fardeau [ fardo ] n. m.
1 ♦ Chose pesante qu'il faut lever, soulever, élever ou transporter. ⇒ charge, chargement, vx faix, poids; fam. barda. Un lourd, un pesant fardeau. Porter un fardeau sur ses épaules, sur sa tête. Déposer son fardeau. Outils, appareils de levage pour soulever, élever des fardeaux.
2 ♦ Fig. Chose pénible qu'il faut supporter. « Comment ! pas un de vos amis, pas une de vos maîtresses qui vous soulage de ce fardeau terrible, la solitude ? » (Musset). — Le fardeau des impôts, des dettes. ⇒ charge. Le fardeau de ses responsabilités. ⇒ poids. « c'est un fardeau d'élever trois enfants » (Sand).
● fardeau nom masculin (de farde 1) Charge pesante qu'il faut lever ou transporter : Porter un lourd fardeau sur ses épaules. Ce qui est dur à supporter ; épreuve : Les impôts sont un lourd fardeau. ● fardeau (citations) nom masculin (de farde 1) Théodore Agrippa d'Aubigné près de Pons, Saintonge, 1552-Genève 1630 Cet épineux fardeau qu'on nomme vérité. Les Tragiques Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire. Épîtres Bible Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Évangile selon saint Matthieu, XI, 28 ● fardeau (expressions) nom masculin (de farde 1) Littéraire. Le fardeau des ans, la vieillesse. ● fardeau (synonymes) nom masculin (de farde 1) Charge pesante qu'il faut lever ou transporter
Synonymes :
- faix (vieux)
Ce qui est dur à supporter ; épreuve
Synonymes :
- charge
- joug
- poids
fardeau
n. m. Lourde charge. Soulever un fardeau.
— Fig. Le fardeau des ans.
|| GENET Fardeau génétique: chez un individu, ensemble de gènes anormaux qui ne s'expriment pas dans le phénotype.
⇒FARDEAU, subst. masc.
A.— Chose pesante qu'il faut soulever ou porter. Porter un fardeau sur sa tête, sur ses épaules; charger un fardeau sur son dos; déposer son fardeau. On peut juger du poids d'un fardeau aux gouttes de sueur qu'il vous cause (FLAUB., Corresp., 1853, p. 206). Synon. charge, faix, poids :
• 1. Tantôt c'est un coussinet, qui assujettissant le fardeau sur la tête, donne à la démarche des femmes une allure de cariatide, tantôt c'est un bâton sur lequel s'appuie le portefaix dont les épaules plient sous le poids.
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 217.
— Spéc. (dans certaines expr.). Enfant. La femme enceinte porte son cher fardeau (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1556).
B.— Au fig. Ce qui est pénible à supporter, en partic. sur le plan moral. Le fardeau des dettes, des impôts; le fardeau de la solitude, des responsabilités; fardeau des ans. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 167). Je traîne en moi comme un fardeau le souci d'écrire ce livre (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 98) :
• 2. Le vieux eut un accès de franchise brutale, estimant sans doute qu'il avait assez longtemps porté ce fardeau de douleur à lui tout seul : — Le gueux est parti avec une fille des bateaux.
MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 268.
— Être un fardeau pour qqn. Être à charge à quelqu'un, le gêner. Étaient-ils mes parents, ces gens pour qui je fus un fardeau abominable, une terreur, une tache d'infamie (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Parricide, 1884, p. 477).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Au plur. des fardeaux. Étymol. et Hist. 1. Ca 1205 fardel « botte d'herbe » (J. BODEL, Congés, éd. P. Ruelle, 168); 2. Début XIIIe s. « chose pesante » (RECLUS DE MOILLIENS, Carité, CLIII, 12, éd. A.-G. van Hamel, p. 82); 3. 1re moitié XIIIe s. fig. (HUGUES PIAUCELE, D'Estormi ds A. DE MONTAIGLON et G. RAYNAUD, Rec. de fabliaux, t. 1, p. 207). Dér. de farde; suff. -eau. Fréq. abs. littér. : 1 100. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 053, b) 1 524; XXe s. : a) 1 392, b) 1 272. Bbg. GIR. 1834, pp. 45-46. — HOTIER (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France. Paris, 1973, p. 52, 135.
fardeau [faʀdo] n. m.
