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gourgandine

gourgandine [ gurgɑ̃din ] n. f.
• 1642 dial.; p.-ê. rad. de gouret, goret et a. fr. gander gandin
Vieilli Femme facile, dévergondée. catin.

gourgandine nom féminin (mot dialectal, de gourer et gandin) Familier et vieux. Femme de mauvaise vie.

⇒GOURGANDINE, subst. fém.
Fam. Femme légère, facile, dévergondée. Synon. catin, coureuse, fille, gaupe, sauteuse, putain. Cette femme impie, mademoiselle des Touches, est venue gâter bien des choses! (...) — Oh! une gaupe, une gourgandine s'écria le curé (BALZAC, Béatrix, 1839, p. 50). Pendant que le bon Mistral habite chez Mariéton et court les gourgandines, il a remisé sa femme chez ses parents (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1009) :
... la mère est une gourgandine qui s'est frottée pendant des années à tous les uniformes d'Algérie! Elle a eu toutes les aventures possibles! elle vivait avec un capitaine, dont j'ai oublié le nom...
MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 162.
REM. 1. Gourgandin, subst. masc. ,,Coureur de filles`` (FRANCE 1907). Ce grave amateur de mollets, cette espèce de fakir, ce voyeur étrange, est généralement pris pour un gourgandin (RICHEPIN, Pavé, 1883, p. 262). 2. Gourgandinage, subst. masc. Conduite de gourgandine. Les domestiques (...) détestaient cette enfant du ruisseau devenue la femme de leur maître. Que n'auraient-ils donné pour la prendre en gourgandinage! (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 55). 3. Gourgandiner, verbe intrans. a) Se conduire en gourgandine. Des drôlesses qui ne font que gourgandiner (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 201). b) Fréquenter les gourgandines; mener une vie libertine. [Le chevalier au comte :] tu auras ta soirée libre pour gourgandiner un brin (RICHEPIN, Glu, 1881, p. 135). La Pierronne vint savoir si c'était avec Jeanlin que sa Lydie avait filé. Levaque répondit que ça devait être quelque chose comme ça, car Bébert, lui aussi, avait disparu; et ces galopins gourgandinaient toujours ensemble (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1234). 4. Gourgaud, subst. masc. Canaille, crapule. Le patron s'était esclaffé dès que le jeune homme avait eu le dos tourné : « Il est de mon pays, c'est sûr, avec un nom comme ça! Et vous savez ce que c'est un gourgaud dans mon pays?... c'est tout ce qui ne vaut rien comme homme » (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 13).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1640 « prostituée » (OUDIN Curiositez). Prob. composé du rad. de gourer, goret (cf. m. fr. gorre « syphilis », gorrasse « coquette », dial. gore, goure « femme de mauvaise vie » etc. ds FEW t. 4, p. 198a) et d'un dér. dial. de l'a. fr., a. prov. gandir « s'esquiver » (cf. gandin et dès la fin XVIIe-début XVIIIe s. gandine « guenipe »; v. FEW t. 17, p. 502a et 503b). Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. GIRAUD (J.). Variations et chang. de sens. Amis Lex. fr. Ét. lexicogr. 1976, t. 3, n° 14/15, p. 8.

gourgandine [guʀgɑ̃din] n. f.
ÉTYM. 1640, dial.; p.-ê. rad. de gouret, goret, et anc. franç. gander (→ Gandin), hypothèse admise par P. Guiraud qui précise : de goure « femme de mauvaise vie » et gandine, même sens.
1 Fam. (vieilli ou stylistique). Femme facile, dévergondée. Fille, gaupe (cit. 2), putain (plus fort). || Passer sa vie avec les gourgandines.
1 (…) passionnément attachée à ce fils unique pour qui elle avait espéré une vie si brillante, elle ne pouvait supporter l'idée de le voir lié à une « gourgandine » et logé dans un grenier.
A. Maurois, Lélia, I, II.
2 La vieille sotte lui donnait tout son argent, qu'il buvait avec des gourgandines.
J. Anouilh, l'Hermine, II.
REM. Le masc. gourgandin est attesté (1613, in D. D. L.; cf. aussi Richepin, in T. L. F.; Céline, in G. L. L. F.).
2 Techn. Corsage lacé devant, en usage au XVIIe siècle.
DÉR. Gourgandiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.