frein [ frɛ̃ ] n. m.
• 1080; lat. frenum
I ♦
1 ♦ Vx Mors (du cheval). — Mod. Loc. fig. RONGER SON FREIN (comme un cheval impatient) :contenir difficilement sa colère, son impatience, son dépit.
2 ♦ Fig. Littér. Ce qui ralentit, entrave le développement de qqch. « Les lois ne sont que les freins mis aux passions d'un seul par l'intérêt de tous les autres » (Suarès). — Mettre un frein à (qqch.) :empêcher l'essor de (qqch.). Mettre un frein à la hausse des prix. ⇒ 2. enrayer, freiner. — Sans frein : excessif, sans limites. ⇒ effréné. « l'essor d'une imagination sans frein » (Sainte-Beuve).
II ♦ Par anal.
1 ♦ (1690) Anat. Repli muqueux cutané ou fibreux (servant à retenir). Frein du prépuce. Frein de la langue. ⇒ 1. filet.
2 ♦ (1818; pour trad. l'angl. brake « cerceau autour du rouet d'un moulin à vent, qui arrête le moulin » [1680]) Techn. Organe ou dispositif servant à ralentir, à arrêter le mouvement d'un ensemble mécanique. Freins d'appareils. Freins à sabot ou à patin, à ruban, à tambour ou à mâchoires, à disque. Freins d'atterrissage d'un avion : dispositif de freinage par augmentation des forces de traînée. ⇒ aérofrein, déviateur. Frein hydraulique, hydropneumatique (sur les camions).— Cour. Le dispositif adapté aux roues d'un véhicule. Freins avant, arrière. Pédale de frein. Avoir de bons freins, des freins usés. Garnitures, plaquettes de frein. Freins assistés. ⇒ A. B. S. Liquide de frein. Frein à main. Les freins ont lâché. Bloquer les freins. Donner un coup de frein. « Il y eut un brusque coup de frein et l'autobus s'arrêta » (Sartre). — (XXe) Fig. COUP DE FREIN : action qui vise à ralentir une évolution. Coup de frein donné aux investissements. Coup de frein sur les prix.
♢ Frein d'essais ou dynamométrique : appareil servant à mesurer la puissance d'une machine.
3 ♦ Par ext. Frein moteur : résistance opposée par le moteur ralenti à la rotation des roues.
⊗ CONTR. Accélérateur.
● frein nom masculin (latin frenum) Vieux. Partie du mors qui se trouve dans la bouche du cheval. Organe destiné à ralentir, à arrêter ou à immobiliser un ensemble mécanique doué de mouvement. (Cet organe peut être parfois le moteur lui-même [frein moteur].) Littéraire. Ce qui arrête, retient : Le frein de la loi. Alpinisme Appareil coulissant sur la corde dans un seul sens, employé pour remonter sur corde lisse. Anatomie Nom donné à certains replis muqueux. (Exemple : frein de la langue, du prépuce.) Armement Organe destiné à limiter ou à absorber le recul des bouches à feu lors du départ du coup. Zoologie Pièce des ailes postérieures des papillons, solidarisant les deux ailes d'un même côté pendant le vol. ● frein (citations) nom masculin (latin frenum) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots. Athalie, I, 1, Joad Félix Lope de Vega Carpio Madrid 1562-Madrid 1635 Mettre un frein à la femme, c'est mettre une limite à la mer. Poner freno a la mujer es poner limite al mar. La dama boba, III, 4 ● frein (difficultés) nom masculin (latin frenum) Orthographe Au singulier : un coup de frein ; sans frein (des dépenses sans frein). ● frein (expressions) nom masculin (latin frenum) Coup de frein, action de freiner brusquement un véhicule ou un processus. Être un frein à quelque chose, arrêter ou ralentir un mouvement, une évolution ; jouer un rôle modérateur. Mettre un frein à quelque chose, l'arrêter, le contenir : Mettre un frein à ses dépenses. Ronger son frein, faire effort pour contenir son impatience, son irritation. Sans frein, sans bornes, sans limites. Frein aérodynamique, dispositif destiné à ralentir brusquement la vitesse d'un avion par un moyen aérodynamique. Frein de voie, installation de freinage destinée à régler la vitesse des wagons triés à la bosse de débranchement. (Les freins de voie sont actionnés par l'air comprimé et comportent des mâchoires de grande longueur, placées de part et d'autre du rail et venant serrer les roues.) Frein d'écrou, dispositif empêchant un écrou de se desserrer sous l'action de chocs ou de vibrations. Frein d'essais ou frein dynamométrique d'absorption, appareil permettant de mesurer la puissance développée par une machine. Puissance au frein, puissance d'un moteur mesurée à l'aide d'un frein d'essai dynamométrique. ● frein (synonymes) nom masculin (latin frenum) Alpinisme. Appareil coulissant sur la corde dans un seul sens, employé...
