évent [ evɑ̃ ] n. m.
• esvent 1521; de éventer
I ♦
1 ♦ (1558) Orifice des narines chez les cétacés, situé sur le sommet de la tête. « Ses évents magnifiques, la superbe colonne d'eau qu'ils lancent à trente pieds » ( Michelet).
2 ♦ (1676) Techn. Conduit ménagé dans un moule de fonderie, un réservoir, un tuyau, etc. pour l'échappement des gaz; canal d'aération.
II ♦ (1611 ) Caractère de ce qui est éventé.
● évent nom masculin (de éventer) Altération du vin due à une oxydation et à un excès d'acétaldéhyde qui lui donne un goût de « mâché ». Petite ouverture destinée à laisser passer la flamme d'une amorce qui doit enflammer une charge de poudre. Trou pratiqué dans le canon d'une arme pour dériver la partie des gaz destinés à assurer son fonctionnement. Chacun des orifices ménagés dans un moule de fonderie, par lesquels s'échappent l'air et les gaz. Orifice de dégazage placé au point haut d'un réservoir, d'une tour, d'une tuyauterie. Opération consistant à donner de l'air à une étoffe sortant du bain de teinture. Chez les cétacés, orifice des narines. (C'est par les évents que jaillit le « souffle » caractéristique des baleines.) ● évent (expressions) nom masculin (de éventer) Donner de l'évent à une pièce de vin, y pratiquer une petite ouverture pour que l'air pénètre.
évent
n. m.
d1./d ZOOL Narine située sur la face supérieure de la tête de certains cétacés. La baleine rejette de l'eau finement pulvérisée par ses évents.
|| Ouverture située en arrière de l'oeil chez la plupart des sélaciens et servant, en partic. chez les raies, à l'entrée de l'eau qui va baigner les branchies.
d2./d TECH Organe mettant en communication un circuit, un réservoir, avec l'atmosphère libre.
I.
⇒ÉVENT1, subst. masc.
A.— Vx. [Correspond à éventer A] Exposition au vent, à l'air. Mettre des marchandises, des hardes à l'évent (Ac. 1835, 1878).
♦ Expr., au fig. Tête à l'évent. Personne étourdie, frivole. Il connaissait trop bien cette tête à l'évent, pleine de lacunes et de fentes, pour lui confier ses projets de bonheur (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 243).
— P. ext. Altération subie par une substance (notamment alimentaire) exposée trop longtemps à l'air. La négligence dans le remplissage des tonneaux, permettant au vin le contact avec l'air atmosphérique, cause toujours la perte du bouquet et l'évaporation du spiritueux, et fait contracter au vin un goût d'évent (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 543).
♦ P. méton. Odeur dégagée par un produit exposé à l'air. Le vieux parfum de l'encens se mêlait à l'évent des pierres humides (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 173).
— Au fig. [Correspond à éventer B] Découverte, mise au jour d'une chose que l'on souhaite tenir cachée. Plus d'envoi d'épreuves par la poste, point d'évent de police possible, économie de temps et d'argent (HUGO, Corresp., 1853, p. 146) :
• 1. Comme un cercueil pour son mort nous avons considéré que le coffre païen était ajusté pour contenir le fétiche, le gage légué obscurément par les aïeux, le mystère qu'il y avait à préserver de l'évent.
CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 209.
B.— Spéc. Orifice ou conduit permettant la circulation de l'air ou d'un fluide.
1. ZOOL. Orifice respiratoire des cétacés placé au sommet de la tête leur permettant de respirer sans sortir la tête de l'eau et par lequel ils rejettent avec force de la vapeur d'eau. Les narines (...) viennent s'ouvrir au dehors par deux orifices, chez les baleines, et par un orifice seulement chez les cachalots. Ces orifices prennent ici le nom d'évents (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 44) :
• 2. Des seiches crachant leur liqueur noire, des cétacés soufflant par leurs évents, des cornes d'Ammon se déroulant comme des câbles, et des quadrupèdes couverts de poils glauques, qui se dandinent avec leur lenteur en balançant sur leurs têtes des goémons humides.
FLAUB., Tentation, 1849, p. 406.
2. TECHNOL.
a) Conduit ménagé dans un foyer pour assurer le passage de l'air permettant la combustion. L'apparition d'une lueur dans la partie coudée des évents et des cheminées indique que le feu a gagné la partie inférieure de la meule (DUPONT, Bois carburant, 1941, p. 31) :
• 3. Le combustible, fait de fascines bien préparées, fut disposé sur le sol, et on l'entoura de plusieurs rangs de briques séchées, qui formèrent bientôt un gros cube, à l'extérieur duquel des évents furent ménagés.
VERNE, Île myst., 1874, p. 118.
b) FOND. Orifice pratiqué dans un moule pour permettre la coulée. Les cires [pour le moulage d'une statue] étant dans la perfection que l'on peut souhaiter, on pose dessus les égouts des cires, les jets et les évents (M.-A. MULLER, ROGER, Évol. fond. cuivre, 1903, p. 312, 317).
c) INDUSTR. PÉTROL. ,,Orifice destiné à laisser passer un fluide et calibré en fonction de son utilisation (sur un trépan à jet, par exemple)`` (Pétrol. 1964). Le trépan est solidaire du piston. Sous l'action de son ressort, la soupape de tête est ouverte et l'eau s'écoule par les évents (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 49).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1521 « égout pour détourner l'eau d'une fontaine » (Arch. Gir., E. Not., Constat, III-i ds GDF., s.v. esventer); 2. 1558 « ouverture placée au-dessus des fosses nasales de certains animaux » (THEVET, Singul. de la Fr. ant., C, XLIX ds GDF. Compl.); 3. 1600 « altération subie par les substances restées trop longtemps à l'air » (O. DE SERRES, 211 ds LITTRÉ); 1690 (FUR. : impression ou action de l'air qui change la qualité de la plupart des choses); 4. 1676 (FÉLIBIEN Dict. : Esvents. Ce sont certains tuyaux qu'on met dans les moules, & contre les Figures qu'on veut jetter en metal; c'est par là que l'air sort à mesure que la matière coule, & remplit le moule). Déverbal de éventer. Fréq. abs. littér. : 14.
II.
⇒ÉVENT2, subst. masc.
Vieilli, dans le lang. sportif. Manifestation sportive très prisée, devenant généralement un événement mondain. En rentrant de son business et des mille démarches pour sa pompe il me parlait des « évents » sportifs (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 395).
— P. ext. Toute manifestation attirant beaucoup de monde. Cette vente Giuseppe de Gentili fut le grand « event » d'une semaine entre toutes excellente (L'Œuvre, 27 avr. 1941).
Prononc. :[]. WARN. 1968 propose également la prononc. angl. []. Étymol. et Hist. 1866 great event « grande épreuve sportive » (désigne ici le derby) (L. BLANC, Lettres sur l'Anglet., I, 55 ds BONN.). Angl. event (XVIe s. « événement » ds NED; 1855 sp., ibid.), empr. au lat. class. eventus « id. » (d'où aussi le m. fr. event « id. », HUG.). Fréq. abs. littér. :1. Bbg. BONN. 1920, p. 55.
event [evɑ̃nt] n. m.
ÉTYM. 1866, great event; angl. (great) event « grand événement », de event, lat. eventus. → 1. Évent.
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♦ Sports. Vx. Événement marquant. — Spécialt. Grande manifestation sportive ou mondaine. — REM. Aussi sous la forme great event [gʀɛtevɑ̃nt] (vx; un ex. de Proust, in G. L. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.