érudit, ite [ erydi, it ] adj. et n.
• XIVe, repris XVIIIe; lat. eruditus, de erudire « dégrossir »
1 ♦ Qui a de l'érudition. ⇒ cultivé, docte, instruit, lettré, savant. Un historien érudit. « Elle était lettrée, érudite, savante, compétente, curieusement historienne, farcie de latin, bourrée de grec, pleine d'hébreu » (Hugo).
♢ (Choses) Qui demande de l'érudition. Recherche érudite. — Qui est produit par l'érudition. Ouvrage érudit.
2 ♦ N. Un érudit, une érudite. ⇒ lettré, mandarin, savant (cf. Un puits de science). Travaux d'érudit. ⇒ bénédictin. « l'érudit laborieux et sagace déchiffrait des manuscrits, recueillait d'anciens textes » (Sainte-Beuve).
⊗ CONTR. Ignorant.
● érudit, érudite adjectif et nom (latin eruditus, de erudire, instruire) Qui a des connaissances approfondies dans une matière, en particulier des connaissances historiques. ● érudit, érudite (citations) adjectif et nom (latin eruditus, de erudire, instruire) Hermann von Keyserling Könno, Livonie, 1880-Innsbruck 1946 L'érudit est l'homme essentiellement superficiel. Et le plus souvent, il est même essentiellement obtus. Der Gelehrte ist der wesentlich oberflächliche Mensch. Und in seiner Mehrheit ist er sogar der wesentlich dumme. Analyse spectrale de l'Europe ● érudit, érudite (synonymes) adjectif et nom (latin eruditus, de erudire, instruire) Qui a des connaissances approfondies dans une matière, en particulier...
Synonymes :
- cultivé
- docte
- lettré
- savant
Contraires :
- ignorant
- inculte
● érudit, érudite
adjectif
Qui témoigne d'une grande érudition ; savant : Une thèse érudite.
érudit, ite
adj. et n. Qui possède un savoir particulièrement approfondi dans une science, un domaine quelconque. Un auteur érudit.
— Un ouvrage érudit, qui dénote une grande érudition.
|| Subst. Les érudits de la Renaissance.
⇒ÉRUDIT, ITE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve d'érudition. J'ai rendez-vous avec la très érudite et très cultivée bibliothécaire, miss Bella Greene (MORAND, New-York, 1930, p. 134). Brunetto Latini, notaire de son métier, était érudit et subtil (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 215). C'était le Père Paneloux, un jésuite érudit et militant qu'il avait rencontré quelquefois (CAMUS, Peste, 1947, p. 1228).
— Emploi subst. Un, une érudite; un illustre, excellent, patient érudit. Entre le trouveur et l'érudit, le peuple ne voit point l'abîme (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 96). Ils épuisent leur force à démolir ce qui s'édifie; collectionneurs, érudits, compilateurs, ils ne savent que chiffrer et comptabiliser les connaissances (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 649).
• 1. Je regagnais la bibliothèque; (...) De temps en temps, je regardais les autres lecteurs, et je me carrais avec satisfaction dans mon fauteuil : parmi ces érudits, ces savants, ces chercheurs, ces penseurs, j'étais à ma place.
BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 283.
B.— [En parlant d'opérations ou de produits de l'esprit humain]
1. Qui, dans sa méthode, fait appel à l'érudition. Recherche érudite :
• 2. Sa [de M. Abel Lefranc] méthode est une méthode historique et érudite qui consiste à penser que les écrivains inventent littéralement peu et s'inspirent constamment d'une réalité contemporaine qu'il est possible de retrouver.
THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 72.
