refus [ r(ə)fy ] n. m. ♦ Action, fait de refuser (ce qui est exigé, attendu). « Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois » (La Rochefoucauld). Être puni pour refus d'obéissance. Refus de se soumettre, d'obtempérer. Refus de comparaître. ⇒ contumace; défaut. « Un refus extrêmement poli à une nouvelle demande » (Balzac). — Absolt Formule de politesse exprimant le refus (cf. Non merci). Un refus catégorique, humiliant (⇒ rebuffade) . Opposer un refus à qqn (cf. Une fin de non-recevoir). Essuyer un refus. Se heurter à un refus. ⇒ résistance, veto.
♢ Psychol. Conduites de refus : négativisme, refoulement, reniement, etc.
♢ Loc. fam. (1659 ) Ce n'est pas de refus : j'accepte volontiers (cf. Ça ne se refuse pas; je ne dis pas non).
⊗ CONTR. Acceptation, accord, acquiescement, approbation, assentiment. Adhésion, consentement.
● refus nom masculin (de refuser) Action de refuser ce qui est offert, proposé, demandé, fourni, etc. : S'exposer à un refus. Un refus d'obéissance. Action, fait de nier, de contester, de refuser un état, une idée, un comportement, etc. : Le refus de la maladie. Agriculture Aliments délaissés par les animaux, au pré ou à l'étable. Bâtiment et Travaux publics Arrêt de l'enfoncement d'un pieu par résistance du sol. Équitation Désobéissance d'un cheval qui s'arrête devant un obstacle. Métallurgie Défaut en surface d'une pièce de fonderie constitué par une cavité. ● refus (citations) nom masculin (de refuser) André Breton Tinchebray, Orne, 1896-Paris 1966 Privez-vous. La révélation est fille du refus. Le Surréalisme et la Peinture Gallimard ● refus (expressions) nom masculin (de refuser) Familier. Ce n'est pas de refus, j'accepte volontiers. Refus de vente, délit commis par un vendeur ou un prestataire de services qui refuse d'exécuter la demande d'un client de bonne foi, conforme aux usages commerciaux. Refus d'un appareil de classification, partie des matériaux qui ne répond pas au critère de classification. ● refus (synonymes) nom masculin (de refuser) Action de refuser ce qui est offert, proposé, demandé, fourni...
Synonymes :
- veto
Contraires :
- accord
- agrément
Action, fait de nier, de contester, de refuser un état...
Synonymes :
- rejet
refus
n. m.
d1./d Action, fait de refuser. Opposer un refus à qqn.
d2./d Ce qui reste, ce qui ne passe pas dans un tamis.
|| Spécial. Dans une pâture, les herbes que les animaux refusent de manger.
⇒REFUS, subst. masc.
A. — Fait de refuser quelque chose.
1. Refus (de qqc. à qqn)
a) Action de refuser ce qui est demandé. Refus absolu, brutal, catégorique, définitif, formel, net, obstiné, péremptoire; crier, essuyer, opposer, prononcer, recevoir un refus. Songez, mademoiselle, qu'un refus réduira au désespoir, mon malheureux cousin, et que sa vie tient, peut-être, à quelques mots d'indulgence (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1735):
• Je t'ai demandé une mission secrète en Marsouinie; tu n'as pas voulu. Et, non content de m'opposer un invariable refus, tu m'as signalé à tes collègues du gouvernement comme un individu dangereux qu'il faut surveiller...
A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 254.
— Spécialement
♦ ARM. Refus d'obéissance. Insubordination, rébellion à l'autorité militaire. Si vous ne vous y mettez pas immédiatement, je vous porte quarante-huit heures de salle de police en plus, motivées sur un refus d'obéissance (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., VI, p. 73).
♦ DR. ,,Position prise par certains fabricants envers des détaillants pratiquant des prix inférieurs à ceux qu'ils préconisent`` (BARR. 1974).
♦ HIPP. Arrêt du cheval qui refuse de sauter un obstacle. Une recrudescence de ce refus du cheval devant l'obstacle qui me paralysa jusqu'en 1919 (DU BOS, Journal, 1924, p. 178).
♦ RELIG. Refus de sacrements, refus de sépulture. Privation du droit de recevoir les sacrements (en particulier la communion et la sépulture) qui frappait les fidèles accusés de jansénisme. On n'a pas oublié avec quel froid et barbare acharnement on tourmentoit, il y a peu d'années, la conscience des prêtres, à l'occasion des refus de sépulture (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 19). Le grand refus. Rejet de Dieu, fait de repousser l'amour divin. Sans doute, il y a tous ceux qu'on avait conviés au festin et qui languiront dans les ténèbres à cause de leur « grand refus », mais il y a aussi les clochards qu'on fait entrer de force dans la salle du banquet (GREEN, Journal, 1939, p. 179).
