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goule

goule [ gul ] n. f.
• 1712; ar. gul « démon »
Vampire femelle des légendes orientales.

goule nom féminin (arabe rhūl ou ghūl) Sorte de vampire femelle, qui séduit les mâles vivants et qui hante les cimetières.

goule
n. f. (Acadie, France rég.) Bouche (d'une personne).

⇒GOULE, subst. fém.
Vampire femelle qui, selon les superstitions orientales, dévore les cadavres dans les cimetières. Il ne manque pas de ces chaudes vieilles, de ces goules d'amour qui, différentes des goules de cimetière, aiment à se repaître de chair fraîche! Ho! non; elle est jeune et pleine d'appas, j'en suis sûr (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 238).
P. anal. Goule végétale. V. carnivore ex. 3.
Prononc. et Orth. : [gul]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1697 gaïlan (B. D'HERBELOT, Bibl. orientale, 358b ds Z. rom. Philol. t. 92, p. 100 : une espece de Demon des forêts); 1712 Goule (A. GALLAND, Les Mille et une nuits, X, 274, ibid., p. 97 : les Goules [...] sont des demons errans dans les campagnes. [...] ils se jettent par surprise, sur les passans qu'ils tuent, et dont ils mangent la chair). Empr. à l'ar. , plur. « id. » (FEW t. 19, p. 53b; LOK. n° 741). Fréq. abs. littér. : 62.

1. goule [gul] n. f.
ÉTYM. 1821, Nodier; 1712, Galland, en trad. (les Mille et une Nuits); 1697, gaïlan; arabe ġūl « démon qui dévore les hommes ».
tableau Mots français d'origine arabe.
1 Vampire femelle des légendes orientales. || Les goules passaient pour déterrer et dévorer les cadavres des cimetières.Les goules revêtaient la forme de jeunes femmes, séduisaient les hommes et buvaient leur sang.
1 Goules, dont la lèvre Jamais ne se sèvre
Du sang noir des morts !
Hugo, Odes et Ballades, Ballade XIV.
2 (…) On sent en vous des goules, des lamies, D'affreux êtres sortis des cercueils soulevés.
Hugo, la Légende des siècles, « Éviradnus », XVI.
3 — Dans quel cimetière cette jeune goule a-t-elle déterré ce cadavre ? s'écria le plus élégant de tous les romantiques.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 177.
3.1 (…) Mon Dieu ! mon Dieu, c'est là vraiment chose pesante, et la pensée d'autrui est plus inerte encore que la matière. Il semble que chaque idée, dès qu'on la touche, vous châtie; elles ressemblent à ces goules de nuit qui s'installent sur vos épaules, se nourrissent de vous et pèsent d'autant plus qu'elles vous ont rendu plus faible (…)
Gide, Paludes, in Romans, Pl., p. 125.
3.2 D'autres fois ce sont des sortes de goules, molles et nues comme ver, elles rampent autour en gloussant au cadavre, mais mort j'ai aussi peu de succès que mourant.
S. Beckett, Textes pour rien, p. 154.
2 Fig. Femme lascive, insatiable.
4 (…) ces gros reins cambrés de goule qu'agitaient des trémoussements lascifs (…)
Loti, Mon frère Yves, XXV.
5 Une femme comme ça ne fait pas une fin dans les bras d'un vieux (…) Oui, la voilà, la « goule » qui ne veut que de la chair fraîche (…)
Colette, Chéri, p. 138.
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2. goule [gul] n. f.
ÉTYM. 1808; reprise de la forme anc. de gueule, attestée dès le XIIe, du lat. gula « gosier, bouche des animaux ». → Gueule.
Fam., régional. Gueule.
0 On apporte ensuite le fromage. Du plâtre. Un fruit. Des vers s'y logaient. Cidrolin s'essuie la goule et murmure : — Encore un de foutu.
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 16-17.
DÉR. Goulée, goulet, gouleyant, goulier, goulot, goulotte, goulu. V. 1. Goulette.
COMP. Engouler.

Encyclopédie Universelle. 2012.