glouton, onne [ glutɔ̃, ɔn ] adj. et n. m.
1 ♦ Qui mange avidement, excessivement, en engloutissant les morceaux. ⇒ goinfre, goulu, arg. morfal, vorace; région. 2. gueulard, goulafre. Un homme, un enfant glouton. — Par ext. Appétit glouton. — Subst. S'empiffrer comme un glouton.
⊗ CONTR. Frugal, gourmet, sobre, tempérant.
● glouton nom masculin Mammifère mustélidé brun, lourd et massif, à la démarche plantigrade, qui s'attaque aux cerfs, rennes et élans. ● glouton, gloutonne adjectif et nom (bas latin glutto, -onis, de gluttus, gosier) Qui mange beaucoup et avec avidité. ● glouton, gloutonne (synonymes) adjectif et nom (bas latin glutto, -onis, de gluttus, gosier) Qui mange beaucoup et avec avidité.
Synonymes :
- bâfreur (populaire)
- goinfre (familier)
- goulu
- gourmand
- vorace
Contraires :
- sobre
● glouton, gloutonne
adjectif
Qui témoigne d'avidité : Un appétit glouton.
Qui porte à désirer avec avidité : Une joie gloutonne.
glouton, onne
adj. et n.
d1./d adj. Qui mange avec excès et avidité.
|| Subst. C'est un glouton.
d2./d n. m. Mammifère carnivore (Gulo gulo, Fam. mustélidés) des régions arctiques, massif, à queue courte et à pelage brun.
I.
⇒GLOUTON1,-ONNE, adj.
A. — [En parlant d'un homme, d'un animal] Qui mange, qui engloutit les morceaux avec avidité, avec excès (faisant passer la quantité avant la qualité). Le brochet glouton, qui dépeuple les eaux (DELILLE, Homme des champs, 1800, p. 44).
— Emploi subst. Tu manges aussi comme un glouton, mais sans profit (BERNANOS, Joie, 1929, p. 539). V. aussi abîme ex. 23.
— P. ext. Qui manifeste un tel comportement; qui révèle l'avidité. Au milieu des rires adoucis, des conversations qui s'empâtaient dans un bruit glouton de mâchoires (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 391). Je le regarde manger avec une attention sournoise, comme si j'attendais un geste, un soupir gloutons, qui décèlent sa faim mal rassasiée (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 59).
B. — Au fig. Qui désire quelque chose avec avidité; qui manifeste de l'avidité. Ma curiosité était gloutonne; je croyais posséder dès que je connaissais et connaître rien qu'en survolant (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 128).
— Emploi subst. C'est plutôt mon cœur qui soupire, et qui voudrait plus et mieux. Mais le cœur est un glouton insatiable (AMIEL, Journal, 1866, p. 104).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1100 subst. terme d'injure « traître, félon, truand » (Roland, éd. J. Bédier, 1230, 1251, 1337); ca 1223 id. « goinfre, débauché » (G. DE COINCI, Mir. Vierge, éd. F. Koenig, II Chast 10, 394). Anc. cas régime issu de gluttonem, acc. du b. lat. glutto « glouton », dér. du lat. glut(t)us « gosier »; cf. l'anc. cas suj. gluz (ca 1100, Roland, même éd., 3456).
II.
⇒GLOUTON2, subst. masc.
ZOOL. Mammifère carnassier, de la famille des Mustélidés, plus gros que le blaireau auquel il ressemble, qui se nourrit de la chair des rennes, des élans, des renards auxquels il s'attaque et qui habite les régions arctiques. Synon. carcajou. Le glouton du nord (ursus gulo, Lin.), et ceux d'Amérique (viverra fasciata, et mustela barbara, Lin.), ont les dents comme les martes (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 160). Parmi les carnassiers, il faut citer le renard bleu et le glouton, qui ne vivent plus que dans les contrées polaires (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 195).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1671 (LA MARTINIÈRE, Voy. des païs septentrionaux, 61 ds QUEM. DDL t. 2). Substantivation de glouton1. Fréq. abs. littér. : 89. Bbg. KNOBLOCH (J.). Das Schöpferische Missverständnis. Lingua. 1968, t. 21, pp. 237-249.
glouton, onne [glutɔ̃, ɔn] adj. et n.
ÉTYM. V. 1361; gluton, gloton « canaille », 1080; lat. impérial glutto, -onis, dér. de glutus « gosier ». → Engloutir.
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1 Adj. Qui mange avidement, excessivement, en engloutissant les morceaux. ⇒ Avale-tout, bouffe-tout, briffaud (vx), goinfre, goulu, gourmand, piffre, 2. safre (vx), vorace. || Un homme, un enfant glouton (→ Bégayant, cit. 1). || Le loup, animal glouton (La Fontaine, 1678). Par ext. || Appétit (cit. 5.1) glouton.
1 (…) le bruit des fourchettes et des cuillers, les rires de la conversation, les diverses expressions de ces figures gloutonnes et indifférentes (…)
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 1082.
2 N. (Un glouton, une gloutonne). || Manger en glouton, avaler comme un glouton. ⇒ Manger; bâfrer, dévorer, empiffrer (s'), ingurgiter.
2 Il n'engageait jamais ces soi-disant gastronomes qui ne sont que des gloutons, dont le ventre est un abîme (…)
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, 146, t. II, p. 129. (→ Gastronome, cit. 1).
3 Montaigne blâme le souci du choix chez les jeunes; il préfère les voir plutôt un peu gloutons, que gourmets.
Gide, Journal, 26 juil. 1924.
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II N. m. (1671). Zool. Mammifère carnivore (Mustélidés; n. sc. : gulo) appelé aussi « goulu » ou « carcajou ». || Le glouton habite les régions septentrionales de l'Europe et de l'Asie.
4 (…) le glouton est plantigrade des antérieurs et digitigrade des postérieurs (…) Sa fourrure n'a pas une extrême valeur, encore faudra-t-il la retrouver car il n'est pas rare que venant à passer par là un autre carcajou (carcajou, wolverine ou glouton) ne s'en repaisse comme il dévore tout ce qu'il rencontre.
R. Frison-Roche, Peuples chasseurs de l'Arctique, p. 128-129.
➪ tableau Noms de mammifères.
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III N. m. pl. (1874). Agric. || Gloutons : impuretés dans le grain.
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CONTR. (Du sens I.) Frugal, gourmet, sobre, tempérant.
DÉR. Gloutonnement, gloutonner, gloutonnerie.
Encyclopédie Universelle. 2012.