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1 Chose pesante qu'il faut lever, soulever, élever ou transporter. ⇒ Charge (cit. 2), colis, faix (vx), poids. || Un lourd, un pesant fardeau. || Un fardeau accablant. || Porter un fardeau sur ses épaules, sur sa tête. ⇒ Coltiner. || Charger un fardeau sur son dos. || Déposer son fardeau. || Se décharger de son fardeau. || Soulager, délivrer qqn de son fardeau. || Fixer le fardeau sur le bât d'un cheval. || Bête (cit. 12) de somme écrasée sous son fardeau. || Tirer un fardeau au moyen d'un câble. ⇒ Chabler. || Chevaux attelés (cit. 8) à un fardeau. || Transporter un fardeau à bras d'homme (sur un bard, une brouette…), sur une charrette, un fardier. || Outils, appareils pour soulever, élever des fardeaux (⇒ Benne, chèvre, cric, élévateur, fardeleuse, guindal, grue, levage (appareils de), levier, main, monte-charge, moufle, palan, poulie, treuil).
1 Ésope prit le panier au pain; c'était le fardeau le plus pesant. Chacun crut qu'il l'avait fait par bêtise; mais dès le dîner, le panier fut entamé, et le Phrygien déchargé d'autant.
La Fontaine, la Vie d'Ésope.
2 Un roitelet pour vous est un pesant fardeau.
La Fontaine, Fables, I, 22.
3 Quand le soleil se coucha, à l'heure où l'on rentre, deux hommes vinrent prendre la civière. Le fardeau n'était pas lourd, ils n'avaient guère besoin d'être relayés.
Zola, la Terre, III, IV.
♦ Par métaphore :
4 (…) les vagues lourdes s'attendaient, prenaient leur élan, et avec un gros bruit déchargeaient leur fardeau d'écume sur le sable assombri.
Valery Larbaud, Barnabooth, Son journal intime, p. 259.
♦ ☑ Loc. (Vx et littér.). Déposer son fardeau : mettre bas. — (Même valeur). || « La femme enceinte porte son cher fardeau » (R. Rolland, in T. L. F.).
5 Une lice étant sur son terme,
Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant (…)
La Fontaine, Fables, II, 7.
♦ Techn. Colis de bois de forme cylindrique utilisé pour le transport de certains fromages (saint-paulin, saint-nectaire).
2 (1640). Abstrait. Chose pénible (qu'il faut supporter). || Un fardeau moral lourd à supporter (→ Chape, 5.). || Succomber sous le fardeau des ans (⇒ Vieillesse), de l'ennui (⇒ Poids), des remords (⇒ Tourment). || La vie est un fardeau (→ Pesant, cit. 5).
5.1 S'étant déchargé du fardeau de son scrupule.
Pascal, les Provinciales, VIII.
6 Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire.
Boileau, Épîtres, XI.
7 (…) le poids d'une ancienne faute est un fardeau qu'il faut porter toute sa vie.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Lettre XII.
8 Comment ! pas un de vos amis, pas une de vos maîtresses qui vous soulage de ce fardeau terrible, la solitude ?
A. de Musset, les Caprices de Marianne, II, 8.
9 Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous courbe vers la terre (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXXIII.
10 (…) le seul endroit (Nazareth) peut-être de la Palestine où l'âme se sente un peu soulagée du fardeau qui l'oppresse au milieu de cette désolation sans égale.
Renan, Vie de Jésus, II, in Œ. compl., t. IV, p. 102.
11 (…) elle porte à elle seule tout le fardeau de la vieillesse, oui, pour elle et pour son extravagant mari.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, IV.
♦ Le fardeau des impôts, des dettes. ⇒ Charge. || Un fardeau supplémentaire de taxes. ⇒ Surcharge. || Alléger le fardeau du contribuable (⇒ Décharger, dégrever, exonérer). || Le fardeau des affaires, des responsabilités. || Le fardeau qui lui est imposé.
12 Le fardeau (l'Empire) que sa main est lasse de porter (…)
Corneille, Cinna, II, 1.
13 Les quatre princes soutinrent à peine le fardeau de tant de guerres.
Bossuet, Disc. sur l'Hist. universelle, X.
14 Un roi sage (…)
Craint le Seigneur son Dieu (…)
Et d'injustes fardeaux n'accable point ses frères.
Racine, Athalie, IV, 2.
15 (…) comme c'est un fardeau d'élever trois enfants, surtout quand ils sont d'un autre lit, il faut une bonne âme bien sage, bien douce et très portée au travail.
G. Sand, la Mare au diable, III.
16 Vous voulez, monsieur Letondu, faire plus qu'on ne vous demande et porter sur vos seules épaules le fardeau de toute une maison.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 5e tableau, I.
17 Patrice se plaignait donc amèrement à qui voulait l'entendre, de ce fardeau qui pesait sur sa vie et le détournait de ce qu'il considérait comme son vrai devoir.
G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, p. 55.
REM. Certains de ces exemples constituent une métaphore du sens concret.
♦ Être, constituer un fardeau pour qqn, une lourde charge; spécialt (personnes) : être à charge pour qqn.
Encyclopédie Universelle. 2012.