arabe [ arab ] adj. et n.
• 1080; arrabit n. m.; lat. arabus ou arabs, gr. araps
1 ♦ Originaire de la péninsule arabique. Tribus arabes. Cheval arabe : race de chevaux de selle (⇒aussi anglo-arabe) . Les pétroles arabes.
♢ Des peuples sémitiques d'Arabie et par ext. Des populations arabophones du Proche-Orient et du nord de l'Afrique. La conquête arabe des VII e et XIII e s. Le monde arabe. Les pays arabes. La République arabe d'Égypte. Les Émirats arabes unis. La Ligue arabe : organisation basée sur la solidarité entre pays arabes. ⇒ panarabisme .
♢ N. Les Arabes. ⇒ maure, 1. sarrasin. Arabe nomade. ⇒ bédouin. Arabe musulman. Arabe chrétien. ⇒ copte, maronite.
♢ Cour. Personne originaire du Maghreb. ⇒ maghrébin. Jeune Arabe de deuxième génération. ⇒ beur.
2 ♦ Issu de la civilisation arabe (⇒ arabité). La poésie, la philosophie arabe médiévale. L'art arabe. ⇒ hispano-mauresque, mozarabe, mudéjar. « Un haut-parleur diffusait de la musique arabe : modulations stridentes, cent fois ressassées, reprises en chœur, litanies d'une flûte au son aigre, bruits de crécelle des tambourins et des cithares » (Perec). Calligraphie arabe. Chiffres arabes : les dix signes de notre numération (opposé à romain).
3 ♦ N. m. Langue sémitique du groupe méridional, divisée en nombreuses formes dialectales sur son aire d'expansion (⇒ arabophone). « Qui dit que l'arabe est une langue gutturale, voix sèche du désert, râle de sable et de ronces ? L'arabe est langue de colombe, aussi, promesse lointaine des fontaines » (Pennac). L'arabe s'écrit de droite à gauche à l'aide d'un alphabet particulier (⇒aussi coufique) . Arabe classique, littéraire. Arabe littéral. Arabe moderne. Arabe algérien, mauritanien, syrien.
● arabe adjectif et nom (latin arabs, -abis, de l'arabe ‘Arab) D'Arabie et de tout pays ou communauté dont la langue est l'arabe. ● arabe (expressions) adjectif et nom (latin arabs, -abis, de l'arabe ‘Arab) Broderie arabe, broderie très colorée, parfois rehaussée de fils de métal, d'inspiration végétale, les éléments du décor étant traités de façon géométrique. Cheval arabe, race de chevaux de selle, très énergiques et très résistants, ayant servi à la création de nombreuses races de chevaux. Chiffres arabes, les dix signes de numération décimale : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Dentelle arabe, frange nouée à la main, formant parfois une véritable dentelle. ● arabe (synonymes) adjectif et nom (latin arabs, -abis, de l'arabe ‘Arab) Dentelle arabe
Synonymes :
- macramé
● arabe
nom masculin
Langue sémitique parlée principalement en Afrique du Nord, dans le Proche-Orient et en Arabie.
arabe
adj. et n.
d1./d adj. D'Arabie; des peuples du pourtour méditerranéen, qui parlent l'arabe. L'écriture arabe. L'art arabe.
— Les pays arabes, de civilisation arabe (par la langue, la religion). V. aussi islam.
— Subst. Habitant, personne originaire d'un pays arabe. Un(e) Arabe.
|| Chiffres arabes (par oppos. à chiffres romains): chiffres de la numération usuelle (rapportés de l'Inde par les Arabes).
|| Cheval arabe: cheval de petite taille, résistant et sobre, originaire de l'Arabie.
d2./d n. m. Langue sémitique du groupe méridional.
— L'arabe littéral, ou classique: langue du Coran et de la littérature médiévale.
— Arabe moderne: langue de communication unique pour la presse, la radio, la télévision, la littérature, la diplomatie, depuis le XIXe s.
— Arabe choa: parler arabe servant de langue véhiculaire au Tchad, au Nigeria, au Cameroun.
— Arabe hassaniya: parler arabe de Mauritanie et du Niger.
