glaner [ glane ] v. tr. <conjug. : 1>
• XIIIe; bas lat. glenare, d'o. gaul.
1 ♦ Ramasser dans les champs, après la moisson (les épis qui ont échappé aux moissonneurs). Glaner quelques épis. — Par ext. Glaner un champ. Absolt Trouver à glaner.
2 ♦ Fig. Recueillir par-ci par-là des bribes dont on peut tirer parti. ⇒ butiner, grappiller. « Tout est dit [...] l'on ne fait que glaner après les anciens » (La Bruyère). Glaner quelques informations. Des connaissances glanées çà et là.
● glaner verbe transitif (bas latin glenare, d'un radical gaulois glenn-) Recueillir les épis de blé restés sur le champ après le passage des moissonneurs. Ramasser çà et là des bribes pour en tirer parti : Glaner des idées dans ses lectures. ● glaner (homonymes) verbe transitif (bas latin glenare, d'un radical gaulois glenn-) ● glaner (synonymes) verbe transitif (bas latin glenare, d'un radical gaulois glenn-) Recueillir les épis de blé restés sur le champ après...
Synonymes :
Ramasser çà et là des bribes pour en tirer parti
Synonymes :
- butiner
- picorer
glaner
v. tr.
d1./d Ramasser dans les champs, après l'enlèvement des récoltes, les produits du sol abandonnés ou négligés par le propriétaire.
d2./d Fig. Ramasser, recueillir de-ci, de-là. Glaner des renseignements.
— Absol. Trouver encore un profit là où un autre a déjà gagné ou trouvé. Il reste encore beaucoup à glaner.
⇒GLANER, verbe trans.
A. — Ramasser dans un champ les épis qui ont échappé aux moissonneurs. Elle a glané assez d'épis pour avoir de quoi se nourrir tout l'hiver (Ac. 1932).
♦ Absol. Il m'a été défendu de glaner dans ce champ (Ac. 1932). Comme dans un champ où on glane, on s'en va d'épi en épi, il s'en allait de chose en chose (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 101) :
• 1. Les pauvresses de La Châtre venaient par bandes de quarante et cinquante. Chacune m'appelait pour suivre sa rège, c'est-à-dire pour tenir son sillon avec elles, car elles établissent entre elles une discipline et battent celle qui glane hors de sa ligne.
SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 31.
P. métaph. L'indigence glane chez d'autres, mais elle moissonnait chez lui (BÉRANGER, Chans., t. 2, 1829, p. 202).
♦ [P. méton. de l'obj.] Glaner un champ. (Dict. XIXe et XXe s.).
— P. ext. Ramasser ici et là. Comme elle était heureuse de courir dans les tranchées herbeuses, de glaner des fleurs (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 281) :
• 2. Mais je suivais silencieuse, et je glanais la mûre, la merise, ou la fleur, je battais les taillis et les prés gorgés d'eau en chien indépendant qui ne rend pas de comptes...
COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 13.
B. — Au fig. Recueillir au hasard des bribes dont on peut tirer quelque avantage. Tel avocat profite de ce qu'il est député ou ministre pour glaner quelques menus profits (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 93). Puis, pour son compte personnel, glaner en douce quelques histoires, sexuelles de préférence (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 673).
REM. Glanerie, subst. fém. Action de glaner. [Marie au neveu] — Ah! Zite ne souffrira pas pour ça, car je l'amènerai, elle aussi, à mes glaneries (FABRE, Oncle Célestin, 1881, p. 112).
Prononc. et Orth. : [glane], (il) glane [glan]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1223 glaner (G. DE COINCI, Miracles, éd. F. Koenig, II Dout. 34, 137, t. 4, p. 445); 1er quart XIIIe s. fig. (RECLUS DE MOLLIENS, Carité, 131, 7 ds T.-L. : Moine, Dius vous a messonés, Dou monde fors vous a glenés). Du b. lat. glenare « glaner » (Lex salica ds TLL s.v.), d'orig. gaul., cf. irl. diglaim « spicilegium, collectio » (TLL) et doglinn « il rassemble » (FEW t. 4, p. 154b). Fréq. abs. littér. : 96.
