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ficelle

ficelle [ fisɛl ] n. f.
• 1564; fincelle 1350; lat. pop. °funicella, de funicula, de funis « corde », avec infl. de fil
I
1Corde mince. Ficelle de coton, de jute, de papier. Pelote de ficelle. Lier, attacher avec des ficelles. ficeler. Défaire la ficelle d'un colis. Cuis. Bœuf à la ficelle, cuit à la vapeur, suspendu par une ficelle. — Loc. fig. Tirer sur la ficelle : exagérer, aller trop loin (dans la recherche d'un avantage, etc.). Il ne faudrait pas trop tirer sur la ficelle (cf. Tirer sur la corde, pousser le bouchon trop loin). Bouts de ficelle. Loc. fam. (1982) Marchandage de bouts de ficelle, qui porte sur des choses insignifiantes (cf. Bout de chandelle).
2Spécialt Fil servant à faire mouvoir les marionnettes. Fig. Celui qui tire les ficelles : celui qu'on ne voit pas et qui fait agir les autres. « Des gens se font tuer [...] Certains considèrent ces martyrs comme des pantins dont eux savent tenir en main les ficelles » (A. Gide).
Par ext. (1841) Artifice caché. Il connaît bien les ficelles du métier, les procédés cachés. ⇒ 1. truc. La ficelle est un peu grosse (cf. C'est cousu de fil blanc).
3 Adj. (1792) Vx Malin, retors. Cadet Rousselle est très ficelle (chans.).
IIPar anal.
1(1895) Fam. Galon. Le capitaine attend sa quatrième ficelle.
2(XXe) Pain de fantaisie, très mince, de poids équivalant à celui d'une demi-baguette.
3Région. Crêpe roulée, fourrée de jambon, de champignons.

ficelle nom féminin (latin populaire funicella, du latin classique funiculus, petite corde, de funis, corde) Ensemble de fils retordus ou câblés formant une structure de longueur continue, servant à lier, retenir, etc. Artifice dans un art, un métier ; procédé dont on se sert habituellement au théâtre pour amener un effet (surtout pluriel) : Connaître toutes les ficelles du métier. Argot militaire. Galon d'officier. Pain de fantaisie mince, correspondant à la demi-baguette. ● ficelle (expressions) nom féminin (latin populaire funicella, du latin classique funiculus, petite corde, de funis, corde) Bœuf à la ficelle, morceau de bœuf suspendu par une ficelle, plongé dans une marmite de bouillon et cuit ainsi. Broderie de ficelle, broderie qui s'exécute sur une toile assez forte, avec de la ficelle maintenue grâce à la technique du point couché (point de Boulogne, point de grille…). Familier. La ficelle est un peu grosse, on voit l'artifice, c'est cousu de fil blanc. Tirer les ficelles, faire agir les autres sans être vu. ● ficelle (synonymes) nom féminin (latin populaire funicella, du latin classique funiculus, petite corde, de funis, corde) Ensemble de fils retordus ou câblés formant une structure de...
Synonymes :
- cordelette
Artifice dans un art, un métier ; procédé dont on se...
Synonymes :
- artifice
- astuce (familier)
- habileté
- procédé
- stratagème
- truc (familier)
ficelle adjectif Familier et vieux. Malin, retors : Il était ficelle, méfiant en affaires.ficelle (synonymes) adjectif Familier Malin, retors
Synonymes :
- futé
- madré (littéraire)
- retors
- roublard (familier)
- roué
Contraires :
- candide
- franc
- naïf
- sincère

ficelle
n. f. (et adj. inv.)
rI./r
d1./d n. f. Corde très mince.
d2./d (Plur.) Tirer les ficelles: faire mouvoir des marionnettes par des fils invisibles; fig. faire agir les autres sans être connu.
|| Par ext. Les ficelles du métier, ses astuces, ses trucs.
d3./d adj. inv. Fam. Rusé, astucieux. Ils sont ficelle.
rII./r n. f. En France, baguette de pain très mince.

