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frivole

frivole [ frivɔl ] adj.
XIIe; lat. frivolus
1Qui a peu de sérieux et, par suite, d'importance. futile, inconsistant, insignifiant , léger, superficiel, vain. Lectures, pensées, distractions frivoles. « La philosophie est, selon les jours, une chose frivole [...] ou la seule chose sérieuse » (Renan).
2(XVIIe) (Personnes) Qui ne s'occupe que de choses futiles, ou traite à la légère les choses sérieuses. futile, léger. Ils doivent me trouver « bien frivole, n'abordant pas les graves sujets » (Sainte-Beuve).
Spécialt Qui est inconstant dans les relations amoureuses. volage. Un amant, une femme frivole. Adv. FRIVOLEMENT , XVe .
⊗ CONTR. Grave, sérieux.

frivole adjectif (latin frivolus, de peu de prix) Qui est léger, sans constance ni sérieux : Discours frivoles. Qui a du goût pour les choses vaines, futiles, qui est inconstant et superficiel dans ses goûts ou ses attachements. ● frivole (citations) adjectif (latin frivolus, de peu de prix) Claude Adrien Helvétius Paris 1715-Paris 1771 La morale est une science frivole si l'on ne la confond avec la politique et la législation. De l'esprit frivole (synonymes) adjectif (latin frivolus, de peu de prix) Qui est léger, sans constance ni sérieux
Synonymes :
- insignifiant
- puéril
- superficiel
- vain
Contraires :
- grave
- important
Qui a du goÛt pour les choses vaines, futiles, qui...
Synonymes :
- futile
- inconstant
- léger
- volage
Contraires :
- fidèle
- pondéré
- posé
- réfléchi
- scrupuleux
- sérieux

frivole
adj. Vain et léger, qui s'occupe de choses sans importance; futile. Discours, esprit frivole.