♦ TECHNOL. Refus d'un pieu. Arrêt de l'enfoncement d'un pieu sous l'effet des coups de mouton. Enfoncer, battre un pieu jusqu'à refus de mouton (Ac.).
— [À propos d'une attitude, d'une expression] De refus. Qui exprime le refus. Attitude, formule, geste, mouvement, parole de refus. Voulez-vous un peu de feu? Elle secoua la tête en signe de refus (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 261).
— Refus de + inf. Quant à cette prétendue sévérité de son père, à son refus de le laisser me fréquenter, il n'en reparla plus que pour en rire (GIDE, Feuillets d'automne, 1949, p. 1112).
— Au refus de qqn. À cause du refus de quelqu'un. C'est au refus de M. Viennet que Louis XVIII a pris le trône (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1832, p. 737).
b) En partic.
— Fait de refuser ce qui semble s'imposer à quelqu'un, qui le contraint d'une manière ou de l'autre. Refus de la gloire, du monde, du réel; refus d'une condition, d'une situation. Il y a un état qui permet le refus à la vie, voire une espèce de défaitisme (BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1923, p. 224).
♦ PSYCHOL. (Conduite de) refus. Conduite englobant ,,dans la perspective ethno-sociologique, toutes les réactions normales et pathologiques qui tendent à exclure de la conscience toutes les situations, les représentations, les actes vécus comme des transgressions`` (POROT 1975). Refus de l'échec, de l'effort, de la vieillesse. Une description pathologique (...) met dans une évidence parfaite la limite où tend une conduite de refus du temps et de la vie. À un certain degré, ce refus est mortel (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 313).
— ARTS. Fait de refuser une œuvre d'art qui n'est pas conforme aux canons en vigueur. C'était cette impuissance qui l'exaspérait plus encore que les refus du jury (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 225).
c) [En parlant d'une femme] Fait de se refuser. Comme le blé léger rompu par la faucille, Mes refus, dans tes bras, se défont un à un (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 320).
2. Refus de qqc. (de qqn). Fait de ne pas accepter ce qui est offert. Refus d'une aide, d'une invitation, d'un cadeau, d'un poste. Mon refus de la pairie pensionnée, humiliant marché en échange d'un éloge que je n'ai pas fait dans mon discours (VIGNY, Journal poète, 1846, p. 1239).
♦ Fam. C'est pas d'refus, ce n'est pas de refus. J'accepte volontiers, avec plaisir. — (...) Quand vous viendrez à Paris, je vous rendrai tout cela. — Ce n'est pas de refus; je compte y aller quelque jour (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 501).
B. — 1. Vieilli. Ce qui a été refusé. Je ne veux point du refus d'un autre. Avoir le refus d'un autre (Ac. 1798-1878).
2. Spécialement
a) AGRIC. ,,Touffes de graminées souvent un peu dures délaissées par les bovins lors du pâturage`` (Agric. 1977).
b) CONSTR. ,,Partie du granulat restant sur le tamis après tamisage`` (Béton 1976). [Dans certaines usines à plâtre] du séchoir les roches arrivent à un trommel (...) les refus se dirigent sur les trémies des moulins à meules (J. CAHEN, BRUET, Carrières, 1926, pp. 210-211).
c) INDUSTR. ,,Défaut de fonderie`` (BADER-TH. 1962).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 « action de refuser ce qui est demandé, exigé » faire refu (Auberée, 158 ds T.-L.); 2. a) ca 1210 de refus « sans valeur, sans importance » ici, en parlant d'une pers. (HERBERT DE DAMMARTIN, Fouque de Candie, 13521, ibid.); 1260 en parlant d'une chose « rebut » (ETIENNE BOILEAU, Livre des métiers, 16, ibid.); b) av. 1350 « action de refuser ce qui est offert, proposé » a refus « au point d'en refuser, à l'excès » (Isopet I, XXXVI, De la mouche et du fremi ds Isopets, éd. J. Bastin, t. 2, p. 262); 1659 cela n'est pas de refus (MOLIÈRE, Précieuses ridicules, IX). B. 1676 techn. [enfoncer un pieu jusqu'à] refus de mouton (FÉLIBIEN, p. 719). Déverbal de refuser. Fréq. abs. littér.:1 976. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 441, b) 1 802; XXe s.: a) 2 226, b) 4 016. Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1977, n ° 3, p. 113. — QUEM. DDL t. 22.
refus [ʀ(ə)fy] n. m.