Encycl. Histoire de la langue arabe. - Ce que l'on appelle couramment l'arabe renvoie historiquement à des réalités linguistiques différentes. D'abord, l'arabe, langue sémitique originaire de l'Arabie centrale, atteint sa forme la plus élaborée dans le Coran (612-632 apr. J.-C.), et son destin est étroitement associé à l'essor de l'empire arabo-islamique. Pendant près de six siècles, des Pyrénées à l'lndonésie, l'arabe s'impose comme l'une des principales langues véhiculaires du monde. Son déclin suit la chute de Cordoue (1236) et de Bagdad (1258), et se confirme avec l'ascension progressive des Turcs sur l'ensemble de l'empire musulman au XVIe s. La langue arabe devient marginale dans les lieux de pouvoir, sauf au Maroc et dans la péninsule arabique. Cette situation et la présence de groupes ethniques non arabes contribuent à la formation de différents dialectes et à l'usage quotidien de langues minoritaires. L'écart entre langue parlée et langue écrite s'accentuera durant l'époque coloniale pour aboutir à des variétés dialectales de l'arabe standard. Ces variétés ont donné lieu à des littératures importantes, notam. au Moyen-Orient et en égypte. Au XIXe s., un mouvement nationaliste issu d'égypte et du Proche-Orient (Palestine, Liban, Syrie) favorise une nouvelle stabilisation institutionnelle de l'arabe en une langue commune dérivée de l'arabe classique. Cet arabe dit moderne, qui devient progressivement la langue de l'information (presse), du savoir (textes scientifiques et techniques) et de la communication officielle, indépendamment de l'enseignement où il prévaut, reste peu employé dans la communication orale, les médias, le théâtre, la chanson, le cinéma, où dominent les formes diverses d'arabe dialectal. Structure de la langue arabe. - Le système phonologique de l'arabe moderne compte trois voyelles brèves (a, i, u), trois voyelles longues (â, ï, û), et vingt-cinq consonnes. La langue possède ses propres caractères d'écriture, qui se lisent de droite à gauche. Les consonnes constituent l'armature du mot. Les noms portent généralement des désinences qui indiquent leur fonction syntaxique. Le verbe, dont le radical est le plus souvent composé de trois consonnes, offre de riches possibilités de dérivation. Il se conjugue à l'accompli (pronom-sujet suffixé) et à l'inaccompli (pronom-sujet préfixé).
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arabe
(Ligue) organisation constituée le 22 mars 1945, sur la base de la solidarité des pays arabes, par l'égypte, la Syrie, le Liban, l'Irak, la Transjordanie (auj. Jordanie), l'Arabie Saoudite et le Yémen, auxquels se sont joints la Libye (1953), le Soudan (1956), la Tunisie et le Maroc (1958), le Koweït (1961), l'Algérie (1962). Auj., outre les états préc., en font partie: Bahreïn, Oman, le Qatar, les émirats arabes unis, la Mauritanie, la Somalie, l'O.L.P., Djibouti et les Comores. Les crises qui agitent le monde arabe, l'invasion du Koweït par l'Irak (1990) suivie par la guerre du Golfe (1991) sont autant de facteurs d'affaiblissement de l'organisation.
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arabe
(Légion). V. Légion arabe.
⇒ARABE, subst. et adj.
I.— Emploi subst.
A.— GÉOGR. [Le subst. désigne une pers.] Habitant, natif d'Arabie; p. ext. musulman de race sémitique :
• 1. En Palestine, le conflit latent entre Arabes et Juifs imposait maintes précautions.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 148.
— À l'arabe. À la manière des Arabes :
• 2. Ce chef était venu nous saluer; vêtu à l'arabe, extrêmement sympathique, il nous explique qu'il n'a pu faire autrement que de servir d'abord les premiers arrivés, ce que nous admettons sans peine; ...
GIDE, Voyage au Congo, 1927, p. 753.
— Au fig., péj., fam. et vieilli. Homme avare, dur dans les affaires, usurier :
• 3. ... Le monde dira que je suis un juif, un arabe, un usurier, un corsaire, que je vous aurai ruiné! Je m'en moque!
BALZAC, Gobseck, 1830, p. 419.
— Emploi adjectivé :
• 4. BOUQUINARD. — As-tu fini, veux-tu me répondre, combien veux-tu de ton roman?
ARMAND. — Tenez, mon cher père, je ne suis pas aussi Arabe que vous voulez bien le dire... je ne vous en demanderai qu'un prix bien doux... bien minime...
