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fruste

fruste [ fryst ] adj.
• 1580; it. frusto « usé », lat. frustum « morceau »
1Techn. Qui est usé, altéré par le temps, le frottement. Sculpture fruste. Monnaie fruste (opposé à monnaie à fleur de coin). « des médailles frustes et couvertes de rouille, dont la légende est effacée » (Voltaire).
2Par ext. (XIXe) Dont le relief est grossier. Un marbre encore fruste (Hatzfeld).
3(1831; infl. de rustre) Cour. Non poli, mal dégrossi. grossier , rude. Un art un peu fruste. rudimentaire. Manières frustes. Homme fruste. balourd, inculte, lourd, lourdaud, primitif.
⊗ CONTR. Affiné, cultivé, évolué, 2. fin, raffiné, sophistiqué.

fruste adjectif (italien frusto, usé, du latin frustum, morceau) Dont le relief est rude, grossier, la surface rugueuse : Un marbre encore fruste. Dont le comportement ou le discours manque de finesse : Un paysan fruste. Un style fruste. Se dit d'une maladie très atténuée dans son intensité ou dans ses symptômes. Se dit des monnaies ou des médailles anciennes dont le relief, usé, est à peine visible. ● fruste (difficultés) adjectif (italien frusto, usé, du latin frustum, morceau) Prononciation [&ph90;ʀ&ph109;&ph103;&ph104;], comme pour rimer avec buste.Recommandation Ne pas prononcer avec un r final comme dans lustre, sous l'influence de rustre ou de frustré. ● fruste (synonymes) adjectif (italien frusto, usé, du latin frustum, morceau) Dont le relief est rude, grossier, la surface rugueuse
Synonymes :
- brut
- naturel
Dont le comportement ou le discours manque de finesse
Synonymes :
- arriéré
- grossier
- inculte
- lourdaud
- primitif
- rudimentaire
- rustique
- rustre
- simpliste
Contraires :
- brillant
- cultivé
- délicat
- distingué
- élégant
- fin
- précieux
- raffiné
- spirituel
- subtil
Se dit des monnaies ou des médailles anciennes dont le...
Contraires :
- à fleur de coin

fruste
adj.
d1./d Grossier, sans raffinement (personne, comportement, art). Homme fruste. Style fruste.
d2./d Non poli, rugueux au toucher. Pierre encore fruste.

⇒FRUSTE, adj.
A.— [En parlant d'un inanimé]
1. B.-A., HÉRALD. et NUMISM. [En parlant d'une statue, d'un blason, d'une monnaie] Qui présente un relief usé par le temps. Un blason fruste que le plus habile héraut d'armes eût été impuissant à déchiffrer (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 2). Quelques statues frustes recueillies au hasard des fouilles (ARÈNE, Veine argile, 1896, p. 225). Ces médailles dont s'est effacée l'effigie, hélas frustes à présent (GIDE, Feuillets, 1911, p. 344).
Au fig. [En parlant d'un mot, d'une expr.] Qui est presque effacé par l'usage, qui a perdu son sens. Un mot devenu trop fruste d'avoir servi à désigner tout le contraire de ce à quoi on l'applique (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 201).
2. Qui présente un relief rugueux, mal poli. L'aspect gris et fruste d'une carrière de pierre (GONCOURT, Journal, 1871, p. 742). Un mur de granit, à gros blocs frustes, mal équarris, mal ajustés (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 92).
Emploi subst. masc. Aspect usé d'un relief. Une lumière grise et terne d'éclipse, empoussiérant le mousseux des toits, le fruste des murs (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 57).
Au fig. [En parlant d'un style ou d'une production artistique en gén.] Qui n'est pas élaboré. Les poèmes de M. François Porché, si sobres (...) même si frustes dans leur ton et dans leur forme qu'on leur a quelquefois reproché de manquer un peu d'art (LÉAUTAUD, Théâtre, M. Boissard, 1943, p. 61).
B.— P. ext. [En parlant d'une pers. ou p. méton. d'un trait de comportement ou de caractère] Qui manque de finesse, qui est mal dégrossi. Âme, manière fruste; homme fruste. Synon. balourd, inculte, lourd, lourdaud, sauvage. Ce grand gaillard de Parisien, au mot brutal, au geste fruste, mais au cœur franc (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 88). L'embarras restituait à son visage cette expression lourde, fruste (MARTIN DU G., Thib., Belle Sais., 1923, p. 963).
Rem. On rencontre ds la lang. parlée la forme frustre due à un croisement sémantique et phonétique avec rustre.
REM. Frustement, adv. D'une manière fruste. Là était la maison de Karelina. On y vivait frustement (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 26).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1580 fruste « usé » [en parlant d'une médaille] (RONSARD, Disc. sur une médaille d'Antinous ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 18, p. 411); 2. 1831 « qui manque de finesse, mal dégrossi » (MICHELET, Hist. rom., t. 2, p. 76 : Peu à peu s'effaçait le type rude et fruste du génie latin). Empr. à l'ital. frusto, attesté au sens 1 dep. 1re moitié XVIe s. (l'Arétin ds BATT.), « user », proprement « mettre en morceaux », dér. de frusto « morceau », du lat. class. frustum « id. ». Fréq. abs. littér. :186. Bbg. HOPE 1971, p. 197. — KOHLM. 1901, p. 45. — QUEM. DDL t. 3 (s.v. frustement). — WIND 1928, p. 182.

