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farniente

farniente [ farnjɛnte; farnjɑ̃t ] n. m.
• 1676; it. far niente, de far(e) « faire » et niente « rien »; cf. fainéant
Douce oisiveté. Aimer le farniente.

farniente nom masculin (italien farniente, de fare, faire, et niente, rien) Familier. Douce oisiveté : Aimer le farniente.

farniente
n. m. Douce oisiveté.

⇒FARNIENTE, subst. masc.
Douce oisiveté, état d'heureuse inaction. Se livrer aux douceurs du farniente (Ac. 1932). Je m'enfonce ici dans le « farniente » et les délices de l'insouciance. Ne m'envie pas cette molle vie, elle est exquise (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1834, p. 164). Une flâne majestueuse et décidée; un farniente sans la conscience de lui-même, sans le remords; la paresse sur la fumée des pipes et des mots (GONCOURT, Journal, 1856, p. 282). Un « refus » de la moindre activité (farniente), voire de penser, de réfléchir, de prévoir, d'ouvrir un journal (DEFERT, Pol. tour. Fr., 1960, p. 44) :
La journée est vouée au farniente. Les bœufs vagueront ou rumineront couchés au bord du bois, le chien chassera le mulot le long du ruisselet, les hommes entre deux manipulations du foin deviseront, museront, s'ébattront sous le chêne ami.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 79.
Rem. 1. Le mot est gén. employé en bonne part et s'oppose ainsi à fainéantise. On rencontre cependant qq. emplois ayant une valeur péj. Je crains le « farniente » dans la solitude (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1837, p. 181). Lu par « farniente » et ennui tout un volume (ID., ibid., p. 106). 2. La docum. atteste aussi les graphies far niente et far-niente. Mérigneux qui, contre son habitude de « far niente » intellectuel (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 258). Mais il est dit que le soleil qui baise les rideaux roses ne veillera point le doux far-niente de Minne (COLETTE, Ingénue libert., 1909, p. 294). Olivier, au contraire, adorait le « far niente » des femmes (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1013). 3. On rencontre ds la docum. une attest. du verbe intrans. farnienter. En Kabylie aussi (...) la femme (...) est exténuée de maternité et de basses besognes, tandis que l'homme farniente et, drapé dans son burnous, s'absorbe en de longues contemplations (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 88).
Prononc. et Orth. Plusieurs prononc. plus ou moins francisées : [] ds BESCH. 1845, DUB., Pt ROB., WARN. 1968; [] ds Lar. Lang. fr.; [] ds LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930; [] ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, DUB.; [] ds Pt ROB. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Var. graph. far-niente ds GATTEL 1841, BESCH. 1845, LITTRÉ et Lar. 19e (qui admet en rem. la graph. en un mot); cf. aussi rem. 2 supra. Étymol. et Hist. 1676, 16 sept., (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres [à Mme de Grignan], éd. R. Duchêne, t. II, p. 396 : far niente [en it. dans le texte] des Italiens). Mot ital. signifiant proprement « ne rien faire », composé de fare (faire) et niente (néant). Fréq. abs. littér. :32. Bbg. HOPE 1971, p. 286.

farniente [faʀnjɛnte; faʀnjɑ̃t] n. m.
ÉTYM. 1676, cit. 1; ital. farniente, proprt, « ne rien faire », de fare « faire », et niente « rien ». → Fainéant.
Oisiveté agréable. || Aimer le farniente.REM. On écrit parfois far niente et far-niente.
1 Ne soyez point en peine de mon séjour ici : je m'y trouve parfaitement bien; j'y vis à ma mode; je me promène beaucoup; je lis, je n'ai rien à faire, et pour n'être point paresseuse de profession, personne n'est plus touchée que moi du far niente des Italiens.
Mme de Sévigné, Lettres, 577, 16 sept. 1676.
2 Le précieux far niente fut la première et la principale de ces jouissances que je voulus savourer dans toute sa douceur; et tout ce que je fis durant mon séjour ne fut en effet que l'occupation délicieuse et nécessaire d'un homme qui s'est dévoué à l'oisiveté.
Rousseau, Rêveries…, 5e promenade.
3 (…) mes maux de tête et mes désagréments d'estomac disparaîtraient par quelques promenades et en me livrant à un farniente intelligent.
Pasteur, in Henri Mondor, Pasteur, p. 47.
DÉR. Farnienter.

Encyclopédie Universelle. 2012.