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CLIMAX
CLIMAX

CLIMAX

Emprunté à la phytosociologie, le terme «climax» désigne l’ensemble sol-végétation caractérisant un milieu donné et parvenu, en l’absence de perturbations extérieures, à un état terminal d’évolution. Le climax du sol ou pédoclimax est constitué par le profil pédologique en équilibre, par l’intermédiaire de l’humus, avec la végétation stable ou climacique, non modifiée par l’homme.

Dans le cas d’une évolution normale, dite progressive, le sol, au fur et à mesure de la colonisation de la roche mère par la végétation, passe par des stades successifs pour atteindre un climax qualifié de climatique ou de stationnel selon qu’il dépend principalement du climat général (cas des «sols zonaux» des auteurs russes) ou de facteurs locaux tels que la roche mère ou l’hydromorphie («sols intrazonaux»).

L’évolution régressive, au contraire, s’éloigne du climax. Il peut s’agir soit d’un rajeunissement du sol, provoqué par son érosion ou son recouvrement par un dépôt nouveau, soit de sa dégradation par suite d’un changement de végétation (et d’humus), souvent dû à l’intervention humaine (pratiques culturales défectueuses, défrichement, substitution d’essences); la nouvelle dynamique du profil ainsi provoquée se traduit, dans la plupart des cas, par une baisse de la fertilité: par exemple, dans le cas de la podzolisation des sols forestiers consécutive au remplacement de feuillus par des résineux, on peut assister à la diminution des réserves en bases échangeables, voire à celle de la capacité d’échange, à l’augmentation du taux d’aluminium échangeable (qui devient toxique), à l’induration de certains horizons, au ralentissement du cycle biologique.

C’est dans la forêt de l’étage subalpin des Alpes françaises et suisses que H. Pallmann (1949) a défini la notion de «sols analogues», montrant que les horizons supérieurs des sols climaciques y étaient semblables (ici, à humus brut) quelle que soit la roche mère. De même, dans la chênaie atlantique, largement transformée en lande à bruyères depuis la préhistoire, P. Duchaufour (1948) a montré que les vestiges des sols climaciques sont très voisins (sols brunifiés) même sur roches mères différentes, alors qu’au contraire les sols dégradés correspondants diffèrent très nettement d’une roche à l’autre: podzol sur sable, sol à pseudogley sur argile, rendzine sur calcaire. Ces deux exemples montrent qu’en revanche un même sol, à humus brut, peut à la fois être climacique en montagne (il l’est aussi sous climat boréal) et représenter un type de sol dégradé sous climat atlantique.

Un sol dégradé peut former, avec l’association végétale secondaire d’origine anthropique, un «paraclimax» plus ou moins stable. Dans le cas des sols n’ayant pas dépassé un stade intermédiaire (sol faiblement podzolique sous lande récente, par exemple), le retour à une évolution normale (et à la fertilité) peut s’effectuer de manière naturelle dès que l’intervention destructrice de l’homme a cessé. Mais, pour les sols très dégradés (podzol sous lande ancienne), la reconstitution des sols climaciques est généralement difficile; son déclenchement ou son accélération nécessitent la mise en œuvre de moyens artificiels, différents selon les types de dégradation et d’utilisation du sol: par exemple, pour les sols forestiers, introduction d’espèces améliorantes, choix de certaines essences (feuillues de préférence), travail du sol (ameublissement, drainage), fertilisation; pour les sols cultivés, sous-solage, «labour chimique» (désherbants), amendements humiques ou calciques, parfois synthétiques, drainage, intercalation de prairie temporaire dans l’assolement.

climax [ klimaks ] n. m.
• v. 1900; autre sens 1753; mot angl., du gr. klimax « échelle; gradation »
1Sc. Point culminant (dans une progression).
2Géogr. État optimal d'équilibre écologique en l'absence de toute intervention de l'homme.

climax nom masculin (anglais climax, du grec klimaks, échelle) État durable d'équilibre atteint par l'ensemble d'un sol et de la végétation qu'il porte.

climax
n. m. BOT, ECOL état d'équilibre stable entre le climat et le peuplement végétal naturel d'un lieu. La forêt guinéenne est un exemple de climax tropical.

⇒CLIMAX, subst. masc.
A.— Suite ascendante ou descendante de termes, en partic. ,,figure de rhétorique par laquelle le discours s'élève ou descend comme par degrés; telle est cette pensée de Cicéron contre Catilina : Nihil agis, nihil moliris, nihil cogitas, quod ego non audiam, non videam, planeque sentiam`` (Gramm. 1789).
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e, Lar. 20e, GUÉRIN 1892.
B.— Terme d'une progression, point culminant; en partic., en biogéographie, ,,état naturel (d'ailleurs plus ou moins théorique) vers lequel tendent sol, végétation et faune en un point donné`` (PLAIS. 1969); en médecine, ,,stade de la plus grande intensité d'une maladie; orgasme sexuel`` (Méd. Biol. t. 1 1970) :
Le paysage de champs ouverts ne se comprendra (...) que replacé dans un contexte évolutif. Mme Krenzlin n'hésite pas à parler, pour lui, de jeunesse, de maturité, de climax.
A. MEYNIER, Les Paysages agraires, 1958, p. 158.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop. et QUILLET Suppl. 1971.
Prononc. :[klimaks]. Étymol. et Hist. 1753 rhét. (Encyclop. t. 3); 1946 biogéographie (Forest.). Empr. au gr. « échelle; p. anal., terme de rhét. : gradation ». Au sens biogéographique, empr. à l'angl. climax « id. » (entre 1895 et 1910, F.E. Clements, savant amér. ds Encyclop. brit., s.v. biology t. 3, p. 649c). Fréq. abs. littér. :4.

climax [klimaks] n. m.
ÉTYM. 1753, au sens I; grec klimax « échelle; gradation ».
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I Rhétor. Figure par laquelle le discours s'élève ou s'abaisse progressivement.
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II (Angl. climax, v. 1900, du grec). Sc. Terme, point culminant (dans une progression).Spécialt :
a Biogéographie. État de saturation.
b Méd. Intensité maximale (d'une maladie).
c Physiol. et cour. Orgasme.

Encyclopédie Universelle. 2012.