garer [ gare ] v. tr. <conjug. : 1>
• guerrer 1415; varer en Bretagne (1180); frq. °warôn « avoir soin »
I ♦ V. tr.
1 ♦ Mettre (un bateau, un véhicule) à l'écart, à l'abri, en un lieu sûr ou spécialement aménagé. ⇒ abriter, 1. ranger; garage. Avion garé dans un hangar.
2 ♦ Ranger (un véhicule) momentanément à l'écart de la circulation. Garer sa voiture sur le bas-côté. Où as-tu garé la voiture ?
3 ♦ Garer de : mettre à l'abri de.
II ♦ SE GARER v. pron.
1 ♦ Se ranger de côté pour laisser passer. « une trompe d'automobile [...] nous fit garer sur la piste » (Tharaud).
2 ♦ Se mettre à l'écart dans un lieu de stationnement. ⇒ parquer. Voitures qui se garent le long du trottoir. ⇒ stationner. — Par ext. fam. Quartier où il est difficile de se garer. Faire un créneau pour se garer. — Être mal garé.
3 ♦ SE GARER DE : prendre garde d'éviter, faire en sorte d'éviter. Se garer des voitures. Se garer des coups. ⇒ se préserver, se protéger.
● garer verbe transitif (ancien scandinave vara, avertir, du germanique warôn) Mettre à l'abri, en lieu sûr : Garer ses récoltes dans la grange. Rentrer un véhicule dans un garage ou le ranger, le faire stationner dans un lieu aménagé, le long du trottoir, etc. : Garer sa voiture sur un parking. Diriger un train sur une voie de garage pour libérer la voie principale ; placer un véhicule sur une voie de service spécialisée pendant une période d'immobilisation. ● garer (homonymes) verbe transitif (ancien scandinave vara, avertir, du germanique warôn) ● garer (synonymes) verbe transitif (ancien scandinave vara, avertir, du germanique warôn) Mettre à l'abri, en lieu sÛr
Synonymes :
- abriter
- ramasser
- ranger
Rentrer un véhicule dans un garage ou le ranger, le...
Synonymes :
- parquer
- ranger
● familier, garer
verbe intransitif
se garer
verbe pronominal
être garé
verbe passif
Ranger sa voiture.
● familier, garer (homonymes)
verbe intransitif
se garer
verbe pronominal
être garé
verbe passif
● familier, garer (synonymes)
verbe intransitif
se garer
verbe pronominal
être garé
verbe passif
Ranger sa voiture.
Synonymes :
garer
v.
d1./d v. tr. Ranger (un véhicule) à l'abri, ou à l'écart de la circulation. Garer sa voiture le long du trottoir.
— Par ext. Je me suis garé sur le terre-plein.
d2./d v. Pron. Se mettre hors d'atteinte. Se garer des calomnies.
⇒GARER, verbe trans.
1. Mettre à l'abri, préserver de quelque chose. Synon. protéger de; anton. exposer à. Garer sa figure des coups. Elle était sortie de la resserre, s'essuyant les pieds, remontant un peu sa robe, pour la garer des ordures (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 792) :
• 1. ... M. Baslèvre sentait une révolte le soulever : de toute son âme, il eût souhaité dissiper l'équivoque et garer Claire d'une exploitation indigne autant que certaine.
ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 187.
— Emploi pronom.
a) réfl. Se mettre à l'abri, se préserver de quelque chose/contre quelque chose. Synon. se protéger de; anton. s'exposer à. Se garer d'un péril. Le lourd chalut qu'ils traînent les empêche de se garer des vaisseaux (MICHELET, Journal, 1845, p. 617). Si vous vous brouillez avec le maître, garez-vous du disciple! (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1868, p. 70). Je pensais bien plus à me garer contre la douleur qu'à lui demander des souvenirs (PROUST, Fugit., 1922, p. 543) :
• 2. Gérard fit deux fois le tour du jardin (...) se tâtant et cherchant où pouvait se trouver cette fameuse arrière-boutique au fond de laquelle on était libre de se garer du chagrin, comme d'autres se protègent du soleil sous une tente.
CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 220.
♦ Loc. fig., fam. Se garer des voitures. ,,Se mettre à l'abri de tout risque; se retirer et mener une vie paisible`` (QUILLET 1965). Être garé des voitures (Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
b) réfl. indir. La seule difficulté à résoudre était celle-ci : se garer assez bien la face pour qu'elle ne se ravinât point de traînées bleues (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 115).
♦ Au part. passé. Les illusions de l'honnête homme, absolument garé des leçons sceptiques du jeu de la vie (GONCOURT, Journal, 1857, p. 383).