⇒FICELLE, subst. fém.
A.— Corde mince faite de fils de fibre(s) végétale(s) ou synthétique(s) apprêtés et retordus dont on se sert pour lier, pour attacher. Un bout de ficelle; un morceau, une pelote de ficelle. Cette bizarre toile cirée tenant à lui par des bouts de ficelle (MONTHERL., Songe, 1922, p. 105). Son falzar, il ne tenait plus qu'avec des ficelles et des épingles de nourrice (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 163) :
1. Il ouvrit un placard, puis un second, puis un troisième. Ils étaient tous trois remplis de linge neuf : draps, taies d'oreillers, peignoirs en tissu éponge, torchons, tabliers d'office; les douzaines étaient encore nouées par les ficelles rouges du fournisseur.
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 786.
Expr. Déménager à la ficelle. Déménager (...) clandestinement, en descendant les effets par la fenêtre à l'aide d'une corde (d'apr. LARCHEY, Excentr. lang., 1862, p. 147). Tenir la ficelle. On faisait queue aux portes des marchands (...). Faire queue, cela s'appelait « tenir la ficelle », à cause d'une longue corde que prenaient dans leur main (...) ceux qui étaient à la file (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 119).
ART CULIN. Bœuf à la ficelle. Morceaux de bœuf que l'on lie avec une ficelle dont le bout, terminé par un anneau, est accroché à un morceau de bois tenu transversalement sur la marmite de bouillon dans lequel cuit cette viande. (d'apr. LA REYNIÈRE, Cent merveilles de la cuis. fr., 1971, [p. 269]).
B.— Au fig. [P. allus. aux ficelles des marionnettes et à celui qui les tient]
1. Artifice dans un art ou un métier; procédé de comédien pour obtenir un effet; pratique astucieuse mais trop connue, trop usée. Ma comparaison du reste, est une ficelle, elle me sert de transition et par là rentre donc dans le plan (FLAUB., Corresp., 1853, p. 233) :
2. ... et comme les ficelles du théâtre sont attaquées par tout le monde dans la conversation, il s'écrie avec un emportement grotesque qu'il n'y a pas de dénouement plus heureux qu'un acteur serré dans un collant, sautant dans une barque...
GONCOURT, Journal, 1853, p. 119.
Tirer les ficelles. Manœuvrer autrui en restant soi-même dans la coulisse. Il saluait, souriait, se fâchait, disait noir, disait blanc, selon la ficelle qu'elle avait tirée (ZOLA, Rougon, 1876, p. 318).
2. Plus gén. Ruse, habileté. En fait de ruses et de ficelles, nous en savons beaucoup plus qu'on n'en a peut-être jamais su (FLAUB., Corresp., 1850, p. 202) :
3. Ce sont les petits motifs et les petits cerveaux qui décident de tout et qui conduisent tout. Tout devient question d'amour-propre, d'opportunités, d'adresse. Ficelle, truc, manigance, tour de main, on ne sort pas de là.
AMIEL, Journal, 1866, p. 276.
Emploi adj. Habile, retors. Je n'étais point « ficelle », fin, méfiant, sachant me tirer avec un excès d'adresse et de méfiance d'un marché de douze sous, comme la plupart de mes camarades (STENDHAL, Brulard, t. 2, 1836, p. 403) :
4. D'ailleurs, dans la maison, il y avait un pullulement extraordinaire de mioches (...). Et, dans ce grouillement de vermines aux museaux roses, débarbouillés chaque fois qu'il pleuvait, on en voyait de grands, l'air ficelle, de gros ventrus déjà comme des hommes, de petits, petits, échappés du berceau, mal d'aplomb encore, tout bêtes, marchant à quatre pattes quand ils voulaient courir.
ZOLA, Assommoir, 1877, p. 519.
