1. faille [ faj ] n. f.
• XIIIe « voile de femme »; d'où taffetas à failles et, par ellipse, faille « étoffe » (1824); mot du Nord, o. i.
♦ Tissu de soie ou de rayonne à gros grain, qui se tient.
faille 2. faille [ faj ] n. f.
1 ♦ Géol. Fracture de l'écorce terrestre, suivie du glissement d'une des deux lèvres (ou bord de chaque compartiment) le long de l'autre. ⇒ décrochement. Ligne de faille, sa trace à la surface. Plan de faille : plan du glissement. Faille de transformation : frontière entre deux plaques de la lithosphère où il n'y a ni création ni destruction de la croûte terrestre (⇒ tectonique) .
2 ♦ Point faible, défaut. Ce raisonnement présente une faille. ⇒ faiblesse. Une volonté sans faille. Il y a désormais une faille dans notre amitié. ⇒ cassure, fêlure, fissure.
● faille nom féminin (peut-être néerlandais falie) Tissu d'armure toile, à grain très marqué, formant des côtes. ● faille (homonymes) nom féminin (peut-être néerlandais falie) faille forme conjuguée du verbe faillir faille forme conjuguée du verbe falloir faillent forme conjuguée du verbe faillir failles forme conjuguée du verbe faillir ● faille nom féminin (mot du Nord-Est, ancien français faille, de faillir, manquer) Discontinuité de terrain selon laquelle s'est produit un déplacement relatif (horizontal et vertical) des deux compartiments fracturés. Point faible, défaut, manque de cohérence dans un raisonnement, une structure : Cet exposé présente une faille. Cassure, fêlure, fissure dans un sentiment, un parti, etc. ● faille (expressions) nom féminin (mot du Nord-Est, ancien français faille, de faillir, manquer) Escarpement de faille, forme structurale par laquelle une faille peut s'exprimer dans le relief. (Elle peut être originelle [traduisant le jeu relatif de deux blocs], dérivée [liée au travail de l'érosion différentielle] ou composite [mêlant les influences de la tectonique et de l'érosion différentielle].) Faille de transformation, ou faille transformante, plan subvertical de coulissement le long duquel deux plaques lithosphériques se déplacent latéralement l'une par rapport à l'autre sans qu'il y ait ni création ni destruction de croûte. ● faille (homonymes) nom féminin (mot du Nord-Est, ancien français faille, de faillir, manquer) faille forme conjuguée du verbe faillir faille forme conjuguée du verbe falloir faillent forme conjuguée du verbe faillir failles forme conjuguée du verbe faillir ● faille (synonymes) nom féminin (mot du Nord-Est, ancien français faille, de faillir, manquer) Discontinuité de terrain selon laquelle s'est produit un déplacement relatif...
Synonymes :
- cassure
- fracture
Point faible, défaut, manque de cohérence dans un raisonnement, une...
Synonymes :
- défaut
- hiatus
- lacune
- trou
faille
n. f.
d1./d GEOL Cassure plus ou moins plane affectant des couches géologiques, avec rejet ou non des deux blocs situés de part et d'autre de la cassure.
d2./d Fig. Défaut, lacune. Il y a une faille dans son raisonnement.
I.
⇒FAILLE1, subst. fém.
A.— Étoffe de soie ou de rayonne, à gros grains formant des côtes. Des feuilles faisaient du bruit comme une robe de faille (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 160). Un soyer au champagne se renversa sur une robe de faille amande (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 274) :
• Ces hauts de robes de mousseline d'organza accompagnent le soir d'amples jupes de faille ou de faille-shantung, cette vedette de la saison.
Jardin des modes, avr. 1951 p. 57.
B.— Vx. Voile de femme, mantile fait(e) avec cette étoffe. Les femmes de Bruxelles portent la faille, presque la mantille, ce qui les drape admirablement (HUGO, Fr. et Belg., 1885, p. 103).
Prononc. et Orth. :[faj]. Durée longue ou demi-longue ds BARBEAU-RODHE 1930 et PASSY 1914. Enq. : aj, (D)/. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIIe s. « pièce d'étoffe dont les femmes se couvraient la tête » (Du prestre et d'Alison par G. le Normand ds Rec. gén des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 9); 2. 1752 taffetas à failles « étoffe de soie à gros grain » (Trév.); d'où 1829 failles (BOISTE). Orig. obscure. Le m. néerl. falie, proposé comme étymon par REW3 n° 3163 et EWFS2, est plus prob. empr. au fr. (v. VALKH., p. 134 et FEW t. 21, 1, p. 532a). Bbg. MAT., Mode Louis-Philippe 1951, p. 219. — RÉTIF (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 456.
II.
⇒FAILLE2, subst. fém.