2. [P. ell. du compl. prép. de] Mettre à l'abri. Synon. protéger, ranger. Garer un dossier. Vous savez, je vous ai attendu, lundi; et comme vous n'êtes pas venu, j'ai garé votre toile; je l'ai accrochée à un clou, dans ma chambre (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 617). Et, pour garer le casque aux reflets aveuglants, Un épais capuchon de drap rouge à trois glands (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 287). Le brigadier, garant derrière sa main la flamme de sa chandelle (...), lançait avec autorité la phrase coutumière (...) — Silence à l'appel! (COURTELINE, Nouv. Malade, 1885, p. 178).
— Emploi pronom. réfl. Dégager la voie. Synon. se ranger. Les hommes (...) sur leurs bêtes au galop, débouchaient tout à coup d'un chemin creux (...). Les fantassins se garaient, pestaient, dédoublaient les rangs (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 25). Marguerite s'était garée contre un gros vieil arbre (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 117).
— Au part. passé. Nous, nous sommes à peu près garés. Je plains les jeunes qui viennent (RENARD, Journal, 1898, p. 474). Pendant les premiers mois ma terreur a été le superficiel; de ce côté-là je me crois garé (DU BOS, Journal, 1921, p. 12).
B. — Vx. Garer que + subj. Faire attention à ce que. — Affalez. — Amenez vivement des deux bouts. — Ensemble. — Garez qu'elle ne pique. — Il y a trop de frottement (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 208).
C. — [Souvent avec un compl. locatif] Mettre (un véhicule) à l'abri, dans un lieu de stationnement. Une voiture facile à garer. Garer un bateau (Ac.). Garer un convoi (Ac. 1932). Je compte huit mètres au carré pour la grange, (...) parce que, par exemple, on doit pouvoir y garer à la hâte, y reculer de front deux chars de foin ou de grain, un jour d'orage (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 149). Nous garâmes les voitures au pied de l'escarpement (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 74) :
• 3. — À propos, dit Van Bergen, si je pensais à ma voiture? Où pourrai-je la garer pour la nuit?
— Au village, mon oncle. Vous trouverez près de la place, derrière l'église, un atelier de mécanicien.
— Il a de la place?
— Il gare les autocars d'ouvriers, la nuit.
VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 15.
— Au part. passé. Sa voiture est mal garée. Le train du maréchal et celui qui a pris les plénipotentiaires allemands à Tergnier étaient garés sur des épis d'artillerie lourde à grande puissance (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 291). Augustin voit la voiture neuve du médecin. Elle est belle. Elle est garée un peu plus loin, dans un renfoncement du trottoir (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 217).
— Emploi pronom.
♦ réfl., p. méton. Garer son véhicule. Je me suis garé en haut de la rue (DUB.). En quelques coups d'aviron, Dominique s'est garé. Il était temps : le chaland le frôle de si près, qu'on entend la perche de l'échiquier, éraflant son bordage (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 295).
♦ passif. Cette voiture se gare bien. L'auto s'est garée dans la remise de l'hôtel où nous avons laissé nos sacs (GIDE, Journal, 1909, p. 283).
Prononc. et Orth. : [] ou [], (il) gare [], []. [] ds DG, BARBEAU-RODHE 1930; [a] ds PASSY 1914, DUB., Pt ROB. et Lar. Lang. fr. [] ou [a] ds WARN. 1968. Le maintien de [] s'explique p. anal. avec gare1 et avec la forme conjuguée dans laquelle la syll. est sous l'accent. Ds Ac. 1694 et 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 varer a (qqn) « se défendre contre quelqu'un » (Le roman d'Aquin, éd. J. Des Longrais, 2271), hapax, v. discussion ds DEAF, col. 251; b) 1635 se varer a un danger « lutter, se défendre contre » (MONET); 2. 1415 guerrer « amarrer un navire » ici p. méton. son contenu (Ordonnances des Rois de France de la 3e race, t. 10, p. 264); 3. a) 1564 garrer « faire entrer, mettre à l'abri un bateau dans une gare ou un port » (THIERRY); b) 1723 se garer « se ranger de côté pour laisser passer un autre bateau » (SAVARY); c) 1865 garer « mettre un véhicule à l'écart de la circulation » (LITTRÉ). Mot du vocab. mar., qui semble n'avoir pénétré à l'intérieur des terres qu'au cours du XVe s. en raison de son caractère techn. De l'a. nord. varask « être sur ses gardes » qui est à rattacher au germ. warôn « faire attention, protéger », v. égarer. Fréq. abs. littér. : 159. Bbg. WALT. 1885, p. 97.
garer [gaʀe] v. tr.
ÉTYM. 1415, guerrer; varer a « se défendre contre », 1180 (en Bretagne, attestation isolée); du germanique warôn « veiller à, protéger » par l'anc. nordique. Guiraud évoque le provençal varar « lancer un navire, échouer un navire ».