Synonymes :
- bloqueur
Mettre un frein à quelque chose
Synonymes :
- borne
- digue
- limite
Aéronautique. Frein aérodynamique
Synonymes :
- aérofrein
frein
n. m.
d1./d Vx Mors.
|| Loc. fig. Ronger son frein: contenir difficilement son ressentiment, son impatience.
d2./d Fig., litt. Ce qui retient un élan excessif. Mettre un frein à ses passions.
d3./d ANAT Membrane qui bride ou retient certains organes. Frein de la langue.
d4./d Organe servant à réduire ou à annuler l'énergie cinétique d'un véhicule, d'un corps en mouvement. La pédale de frein d'une automobile.
— Frein à main ou (Maurice) frein à bras, actionné manuellement.
|| Frein moteur: action du moteur ralenti qui diminue la vitesse de rotation des roues.
⇒FREIN, subst. masc.
A.— Dans le domaine phys.
1. Vx. Partie métallique de la bride, placée dans la bouche du cheval pour le contenir, le diriger. Ronger son frein. Synon. mors. L'animal semble aimer le frein qui le manie (LAMART., T. Louverture, 1850, III, 4, p. 1328). Un palefroi (...) au frein et au couvre-poitrail d'argent ciselé (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 134) :
• 1. ... il compara cette voiture à l'un des plus élégants coupés de Paris, attelé de deux chevaux fringants qui avaient des roses à l'oreille, qui mordaient leur frein, et qu'un cocher poudré, bien cravaté, tenait en bride comme s'ils eussent voulu s'échapper.
BALZAC, Goriot, 1835, p. 78.
♦ P. métaph. L'enfant qui ne sachant plus fait : e, e, comme si le frein de l'alphabet étant ôté, de la bouche incohérente sortait la forme d'un vœu! (CLAUDEL, Ville, 1901, III, p. 471).
— Proverbe. ,,À vieille mule, frein doré. On pare une vieille bête pour la mieux vendre`` (Ac.).
— Loc. fréq., au fig. [Le suj. désigne une pers.] Ronger son frein ou plus rarement mordre son frein. Dissimuler, contenir son impatience ou sa colère. Contrarié au plus haut degré, je rongeai mon frein, fort tenté de lui répondre avec une franche brusquerie (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 296). Il avait, jusqu'ici, écouté en silence. Mais il rongeait son frein (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 352). Il peut sans doute paraître étrange qu'après avoir longtemps mordu son frein, l'occasion ne lui parût pas bonne de se libérer entièrement (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 444).
2. [P. anal. de fonction] Usuel
a) ANAT. Ligament ou repli membraneux qui sert à brider ou à retenir un organe. Frein de la langue, du prépuce. Synon filet. Deux espèces de petites lèvres (...) qui tiennent encore au corps même du clitoris par deux petits freins (CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 122).
b) MÉCAN. ,,Frein d'écrou. Petite pièce fixée sur un écrou et qui l'empêche de se desserrer`` (Ac. 1932).
c) TECHNOL. Dispositif (mécanique) qui permet de ralentir ou d'immobiliser une pièce ou une machine et notamment un véhicule en mouvement. Le gars, il a tiré tout d'un coup sur son frein, on s'est bloqué des quatre roues (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 98). On entendit ce raclement des sabots de frein tout le long des descentes (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 217) :
• 2. La pente est si raide que des premières aux dernières maisons du bourg, lorsque le vent souffle de la plaine, on entend grincer et miauler le frein des charrettes qui s'en vont vers Fruges...
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1469.
SYNT. Frein à main, à pédale; frein à sabot, à air comprimé, à disque, à tambour; frein pneumatique, automatique, assisté; freins puissants; freins avant, arrière (d'un véhicule); garnitures, plaquettes, pédale, tambour de frein; mettre, serrer, desserrer le frein.
— Frein moteur. ,,Action du moteur d'une voiture, qui agit comme frein lorsqu'on ôte le pied de l'accélérateur`` (Lexis 1975).
