excusable [ ɛkskyzabl ] adj.
• fin XIIIe; de excuser, d'apr. lat. excusabilis
♦ Qui peut être excusé. ⇒ justifiable, pardonnable. Une colère bien excusable. À son âge, c'est excusable. « On n'est jamais excusable d'être méchant, mais il y a quelque mérite à savoir qu'on l'est » (Baudelaire).
⊗ CONTR. Impardonnable, inexcusable.
● excusable adjectif (bas latin excusabilis) Qui peut être excusé, qui mérite l'indulgence : Faute excusable. Se dit d'un crime ou d'un délit pour lequel l'auteur bénéficie d'une excuse légale. (Aujourd'hui, cause légale d'exemption ou d'atténuation de peine.) ● excusable (synonymes) adjectif (bas latin excusabilis) Qui peut être excusé , qui mérite l'indulgence
Synonymes :
- compréhensible
- défendable
- tolérable
Contraires :
- blâmable
excusable
adj. Qui peut être excusé.
⇒EXCUSABLE, adj.
Qu'on peut excuser. Il est bien excusable; cette faute n'est pas excusable (Ac.). Synon. pardonnable; anton. inexcusable, fautif. L'inconvenance de votre conduite est excusable : l'amour en est le principe (BALZAC, Langeais, 1834, p. 301). Quelquefois, obéissant à ce goût de la transposition plaisante qui ne se sépare point chez moi d'une teinte bien excusable de pédantisme, je baptise Henri et Christel le « parti du mouvement » (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 103) :
• 1. ... la mairie où s'était tenu le conseil de guerre élu : assassins et fuyards étaient condamnés à mort. Contre les fuyards, les vrais anarchistes avaient été les plus fermes : tout prolétaire est responsable; si ceux-ci avaient été abusés par des espions phalangistes, ils n'étaient pas excusables pour cela.
MALRAUX, Espoir, 1937, p. 758.
— [Avec un compl. inf. introd. par de] Or, bien que la question lui eût été adressée en français, le capitaine était excusable de répondre en anglais, si on envisageait son interlocuteur (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 7). Il reconnut qu'il s'était emballé et très gentiment il en demanda pardon, expliquant qu'il était bien excusable de perdre quelquefois patience (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 3e tabl., 3, p. 114) :
• 2. Or, mon client était tombé dans une manière d'express, le seul peut-être qui eût établi ce record de ne s'arrêter qu'un quart d'heure dans une gare, celle justement où l'arabe était descendu chercher de l'eau! une telle rapidité était imprévisible et il était excusable de ne l'avoir point prévue...
VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 85.
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIIIe s. (Isopet de Lyon, éd. J. Bastin, XXXII, 35). Empr. au lat. impérial excusabilis « id. ». Fréq. abs. littér. :239. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 443, b) 293; XXe s. : a) 360, b) 263.
excusable [ɛkskyzabl] adj.
ÉTYM. Fin XIIIe; de excuser, d'après le lat. excusabilis, même sens, de excusare. → Excuser.
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♦ Qui peut être excusé. ⇒ Justifiable, pardonnable. || Être bien excusable, fort excusable (→ Emballer, cit. 3). || Elle est excusable d'avoir répondu ainsi (→ But, cit. 3). || Ce n'est pas excusable pour un homme de son âge. ⇒ Supportable, tolérable. || « Cette faute n'est pas excusable » (Académie). || Une colère bien excusable.
♦ Dr. Se dit d'un crime ou d'un délit dont l'auteur bénéficie d'une excuse légale. || Homicide, blessures et coups involontaires, crimes et délits excusables, et cas où ils ne peuvent être excusés (Code pénal, III, II, section 3).
1 (…) moi qui (…) ne trouverais l'avarice guère moins excusable que l'ambition (…)
Montaigne, Essais, III, IX.
2 Tout est trop excusable en un amant jaloux.
Corneille, Nicomède, IV, 2.
3 On n'est jamais excusable de faire mal ce qu'on fait volontairement.
Rousseau, 3e lettre à Malesherbes.
4 On n'est jamais excusable d'être méchant, mais il y a quelque mérite à savoir qu'on l'est (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXVIII.
5 (…) venez tirer le petit frère de la main des sergents. C'est un saint homme et il est excusable dans cette affaire.
France, la Rôtisserie de la reine Pédauque, in Œ., t. VIII, p. 14.
6 Mais Sainte-Beuve, pénétrant esprit, est-il excusable de ne pas avoir compris quel puissant ressort du génie balzacien a été cette soif de l'argent qu'il reproche si amèrement au romancier ?
A. Billy, Sainte-Beuve, sa vie et son temps, p. 236.
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CONTR. Blâmable, impardonnable, inexcusable.
Encyclopédie Universelle. 2012.