foncier, ière [ fɔ̃sje, jɛr ] adj.
• 1370; de fons, anc. forme de fonds
1 ♦ Qui constitue un bien-fonds. La propriété foncière, ou n. m. le foncier.
♢ Qui possède un fonds, des terres. Propriétaire foncier.
♢ Relatif à un bien-fonds. Crédit foncier. Impôt foncier. Taxe foncière.
2 ♦ Fig. Qui est au fond de la nature, du caractère de qqn. ⇒ inné. Qualités, aptitudes foncières. Il est d'une honnêteté foncière.
⊗ CONTR. Mobilier, viager. 2. Acquis, artificiel, superficiel.
● foncier nom masculin La propriété foncière et tout ce qui s'y rapporte. ● foncier, foncière adjectif (de fonds) Relatif à un fonds de terre, à sa propriété, à son exploitation et à son imposition. ● foncier, foncière (expressions) adjectif (de fonds) Capital foncier, valeur vénale des terres constituant une exploitation agricole. Impôt foncier, impôt qui frappe un fonds de terre. Taxe foncière, impôt annuel auquel sont soumis les propriétaires de biens fonciers. (Jusqu'en 1974, cet impôt s'appelait la contribution foncière.) ● foncier, foncière adjectif (de fond) Qui forme le fond du caractère de quelqu'un : Il est d'une foncière bonté. ● foncier, foncière (synonymes) adjectif (de fond) Qui forme le fond du caractère de quelqu'un
Synonymes :
- inné
- naturel
foncier, ère
adj. et n. m.
rI./r
d1./d Se dit d'un bien constitué par un fonds de terre, de la personne à qui il appartient et du revenu qui en est tiré. Propriété foncière. Propriétaire foncier. Rentes foncières.
d2./d Relatif aux biens-fonds en général. Impôt foncier.
|| Crédit foncier, destiné à faciliter l'acquisition ou la mise en valeur de biens immeubles.
d3./d n. m. Propriété foncière et tout ce qui s'y rapporte.
rII./r Fig. Qui est au fond de la nature de qqn. Qualité foncière.
⇒FONCIER, IÈRE, adj.
A.— [Correspond à fonds]
1. [En parlant d'un bien] Qui constitue un bien-fonds. Biens fonciers. Son château et deux petites fermes qui composaient toutes ses propriétés foncières (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 36). La valeur de la terre a baissé, (...) la fortune foncière, domaniale, les champs et les bois, a décliné devant la fortune mobilière, industrielle (ZOLA, Argent, 1891, p. 306) :
• 1. Il s'agit d'en [d'un domaine] distraire trente hectares (...) de les distribuer en vignes, en champs, en prés, en landes, de les munir de bois, afin qu'ils constituent une propriété foncière, un tout qui s'entretienne seul, qui vive par lui-même.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 137.
2. [En parlant d'une pers.] Qui possède un/des bien-fonds. Seigneur foncier (Ac. 1835, 1878). La portion de la valeur produite que retire (...) le propriétaire foncier, s'appelle « profit du fonds de terre » (SAY, Écon. pol., 1832, p. 351). Le propriétaire foncier dispose seul de son domaine (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 263).
3. [En parlant d'une somme d'argent] Qui provient d'un/de bien-fonds. Revenus fonciers. Sept cent mille livres de revenu foncier (...) formaient le superbe apanage du général (FEUILLET, M. Camors, 1867, p. 58).
♦ Crédit foncier (cf. crédit B 1 b).
— P. ext. [En parlant d'un impôt] Qui frappe un/ des bien-fonds. Impôt foncier; charges, taxes foncières. V. cadastre ex. 1 :
• 2. ... les gouvernements (...) évaluent la valeur locative de leurs biens-fonds [des particuliers], et demandent au propriétaire une part de ce revenu : c'est la contribution foncière.
SAY, Écon. pol., 1832, p. 522.