fruste [fʀyst] adj.
ÉTYM. 1580, Ronsard; ital. frusto « usé », de frustare « user »; du lat. frustum « morceau ».
1 Techn. Qui est usé, altéré par le temps, le frottement. || Médaille fruste, dont on ne peut lire la légende (Furetière). || Sculptures frustes.
N. m. (1691, La Bruyère). || Le fruste d'une médaille (→ Flou, cit. 1).
1 Ce sont des médailles frustes et couvertes de rouille, dont la légende est effacée.
Voltaire, Dict. philosophique, Trinité.
Fig. et littér. Presque effacé.
2 (…) l'expression leur est devenue habituelle et fruste (…) elle a perdu son pittoresque et son détail.
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 96.
2 Dont le relief est rude, grossier. || Un marbre encore fruste (Hatzfeld).
3 (1831, Michelet; infl. de rustre). Cour. Non poli, mal dégrossi. Grossier, rude. || Style fruste. || Un art un peu fruste (→ Épais, cit. 19). Rudimentaire. || Manières frustes. || Homme fruste. Balourd, inculte, lourd, lourdaud, primitif, sauvage. || Âme, caractère fruste. || Nature fruste de paysan. || Rester fruste.N. m. Caractère fruste (→ ci-dessous, cit. 3).
3 (Il) commença par s'amuser de ces personnages (de la société de Bayeux) […] il se délecta des normanismes de leur idiome, du fruste de leurs idées et de leurs caractères.
Balzac, la Femme abandonnée, Pl., t. II, p. 210.
4 Je pense à tout ce qui se cache de gentillesse délicate sous leurs dehors un peu frustes.
Tharaud, Une relève, cité par Bottequin.
5 (Ces) hommes qui, dès le collège, vivent entre eux et ne s'affinent guère; la lande a gardé leur cœur (…) ce serait la trahir, la quitter un peu plus que de perdre la ressemblance avec leurs métayers, de renoncer au patois, aux manières frustes et sauvages.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, III.
6 (…) si fruste a passé de l'acceptation « usé » à sa valeur actuelle, c'est à la suite d'un accrochage avec rustre, à preuve la prononciation frustre qu'on entend souvent.
A. Dauzat, le Génie de la langue franç., p. 73.
REM. Ce sens est condamné par le dict. de l'Académie, huitième éd. (1932); le barbarisme frustre est issu de l'infl. de rustre et de frustration, frustrer.
4 (1897, in D. D. L.). Méd. Se dit d'une maladie dont les symptômes se présentent sous une forme atténuée. || Les formes frustes de la sclérose en plaques.
CONTR. Affiné, cultivé, fin, raffiné.
DÉR. Frustement.

Encyclopédie Universelle. 2012.