Akademik

fracas

fracas [ fraka ] n. m.
• 1475 « rupture violente »; it. fracasso fracasser
1Bruit qui résulte d'une rupture violente, de chocs; par ext. Bruit violent. Le fracas de l'orage, des vagues. vacarme. Le jeune homme « laissa tout tomber par terre, avec un grand fracas » (Flaubert). « Il y eut un fracas clair et violent de vitres secouées, de sabots claquant sur le seuil » (Alain-Fournier).
2(du sens étym.) Loc. Avec perte et fracas : brutalement. Il s'est fait renvoyer avec perte et fracas.
Méd. Fracture à plusieurs fragments osseux, avec contusions et blessures importantes des tissus environnants.

fracas nom masculin (de fracasser) Bruit violent et soudain de quelque chose qui se brise, qui heurte quelque chose, de ce qui éclate, s'effondre, etc. : Le fracas des vagues. Un fracas de verres brisés. Agitation bruyante : Le fracas de la circulation sur les boulevards.fracas (expressions) nom masculin (de fracasser) À grand fracas, à grand bruit. ● fracas (synonymes) nom masculin (de fracasser) Agitation bruyante
Synonymes :
- boucan (familier)
- raffut (familier)
- ramdam (populaire)
- tapage
- tintamarre
- vacarme

fracas
n. m. Bruit très violent. Le fracas d'une chute d'eau. Syn. tumulte, vacarme.
|| Loc. Avec perte et fracas: de manière brutale.

⇒FRACAS, subst. masc.
A.— Bruit résultant d'un choc ou d'une rupture violente. Dès qu'il [Péguy] sentait la résistance, tout éclatait comme un cristal, et l'on entend tout au long de sa vie ce fracas de verre qui se brise (THARAUD, Péguy, 1926, p. 210). Laisse-moi seul... (le cendrier lui échappe des doigts et tombe sur la tasse vide, qui se brise avec fracas.) (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, III, 9, p. 1348).
P. ext. Grand bruit comparable à celui que fait quelque chose en se cassant. Avec le bruit du tonnerre et le fracas de l'orage (BONALD, Essai analyt., 1800, p. 70). Les portes s'ouvrirent avec fracas (ABOUT, Nez notaire, 1862, p. 141).
P. métaph. Confusion d'objets et de couleurs :
1. Au cruel fracas des trop vives couleurs [de l'art Japonais],
Dieux, héros, combats, et touffus gynécées,
Je préférerais, d'entre les œuvres leurs,
Telles scènes d'un bref pinceau retracées.
VERLAINE, Œuvres compl., t. 3, Épigr., 1894, p. 223.
B.— Au fig. Tout ce qui ressortit au tumulte et à l'agitation. À grand fracas; faire (du) fracas; sans fracas. Ma vie, c'est la vôtre; car, vous qui me lisez, vous n'êtes point lancés dans le fracas des intérêts de ce monde (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 28). Michel-Ange, Rubens, Delacroix et Van Gogh sont, certes, de beaux orages dont les éclats font écho, admirablement, au fracas de l'époque actuelle (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 158). Le fracas des actions qui s'accomplissent au grand jour les couvre ou les arrête (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 86).
P. ext. Bruit ou éclat que fait une personne pour attirer l'attention :
2. ... au bal masqué, l'on entre avec fracas,
La curiosité de tous hâte les pas :
Les hommes viennent voir; les femmes, au contraire
D'un spectacle gratis régalent le parterre.
NERVAL, Faust, 1840, p. 27.
Expr. fam. Sans pertes ni fracas. Un coup de téléphone, et hop! le perturbateur est expulsé sans pertes ni fracas (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 54).
Rem. On emploie souvent le mot fracas pour désigner un retentissement fâcheux. Crois-moi : le calme heureux d'une ame irréprochable, Vaut bien tout le fracas d'une gloire coupable (DELILLE, Œuvres posth., 1813, p. 193). L'ignoble article de Sanier, que la Voix du Peuple avait publié le matin, ces révélations fangeuses, ne comptait même plus, n'obtenait que des haussements d'épaules, tellement le public, nourri de boue, saturé de dénonciations et de calomnies, était las de ces scandales à fracas (ZOLA, Paris, t. 2, 1897, p. 202).
Prononc. et Orth. :[]. Mais [] à la finale ds FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930. [a] ds DUB., Pt ROB., WARN. 1968 et Lar. Lang. fr. Cf. -as. Enq. : /, (D)/. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1611 « action de briser; grand bruit » (COTGR.). Déverbal de fracasser plutôt qu'empr. à l'ital. fracasso (BL.-W.5; EWFS2) : cf. tracasser/tracas. Fréq. abs. littér. :854. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 096, b) 1 301; XXe s. : a) 1 208, b) 1 272.

fracas [fʀaka] n. m.
ÉTYM. 1475, au sens 1. « rupture violente »; ital. fracasso, déverbal de fracassare. → Fracasser.
1 Vx. Action de se fracasser; fracassement. || « Fracas effroyable ! inévitable ruine ! » (Bossuet).
2 (1678). Bruit qui résulte d'une rupture violente, de chocs. || Le fracas d'une vitre qui vole en éclats, d'une tôle brisée dans une collision de voitures. || Tomber, s'écrouler avec fracas. || Onomatopées exprimant un fracas (badaboum, patatras…). || Le fracas des vagues sur les roches (→ Avec, cit. 78). || Le fracas des armes. || Le fracas du tonnerre. || Le fracas de la rue.Réclamer une chose avec fracas (→ À cor et à cri).
1 (…) les mugissements redoublaient. Aucune rumeur humaine ou bestiale ne saurait donner l'idée des fracas mêlés à ces dislocations de la mer.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, III, VI.
2 Le jeune homme, à cette question, laissa tout tomber par terre, avec un grand fracas.
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
3 Il y eut un fracas clair et violent de vitres secouées, de sabots claquant sur le seuil.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, p. 41.
4 Un tonnerre inouï, dont nul fracas terrestre ne saurait donner l'idée, déchira, accabla toutes les oreilles alentour, laissant tous les hommes, pour plusieurs secondes, sourds et presque ivres.
Claude Farrère, la Bataille, XXVII.
5 Il lui faut plus longtemps pour accommoder ses nerfs à ce fracas qui pilonne et paralyse le cerveau, qui fait courir, jusqu'aux extrémités des membres, d'incessantes décharges électriques.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 147.
3 (XVIIe). Vx (langue class.). Rixe, échauffourée.
4 (1661). Fig. et vieilli. Agitation. || Le fracas du monde (→ Étourdi, cit. 8).
6 (…) je sentais au milieu de ma gloire que mon cœur n'était pas fait pour tant de fracas, et bientôt, sans savoir comment, je me retrouvais au milieu de mes chères bergeries, renonçant pour jamais aux travaux de Mars.
Rousseau, les Confessions, IV.
(1665). Littér. Effet retentissant produit par une personne ou une chose (→ Sensation).
7 Tout ce train servait à augmenter le fracas de mon apparition. Je devins à la mode. La tête me tourna : j'ignorais les jouissances de l'amour-propre, et j'en fus enivré. J'aimais la gloire comme une femme, comme un premier amour.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 179.
5 (Du sens 1.).Loc. Avec perte et fracas : brutalement. || Il a été chassé avec perte et fracas.
CONTR. Calme, silence.

Encyclopédie Universelle. 2012.