DÉR. 1. Glanage, subst. masc. Action de glaner. La cloche (...) annonce aux villageois que désormais les champs de « maître untel » sont libres de récolte et que le glanage est permis (MENON, LECOTTÉ, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 15). P. ext. Dans les pays vignobles, le glanage des vignes constitue le hallebotage. Par le hallebotage, la famille Tonsard recueillait trois pièces de vin environ (BALZAC, Paysans, 1844-50, p. 54). — []. Ds Ac. dep. 1740. — 1re attest. 1596 glainage (GUENOYS, Conference des coustumes de France, 101a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 71); de glaner, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 5. 2. Glaneur, -euse, subst. Personne qui glane. Sa gerbe n'était point avare ni haineuse; Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse « Laissez tomber exprès des épis », disait-il (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 82). — [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. 1291 gleneor (Arch. de Seine-Maritime, Livre des jurés de Saint-Ouen, 14 H 117, fol. 87 v°), 1299 gleneres (ds TAILLIAR, Rec. d'actes en langue wallonne, p. 410); de glaner, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 47.
BBG. — DARM. 1877, p. 49 (s.v. glaneuse). - PAULI 1921, p. 9. - THURNEYSEN 1884, p. 100.
glaner [glane] v. tr.
ÉTYM. V. 1223; var. glener, XIIIe, glainer, fin XIVe; du bas lat. glenare, VIe; dér. d'un rad. gaulois glenn-.
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1 Ramasser dans les champs, après la moisson (les épis laissés par les moissonneurs). || Glaner quelques épis. || Glaner du blé. — Par ext. Glaner les épis dans (un champ). || Glaner un champ. — Absolt. || Trouver à glaner (→ par métaphore Dernier, cit. 8).
1 Ruth s'en alla et vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs (…) Elle glana dans le champ jusqu'au soir, et elle battit ce qu'elle avait glané (…)
Bible (Crampon), Ruth, II, 3 et 17.
♦ (1830, Lamartine). Cueillir ou ramasser au hasard, pièce à pièce. || Glaner du bois (cit. 22), des brindilles, des fleurs. ⇒ Récolter.
2 (…) je glanais la mûre, la merise, ou la fleur, je battais les taillis et les prés (…)
Colette, la Maison de Claudine, p. 11-12.
♦ (1756, Voltaire). Par ext. || Glaner sa nourriture : vivre de façon errante et précaire.
3 Et comme l'oiseau sans asile,
Tu vas glanant de ville en ville
Les miettes du pain étranger.
Lamartine, À Mme Desbordes-Valmore.
2 (Av. 1613, Régnier; par métaphore, XIIIe). Fig. Recueillir par-ci par-là (des éléments isolés) pour utiliser. ⇒ Butiner, grappiller, puiser, récolter. || Glaner des idées, des renseignements. || Il n'y a plus rien à glaner.
4 Tout est dit (…) l'on ne fait que glaner après les anciens (…)
La Bruyère, les Caractères, I, 1 (→ Dire, cit. 112).
5 Il n'y a pas de quoi glaner après ma fille : elle a en vérité tout dit et mieux que je n'eusse pu faire.
Mme de Sévigné, 1312, 17 déc. 1670.
6 (…) ces nations (Anglais, Français) n'ont fait que glaner après les riches moissons (en Amérique) des Espagnols (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, CXLIX.
7 Nous allons glanant sur vos pas et ramassant par-ci par-là quelques petites feuilles que vous avez négligées (…)
Diderot, Lettre à Voltaire.
8 Je l'ai lu, sans pouvoir y glaner une misérable ligne qui me servît.
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glané, ée p. p. adj.
♦ || Épis glanés. — Brindilles glanées.
♦ Fig. || Anecdotes (cit. 1) glanées; détails glanés. ⇒ Glanure; → Échapper, cit. 14. || Connaissances glanées au hasard. → Aisé, cit. 6.
9 Le peu de lettres qu'il avait, bien peu, une certaine lecture glanée çà et là, entre deux bourrasques, se compliquait de fautes d'orthographe.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, III, XII.
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DÉR. Glanage, 1. glane, glanement, glaneur, glanure.
Encyclopédie Universelle. 2012.