♦ Emploi subst. masc. sing. [P. ell. de impôt] Impôt foncier. Tu payes 310 francs de patente et de personnel, plus 405 francs de foncier pour la maison qui t'appartient (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 146). Ils devaient encore dessus leur tôle pour six mois de traites et (...) ils avaient même déjà un retard de deux mois et demi avec cinq délais du foncier (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 486).
B.— [Correspond à fond]
1. [En parlant d'un attribut, d'une qualité d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] Qui appartient au fond du caractère. Bonté, méchanceté foncière. Je la crois d'une honnêteté foncière, et aussi peu fausse et dissimulée que possible (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 244) :
• 3. Des différences [entre Français et Allemands] il est certain qu'il en existe (...). Je crois pourtant qu'elles sont moins foncières et natives que jalousement exaltées par l'éducation familiale, par l'instruction des écoles, puis par la presse.
GIDE, Journal, 1918, p. 673.
2. P. ext. [En parlant d'une chose abstr.] Relatif au fond d'une chose. Besoin de sérénité et d'allégresse, voilà ce qui le porte [l'artiste grec] à (...) soutenir la beauté acquise de l'expression par la beauté foncière du sujet (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 129). L'imperméabilité foncière du vouloir à toute contrainte (GILSON, Espr. Philos. médiév., 1932, p. 104) :
• 4. ... la supposition de l'irrationalité foncière de la nature, d'une sorte de violence que le monde ferait subir à l'intelligence.
LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 85.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1370 « relatif à un fonds de terre » (Reg. du chap. de S. J. de Jérus., A.N. MM 28, f° 13 r° ds GDF. Compl. : cens fonsier). II. [XVe s. « relatif au fond de la nature de quelque chose, de quelqu'un » (d'apr. DAUZAT et Lar. Lang. fr., s. réf.)]; 1re moitié XVIe s. (G. COLIN BUCHER, Poésies, 265 ds HUG. : larmes foncieres [sens obscur]); 1611 (N. PASQUIER, Le Gentilhomme, p. 18 ds GDF. Compl.). I dér. de fonds; suff. -ier. II dér. de fons, fonds, anc. formes de fond; suff. -ier. Fréq. abs. littér. :408. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 453, b) 404; XXe s. : a) 664, b) 731.
foncier, ière [fɔ̃sje, jɛʀ] adj.
ÉTYM. 1370; de fons, anc. forme de fonds. → Fonds.
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1 a Qui constitue un bien-fonds. || Propriété foncière. || Registre communal des propriétés foncières. ⇒ Cadastre.
c Relatif à un bien-fonds. || Crédit foncier. || Rente, charge, contribution, cote foncière. || Impôt foncier, et, n. m., le foncier.
1 Jamais Buteau ne se décidait à payer ses contributions d'un coup. Lorsqu'il recevait le papier, en mars, c'était de la mauvaise humeur pour huit jours. Il épluchait rageusement le foncier, la taxe personnelle (…)
Zola, la Terre, IV, III.
1.1 (…) les deux cents hectares de ce qui avait été autrefois un des plus beaux domaines du pays rapportaient maintenant à peu près tout juste de quoi payer le foncier (…)
Claude Simon, le Vent, p. 21.
2 Fig. Qui est au fond de la nature, du caractère de quelqu'un. ⇒ Inné, naturel. || Qualités, aptitudes (cit. 7) foncières. || Bon sens foncier. || Méchanceté foncière. || Différence foncière de tempérament.
2 (…) un orgueil foncier qui étouffe la vertu dans sa semence, et ne cessant de la persécuter, la corrompt non seulement quand elle est née, mais encore quand elle semble avoir pris son accroissement et sa perfection.
Bossuet, Traité de la concupiscence, XXXI.
3 (…) tout fumeux de la doctrine récemment acquise, mais où sans cesse la brutalité foncière reparaissait sous la culture trop neuve.
Jules Lemaitre, Impressions de théâtre, Shakespeare.
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CONTR. Mobilier, viager. — Acquis, artificiel, superficiel.
DÉR. Foncièrement.
Encyclopédie Universelle. 2012.