P. DE KOCK, Les Compagnons de la Truffe, 1861, p. 58.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
B.— [Le subst. désigne un inanimé]
1. B.-A. Style artistique particulier, né avec les conquêtes arabes :
• 5. C'est une bizarrerie imposante [l'église Saint-Marc de Venise] qui subjugue l'imagination et plaît comme un conte des Mille et une Nuits, (...), par le mélange des genres et l'incohérence des formes : de l'arabe, du gothique, du grec de Constantinople, ...
J.-J. AMPÈRE, Correspondance, 1824, p. 296.
2. LING. L'une des langues sémitiques. En arabe; savoir l'arabe :
• 6. Ce qu'ils aiment le moins ces enfants, c'est l'étude de l'arabe. L'arabe littéraire est extrêmement difficile.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 6, 1907-08, p. 167.
— ÉCRITURE et ARTS GRAPH. Écriture propre à la langue arabe :
• 7. L'arabe neskhi, dont on se sert actuellement, est une forme cursive des alphabets koufique et karnatique dérivés eux-mêmes de la plus ancienne forme de l'écriture syriaque : l'estranghélo.
É. LECLERC, Nouv. manuel complet de typogr., 1932, p. 460.
— P. ext., péj. Être de l'arabe. Être incompréhensible :
• 8. ... je crois qu'il y a du savoir-vivre ailleurs que dans un salon du faubourg Saint-Germain. Tout cela est de l'arabe pour vous...
MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 1, 1841-70, p. 7.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui est né en Arabie, qui habite cette région; p. ext. qui est de religion musulmane et de race sémitique :
• 9. La figure saillante du livre étant Robert, c'est sur elle qu'il fallait appuyer à la fin ... (...) De même, j'aurais voulu voir dans une scène commune, la femme arabe et la femme européenne aux prises.
FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 422.
B.— [En parlant d'un animal] Originaire d'Arabie, qui est de race particulière à cette région. Cheval arabe (Ac. 1878).
Rem. En ce sens, « arabe » est souvent employé par ellipse de « cheval arabe ». (Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle) :
• 10. — C'est pour cela que vous voulez m'acheter mon cheval anglais, dit Debray; vous supposez qu'il supportera mieux le froid que votre arabe.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 576.
C.— [En parlant d'un inanimé]
1. Propre à l'Arabie et aux Arabes. L'empire, la civilisation arabe.
♦ Chiffres arabes. Chiffres de 0 à 9 de notre numération courante.
— Vx. Liqueur arabe. Café :
• 11. Les tasses de café étaient préparées; seulement on avait pour Albert ajouté un sucrier. Monte-Cristo et Haydée prenaient la liqueur arabe à la manière des Arabes, c'est-à-dire sans sucre.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 256.
2. POL., ADMIN. Qui s'occupe des pays arabes.
♦ Bureau arabe. Institution créée en Algérie, à l'époque coloniale et composée d'officiers qui s'occupaient d'administration et de politique dans ce pays :
• 12. Mon camarade désire connaître ses rapports [d'Antinéa] avec l'Égypte antique : c'est très bien. Pour ma part, je désire être surtout fixé sur ceux qu'elle entretient avec le Gouvernement général de l'Algérie et les bureaux arabes.
P. BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 155.
Rem. La docum. donne plusieurs adj. composés de arabo- et d'un autre élément : invasion arabo-berbère (A.-C. HADDON, Les Races humaines, 1930, p. 115); théologie arabo-juive (Philos., Relig., 1957, p. 4811); science arabo-persane (GROUSSET, L'Épopée des croisades 1939, p. 311).
3. Péj., arg. et pop. Fourbi arabe. Micmac, pagaïe :
• 13. Au réveil, l'idée gendarme me revient. J'ai cinq minutes de trouille, puis reprends conscience de tout le fourbi arabe qui nous protège.
GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 182.
Rem. Attesté ds A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 261; ESN. 1966 (sold., 1914); Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.].
DÉR. Arabophobe, subst.Personne qui a peur des Arabes et leur est hostile. (1912, J. et J. THARAUD, La Fête arabe, p. 204; suff. -phobe).