— Faire frein. Le feuillage et les branches des arbres faisaient frein sur la chaussée, et ainsi les voitures, dans la pente, tournaient plus aisément (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 113).
— Coup de frein. Parfois l'un d'eux donne un léger coup de frein pour ne pas dépasser l'autre (ROMAINS, Copains, 1913, p. 110).
♦ Fam., au fig. Fait de réduire ou bloquer (le développement de quelque chose) :
• 3. ... comme la défaite vient punir l'orgueil, la fatigue le plaisir, et comme le sommeil repose à son tour de la fatigue, ainsi un acte exceptionnel d'autofécondation vient à point nommé donner son tour de vis, son coup de frein, fait rentrer dans la norme la fleur qui en était exagérément sortie.
PROUST, Sodome, 1922, p. 603.
— Spéc. Descendre sur les freins, conduire au frein. En utilisant le frein de manière continue. Je ne peux pas descendre sur les freins, madame : ce n'est pas des choses à faire, par un chemin comme celui-là (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 510).
B.— Au fig.
1. [En parlant d'un mouvement désordonné, déréglé] Ce qui ralentit ou met un terme au développement de quelque chose. Le paysan sans religion est une bête féroce; il n'a aucun frein d'éducation ni de respect humain (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 375). On dit que vous ne connaissez ni frein ni loi (FRANCE, Orme, 1897, p. 163) :
• 4. Le plus souvent c'est le mari qui renie la foi de ses pères, et dès lors il ne connaît plus de frein au dérèglement de ses mœurs.
GIDE, Robert, 1930, p. 1323.
— Mettre un frein à (qqc.). Mettons un frein à la puissance du clergé (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 10). Si je n'étais pas là pour mettre un frein à sa colère, il te déchirerait sur place (SARTRE, Mouches, 1943, II, 1er tabl., 3, p. 50) :
• 5. Il considérait que la vie était faite uniquement pour bambocher et plaisanter, et sitôt qu'il lui fallait mettre un frein à sa joie braillarde, il tombait dans une sorte de somnolence hébétée...
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bombard, 1884, p. 969.
— Sans frein. Désordonné ou excessif. Imagination, ambition sans frein. Nulle autre règle que la volonté de quelques-uns, volonté sans frein, déchaînée jusqu'au crime, s'il est besoin (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 415). Il manifesta un goût sans frein pour la musique (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 126). La situation inhumaine faite au prolétariat par un capitalisme sans frein (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 125).
2. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe social] Être le frein (de qqc.). Tenir un rôle de modérateur. Les Rezeau sont l'élite de la société contemporaine, le frein, le régulateur, le volant de sécurité de la pensée moderne (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 112).
— Faire frein. Tandis que le cabinet faisait frein, la souveraine poussait à la roue (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 290).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « partie de la bride que l'on met dans la bouche du cheval pour le diriger » (Roland, éd. J. Bédier, 91); 1172 emploi fig. (CH. DE TROYES, Chevalier au lion, 2500 ds T.-L.); 2. 1680 techn. « dispositif servant à ralentir un ensemble doué de mouvement » ici terme de meun. (RICH.); 3. 1690 anat. frein de la langue (FUR.). Du lat. class. frenum « bride, mors; frein (au propre et au fig.) ». Fréq. abs. littér. :640. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 245, b) 754; XXe s. : a) 791, b) 778. Bbg. WEXLER (P. J.). Frein. Cah. Lexicol. 1964, n° 5, pp. 69-83.
frein [fʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; du lat. frenum.
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1 Vx. Pièce de harnais du cheval, morceau de la bride qui entre dans la bouche du cheval, et dont la pression sur les barres sert à le retenir, à le diriger. ⇒ Mors (→ Éperon, cit. 8). || Une cavale (cit. 3)… « sans frein d'acier ni rênes d'or » (A. Barbier). || Saisir un cheval au frein (→ Arrêter, cit. 1). || Cheval qui mâche, ronge son frein.
1 Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix.
Racine, Phèdre, V, 6.
2 Elle portait sans effort son double fardeau, couchant les oreilles et rongeant son frein, comme une fière et ardente jument qu'elle était.
G. Sand, la Mare au diable, VI.
♦ ☑ Loc. fig. (en parlant d'une personne). Ronger son frein (comme un cheval impatient) : contenir avec peine, dissimuler son impatience, sa colère, son dépit.
