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exagération

exagération [ ɛgzaʒerasjɔ̃ ] n. f.
• 1549; lat. exaggeratio « entassement, amplification »
1Fait de présenter une chose en lui donnant plus d'importance qu'elle n'en a réellement. « L'exagération, en voulant agrandir les petites choses, les fait paraître plus petites encore » (d'Alembert). L'exagération des faits, des mérites de qqn. Il y a beaucoup d'exagération dans ce qu'il raconte. amplification, broderie, enflure, fanfaronnade, hâblerie, vantardise. On peut dire sans exagération que... hyperbole.
Spécialt, vieilli Une, des exagérations : propos exagérés. ⇒ invention. Les exagérations du plaignant.
2Caractère de ce qui est exagéré ( exagérer, 3o ). Il est économe, sans exagération, sans l'être trop. Vous pouvez boire, mais sans exagération, modérément. ⇒ abus, excès.
⊗ CONTR. Mesure, modération. Adoucissement, amoindrissement, atténuation.

exagération nom féminin (latin exaggeratio, -onis) Action de grossir démesurément les proportions des choses : Tomber dans l'exagération. Parole, écrit empreints d'excès, de démesure : Les exagérations des journalistes. Caractère de ce qui est excessif : Exagération de la sensibilité.exagération (citations) nom féminin (latin exaggeratio, -onis) Charles Antoine Guillaume Pigault de l'Épinoy, dit Pigault-Lebrun Calais 1753-La Celle-Saint-Cloud 1835 Tout ce qui est exagéré est insignifiant. Commentaire Attribuée à Pigault-Lebrun, l'observation l'est quelquefois aussi à Talleyrand. Charles Maurice de Talleyrand-Périgord Paris 1754-Paris 1838 Tout ce qui est exagéré est insignifiant.exagération (synonymes) nom féminin (latin exaggeratio, -onis) Action de grossir démesurément les proportions des choses
Synonymes :
- abus
- démesure
- dramatisation
- emphase
- hyperbole
Contraires :
- affaiblissement
- atténuation
- mesure
- modération
Parole, écrit empreints d'excès, de démesure
Synonymes :
- amplification
- bluff (familier)
- excès
- outrance

exagération
n. f. Action d'exagérer; son résultat.

⇒EXAGÉRATION, subst. fém.
A.— [Désigne un processus mental]
1. Action, fait de présenter une chose en lui donnant plus d'importance ou des proportions plus grandes qu'elle n'en a réellement. Exagération des faits, des mérites de qqn. Jamais on ne poussa plus l'exagération (Ac.). (Quasi-)synon. amplification; anton. atténuation, minimisation.
a) [Avec un compl. désignant l'agent] La cour d'Espagne, celle de Naples, reposaient encore sur l'importance et la grandeur de Louis XIV, mêlées à la boursouflure et à l'exagération des Castillans et des Maures (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 396). J'ai fait quelques croquis d'après les « Chasses » de Rubens; il y a autant à apprendre dans ses exagérations et dans ses formes boursouflées que dans des imitations exactes (DELACROIX, Journal, 1852, p. 201) :
1. Ils partent au nombre de trois cent six (...) tous patriciens, tous de la même gens, tous, selon la puérile exagération de l'historien, dignes de présider un Sénat dans les plus beaux temps de la République.
MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 71.
Expr. Avec exagération. D'une manière exagérée. Synon. exagérément. Parler avec exagération (ROB.). Sans exagération. Conformément à la réalité. On peut dire sans exagération que presque toute la littérature de guerre dérive de deux types : celui de « Servitude et grandeur militaires » et celui du roman naturaliste (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 146).
P. anal. Les exagérations du romantisme. Elle avait une douce ironie pour les exagérations de sa tendresse enfantine (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1240). Télémaque, avec l'emportement même et l'exagération de la jeunesse, maudit la jeunesse (LARBAUD, Marquez, 1911, p. 182).
b) [Sans compl. désignant l'agent] La Beauté d'un art plastique ne peut consister dans la discordance des proportions, dans l'exagération des formes ni surtout dans leur suppression (BARLET, LEJAY, Art de demain, 1897, p. 139). Cet exemple [d'une mauvaise accentuation] montre qu'en musique, comme en littérature et en dessin, le grotesque résulte de l'exagération (MATHIS-LUSSY, Rythme mus., 1911, p. 75).
2. Représentation excessive de quelque chose. Elles perçaient à chaque instant la découpure multiple des pignons de flèches tailladées, de clochers à jour, d'aiguilles déliées dont la ligne n'était aussi qu'une magnifique exagération de l'angle aigu des toits (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 146). « Allons! cessez de regimber, Cadio. Ma loi n'a rien d'affreux. Vous vous faites des exagérations sur ces choses » (GIDE, Caves, 1914, p. 858) :
2. Rien ne distingue alors l'émotion des diathèses de mélancolie ou d'angoisse (...) et il y aura lieu de traiter en conséquence les phénomènes pathologiques comme de simples exagérations ou grossissements des phénomènes normaux...
J. VUILLEMIN, Essai signif. mort., 1949, p. 129.
Spéc. Propos exagérés. Plus loin, il avoue encore qu'il use souvent de catachrèses ou exagérations lorsqu'il parle des choses de Dieu avec quelque sentiment (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 77). Et je m'y prenais tout de travers, laissant voir ma partialité, accumulant les exagérations et les invraisemblances et affirmant, sans preuve, que le pantalon cannelle de M. Crottu cachait dans son vaste fond une queue de cheval (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 318).
B.— [Désigne un processus concr.]
1. Fait de devenir exagéré. L'exagération du flux et du reflux, des précipitations atmosphériques; exagération du développement. Anton. amoindrissement. Cette exagération de température eût certainement rendu la vie impossible dans son voisinage (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 415). Fréquemment, on observe une exagération de l'émotivité (CODET, Psych. 1936, p. 55).
2. Caractère exagéré de quelque chose. Exagération des dépenses. Synon. démesure, disproportion; anton. mesure. Et l'on ne peut avoir une idée complète de l'exagération du style de Shakespeare que quand on l'explique mot à mot, comme nous l'avons fait ce soir (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 172) :
3. Quand la question fut soulevée à la Chambre des Communes, il répondit qu'il espérait, pour l'honneur de la nature humaine, que des informations plus précises montreraient l'exagération de ces nouvelles...
MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 284.
Prononc. et Orth. :[] ou [e-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1549 (EST.). Empr. au lat. exaggeratio proprement « accumulation », terme de rhét. « amplification, hyperbole » (Aulu Gelle), en lat. chrét. « exagération ». Fréq. abs. littér. :671. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 225, b) 1 079; XXe s. : a) 932, b) 667. Bbg. QUEM. DDL t. 11.

