erre [ ɛr ] n. f.
• XIIe « voyage, route »; de l'a. fr. errer, de iterare → 1. errant
1 ♦ Vx Manière d'avancer, de marcher. ⇒ allure, train, vitesse. Loc. Aller grand-erre, grand'erre, belle erre, à bonne allure. « Ils détalaient grand'erre et comme s'ils eussent eu les chiens aux trousses » (Gautier).
2 ♦ Mar. Vitesse acquise d'un bâtiment sur lequel n'agit plus le propulseur. Diminuer l'erre. Loc. Se laisser glisser, continuer sur son erre. ⇒ lancée. Le nageur « se laissa glisser sur son erre » (Giono).
⊗ HOM. Air, aire, ère, ers, haire, hère, 1. r.
● erre nom féminin (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) Vitesse résiduelle d'un navire sur lequel n'agit plus le propulseur. ● erre (expressions) nom féminin (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) Sur son erre, se dit d'un véhicule qui, ne subissant plus de force de traction ou de propulsion, n'avance que grâce à la vitesse acquise. ● erre (homonymes) nom féminin (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager) air nom masculin aire nom féminin aire forme conjuguée du verbe airer airent forme conjuguée du verbe airer aires forme conjuguée du verbe airer ère nom féminin erre forme conjuguée du verbe errer errent forme conjuguée du verbe errer erres forme conjuguée du verbe errer ers nom masculin haire nom féminin hère nom masculin r nom masculin invariable
erre
n.
d1./d n. f. MAR Vitesse d'un navire. Prendre de l'erre.
— Spécial. Vitesse due à l'inertie, lorsque le système de propulsion n'agit plus. Courir sur son erre.
d2./d n. m. ou f. (Québec) élan, vitesse. Prendre son erre pour sauter.
— Donner un erre d'aller: mettre (qqch) en mouvement.
⇒ERRE, subst. fém.
A.— Au sing.
1. Allure, manière d'avancer, de marcher. Ils [les lapins] détalaient grand'erre et comme s'ils eussent eu les chiens aux trousses (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 360) :
• ... j'aperçus une jeune fille qui se hâtait, je crus reconnaître son erre, je m'approchai, c'était Dina!
BOREL, Champavert, 1833, p. 126.
2. MAR. Vitesse, élan acquis par un navire lorsqu'il cesse d'être propulsé. Briser son erre. L'ordre de stopper avait été donné, et la frégate ne courait plus que sur son erre (VERNE, Vingt mille lieues, t. 1, 1870, p. 49).
— Prendre de l'erre. Augmenter sa vitesse. La barque, penchant, prenait de l'erre (LA VARENDE, Homme aux gants, 1943, p. 417).
♦ P. anal. Enfin, la voiture de Randoulet prit de l'erre, doucement à travers les terres meubles qui entouraient la ferme (GIONO, Joie demeure, 1935, p. 205).
— P. métaph. Vivre sur son erre. Vivre sur sa lancée, sur son acquis. À différents signes, je soupçonne que vous marchez simplement sur l'erre de votre éducation (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 284). Si admirables que soient vos grandes « Odes », elles pouvaient me faire craindre que désormais vous viviez sur votre erre (GIDE, Corresp. [avec Claudel], 1899-1926, p. 159).
B.— P. méton., au plur., VÉN. Traces marquant le passage du gibier. Un chien vite et solide, et qui prend bien les erres sur la feuille (VIALAR, Pt jour, 1947, p. 247).
♦ Erres rompues. Traces effacées. Les erres sont rompues (LITTRÉ).
♦ Hautes erres. Traces anciennes. Aller de hautes erres. Être passé depuis longtemps. Il l'avait fait faire suite sur (...) de hautes erres, progressivement refroidies (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 173).
— P. métaph. Pas, traces. Il [un homme] zigzaguait souvent comme s'il eût voulu brouiller ses erres (ARNOUX, Paris, 1939, p. 227).
♦ Revenir sur ses erres. Revenir sur ses pas. Puis, perdu au labyrinthe de petits cabinets baroques, [au Louvre] revenant sur mes erres, on retrouve les Botticelli de ma jeunesse (ARNOUX, Paris, 1939 p. 19).
Prononc. et Orth. :[]. Homon. aire, ère, ers, haire, hère. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié du XIIe s. « voie, chemin » (Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, p. 2 [Ps. 1, 7] : l'eire des feluns), réputé ,,un peu vieux`` ds RICH. 1680; 2. a) 1160-74 « marche, allure, train » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, t. 2, p. 317, appendice, vers 266); b) 1687 mar. (DESROCHES, Dict. des termes de mar. ds JAL); 3. ca 1375 vén. (Roi Modus, éd. G. Tilander, § 50, 10). Du lat. class. iter « trajet, voyage, marche; chemin, route » ou déverbal de l'a. fr. errer « voyager » (v. errant1). Fréq. abs. littér. :11. Bbg. JOURJON (A). Rem. lexicogr. R. de Philol. fr. et de Litt. 1915/16, t. 29, pp. 64-65. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 220, 221.
1. erre [ɛʀ] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe, « voyage, route »; de l'anc. v. errer, de iterare. → 1. Errant.
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1 (V. 1155). Vx. Manière d'avancer, de marcher. ⇒ Allure, train, vitesse. — ☑ Loc. Aller grand-erre, grand'erre, belle erre : aller vite, à bonne allure (→ Arabesque, cit. 1).
1 Ils détalaient grand'erre et comme s'ils eussent eu les chiens aux trousses; ce qui divertissait les comédiens.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XV, p. 152.
2 Mar. Vitesse acquise d'un bâtiment sur lequel n'agit plus le propulseur. || Prendre de l'erre : aller plus vite. || Diminuer l'erre. || Casser l'erre : arrêter le bâtiment. — ☑ Loc. Se laisser glisser, continuer sur son erre. ⇒ Lancée. — Par ext., en parlant d'un nageur :
2 Il avançait. Au bout de son effort il entra dans l'eau plate à l'abri de la rive. Il se laissa glisser sur son erre.
J. Giono, le Chant du monde, p. 30.
♦ Par analogie :
3 Mais comme nous arrivions au début d'une descente, elle ralentit ou plutôt laissa la voiture glisser sans bruit sur son erre, tandis qu'elle me demandait d'une voix pauvre, mais nette : « Dis, je ne suis pas de trop ? »
Maurice Clavel, le Tiers des étoiles, p. 150.
♦ ☑ Par métaphore. Vivre sur son erre, sur son acquis (→ Se reposer sur ses lauriers).
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II || Erres, n. f. pl. (1354). Vén. Traces (d'un animal). || Les erres d'un cerf. || Les erres sont rompues : on a perdu les traces. || Aller de hautes erres : être passé depuis longtemps en un lieu (de la bête chassée).
♦ ☑ Loc. fig. Vx. Aller, marcher sur les erres, suivre les erres de qqn, suivre ses traces (⇒ Imiter). ☑ Revenir sur ses erres, sur ses pas.
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HOM. V. 1. Air.
Encyclopédie Universelle. 2012.