FRIVOLE, adj.
A.— Qui a peu d'importance, dont le caractère insignifiant ou vain ne mérite pas qu'on s'y arrête.
1. [En parlant d'un inanimé abstr., gén. une activité du corps ou de l'esprit] Amusement, distraction, occupation, pensée, vie frivole. Synon. futile, puéril. Il [le ridicule] s'attache à tout, aux choses les plus importantes comme aux plus frivoles (JOUY, L'Hermite, t. 5, 1814, p. 102). On lui avait appris [à Trenmor] comment on dépense l'or en plaisirs frivoles (SAND, Lélia, 1839, p. 359) :
1. ... il n'y a pas de recherche inutile ou frivole. Il n'est pas d'étude, quelque mince que paraisse son objet, qui n'apporte son trait de lumière à la science du tout, à la vraie philosophie des réalités.
RENAN, Avenir sc., 1890, p. 135.
Spéc. Qui ne repose sur rien de solide ni de sérieux. Argument, idée, prétexte, raison frivole. Synon. spécieux, inconsistant. C'est en vain que Chmielnicki le pressait d'accourir (...) Islam Ghereï répondait par des excuses frivoles (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 172).
PHILOS. Propositions frivoles. ,,Locke nomme ainsi les propositions qui n'ajoutent rien à notre connaissance, et qu'il appelle aussi des propositions purement verbales`` (LAL. 1968; cf. aussi COUSIN, Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 323).
2. [En parlant d'un inanimé concr., gén. un accessoire vestimentaire ou un objet de décoration] Ces éphémères féminimes ne sortant jamais (...) sans mettre une frivole ombrelle entre elles et Dieu (LAFORGUE, Moral, légend., 1887, p. 77). Les frivoles, naïves tentures (NOAILLES, Domination, 1905, p. 277) :
2. Ma chère maman (...) semblait attacher une sérieuse importance à l'ordre de sa coiffure, à la ligne que dessinait sa berthe sur son corsage, aux broderies de ses manches courtes et à diverses autres circonstances de sa toilette que je jugeais frivoles.
FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 384.
3. Emploi subst. à valeur de neutre. Le frivole. Le caractère léger et insignifiant de certaines choses; (tout) ce qui est frivole. Le factice et le frivole brûlaient en lui (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 35). Des ascètes de profession, brouillés de longue date avec le frivole (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 18) :
3. Vouloir et expérimenter le néant, qu'est-ce que cela d'ordinaire? C'est la passion sans scrupule des plaisirs, l'attachement à la vie des sens, l'ardente recherche du bien-être, la légèreté dans le sérieux et la gravité dans le frivole, le mépris de l'homme et l'exaltation du moi.
BLONDEL, Action, 1893, p. 32.
B.— [En parlant d'une pers., de ses occupations, de ses attributs intellectuels ou mor.]
1. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Qui occupe essentiellement son esprit, son temps, à des futilités, des choses de peu d'importance, ou qui traite avec légèreté des sujets graves ou sérieux. Ils doivent me trouver bien maussade à la fois et bien frivole, n'abordant pas les graves sujets (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 4, 1841, p. 40). C'était un homme qui avait des côtés frivoles, qui aimait les vins, qui ne craignait pas les histoires légères (NIZAN, Conspir., 1938, p. 113) :
4. Suivant son habitude, Renan cherche à atténuer les tristes perspectives que sa perspicacité lui fait entrevoir; il est comme tant d'autres écrivains français qui, voulant plaire à un public frivole, n'osent jamais aller au fond des problèmes que soulève la vie; il ne veut pas effrayer ses aimables admiratrices...
SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 353.
Spéc., dans les relations amoureuses. Qui est inconstant, va d'un homme (d'une femme) à l'autre sans pouvoir se fixer. Synon. volage, léger. Ne me croyez pas une femme légère, frivole, une femme qui ferait pour un autre ce que je fais pour vous (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 224) :
5. Il y a, même chez les trousseurs de jupons, chez les hommes les plus sensuellement frivoles et changeants, une femme (...) qui, de loin parfois, mais absolument, domine leur vie.
ARNOUX, Solde, 1958, p. 173.
P. ext. [En parlant du sentiment lui-même] Le sentiment qui m'attache à vous n'a rien de frivole (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 84).
2. [En parlant d'une production, d'un écrit, de paroles] Qui manque de sérieux, qui est traité avec légèreté, de manière superficielle. Conversation, discussion, propos, style frivole. N'interrompez donc pas des propos graves par une question frivole (FRANCE, Île ping., 1908, p. 114). Je m'interdis les lectures frivoles, les bavardages inutiles, tous les divertissements (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 181) :
6. Puis, la conversation tomba à des sujets plus frivoles; le ministre d'État fournit des renseignements sur la santé d'une danseuse de l'Opéra, qui avait failli se casser la jambe.
ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 279.
3. Emploi subst. Un(e) frivole. Personne légère, superficielle, qui ne prend rien au sérieux. Il en coûte d'avouer que ce sont les frivoles (...) qui sont les vrais sages (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 155). C'est trop d'insistance, (...) trop d'application à faire le frivole (BARRÈS, Cahiers, t. 7, 1909, p. 311).
Spéc., vocab. amoureux. ... qu'est-ce-que ça leur fait, Chère frivole, que tu rompes Un serment que tu n'as pas fait? (VERLAINE, Odes en son honn., 1893, p. 39).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1246 subst. (G. DE METZ, Image du monde, 240 ds T.-L.); 1263 (RUTEBEUF, Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 325, 58). Empr. au lat. class. frivolus « (d'une chose) de peu de valeur, futile, insignifiante; (d'une personne) étourdie ». Fréq. abs. littér. :768. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 554, b) 627; XXe s. : a) 1 180, b) 893. Bbg. GOHIN 1903, p. 230. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 331; t. 2 1972 [1925], p. 18.