PRONONC. :[]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe du mot. Enq. ://.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1100 subst. Arrabit « arabe, celui qui est originaire d'Arabie (d'une pers.) » (Roland, éd. Bédier, 3481 : Mult ben i fierent Franceis e Arrabit); 1578 Ararbe (DU BARTAS, Ire sem., 1er jour, 168 ds GDF. Compl.); 1611 Arabe (COTGR.); 2. fin XIIe s. adj. arabi « arabe, d'Arabie (d'un cheval) d'où rapide, vif » (Garin le lorr., 1e chans., IX, P. Paris ds GDF. : Sor leurs chevaus arrabis et corans); d'où 1167 subst. « cheval d'arabe » (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. W. Foerster, 3617 ds T.-L. : La valor et la bonté De l'arabi vëu avoient); 3. 1680 subst. ling. (RICH. : Arabe. Le langage des Arabes); 1680 adj. (ibid. : Arabe. Qui est en langage Arabe ... Ecrits Arabes); 1690 arithm. (FUR. : Arabe. On appelle aussi le chiffre Arabe, celuy dont on se sert pour les grandes supputations, par opposition au chiffre Romain, dont on se sert dans les comptes); 4. fig. 1576 subst. « homme avide d'argent » (REGNIER DE LA PLANCHE, Hist. de l'Estat de France, II, 14 ds HUG. : Par ses rapines et rançonnemens, il avoit a massé de grandes richesses... Et de vray il ne se trouva jamais un tel Arabe); sens encore ds ROB. « s'est dit autrefois... ».
Empr. au lat. Arabs, arabis, lui-même empr. à l'ar. (cf. LOK.) également passé en gr. , NONNUS (ca 500 p. Chr.), 26, 23 ds BAILLY. Le lat. Arabis est attesté au sens 1 dep. PLAUTE, Curc., 433 ds TLL s.v., 390, 24; également la forme Arabus comme adj. et subst., VIRGILE, En., 7, 605, ibid., 390, 53. La forme arabi est empr. à l'ar. ; la forme arabit est issue d'un croisement avec l'ar. ar- « poste militaire » puis « cloître, couvent » parce qu'on y célébrait des cérémonies religieuses.
STAT. — Arabe. Fréq. abs. littér. :2 428. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 784, b) 3 500; XXe s. : a) 2 664, b) 2 765. Fréq. abs. littér. : Arabo-persan. 2. Arabophobe. 1.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAL.-MAQ. 1968. — Bible 1912. — BRUANT 1901. — Canada 1930. — CHABAT 1881. — Cost. 1899. — DHEILLY 1964. — FRANCK 1875. — JOSSIER 1881. — JULIA 1964. — KUHN 1931, p. 130, 223, 230. — LE BRETON Suppl. 1960. — LE ROUX 1752. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — MONT. 1967. — NOTER-LÉC. 1912. — PRIVAT-FOC. 1870. — SPRINGH. 1962.
arabe [aʀab] adj. et n.
ÉTYM. 1080, arrabit, n. m.; lat. arabus ou arabs, grec araps, de l'arabe.
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Qui est originaire de l'Arabie. || Le peuple arabe. || Cheval arabe, d'une race particulière à l'Arabie. N. m. || Un Arabe (⇒ Nedjdi). || Lévrier arabe (⇒ Sloughi). || La civilisation arabe antéislamique, islamique.
♦ Des peuples originaires de l'Arabie qui se sont répandus avec l'Islam autour du Bassin méditerranéen. || Les nations arabes. || La République arabe unie (Égypte et Syrie, puis Égypte). Abrév. R. A. U. || Fédération des Émirats arabes unis. — N. || Un, une Arabe. || Les Arabes : peuple sémitique, originaire d'Arabie; (abusif) populations islamisées, notamment du Maghreb. ⇒ Barbaresque (vx), maure (vx), sarrasin (hist.). || Arabe du désert. ⇒ Bédouin.
REM. L'emploi (abusif) de Arabe pour Maghrébin et celui de nombreux synonymes péjoratifs et injurieux (→ Bicot, bougnoule, etc.) relèvent du racisme hérité d'une idéologie colonialiste, développée par la présence de nombreux travailleurs immigrés en France. — Jeunes Arabes de la « deuxième génération ». ⇒ Beur.
