final, ale, als ou aux [ final, o ] adj.
• XIIe; bas lat. finalis, de finis → 1. fin
1 ♦ Qui est à la fin, qui sert de fin (sens I).⇒ 1. terminal. Voyelle finale. Mesure, note, accords finals d'un air. ⇒ dernier. « trois pas finaux » (Artaud). Résultat final. « C'est la lutte finale », refrain de l'Internationale. — POINT FINAL, à la fin d'une phrase. Mettre le point final à une affaire, à un débat, y apporter une conclusion définitive. — Effet, terme final. ⇒ extrême, ultime. — La solution finale. — Écon. Qui est en bout de chaîne, dans le processus de production économique (opposé à intermédiaire). La demande finale. Objet final. Utilisateur final.
2 ♦ Loc. adv. AU FINAL⇒ finalement. « Au final, les principaux consommateurs sont les enfants » (Libération, 1989).
⊗ CONTR. Initial.
⊗ HOM. Finaud.
final ou finale
n. m. MUS Dernière partie d'une symphonie, d'une sonate, d'un opéra.
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final, ale, als ou, rare, aux
adj. et n. f.
rI./r adj.
d1./d Qui finit, qui est à la fin. Consonne finale.
|| Point final, qui marque la fin d'une phrase.
— Fig. Mettre le point final à une discussion, la terminer, la conclure.
|| HIST Solution finale: politique d'extermination nazie concernant les Juifs et certaines populations (Tsiganes, Slaves).
d2./d PHILO Qui tend vers un but. Cause finale: destination dernière des choses, fin qui est leur raison d'être.
— Proposition finale, introduite par une conjonction finale.
d4./d PHYS état final: état d'équilibre à la fin d'une transformation thermodynamique.
rII./r n. f.
d1./d LING Syllabe ou lettre finale d'un mot. Finale brève, accentuée.
d2./d SPORT Dernière épreuve d'une compétition, à l'issue de laquelle est désigné le vainqueur.
I.
⇒FINAL, ALE, ALS (AUX), adj.
A.— [Correspond à fin1 A]
1. Qui est situé au bout, au terme de quelque chose. Synon. terminal; anton. initial. Pour que je revoie définitivement et sans appel les quelques pages finales (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1878, p. 256). Je suis 1er au classement final des dispensés (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 120) :
• 1. ... je suis malade. Pourtant, c'est ici que tout se décidera, je le sais d'une façon certaine. Cependant, tu sais bien que rien en se décide jamais. Le oui final n'est jamais dit en ce monde, sauf dans l'oreille de la mort.
GREEN, Journal, 1948, p. 177.
[Avec une idée de conclusion] J'étais prodigieusement étonné, mais sans bien comprendre le sens final de cette comédie (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Rouerie, 1882, p. 860). Il était satisfait de cette tirade. Il ajouta, comme on plaque un accord final :« Voilà, Messieurs! » (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 194).
[Avec une idée d'achèvement] Une œuvre (...) n'est jamais achevée. Il y a instabilité essentielle du jugement qui compare l'état dernier et l'état final, le novissimum et l'ultimum (VALÉRY, Litt., 1930, p. 45). LING. ,,En un sens plus spécial le mot désigne ce qui convient à l'expression de l'achèvement, du terme, ex. aoriste final`` (MAR. Lex. 1951, p. 82).
SYNT. Articulation, lettre, syllabe finale; son final; paragraphe final; acte, cadence, chœur, rondo final(e); bilan, compte, quittance final(e); clause finale; consensus, vote final; objectif, résultat final; combat, défaite, victoire, lutte, triomphe, succès, écrasement final(e); anéantissement, chaos final.
♦ Point final. Point qui marque la fin d'un texte. On a supprimé les deux virgules finales des deux avant-derniers vers, et on a supprimé l'exclamation du point d'exclamation final (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 716).
Au fig., souvent dans le syntagme mettre un/le point final à qqc. Je dressais le compte des plaisirs dont me privait le point final qu'Albertine mettait à ma liberté (PROUST, Prisonn., 1922, p. 168). Le Démon de Midi, paru en 1914, a mis le point final au meilleur de son œuvre [de Bourget] (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 428).
♦ Fin finale. Et ce fut bien la fin finale de ce Parnasse déjà célèbre et qui restera illustre (VERLAINE, Mém. veuf, 1886, p. 277). En fin finale, il se préparerait des événements graves à l'étranger (AYMÉ, Jument, 1933, p. 88).
— THÉOL. Qui persiste jusqu'au moment de la mort. Don Juan mourut dans l'impénitence finale, tourmenté par les démons, c'est-à-dire par les remords tardifs et impuissants de sa conscience (SAND, Lélia, 1839, p. 513). Que Dieu vous reçoive au nombre de ses élus, qu'il vous accorde la persévérance finale (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 36).
2. P. ext. Qui a un caractère décisif. Je te remercie, ma petite Christine, dit-il d'un ton sourd, mais décidé et final (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 303).
B.— [Correspond à fin1 B]
1. PHILOS. Qui comporte une finalité, qui tend à un but. Un philosophe naturaliste (...) a dit :« L'homme n'est pas final. » Non, l'homme n'est ni le principe ni la fin de la vie terrestre (FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 319).
♦ Cause finale. Cf. cause2 I B. Doctrine, philosophie, théorie, partisan des causes finales :
• 2. En ce sens, le finalisme chrétien lui-même est un corollaire immédiat de la notion de création, à tel point qu'on peut aller jusqu'à dire que la notion de cause finale ne reçoit son sens plein que dans l'univers suspendu à la liberté du Dieu de la Bible et de l'Évangile. Car il n'y a finalité vraie que si l'intelligence est à l'origine des choses et si cette intelligence est celle d'une personne créatrice.
GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p. 110.
2. LING. Qui exprime ou qui implique la visée d'un but, une intention. Conjonction, locution conjonctive à valeur finale. Les locutions conjonctives qui servent à construire les propositions finales entraînent l'emploi du mode subjonctif dans la mesure où elles explicitent cette intention (WAGNER-PINCHON, 1962, § 699).
REM. Cause(-)finalier, ière, (Cause finalier, Cause-finalier)adj., vieilli. Qui admet ou implique la théorie de la cause finale (attesté par qq. dict. gén. parmi lesquels LITTRÉ). Ton Bernardin la conte [l'affaire des noix de coco] et en tire une morale impudemment téléologique, cause-finalière (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 156). V. finaliste1 (spéc. étymol.).
Prononc. et Orth. :[final]. D'apr. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 2 1787, n'aurait pas de plur., ce que conteste BESCH. 1845 qui recommande le plur. finals. Cf. aussi ROB. En fait, il y a flottement entre finals et finaux : le 1er semble être le plur. de la lang. cour. et des écrivains, le second celui des linguistes et des économistes; ex. : des b., d, g finaux, les résultats finaux (cf. DUPRÉ 1972, pp. 1011-1012). Étymol. et Hist. 1. 1174-78 « qui termine, qui est à la fin » (E. DE FOUGÈRES, Manières, éd. J. Kremer, 515); 2. 1365 « qui tend vers un but » (ORESME, Traictie des monnoies, éd. M. L. Wolowski, p. 45). Empr. au b. lat. finalis « qui est à la fin », médiév. « causal » (ca 1170 ds LATHAM); dér. de finis, v. fin substantif. Fréq. abs. littér. :1 299. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 762, b) 2 032; XXe s. : a) 2 311, b) 2 395.
DÉR. Finaliser, verbe trans., mod. Assigner un but à quelque chose. Le bien politique est un bien digne en soi de finaliser l'action humaine (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 230). De la société globale, l'Église exige qu'elle soit finalisée par le salut de l'homme (Philos., Relig., 1957, p. 3808). Part. passé en emploi adj. Mécanisme finalisé : un mécanisme considéré comme établi pour des interactions avec son environnement exclusivement déterminées (COUFFIGNAL, Mach. penser, 1964, p. 63). La cybernétique ne doit être considérée que comme une théorie de l'action finalisée et de l'adaptation (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 101). Rem. Finalisation, subst. fém., mod. Action d'assigner un but à quelque chose ou fait d'avoir un but assigné. La victime se replie sur une finalisation de toute sa vie dans l'égocentrisme (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 520). Expliquer mécaniquement la finalisation de fait des organismes (RUYER, Cybernétique, 1954, p. 54). — [finalize], finalise [finali:z]. Aucune transcr. ds les dict. — 1re attest. 1936 (MARITAIN, op. cit., p. 153); de final « qui tend vers », suff. -iser, cf. l'angl. finalize (1922 ds NED Suppl.2). — Fréq. abs. littér. : 4.
II.
⇒voir FINALE2.
final, ale, als ou aux, ales [final, o] adj.
ÉTYM. XIIe; bas lat. finalis, de finis. → Fin.
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1 Qui est à la fin, qui sert de fin (I.). || Lettre, consonne (cit. 4), voyelle finale. || Syllabe finale. || Mesure, note, accords finals d'un air. ⇒ Dernier. — Point final, à la fin d'une phrase. ⇒ Terminal. ☑ Loc. fig. Mettre le point final à une affaire, à un débat, y apporter une conclusion définitive. — Fam. || La fin finale. — Compte final, en fin d'exercice. || Quittance finale, en fin de paiement. || Effet, terme final. ⇒ Extrême, ultime (→ Chaîne, cit. 34; cycle, cit. 5). || Lutte, épreuve, victoire, défaite finale (→ État, cit. 132). Théol. || Impénitence finale, persévérance finale.
1 (…) j'arrêtai d'abord la question finale, la question suprême à laquelle le Jamais plus devait, en dernier lieu, servir de réponse (…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires grotesques et sérieuses, « Genèse poème ».
1.1 (…) et sur trois pas finaux, qui les amènent toujours inéluctablement vers le milieu de la scène, voici que le rythme suspendu s'achève, que la mesure s'éclaircit.
A. Artaud, le Théâtre et son double, in Œ. compl., t. IV, p. 70.
♦ Hist. || Solution finale : politique d'extermination systématique des Juifs et des races dites inférieures par les nazis (Slaves, Tziganes).
2 (V. 1361). Philos. Qui marque une fin (II.), un but. || Cause finale, « ce qui explique un fait en le faisant connaître comme moyen d'une fin » (Lalande). || La doctrine des causes (cit. 5) finales implique la reconnaissance d'un architecte suprême de l'univers. ⇒ Finalisme, finalité. || Preuve de l'existence de Dieu par les causes finales. ⇒ Téléologique. || « La recherche des causes finales, comme une vierge consacrée à Dieu, n'enfante rien » (trad. de Bacon).
2 (…) M. de Lardois, depuis qu'il croyait nous avoir prouvé l'immortalité de l'âme par les causes finales, souriait à nos robes mortelles, et nous envoyait mille signes dictés par l'amitié, cause finale de l'amour.
Giraudoux, Suzanne et le Pacifique, I.
3 (Déb. XXe). Ling. Qui comporte une orientation vers un but, une intention. || Conjonction finale (ex. : afin que). || Propositions finales, au subj. (pour qu'il vienne), à l'inf. (pour me voir). || Infinitif final (il est venu me demander…).
4 Écon. Qui est en bout de chaîne dans le processus de production économique (opposé à intermédiaire). || La demande finale.
Encyclopédie Universelle. 2012.