3 Au lieu de la perdrix et du lapereau que j'avais fait mettre à la broche, on m'apporta un petit pain bis avec une cruche d'eau, et on me laissa ronger mon frein dans mon cachot.
A. R. Lesage, Gil Blas, I, XII.
4 Fidèle à ses résolutions, il avait, jusqu'ici, écouté en silence. Mais il rongeait son frein.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 202.
5 Je trouve plus de plaisir à tirer le collier qu'à ronger mon frein.
J. Romains, Knock, III, 4.
5.1 (…) tous ces hommes, rejetés de leurs positions, de leurs emplois, de leurs ambitions, de tous les bénéfices de leur passé, étaient retombés impuissants, défaits, humiliés, dans leur ville natale, où ils étaient revenus « crever misérablement comme des chiens », disaient-ils avec rage. Au Moyen Âge, ils auraient fait des pastoureaux, des routiers, des capitaines d'aventure; mais on ne choisit pas son temps; mais, les pieds pris dans les rainures d'une civilisation qui a ses proportions géométriques et ses précisions impérieuses, force leur était de rester tranquilles, de ronger leur frein, d'écumer sur place (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
2 Fig. et littér. (plutôt compris de nos jours comme une métaphore du sens III.). Ce qui ralentit, entrave, empêche (la progression, le développement de quelque chose). ⇒ Obstacle. || La raison est le frein des passions. ⇒ Digue. || Une excessive modestie est un frein aux initiatives personnelles. ⇒ Empêchement. || Le frein de la loi, des bienséances, de la morale, de la religion, que constituent la loi, les bienséances, la morale, la religion. || Le frein modérateur (cit. 1) de l'esprit européen. || Ce décret est un frein au progrès social. — ☑ Mettre un frein à (qqch.), empêcher l'essor de (qqch.). || Mettre un frein à ses désirs, à ses caprices; aux exigences de quelqu'un. → Tenir la bride. || Mettre un frein à la hausse des prix. ⇒ Arrêter, enrayer, freiner.
6 Mais quand elles (les passions) sont bien modérées et guidées par le frein de la raison, elles ne sont pas vicieuses; au contraire, elles sont principes et matières de la vertu; car de vouloir du tout, comme les Stoïciens, déraciner hors de l'homme les passions, cela est impossible.
Ronsard, Œuvres en prose, Des vertus intellectuelles et morales, Pl., t. II, p. 1036.
7 Celui qui met un frein à la fureur des flots (…)
Racine, Athalie, I, 1 (→ Complot, cit. 2).
8 Quel frein pourrait d'un peuple arrêter la licence (…)
Racine, Iphigénie, IV, 4.
8.1 Ce projet odieux conçu, elle le caressa; elle le consolida malheureusement dans ces moments dangereux, où le physique s'embrase aux erreurs du moral; instants où l'on se refuse d'autant moins, qu'alors rien ne s'oppose à l'irrégularité des vœux, ou à l'impétuosité des désirs, et que la volupté reçue n'est vive qu'en raison de la multitude des freins qu'on brise, ou de leur sainteté.
Sade, Justine…, t. I, p. 15.
9 Il cherchait des freins à la marche, extravagante, à son sens, de la politique napoléonienne (…)
Louis Madelin, Talleyrand, XXII.
10 Les formes et les lois ne sont que les freins, mis aux passions d'un seul par l'intérêt de tous les autres.
André Suarès, Trois Hommes, « Ibsen », I.
♦ ☑ Sans frein, excessif, sans limites. || Une imagination sans frein. ⇒ Désordonné, effréné (→ Essor, cit. 11). || Ambition sans frein d'un peuple (→ Assimiler, cit. 9).
11 Cette passion de douleur, sans frein, brisait les limites admises par la grave raison des âmes résignées.
R. Rolland, le Voyage intérieur, p. 113.
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II (1690, Furetière). Par anal. Anat. Repli muqueux cutané ou fibreux servant à retenir. || Le frein de la langue (1753). — Le frein du prépuce. ⇒ Filet.
11.1 Yann observe avec dégoût le dessous du gland l'échancrure en fer de lance que le frein partage filet mince étiré par les vagues de peau qu'il retient et qui roulent sous les deux volutes de ce cœur à l'envers (…)
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 122.
