hyperbole [ ipɛrbɔl ] n. f. I ♦ Rhét. Figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au moyen d'une expression qui la dépasse (opposé à litote). ⇒ emphase, exagération. Par hyperbole. Manier l'hyperbole. II ♦ Math. (1637) Courbe géométrique (conique centrée) formée par les points d'un plan dont les distances à deux points fixes de ce plan (⇒ foyer) ont une différence constante.
● hyperbole nom féminin (grec huperbolê, excès) Figure de rhétorique consistant à mettre en relief une idée en employant des mots qui vont au-delà de la pensée. (Ainsi, dire un pygmée pour qualifier un homme de petite taille.) Ensemble des points d'un plan, dont la valeur absolue de la différence des distances à deux points fixes (foyers) de ce plan est constante.
hyperbole
n. f.
d1./d RHET Figure de style consistant à employer des expressions exagérées pour frapper l'esprit (ex. verser des torrents de larmes).
d2./d GEOM Courbe à deux branches et deux asymptotes, lieu des points dont la différence des distances à deux points fixes, appelés foyers, est constante. (L'équation de l'hyperbole s'écrit x 2 a 2 - y 2 b 2 = 1; si a = b, les asymptotes se coupent à angle droit: l'hyperbole est dite équilatère.)
⇒HYPERBOLE, subst. fém.
I. — RHÉT. Figure de style consistant à mettre en relief une notion par l'exagération des termes employés. Anton. litote. De combien d'éloges l'air de cette chambre serait déjà rempli, de combien d'hyperboles et de métaphores flatteuses, si le Prince qui sera demain mon gendre t'avait paru digne de ce titre! (MUSSET, Fantasio, 1834, I, 1, p. 180). Le lendemain matin, Don Ali lui apporta le Liberal où il racontait la chose avec force hyperboles (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 442) :
• 1. ... Madeleine de Pazzi, cette carmélite volubile (...) est une exclamative, habile aux analogies, experte en concordances, une sainte affolée de métaphores et d'hyperboles.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 265.
— P. ext. Exagération. Ah çà! Messieurs, n'est-ce pas assez de m'empêcher de dormir, et de boire mon meilleur vin, et d'en boire jusqu'à l'hyperbole, et de manger tout ce qu'il y a chez moi, sans encore me tourmenter et me faire boire de force? (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 178).
II. — MATH. Courbe plane non fermée constituée par l'ensemble des points dont la différence des distances à deux points fixes, ou foyers, est constante (d'apr. BOISSIER 1975). Dans le plan euclidien, il y a trois catégories de coniques réelles, sans parler des particularités métriques comme le cercle ou l'hyperbole équilatère (E. BOREL, Paradoxes infini, 1946, p. 62). L'hyperbole et la parabole n'ont rien de semblable si ce n'est le fait d'être des lignes simples ouvertes (Gds cour. pensée math., 1948, p. 450) :
• 2. ... un réseau d'hyperboles qui, à distance suffisante des foyers, restent peu différentes de droites parallèles (...). Un deuxième réseau d'hyperboles à peu près orthogonales peut fournir les éléments des perpendiculaires du quadrillage...
DECAUX, Mesure temps, 1959, p. 49.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. rhét. yperbole (Rom. de la Table ronde ds Hist. Litt. de la France, t. 30, 211 ds DELB. Notes mss); 1520 hyperbole (FABRI, Rhét., I, 159, Héron, ibid.); 2. 1637 math. (DESCARTES, Géométrie, livre 2, éd. Ch. Adam et P. Tannery, t. 6, p. 396, 12). Empr. au lat. hyperbole, gr. terme de rhét., attesté également en gr. comme terme de math. au sens de « section conique », dér. de « lancer par-dessus ou au-delà », « dépasser », « surpasser », formé de « au-dessus, sur » et « jeter ». Fréq. abs. littér. : 85. Bbg. DELB. Matér. 1880, p.169. - GALL. 1955, p. 488, 496.
hyperbole [ipɛʀbɔl] n. f.
ÉTYM. XIIIe, yperbole; rare jusqu'au XVIIe; lat. hyperbole, grec huperbolê, de huperballein « jeter au dessus », de huper (→ Hyper-), et ballein « jeter, lancer ».
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I Rhét. (relativement courant). Figure de style qui consiste à mettre en relief une idée « au moyen d'une expression qui la dépasse » (Marouzeau). ⇒ Hyperbolique. || Parler simplement, sans hyperbole. ⇒ Emphase (cit. 2), exagération (opposé à litote), excès, grandiloquence. || L'hyperbole est un peu forte (Académie). || Employer l'hyperbole pour forcer l'attention (cit. 34). || Hyperboles ronflantes, ridicules. || Hyperboles expressives, ironiques (→ Charmer, cit. 9). || Manier la métaphore et l'hyperbole.
1 L'hyperbole exprime au delà de la vérité pour ramener l'esprit à la mieux connaître.
La Bruyère, les Caractères, I, 55.
2 L'hyperbole. Plusieurs estiment, non sans raison, que (…) nous avons perdu le sens de la mesure (…) On dit à propos du moindre événement que les conséquences en seront immenses, qu'il a une portée incalculable. On vend dans mon quartier du macaroni extra sublime (…) Le moindre député a des projets gigantesques. On éprouve une joie infinie à revoir ses amis, etc. Notre littérature, nos journaux surtout ont poussé les mots à l'extrême. La « litote » n'est plus connue de personne, nous sommes sous le règne de l'« hyperbole ». Tout y contribue, la réclame commerciale d'abord, mais aussi les surenchères de la politique et de la presse.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 694.
3 (…) l'hyperbole orientale (…) magnifie les êtres et les choses à la façon des mirages du désert.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, III, I, p. 167.
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II (1637, Descartes). Géom. Courbe géométrique formée par les points d'un plan dont les distances à deux points fixes de ce plan (les foyers) ont une différence constante. || L'hyperbole peut être considérée comme la section d'un cône de révolution par un plan coupant les deux nappes (les deux parties séparées par le sommet). ⇒ Conique. || L'hyperbole comprend deux branches symétriques par rapport au centre. || Axes de symétrie, asymptotes (cit. 3, fig.), directrices d'une hyperbole. || Hyperbole équilatère, dont les deux asymptotes sont perpendiculaires.
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DÉR. Hyperboliser, hyperbolisme, hyperboloïde.
Encyclopédie Universelle. 2012.