C.— Spéc. [P. réf. à la minceur ou à la raideur de la ficelle]
1. Pain de fantaisie très mince. Il est, cependant, bon de noter que l'emploi des plaques peut assurer une bonne cuisson des petits pains et des ficelles (R. CLAVEL, Le Pain et la panification, Paris, P.U.F., 1964, p. 84).
2. Galon d'officier. [M. Rezeau à Jean] Fred va sortir de la marine sans la moindre ficelle, sans la moindre situation (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 195) :
5. Le Philosophe —
... Cependant, je lutte de mon mieux pour conserver l'esprit libre, et les hommes habillés de couleurs vives, portant sur les bras des ficelles d'or qui leur tiennent lieu de force dialectique, m'inspirent une grande inquiétude.
MAUROIS, Dialog. commandement, 1924, p. 53.
3. Cravate. Il [M. de Goyénèche] ne se fût jamais produit sans une jaquette et sans une de ces étroites cravates noires dites « ficelles ». Lui-même aidait à dresser le couvert (JAMMES, Mém., 1921, p. 89).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1524 fisselle (Arch. Municipales de Bayonne, Registres gascons, 2, 413 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 81); 2. 1808 « homme rusé; escroc » (HAUTEL); 3. 1833 « artifice dans un art, dans un métier » (GAUTIER, Jeunes-Fr., p. 89). Très prob. d'un lat. filicella, dér. de filum (fil); on ne peut guère tirer objection du fait que la ficelle est plus épaisse que le fil et réfuter ainsi une formation diminutive (v. pour les valeurs du suff. NYROP t. 3, pp. 196-197 et MEYER-LÜBKE t. 2, p. 155). À un étymon funicella (FEW t. 3, p. 878b) s'opposent des raisons phonét. et le fait que dès le XIIe s. on trouve aficelés (R. d'Alexandre, éd. ds Elliott Monographs, III, 5033); on pourrait expliquer les formes avec nasale, localisées dans le Nord-Est dès l'époque ancienne afincelés (XIIIe s. [version picardisante du R. d'Alex.] ds GDF.), deffinceler (FROISSART, Joli Buisson, éd. A. Fourrier, 3524), afinceler (1507, Amiens ds GDF.), comme issues de filicella par dissimilation du type de celle de quenouille (cf. Romania t. 48, pp. 178-179). Fréq. abs. littér. :720. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 289, b) 1 397; XXe s. : a) 1 547, b) 1 131. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 154. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 71, 143, 245.

ficelle [fisɛl] n. f.
ÉTYM. 1564; fincelle, 1350; du lat. pop. funicella, lat. class. funicula, de funis « corde », avec infl. de fil. → Funiculaire.
———
I
1 Corde mince. Corde, cordelle. || Ficelle de lin, de chanvre, de coton, de sisal, de jute, de papier. || Fabrication de la ficelle à la main, au rouet; fabrication mécanique. Ficellerie, métier (à retordre). || Polissage, glaçage de la ficelle, apprêt par encollage ou goudronnage. || Dévidage ( Ficelier) et mise en pelote de la ficelle. || Écheveaux, paquets de ficelle. || Bouts de ficelle. || Pelote de ficelle. || Ficelle fine. || Grosse ficelle. || Ficelle de fouet. Mèche. || Ficelle pour filets de pêche ( Lignette), pour lignes de fond ( Cordée). || Ficelle-lieuse. || Lier, attacher (cit. 89), coudre un emballage (cit. 1) avec des ficelles. Ficeler. || Dénouer ou couper (cit. 4) les ficelles.Bœuf à la ficelle, cuit à la vapeur, suspendu par une ficelle.Ensemble de ficelles. || Défaire la ficelle d'un colis.
1 Maître Hauchecorne (…) aperçut par terre un petit bout de ficelle (…) Il se baissa péniblement, car il souffrait de rhumatismes. Il prit, par terre, le morceau de corde mince, et il se disposait à le rouler avec soin (…)
Maupassant, la Ficelle, Pl., t. I, p. 1081.
