'une fleur). || L'éperon de l'ancolie, de la capucine, du pied-d'alouette, de la violette.
3 Partie proéminente, saillante (d'une forme de relief ou d'une construction). a (1556). Techn. Ouvrage en saillie, en pointe, servant à protéger ou à soutenir (un support, une pile de pont). ⇒ Arrière-bec, avant-bec, brise-glace. || Les « becs saillants et (les) éperons qui renforcent ces tours » (Viollet-Le-Duc, Dictionnaire d'architecture).
b (1807). Géogr. Avancée (d'un relief montagneux, d'un contrefort). || Un éperon rocheux. || Citadelle bâtie sur un éperon calcaire. || L'éperon nord d'une montagne.
10 La forêt de mélèzes jurassienne. Superbe coucher de soleil. Les plans des différents éperons de montagnes indiqués par des bleus différents sur le fond d'or rouge, depuis le bleu profond de velours moelleux et presque noir jusqu'à un azur à demi évaporé.
Claudel, Journal, 18-19 sept. 1928.
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DÉR. Éperonner, éperonnerie, éperonnier.
Encyclopédie Universelle. 2012.