A.— 1. GÉOL. Fissure, cassure dans une couche géologique. On y sentait tout un réseau sous-jacent de filets liquides qui, par quelque faille souterraine, devaient s'épancher vers la rivière (VERNE, Île myst., 1874, p. 46).
— P. anal. Nous, là-haut, regardions filtrer la nuit bleue par les failles de la toiture (SAINT-EXUP., Courr. Sud, 1928, p. 62).
2. MINES. Fente dans un filon. On ne causait que de la veine disparue, glissée sans doute plus bas, de l'autre côté de la faille (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1258).
B.— Au fig. Défaut, faiblesse. Tu es désintéressé, honnête, loyal, courageux, tu es conséquent avec toi-même; pas une faille! Ah! Ça doit être formidable de se sentir sans reproche! (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 468) :
• 1. ... il y avait dans leur amour quelque chose qui ne serait jamais accompli, un point où ils ne seraient pas en harmonie. Lui, Jean ne soupçonnerait jamais cette faille, mais elle, il lui appartiendrait d'en souffrir.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 180.
♦ Sans faille. Le moindre de ses mouvements respirait la décision, l'élan, une volonté sans faille (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 74).
— En partic. Point faible :
• 2. La question de la génération spontanée était-elle vraiment tranchée par les belles expériences de Spallanzani? Non, certes, si importantes et ingénieuses qu'elles fussent, on doit reconnaître qu'une faille subsistait dans l'argumentation du savant italien.
J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 72.
Prononc. et Orth. Cf. faille1. Étymol. et Hist. 1. 1130-40 sans faille « sans faute » (WACE, Vie de Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 429); ca 1165 faille « manque, défaut » (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 5361); 2. 1619 mines, wallon faille (Usages suivis à Hornu et à Wasmes ds G. DECAMPS, Mém. hist. sur l'orig. et le développement de l'industrie houillère, I, p. 413 cité par RUELLE, p. 101). Déverbal de faillir1. Fréq. abs. littér. :134. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 309.
1. faille [fɑj; faj] n. f.
ÉTYM. XIIIe, « voile de femme », d'où taffetas à failles, et, par ellipse, faille (1829) « étoffe » (mot du Nord, orig. obscure, que Guiraud rattache à 2. faille, par métaphore, et au verbe failler « manquer ». → Faillir).
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♦ Tissu de soie ou de rayonne à gros grain, qui se tient.
1 Et, comme M. de Plouguern la regardait elle-même, dans sa robe de tarlatane toute simple, passée sur un dessous de faille rose mal taillé, elle continua, d'un ton de parfaite insouciance :
— Oh ! moi, la toilette, tu sais, parrain ! On me prend telle que je suis.
Zola, Son Excellence Eugène Rougon, t. I, p. 186.
2 Elle était vêtue d'une robe de faille couleur puce, qui crissait à tout mouvement.
Gide, Si le grain ne meurt, p. 254.
➪ tableau Noms et types de tissus.
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2. faille [fɑj; faj] n. f.
ÉTYM. 1771; wallon, terme de mineurs, même mot que l'anc. franç. (1155) faille « manque », de faillir.
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1 Solution de continuité (dans une mine, un filon).
2 Fracture, dislocation de l'écorce terrestre, suivie du glissement d'une des deux lèvres (ou bord de chaque compartiment) le long de l'autre. || Une faille met en contact des couches de terrain différentes (⇒ Stratification). || Faille nivelée par l'érosion.
0 (…) les dislocations peuvent être des ploiements de couches sans cassure, ou bien il peut y avoir cassure et déplacement d'un compartiment par rapport à l'autre le long du plan de fracture. Dans le premier cas on parle de plissements, dans le second de failles (…) On appelle ligne de faille la trace de la faille à la surface du sol; plan de faille, le plan le long duquel se fait le glissement; le regard de la faille est tourné du côté du bloc affaissé : la dénivellation est mesurée par le rejet, c'est-à-dire la distance verticale entre deux couches primitivement au même niveau (…) Une distinction très importante est celle qui est faite entre les failles conformes, dans lesquelles le regard est tourné du côté vers lequel les couches sont inclinées et les failles contraires, où le regard est en sens inverse de la pente des couches. Plusieurs failles ayant même regard forment une faille en gradins. Deux failles ou deux séries de failles de regard contraire donnent un fossé ou un butoir.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. II, p. 689-695.
♦ Faille horizontale. ⇒ Décrochement, klippe.
3 (Début XXe). Fig. Point faible, défaut. || Ce raisonnement présente une faille. || Il y a désormais une faille dans notre amitié. || « Une volonté sans faille » (Duhamel, in T. L. F.). ⇒ Cassure, fissure.
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DÉR. Failler.
Encyclopédie Universelle. 2012.