1 La loi de Mahomet, qui défend de boire du vin, est donc une loi du climat d'Arabie : aussi, avant Mahomet, l'eau était-elle la boisson commune des Arabes.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XIV, 10.
♦ Relatif aux Arabes, à leur langue (→ ci-dessous, 2.). ⇒ Arabesque, arabique. || La langue arabe. || La poésie arabe. || Dialectes arabes. || Tournure arabe. ⇒ Arabisme; arabiser. || L'écriture arabe. || La calligraphie arabe. || De nombreux mots arabes (tels que macache, toubib) ont pénétré dans les argots français par l'armée coloniale d'Algérie, au XIXe siècle. — Le costume arabe (⇒ Babouche, burnous, chèche, chéchia, djellaba, fez, gandoura, haïk, saroual, turban). || L'habitation, les monuments arabes (⇒ Bordj, casbah, fondouk, gourbi, koubba, ksar [ksour], marabout, mihrab, minaret, mosquée, moucharabieh). || La religion arabe (⇒ Islam; islamique, mahométan (vx), musulman; hadj [hadji], iman, khotba, marabout, muezzin, mufti, uléma). || La philosophie arabe médiévale. || Averroès est une des gloires de la philosophie arabe. || La musique arabe (⇒ Derbouka, nouba, raïta, rebab). || L'art arabe musulman. ⇒ aussi Mozarabe, mudejar, hispano-moresque.
1.1 L'Empire arabe du haut Moyen Âge a été une des grandes sources de notre culture. Il l'a été par trois voies :
— le latin médiéval des médecins, pharmaciens, alchimistes, mathématiciens, astronomes venus puiser à la science arabe (…)
— l'Italie et le commerce vénitien et génois (…)
— l'Espagne où les Maures installés du VIIIe au XVe siècle implantèrent une civilisation originale.
Pierre Guiraud, les Mots étrangers, p. 9.
➪ tableau Mots français empruntés à l'arabe.
♦ Chiffres arabes (opposés à romains), ceux de notre numérotation (les mots chiffre, zéro, algèbre, etc., viennent de l'arabe). ⇒ Chiffre.
♦ ☑ Loc. fam. Fourbi arabe : grand désordre. ☑ Travail arabe (péj.) : travail mal exécuté, fait négligemment.
♦ ☑ Loc. (Rare). À l'arabe : à la manière des Arabes. || « Ce chef (…) vêtu à l'arabe » (Gide, Voyage au Congo).
♦ Anciennt. Des populations indigènes, au Maghreb. || Les affaires arabes; le bureau arabe, dans l'Algérie de l'époque coloniale.
2 N. m. || L'arabe : une des grandes langues sémitiques, parlée d'abord dans la péninsule arabique, devenue langue véhiculaire de l'Islam, et divisée en nombreuses formes dialectales selon les régions où elle est parlée. || Il apprend, il sait l'arabe. || Parler arabe. || L'arabe classique, littéral, l'arabe du coran, coranique. || L'arabe parlé, dialectal. || L'arabe syrien, égyptien, algérien : l'ensemble des dialectes arabes (et éventuellement la langue normalisée) parlée en Syrie, Égypte, etc. || L'arabe du journal : la forme écrite, plus ou moins modernisée, de l'arabe tel qu'il est employé dans la presse. || Arabe « moyen », moderne.
➪ tableau Classification des langues.
3 Loc. fig. a ☑ Vieilli. Être de l'arabe : ne pas être compréhensible (à cause de l'écriture). || C'est de l'arabe pour moi. → C'est du chinois, de l'hébreu.
b Vx (emploi péjor. lié aux circonstances historiques, lutte contre l'Islam de la chrétienté, etc.) || Un Arabe : homme avide, rapace (comme un corsaire barbaresque). — Spécialt (langue class.). Homme dur, avide, usurier. Syn. (vx) : bédouin, corsaire, juif (cit. 5, Molière). — Adj. :
2 Endurcis-toi le cœur, sois arabe, corsaire.
Boileau, Satires, 8.
3 (…) le monde dira que je suis un juif, un arabe, un usurier, un corsaire, que je vous aurai ruiné !
Balzac, Gobseck, Pl., t. II, p. 653.
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DÉR. Arabiser, arabisme, arabité. — V. Arabesque, arabique, arabisant. — (De l'arabe) V. Arbi.
Encyclopédie Universelle. 2012.