exagération [ɛgzaʒeʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1549; lat. exaggeratio « entassement, amplification », du supin de exaggerare. → Exagérer.
1 Absolt. Fait de présenter les choses en leur donnant plus d'importance qu'elles n'en ont réellement. || Tomber dans l'exagération. Exagérer. || Il pousse un peu loin l'exagération ! || Parler avec exagération (→ Emphase, cit. 2). || Conteur qui aime l'exagération. Amplification, broderie, enflure. || Se vanter avec exagération. Fanfaronnade, hâblerie, vantardise. || Attitudes, expressions, gestes empreints d'exagération. Emphase, exubérance. || L'exagération a été reprochée à l'école romantique. || Sans exagération, on peut affirmer que… || C'est par exagération qu'il s'exprime ainsi. Hyperbole.
1 La poésie est surtout le champ de l'exagération. Tous les poètes ont voulu attirer l'attention des hommes par des images frappantes (…) L'ode, dans tous les temps, a été consacrée à l'exagération (…) L'exagération s'est réfugiée dans les oraisons funèbres (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Exagération.
2 L'exagération, en voulant agrandir les petites choses, les fait paraître plus petites encore.
d'Alembert, Éloge de Fléchier.
3 Le type qu'il représentait par son caractère extravagamment outré s'éloignait du naturel, et cependant il fallait que sous l'exagération on sentît la vérité et qu'on démêlât l'homme à travers le fantoche.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, VIII, p. 278.
4 (…) certaines personnes froides, qui ne pardonneraient jamais les élucubrations flagrantes de mon exagération (…)
Lautréamont, les Chants de Maldoror, IV, p. 175.
2 (Une, des exagérations). Propos exagéré. || C'est une exagération manifeste ! Galéjade. || Exagérations bouffonnes (→ Dévergonder, cit. 3).Acte exagéré. || Les exagérations des Précieux, des Merveilleuses.
5 Quand on lit l'histoire ancienne, on se croit transporté dans un autre univers et parmi d'autres êtres. Qu'ont de commun les Français, les Anglais, les Russes, avec les Romains et les Grecs ?… Les fortes âmes de ceux-ci paraissent aux autres des exagérations de l'histoire.
Rousseau, le Gouvernement de Pologne, II.
6 C'est une chose à la fois triste et comique, de voir les efforts du moine de Saint-Gall pour ranimer le courage de l'empereur. Les exagérations ne coûtent rien au bon moine. Il lui conte que son aïeul Pépin coupa la tête à un lion d'un seul coup (…)
Michelet, Hist. de France, t. II, III, p. 51.
3 Exagération de… : caractère de ce qui est exagéré, outré, démesuré. || Exagération des propos. Outrance. || Exagération des dépenses, du luxe. Prodigalité. || Exagération des proportions. Démesure, disproportion. || Exagération de la sensibilité. Hyperesthésie. || Exagération de certains phénomènes organiques. Hyper-. || Exagération du développement d'un organe. Hypertrophie.
CONTR. Mesure, modération. — Adoucissement, amoindrissement, atténuation, insuffisance.

Encyclopédie Universelle. 2012.