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exaspération

exaspération [ ɛgzasperasjɔ̃ ] n. f.
• 1588, repris fin XVIIIe; lat. exasperatio
1Vieilli Extrême aggravation (d'un mal). aggravation. Exaspération d'un mal, d'une douleur. exacerbation.
Fig. et littér. Exaspération d'un désir, d'un besoin, d'un sentiment. exaltation, excitation. Cette sorte d'ironie « allait à un tel point d'exaspération et de frénésie » (Bloy).
2Cour. État de violente irritation. colère; agacement, énervement, horripilation, irritation. Flaubert bouillonne « d'exaspération contre son temps » (Thibaudet). « La rage en elle refluait : la rage, ou simplement peut-être l'exaspération ? » (F. Mauriac). L'exaspération des manifestants dégénéra en violence.
⊗ CONTR. Adoucissement; diminution; 1. calme; douceur, 1. patience.

exaspération nom féminin (bas latin exasperatio, -onis) Action de rendre plus intense, plus violent un sentiment, une sensation : L'exaspération du désir. État de grande irritation, de violente colère : Cette réplique le mit au comble de l'exaspération.exaspération (synonymes) nom féminin (bas latin exasperatio, -onis) Action de rendre plus intense, plus violent un sentiment, une...
Synonymes :
- exacerbation
- redoublement
Contraires :
- apaisement
- atténuation
- diminution
État de grande irritation, de violente colère
Synonymes :
- agacement
- colère
- énervement
- irritation
- rage
Contraires :
- calme
- flegme
- indifférence
- sérénité

exaspération
n. f.
d1./d Vive irritation.
d2./d Litt. ou vx Augmentation d'une souffrance physique ou morale à un degré extrême.

⇒EXASPÉRATION, subst. fém.
A.— [Correspond à exaspérer A]
1. Aggravation extrême (d'un mal). L'exaspération des rhumatismes par l'humidité (Ac. 1932).
2. Fait de rendre (quelque chose) plus intense; état d'intensité extrême. L'exaspération des désirs. (Quasi-) synon. exacerbation. Il était rare que le dépit montât chez lui jusqu'à l'exaspération de la colère (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 227). Un tel sentiment doit particulièrement s'exaspérer (...). Et parvenir à ce même point d'exaspération tendue, maintenue (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1306) :
... cette haine brûlante comme l'amour sert souvent à masquer l'exaspération d'un amour déçu ou déchiré. D'où sa fureur et son ambiguïté. Elle révèle qu'il est dans la nature de la haine de n'être pas seulement un sentiment violent, mais une conduite active de destruction.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 519.
B.— [Correspond à exaspérer B] État d'irritation extrême. Son exaspération n'avait plus de bornes; son exaspération était indicible. Les choses auraient pu finir d'une manière tragique, tant était grande l'exaspération de ce digne gentleman (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 361). La colère de Pandolphe devint de l'exaspération (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 112). Laurent haussait les épaules. Il sentait de nouveau l'exaspération l'étouffer (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 178).
Prononc. et Orth. :[] ou [e-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1588 (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, III, V, p. 965). Empr. au b. lat. exasperatio « action de rendre raboteux », fig. « irritation ». Fréq. abs. littér. : 323. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 164, b) 388; XXe s. : a) 812, b) 536.

exaspération [ɛgzaspeʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1588, in Montaigne; mais rare jusqu'à la fin du XVIIIe (→ Exaspérer); lat. exasperatio, du supin de exasperare.
1 Vx ou littér. Extrême aggravation (d'un mal). Aggravation, intensité. || Exaspération d'un mal, d'une douleur, d'une maladie. Exacerbation. || « L'exaspération des rhumatismes par l'humidité » (Académie).
Littér. Par ext. || Exaspération d'un désir, d'un besoin, d'un sentiment. Exaltation, excitation.
1 Cette sorte d'ironie (…) allait à un tel point d'exaspération et de frénésie, finissait par devenir une spirale si furieuse de sarcasmes (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 135.
2 Il (le suicide) procède de l'impuissance où l'on se trouve d'abolir exactement un certain mal (…) Ainsi l'exaspération d'un point inaccessible de l'être entraîne le tout à se détruire.
Valéry, Rhumbs, p. 71.
2 Cour. État de violente irritation. Colère; agacement, énervement, irritation (→ Délabrer, cit. 1). || Violente exaspération. || Au comble, au paroxysme de l'exaspération.
3 (…) notre exaspération immodérée et illégitime contre ce vice (la manie de parler de soi)
Montaigne, Essais, III, 338, in Littré.
4 Il (Flaubert) bouillonne de romantisme, d'exaspération contre son temps.
A. Thibaudet, Flaubert, p. 15.
5 La rage en elle refluait : la rage, ou simplement peut-être l'exaspération ?
F. Mauriac, le Sagouin, I, p. 3.
L'exaspération des esprits. || L'exaspération de la foule augmentait d'heure en heure. Nervosité.
6 L'exaspération croissait, une exaspération de peuple calme, un murmure grondant d'orage, sans violences de gestes, terrible au-dessus de cette masse lourde.
Zola, Germinal, p. 74.
CONTR. Adoucissement, aplanissement, atténuation, cicatrisation (fig.), diminution; calme; douceur, patience.

Encyclopédie Universelle. 2012.