ÉTYM. 1226; « action de fuir qqn, de s'en détourner », à la fin du XIIe; de refuser.
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1 Action, fait de refuser ce qui est demandé, exigé. ⇒ Fin (de non-recevoir), inacceptation, protestation, résistance, veto. || Refus d'obéissance. || Refus de se soumettre. ⇒ Défi. || Refus d'obtempérer. || Refus de reconnaître un fait. ⇒ Dénégation, déni. || Refus catégorique (→ Héritage, cit. 3), irrévocable (→ Importunité, cit. 3). || Refus poli (→ Débet, cit.). || Refus humiliant. ⇒ Rebuffade (→ Humiliation, cit. 14). || Opposer un refus à qqn (→ Inébranlable, cit. 8), à sa demande. — Vx. || Faire refus : refuser. — Persister (cit. 1) dans son refus. || Essuyer un refus. || Se heurter à un refus (→ Boniment, cit. 2). || Sur le refus de…, sur son refus (→ Itérativement, cit.). — Secouer la tête en signe de refus.
1 Deux fois incarcéré pour deux refus de serment, deux fois, selon son expression, il avait dit son In manus.
Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 289.
♦ Dr. || Refus de comparaître. ⇒ Contumace, défaut. || Refus de déposer. || Refus d'informer, déclaré par un magistrat instructeur lorsque les conditions de recevabilité d'une action en justice ou de sa compétence à l'égard de cette action ne sont pas remplies.
♦ Didact. (philos., psychol., psychopath., ethnol.). Attitude psychologique consistant à ne pas admettre l'existence ou la possibilité de certains aspects de la réalité. || Refus du temps, du risque, du contact social, de l'autre, du sexe. || Refus d'activité biologique, psychologique. || Refus du réel, de la condition humaine. || Conduites de refus (opposé à conduites d'acceptation). ⇒ Négativisme, opposition, refoulement, reniement, réticence; mensonge. — Refus d'aliments : comportement adopté par certains malades mentaux, pour des raisons différentes selon la nature de leurs troubles (mélancolie, délire de persécution, négativisme, etc.). ⇒ Sitiophobie. (À distinguer de anorexie).
♦ Jeu de cartes. || Point de refus : à l'écarté, Point supplémentaire marqué par le gagnant d'un coup quand son adversaire a refusé de lui donner des cartes.
♦ Équit. Arrêt du cheval qui refuse de sauter un obstacle. || Le refus et le dérobé.
2 Action, fait de refuser ce qui est offert ou proposé. || Formule de politesse exprimant le refus. ⇒ Merci (supra cit. 21).
♦ ☑ Loc. fam. (1659). N'être pas de refus (vieilli) : être très acceptable et accepté. — ☑ Mod. Ce n'est (c'est) pas de refus : je veux bien, j'accepte bien volontiers ce que vous m'offrez.
2 (…) en tout cas, mon bâton est au service de votre rapière. — Merci, brave Hérode, répondit Sigognac, l'offre n'est pas de refus (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, IX.
3 — Un verre de champagne en passant, n'oublia pas Blaireau. — Ce n'est pas de refus.
A. Allais, l'Affaire Blaireau, p. 102.
4 — (…) Allons prendre un verre.
— C'est pas de refus, dit Bourrelier.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 184.
♦ (1644). Vx. || Au refus de : par suite du refus de.
3 (V. 1268). Vx. Objet d'un refus; ce qu'une autre personne a refusé, repoussé. || « Je ne veux point du refus d'un autre » (Académie, 1694). — Agric. Plantes non consommées par les animaux, dans un pâturage.
4 Techn. a Moment où un pilotis, un pieu qu'on enfonce de force rencontre une résistance qui l'empêche de pénétrer plus profondément. ⇒ Refuser. || Battre un pieu jusqu'à refus de mouton, jusqu'à refus.
b (1951, in D. D. L.). Ce qui est retenu par un tamis, un crible (granulat trop gros pour passer à travers les mailles).
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CONTR. Acceptation, accord, acquiescement, admission, agrément, approbation, assentiment, autorisation, aveu, concession. — Adhésion, adoption, capitulation, consentement, engagement. — Demande.
Encyclopédie Universelle. 2012.