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III
1 (1818, pour traduire l'angl. brake « cerceau autour du rouet d'un moulin à vent, qui arrête le moulin »). Techn. Organe ou dispositif servant à ralentir, à arrêter le mouvement d'un ensemble mécanique. || Freins d'appareils. || Le principe du frein est d'absorber par frottement qui se transforme en chaleur la puissance ou la force vive d'une machine. || Freins à commande directe, indirecte. || Freins mécaniques, hydrauliques. || Freins à air comprimé, à vide; freins électriques. || Freins à sabot ou à patin, à ruban, à tambour ou à mâchoires, à disque. || Frein aérodynamique (ou aérofrein) : dispositif de freinage par augmentation des forces de traînée, permettant de diminuer brusquement la vitesse. || Frein autostable, permettant d'adapter les pressions de freinage aux conditions d'adhérence du sol, et équilibrant automatiquement les freins. — Cour. Le dispositif adapté aux roues d'un véhicule. || Freins aux roues des véhicules. || Freins avant, freins arrière. || Bons freins, freins puissants. || Serrer les freins, donner un coup de frein. || Bloquer ses freins. || Bruit de freins (→ Conflit, cit. 2). || Frein de charrette. ⇒ Sabot (d'enrayage). || Freins de bicyclette : freins mécaniques dont la commande est sur le guidon. || Poignée, câble, patin d'un frein de bicyclette. || Freins d'une moto. Autom. || Frein au pied. || Freins mécaniques auto-serreurs, la pédale du frein actionne le câble relié à une came qui écarte les segments et les fait frotter sur le tambour de la roue (⇒ Mâchoire, patin, segment). || Garnitures, plaquettes, tambour de frein. || Freins usés, desserrés, déréglés. || Réglage des freins. || Freins hydrauliques, où la pression d'un liquide spécial sur les segments du frein joue le rôle du câble. || Frein à main : frein mécanique de sûreté, servant à immobiliser la voiture. || Levier de frein à main. || Mettre (serrer), desserrer le frein à main.
12 (…) le rapide de Nancy, lancé à toute vitesse, entrait, geignant sur ses freins. La machine hurla et fit halte, époumonée, soufflant des torrents de vapeur.
Courteline, le Train de 8 h 47, II, II.
13 La voiture descendait la rue Carnot et l'on entendit bientôt, dans le fracas des sabots du cheval sur le pavé, le grincement du frein que le cocher serrait, car la rue était en pente assez rapide.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, VII.
14 Neuf heures de chemin de fer dans de vieilles guimbardes de wagons qui s'arrêtent toutes les dix minutes, avec une secousse dont gémissent les freins, et les reins (…)
Colette, Belles saisons, p. 163.
15 Il y eut un brusque coup de frein et l'autobus s'arrêta.
Sartre, l'Âge de raison, XV, p. 254.
16 Sur la route parfois, je vois dans l'encadrement du pare-brise de ma voiture l'arrière d'un camion énorme sur lequel est inscrit : « freins puissants ».
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 287.
♦ ☑ (XXe). Fig. Coup de frein : action qui vise à diminuer une évolution. || Donner un coup de frein aux investissements. || « Coup de frein brutal donné à la consommation des particuliers » (le Monde, 10 oct. 1969). || Coup de frein sur les prix, sur les salaires.
♦ Techn. || Frein hydropneumatique d'un canon : dispositif servant à limiter le recul du canon et à le ramener à sa position initiale.
♦ Ch. de fer. || Freins continus, à air comprimé. || Freins de voie, servant à régler la vitesse des wagons triés à la butte et commandés par un freineur.
♦ Frein d'écrou : dispositif empêchant un écrou de serrage de se desserrer.
♦ Dispositif aérodynamique destiné à freiner un avion. ⇒ Aérofrein. || Freins de piqué. || Freins d'atterrissage d'un avion de ligne.
2 Par ext. || Frein moteur : résistance opposée par le mouvement du moteur à la rotation des roues, qui ralentit l'allure du véhicule chaque fois qu'on lâche la pédale d'accélérateur. || L'action du frein moteur est d'autant plus énergique que la vitesse engagée est plus basse.
3 Frein d'essais (ou dynamométrique) : appareil servant à mesurer, par frottement, la puissance des moteurs thermiques.
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CONTR. Aiguillon, animateur. — Accélérateur.
DÉR. Freiner.
COMP. Aérofrein. — Garde-frein, serre-frein, servofrein.
Encyclopédie Universelle. 2012.