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1 Mettre qqch. à l'abri, dans un lieu sûr, pour un certain temps. || Garer ses récoltes. || Garer son bateau pour l'hiver. || Garer sa bicyclette dans une remise, un appentis. — ☑ Loc. fig. Fam. Garer les meubles : sauver son bien. — Par ext. || Garer sa fortune à l'étranger.
1 Garer se dit des bateaux qu'on lie, qu'on attache, qu'on amarre en des lieux où ils sont en sûreté.
Furetière, Dict. (1690).
2 (1564, garrer). Techn. Mar. Amarrer dans une gare fluviale. — Ch. de fer. Ranger momentanément (un convoi) hors de la circulation, pour permettre le passage d'un autre convoi. || Garer un convoi sur une voie de garage.
3 (1865). Cour. Ranger (un véhicule) momentanément à l'écart de la circulation. || Garer sa voiture sur le bas-côté de la route. — Absolt. || Il gare devant chez lui. ⇒ Parquer, stationner. Syn. plus cour. : se garer (ci-dessous).
1.1 Jean se retrouve avec Amande, qui a eu l'esprit de garer sur le trottoir de Carnot.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 162.
4 Garer (qqch., qqn) de (qqch., qqn) : mettre à l'abri, préserver de.
2 (…) ils étaient d'une intelligence trop vive pour ne pas voir que, entraînée sur une pente effroyable, la Révolution allait aux catastrophes dont seule l'eût pu, sans doute, garer une Assemblée enfin assagie (…)
Louis Madelin, Talleyrand, I, V.
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se garer v. pron.
ÉTYM. (1611).
1 Se ranger de côté pour laisser passer. || Nous eûmes juste le temps de nous garer (→ Crier, cit. 31). || Les bateaux qui montent doivent se garer vers la terre pour laisser les bateaux qui descendent. || Omnibus qui se gare pour laisser passer le rapide.
3 (…) une trompe d'automobile surprit bizarrement nos oreilles et nous fit garer sur la piste.
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, X.
♦ (1865). Techn. Ch. de fer. (D'un convoi). Se ranger pour laisser passer un autre convoi.
2 Cour. Se mettre à l'écart dans un lieu de stationnement. || Parc où se garent les automobiles. || Se garer le long du trottoir, en faisant un créneau. — Par ext. || Je me suis garé dans la rue voisine, j'y ai garé ma voiture. || Manœuvre pour se garer.
4 L'auto s'est garée dans la remise de l'hôtel où nous avons laissé nos sacs.
Gide, Nouveaux prétextes, p. 176.
4.1 Le petit lieutenant jeta un coup d'œil autour de lui. Il n'y avait même pas la place de se garer. Les voitures se touchaient.
Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 12.
3 (Fin XVIIe). || Se garer de : prendre garde d'éviter, faire en sorte d'éviter. || Se garer des voitures. || Se garer des coups (cit. 13). ⇒ Préserver (se), protéger (se). || Se garer d'un péril (Académie). ⇒ Défendre (se). Littér. || Se garer de (qqn). || C'est un fou dangereux, il faut vous en garer (Académie). ⇒ Éviter.
5 Buteau, qui, au vent de la gifle, dans sa jeunesse, levait le coude et se garait, en claquant des dents, se contenta de hausser les épaules, d'un air de moquerie insultante.
Zola, la Terre, IV, II.
6 (…) dans ce conte charmant de Gribouille, qui se jette à l'eau, un jour qu'il pleut beaucoup, non point pour se garer de la pluie, ainsi que ses vilains frères ont tenté de le faire croire, mais pour se garer de ses frères qui se moquaient.
Gide, Si le grain ne meurt, I, II.
7 (Elle) suivait l'avenue de Messine en se garant des passants et des voitures sans rien voir, confinée dans sa pensée immuable (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 447.
8 Sans joie, sans tristesse, passive, elle semblait habituée à se garer de tout élan, de toute émotion (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 462.
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garé, ée p. p. adj.
♦ (Aux sens 1. et 3.). Rangé (d'un véhicule). || Voiture, moto garée, mal garée.
♦ Par métaphore. (Personnes). Mis à l'abri, dans une situation tranquille, protégée. ⇒ Rangé.
9 Il y avait un contraste entre son attitude et son regard : il était gourmé et inquiet. Gourmé, par ce temps-là, cela ne pouvait s'expliquer que d'une manière : c'est un type qui est garé. Mais on n'est jamais si bien garé; et puis il y a les sentiments intimes, de là l'inquiétude.
Drieu la Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 232.
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DÉR. Garage, 1. gare, 2. gare.
Encyclopédie Universelle. 2012.