frivole [fʀivɔl] adj.
ÉTYM. 1246; lat. frivolus « étourdi » (personnes); « de peu de valeur, futile » (choses). REM. Sans être exclusivement littéraire, le mot appartient à un registre soutenu, un peu recherché.
1 Qui a peu de sérieux, de gravité et, par suite, d'importance, de conséquence (en parlant des réalités humaines, des actes, des discours…) Futile, inconsistant, insignifiant, léger, puéril, superficiel, vain. || Discours, propos frivole. Badinage (cit. 1 et 4), baliverne, billevesée, fadaise. || Le tourbillon frivole du monde (→ Étourdi, cit. 8). || Plaisirs, distractions, spectacles, lectures frivoles (→ Adieu, cit. 13; austérité, cit. 3; créer, cit. 5; exaltant, cit. 1). || S'amuser à des choses frivoles. Bagatelle, faribole; baguenauder; badiner, folâtrer. || Pensées frivoles.
1 Tant c'est chose vaine et frivole que l'humaine prudence; et au travers de tous nos projets, de nos conseils et précautions, la fortune maintient toujours la possession des événements.
Montaigne, Essais, I, XXIV.
2 La vertu est chose bien vaine et frivole, si elle tire sa recommandation de la gloire.
Montaigne, Essais, II, XVI.
3 Si l'on ôtoit de la vie tout ce qu'il y a de vain et de frivole, il y resteroit si peu de chose, que cela ne vaudroit pas la peine de la regretter.
Mlle de Scudéry (in Trévoux, art. Frivole).
4 Misérables humains, ceci s'adresse à vous :
Je n'entends résonner que des plaintes frivoles.
La Fontaine, Fables, X, 12.
5 (…) la frivole querelle des romantiques et des classiques n'est que la parodie d'une importante discussion qui occupe aujourd'hui les exprits judicieux et les âmes méditatives.
Hugo, Odes et Ballades, Préface de 1824.
6 La philosophie est, selon les jours et les heures, une chose frivole, puérile, absurde, ou la seule chose sérieuse.
Renan, Dialogues et fragments philosophiques, Préf., Œ. compl. t. I, p. 555.
Vx. Qui manque de fondement assuré, de sérieux (en parlant d'un contenu de pensée). || Présomptions, raisons frivoles ( Spécieux); prétexte frivole (→ Appartenir, cit. 15; atroce, cit. 2; autoriser, cit. 16).Vx. || Crainte frivole, sans fondement (→ Esprit, cit. 59). || Il « répondait par des excuses frivoles » (Mérimée, in T. L. F.).
Littér. et rare (choses concrètes). Qui dénote de la frivolité. || « Les frivoles, naïves tentures » (A. de Noailles, in T. L. F.).
N. m. || Le frivole : ce qui est frivole.
2 Hist. philos. (Locke, Condillac). Qui n'ajoute rien aux connaissances (en parlant d'une proposition, d'un jugement tautologique, verbal, formel).
N. m. || L'Archéologie du frivole, texte de J. Derrida (à propos de Condillac).
3 (Personnes). Qui ne s'occupe que de choses futiles, ou traite à la légère les choses sérieuses. Futile, inconsistant, insouciant, léger, vain. || Homme, esprit, caractère frivole. || Un jeune homme frivole ( Freluquet) et prétentieux.Par ext. || Avoir un air, une apparence frivole.
7 Il y a des personnes si légères et si frivoles, qu'elles sont aussi éloignées d'avoir de véritables défauts que des qualités solides.
La Rochefoucauld, Maximes, 498 (1678).
8 J'ai dîné un jour avec Eynard et Lèbre, mais ils doivent me trouver bien maussade à la fois et bien frivole, n'abordant pas les graves sujets et n'ayant pas en revanche la gaieté du rien-dire.
Sainte Beuve, Correspondance, 23 janv. 1841, t. IV, p. 40.
N. Vieilli. || Faire le, la frivole.
Spécialt. Qui est inconstant dans les relations amoureuses. Volage. || C'est un amant frivole. || Une femme frivole. Coquette.Par métonymie :
9 Je t'adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et idéal, LVIII.
N. || Un, une frivole. régional Amusette, 2.
10 Ils me disent que tu me trompes.
D'abord qu'est-ce que ça leur fait,
Chère frivole, que tu rompes
Un serment que tu n'as pas fait ?
Verlaine, Odes en son honneur, XIX.
CONTR. Austère, grave, important, posé, réfléchi, sérieux, solide.
DÉR. Frivolement, frivolité.

Encyclopédie Universelle. 2012.