2 (…) l'homme portait une pâtisserie enveloppée dans du papier glacé, il la portait par une ficelle rose passée à son petit doigt.
Sartre, le Sursis, p. 167.
Loc. Déménager à la ficelle, clandestinement.
Argot du sport. Au plur. || Les ficelles : les filets, au football.
2.1 (…) lorsque le coup de pied part et que la balle est en une demi-seconde aux fins fonds des ficelles.
René Fallet, le Triporteur, p. 382.
Spécialt. Au plur. Ficelles qui font mouvoir les marionnettes. || Faire danser un pantin en tirant sur les ficelles (→ Rôle, cit. 11).
2 Fig. || Les ficelles : les moyens d'action cachés.Celui qui tire les ficelles : celui qu'on ne voit pas et qui fait agir les autres.
3 Oui, moi je crois à la préméditation cynique de l'Allemagne ! C'est elle qui, dans la coulisse, et depuis le début, tire les ficelles et fait agir l'Autriche !
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 161.
4 Des gens se font tuer pour que leur sang fasse l'utopie descendre du ciel sur la terre. J'apprends que certains « magnats » sont dans la coulisse, truquent ce drame et considèrent ces martyrs comme des pantins dont eux savent tenir en main les ficelles. Puis l'on me dit que, sans ficelles, le pantin n'aurait pas bougé. Et l'on croit faire ainsi l'apologie des ficelles ! Non; mais la condamnation du pantin.
Gide, Journal, juin 1933, p. 1 175.
(1841). Par ext. Artifice caché. || On voit la ficelle !Les ficelles d'un art, d'un métier, les procédés cachés. Truc (→ Chic, cit. 1). || Ficelles de théâtre (→ Entendre, cit. 76).Péj. || La ficelle est un peu grosse. Malice (→ La malice est cousue de fil blanc), ruse.
5 Observe comment Saint-Potin s'y prendra, c'est un excellent reporter, et tâche d'apprendre les ficelles pour vider un homme en cinq minutes.
Maupassant, Bel-Ami, I, 4.
5.1 On dit d'un auteur qui n'a pas de ficelles : « Il ne sait pas le théâtre », et d'un qui sait le théâtre : « Oh ! il a des ficelles ».
J. Renard, Journal, 13 juin 1897.
3 Loc. fig. Tirer sur la ficelle : exagérer, aller trop loin (dans la recherche d'un avantage, etc.).
4 (1895). Fam. (d'abord argot milit.). Galon. || Le capitaine attend sa quatrième ficelle.
5.2 (…) tout le monde regarda cette nouvelle comme une brimade, comme une heure supplémentaire au bénéfice du patron et quelques-uns affirmèrent que nous allions strictement travailler pour la troisième ficelle des lieutenants, hypothèse toujours bien accueillie par la troupe.
Jacques Perret, Bande à part, p. 185-186.
5 Vx. Cravate étroite.
6 (XXe). Pain de fantaisie, très mince, équivalant à une demi-baguette. || Acheter une baguette et deux ficelles.
7 Régional (nord de la France). Crêpe roulée, fourrée de jambon et de champignons.
———
II Adj. invar. (1792, in Cadet Rousselle; → cit. 6). Vieilli. Retors. || Méfiez-vous, il est très ficelle !
6 Cadet Rousselle a trois garçons
L'un est voleur, l'autre est fripon,
Le troisième est un peu ficelle,
Il ressemble à Cadet Rousselle.
Cadet Rousselle, in Pierre Larousse.
Fam. Malin, futé.
7 Tout d'abord il me faisait sourire, je me croyais ficelle à l'époque, plus tard, je me suis rendu compte du poids de l'homme (…)
Céline, Guignol's band, p. 31.
(D'une chose). || « Cette proposition ficelle et candide… » (H. Bazin, Cri de la chouette, p. 95).
DÉR. Ficeler, ficelier, ficellerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.