2. Qui, dans ses résultats, manifeste de l'érudition. Note érudite. Les efforts des générations classique et romantique ne nous laissaient qu'un seul domaine à explorer, celui de la littérature érudite (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941p. 33). Le gardien de la Camera nous montre enfin, avec des commentaires érudits sur leur provenance, quelques fragments de la « vraie » croix (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 298). Quelques pages érudites et sensibles sur les monuments d'Aurillac (SARTRE, Mots, 1964, p. 130).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-it]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié XVe s. « fort savant » (Vie de S. Eustache, version XI, éd. H. Petersen, 154 : termes eruditz). Empr. au lat. eruditus « instruit, savant » part. passé du class. erudire « enseigner, instruire ». Fréq. abs. littér. :406. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 558, b) 381; XXe s. : a) 841, b) 540.
érudit, ite [eʀydi, it] adj. et n.
ÉTYM. XIVe, inus. av. XVIIIe; lat. eruditus, p. p. de erudire « dégrossir, instruire », de ex- négatif, et rudis « inculte, grossier ».
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1 Adj. Qui a de l'érudition. ⇒ Cultivé, docte, instruit, lettré, savant. || Un historien érudit. || Un archiviste érudit. || Esprit érudit. || Un auteur érudit.
1 Mère Innocente tenait de son ascendante Marguerite, la Dacier de l'Ordre. Elle était lettrée, érudite, savante, compétente, curieusement historienne, farcie de latin, bourrée de grec, pleine d'hébreu, et plutôt bénédictin que bénédictine.
Hugo, les Misérables, II, VI, VII.
♦ (Choses). Qui demande de l'érudition. || Recherche érudite. || Travaux érudits. — Qui est produit par l'érudition. || Ouvrage érudit. || Thèse érudite. || Tenir des propos érudits.
2 Merci, mon cher Ferdinand, pour votre érudit et curieux volume : vous conseillez ces pures et désintéressées jouissances de l'esprit : et elles n'ôtent rien chez vous aux sympathies affectueuses du cœur.
Sainte-Beuve, Correspondance, 265, 8 déc. 1832.
2 N. || Un érudit, une érudite. ⇒ Lettré, mandarin, savant; puits (un puits de science). || Travaux d'érudit. ⇒ Bénédictin. || C'est un érudit pour tout ce qui touche à l'antiquité. || Érudit spécialisé. ⇒ Spécialiste. || C'est une grande érudite, mais elle n'a rien d'un bas-bleu.
3 (…) l'érudit est savant en faits, en mots, en textes, il sait ce qui a été dit, écrit ou pratiqué (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 936.
4 De nos cailloux frottés, il sort des étincelles,
La lumière en peut naître; et nos grands érudits,
Ne nous ont éclairés qu'en étant contredits (…)
Voltaire, Épîtres, CXCVI, Au roi de Danemark.
5 L'aimable mot de Renaissance ne rappelle aux amis du beau que l'avènement d'un art nouveau et le libre essor de la fantaisie. Pour l'érudit, c'est la rénovation des études de l'antiquité (…)
Michelet, Hist. de France, Renaissance, Introd., t. IX, p. 5.
6 (…) l'érudit laborieux et sagace déchiffrait des manuscrits, recueillait d'anciens textes, retrouvait des poésies charmantes; il trouvait même (…) des grammaires en vieux langage où étaient indiquées avec précision les règles de l'ancienne langue des Troubadours (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 6 oct. 1851, t. V, p. 18.
7 Le plus autorisé de nos érudits d'ici, en matière généalogique, est M. Lacabane, employé aux manuscrits de la Bibliothèque du roi. Il est consulté de tous, très instruit et très obligeant.
Sainte-Beuve, Correspondance, IV, p. 272.
7.1 Quand on a fréquenté des érudits, il est facile de se rendre compte qu'il n'y a pas de gens moins sûrs et qui se rapprochent davantage du type du maniaque et de l'aliéné.
Claudel, Journal, oct.-nov. 1915.
8 (…) l'homme des Lundis était tout le contraire d'un érudit. Il avait l'érudition, qui est un moyen de connaissance, mais l'érudit pur ne sait que les livres, n'ayant pour tout horizon que celui de sa bibliothèque. Au delà de la sienne, Sainte-Beuve voit plus loin que la chose imprimée (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 215.
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DÉR. Érudisant.
Encyclopédie Universelle. 2012.