exécrable [ ɛgzekrabl; ɛksekrabl ] adj.
• 1355; lat. execrabilis → exécrer
1 ♦ Littér. Qu'on doit exécrer, avoir en horreur. ⇒ abominable, détestable, odieux, répugnant. Fouquier-Tinville « devint de plus en plus exécré et exécrable » (Michelet).
2 ♦ Cour. Extrêmement mauvais. La nourriture y est exécrable. ⇒ dégoûtant, infect. Un film exécrable. Il a un goût exécrable. ⇒ déplorable. Il fait un temps exécrable. « Cocteau déclara que j'étais d'une humeur exécrable » (A. Gide). ⇒ affreux, épouvantable, horrible. — Adv. EXÉCRABLEMENT , XVe .
⊗ CONTR. 1. Bon, excellent, exquis. Parfait.
● exécrable adjectif (latin execrabilis) Littéraire. Que l'on doit exécrer, avoir en horreur : Crime exécrable. Qui est odieux, épouvantable, qui provoque l'aversion : Humeur exécrable. Qui est très mauvais ; affreux : Un dîner exécrable. ● exécrable (synonymes) adjectif (latin execrabilis) Littéraire. Que l'on doit exécrer, avoir en horreur
Synonymes :
- détestable
- haïssable
Qui est odieux, épouvantable, qui provoque l'aversion
Synonymes :
- odieux
- répugnant
Qui est très mauvais ; affreux
Synonymes :
- affreux
- déplorable
- épouvantable
- infect
exécrable
adj. Très mauvais. Un vin exécrable. Avoir un goût exécrable.
⇒EXÉCRABLE, adj.
A.— Qui inspire le dégoût, l'horreur.
♦ [En parlant d'une pers.] :
• 1. Ce n'est pas seulement Phèdre qui est une païenne (...) à qui la grâce a manqué (...) mais ses sacrés mêmes, ses exécrables prêtres...
PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 773.
♦ [En parlant d'une chose] Les exécrables atrocités des guerres de religion (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 200) :
• 2. Ce forfait exécrable, qui a souillé le château de Versailles dans la matinée du mardi 6 octobre, n'a eu pour instruments que des bandits...
Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 521.
— Emploi subst. avec valeur de neutre. Il [Louis Bonaparte] poussa l'odieux jusqu'à l'exécrable (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 88).
B.— Difficilement supportable, détestable, très mauvais.
— [En parlant d'une pers.] :
• 3. Ce sont des hommes qui connaissent leur public, qui ont la science des effets. Sortis de leur domaine, ils sont exécrables. S'ils y restent, ils restent supérieurs...
RENARD, Journal, 1902, p. 724.
— [En parlant d'une chose] [De Poitiers, je n'en puis rien dire] (...) sinon que son pavé est parfaitement exécrable (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 4). Je n'ai pas à te cacher que je trouve mon poème exécrable (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1160) :
• 4. Depuis vingt-cinq ans dans la famille [Boccanera], elle [Victorine] s'était haussée au rôle de gouvernante, tout en restant une illettrée, si dénuée du don des langues, qu'elle n'était parvenue qu'à baragouiner un italien exécrable...
ZOLA, Rome, 1896, p. 30.
Rem. On rencontre ds la docum. exécrabilité, subst. fém. Caractère de ce qui est exécrable. Le tombeau de Canova [à Venise] est à la fois le tombeau de la sculpture. L'exécrabilité des statues prouve que cet art est mort avec ce grand homme (STENDHAL, Corresp., t. 2, 1842, p. 481).
Prononc. et Orth. :[] ou par emphase [-ks-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1380 « qui fait horreur; extrêmement mauvais » triste et excecrable fortune (BERS., T. Live, ms. Ste Gen., f° 254a ds GDF. Compl.). Empr. au lat. impérial ex(s)ecrabilis « abominable, que l'on doit exécrer ». Fréq. abs. littér. :440. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 782, b) 555; XXe s. : a) 1 038, b) 280.
DÉR. Exécrablement, adv. D'une manière qui provoque dégoût ou aversion; [à un degré moindre] de façon extrêmement déplaisante. Il s'est conduit exécrablement; il versifie exécrablement (Ac. 1835, 1878). A voulu me désoler en m'isolant par le piano dont elle a tapé exécrablement tout le soir, ou en dansant quand moi je ne dansais pas (BARB. D'AUREV., Mémor. 2, 1839, p. 396). — [] ou par emphase [-ks-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. — 1re attest. [XVe s. d'apr. Lar. Lang. fr.] 1510-12 maudissoit execrablement (LEMAIRE DE BELGES, Illustr., II, 12 ds HUG.); de exécrable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 128. — QUEM. DDL t. 7.
exécrable [ɛgzekʀabl] adj.
ÉTYM. V. 1355; lat. execrabilis, de execrari. → Exécrer.
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1 (1530; rare av. 1688). Littér. Qu'on doit exécrer, avoir en horreur, en aversion. ⇒ Abominable, détestable, horrible, maudit, odieux, repoussant, répugnant. || Action, procédé exécrable. || De telles pratiques sont exécrables. || Une personne exécrable (→ Excellent, cit. 5).
1 Un serment exécrable à sa haine me lie (…)
Corneille, Cinna, III, 2.
2 (…) Tu me parles encore,
Exécrable assassin d'un héros que j'adore ?
Corneille, le Cid, V, 5.
3 (…) on ne peut empêcher, à la vérité, que Jean Calas ne soit roué; mais on peut rendre les juges exécrables, et c'est ce que je leur souhaite.
Voltaire, Lettre à Damilaville, 24 janv. 1763.
4 (Fouquier-Tinville) devint de plus en plus exécré et exécrable.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. II, p. 475.
5 (…) les noms de Chilpéric et de Frédégonde sont restés exécrables dans la mémoire du peuple. Ils crurent eux-mêmes, lorsqu'une épidémie leur enleva leurs enfants, que les malédictions du pauvre avaient attiré sur eux la colère du ciel.
Michelet, Hist. de France, II, I, p. 239.
2 (V. 1355). Par ext., cour. Extrêmement mauvais. ⇒ Mauvais. || Odeur exécrable (→ Coprah, cit. 1). || La nourriture est exécrable dans cette gargote. ⇒ Dégoûtant. || Un poème, un film exécrable. || Ce critique a un goût exécrable en tout. ⇒ Déplorable. || Il fait un temps exécrable. || Être d'une humeur exécrable.
6 Dire d'une chose modestement ou qu'elle est bonne ou qu'elle est mauvaise (…) demande du bons sens (…) Il est plus court de prononcer d'un ton décisif (…) ou qu'elle est exécrable, ou qu'elle est miraculeuse.
La Bruyère, les Caractères, V, 19.
7 Enfin, le pain (en Belgique) est exécrable, humide, mou, brûlé.
Baudelaire, Arguments du livre sur la Belgique, III.
8 Le tabac des paysans arabes me semblant trop exécrable, je soupire après le caporal.
Flaubert, Correspondance, t. I, p. 298.
9 Me voyant réduit au silence (…) Cocteau déclara que j'étais d'une humeur exécrable.
Gide, Journal, 3 nov. 1920.
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CONTR. Excellent, exquis, inappréciable, incomparable, inestimable, merveilleux. — Aimable, 1. bon, délicat, délicieux, parfait.
DÉR. Exécrabilité, exécrablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.