1. grésiller [ grezije ] v. impers. <conjug. : 1>
• v. 1120; de grésil
♦ Rare Il grésille : il y a du grésil. ⇒ grêler.
grésiller 2. grésiller [ grezije ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1398; altér. de grediller, var. région. de griller, sous l'infl. de 1. grésiller
♦ Produire un crépitement rapide et assez faible. « L'omelette grésillait dans la poêle » (Genevoix). Appareil de radio qui grésille. ⇒ crépiter.
● grésiller verbe intransitif (moyen néerlandais grîselen) Il grésille, il tombe du grésil. ● grésiller (expressions) verbe intransitif (moyen néerlandais grîselen) Il grésille, il tombe du grésil. ● grésiller verbe intransitif (altération de grediller, variante dialectale de griller) Faire entendre un petit crépitement : Le disque grésille. ● grésiller verbe transitif (de grès) Éliminer les arêtes coupantes d'une pièce de verre. ● grésiller (synonymes) verbe intransitif (altération de grediller, variante dialectale de griller) Faire entendre un petit crépitement
Synonymes :
- crépiter
- vibrer
grésiller
v. intr. Crépiter légèrement. La friture grésille.
I.
⇒GRÉSILLER1, verbe impers.
Il grésille. Il tombe du grésil. Il grésillait tout à l'heure (LITTRÉ).
Rem. Part. passé employé comme adj. Couvert de grésil. Quelques dandies misanthropes, rêvant dans un jour d'hiver derrière des vitres grésillées (BARRÈS, Barbares, 1888, p. 55).
Prononc. et Orth. : [], (il) grésille []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1130 gresilher (Vers del juise, 238 ds T.-L.). Empr. au m. néerl. grîselen, attesté au sens de « frissonner », cf. aussi le rhénan griseln « tomber (en parlant du grésil); frissonner », (J. MÜLLER, Rheinisches Wörterbuch, t. 2, col. 1417). Le suff. -elen du mot néerl. a été rendu par -iller lors de l'empr., le -r- du rad. se dissimilant ensuite en -e-.
II.
⇒GRÉSILLER2, verbe
A. — Trans. Faire que quelque chose se fronce, se rétrécisse, se racornisse (sous l'effet du feu, d'une chaleur vive). Le feu a grésillé ce parchemin; le soleil grésillera toutes ces fleurs si vous ne les couvrez (Ac.).
— P. exagér. Dans le confus crépitement des champs roussis, des maisons grésillées [par la chaleur flamboyante], des fumiers en fermentation, ce murmure filait (RICHEPIN, Miarka, 1883, p. 3).
B. — Intransitif
1. Produire un bruit dont le type est celui d'un corps qui frit. Synon. crépiter.
— [Le suj. désigne qqc. qui brûle ou qui cuit] La braise grésillait. Deux cierges grésillaient doucement (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 544). Joséphine faisait frire le saindoux et grésiller le lard pour le dîner (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 220). La lueur des fils de laine grésillant dans la margarine (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 161).
— [Le suj. désigne un corps qui entre en contact avec un autre corps beaucoup plus chaud ou beaucoup plus froid] L'eau de la bassine s'échappait en grésillant sur le fourneau (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 603). On songeait malgré soi à quelque cataclysme pittoresque et visitable, au Tangri venant de nouveau faire grésiller ses laves dans la mer (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 116).
2. P. anal. (cf. aussi grésil). Produire un bruit, semblable à celui d'un corps qui frit, à celui d'une précipitation de grésil. Les roues d'une autre voiture firent grésiller le sable de l'allée (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1021). Les mitrailleuses commencent à grésiller comme de l'huile à la poêle (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 257).
— En partic. [Le suj. désigne un insecte] Le grillon grésille. Au faîte des arbres de la grande haie grésillaient les insectes du soir qu'on voyait, sur le clair du ciel, remuer tout autour de la dentelle des feuillages (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 219). Grappe de septembre où le frelon grésille (CAMUS, État de siège, 1948, p. 285).
— Spéc. [Le suj. désigne un instrument de radio] Produire un bruit parasite de friture. La jeune fille se leva et manœuvra l'appareil posé sur le buffet, juste derrière elle. Le poste grésilla. La voix du speaker s'éleva, mêlée à la rumeur de l'orchestre d'un poste voisin (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 142).
— [Le suj. désigne un lieu; avec un compl. de manière introduit par de] Être le lieu où se produit un grésillement (causé par quelque chose). L'air grésillait perpétuellement d'une vibration vigilante et sonore d'aéroplanes français (PROUST, Temps retr., 1922, p. 777).
C. — [Le suj. désigne l'aspect visuel de qqc.] Rare. Produire, de façon répétée, des éclats intenses. Synon. étinceler, scintiller, crépiter (v. ce mot B 2). Le soleil brûlait les canaux vides et les grèves mortes (...) faisant grésiller de blancheur les linges pendus aux fenêtres des quartiers pauvres (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 119).
D. — Au fig. [Le suj. désigne une réalité abstr.] Vx. Pétiller. La tentation du voyage grésille tout au fond de mon être (AMIEL, Journal, 1866, p. 458).
REM. 1. Grésilloter, verbe intrans., fam. Même sens. La viande ell' grésillotait, bon Dieu, tell' qu'un lardon dans la poêle (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, II, 7, p. 1212). 2. Grésiller, verbe trans., homon., miroiterie. Façonner le pourtour d'un carreau ou d'une glace. Synon. égriser. (cf. CHABAT 1881, JOSSIER 1881).
Prononc. et Orth. : [], (il) grésille []. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1360-70 gresillier trans. « brûler » (Baudouin de Sebourc, éd. L. N. Bocca, IX, 455); b) 1538 « friser (les cheveux) au fer chaud » (EST., s.v. calamistrum); c) 1575 « déterminer un plissement, un racornissement sous l'action de la chaleur » (A. PARÉ, Œuvres complètes, VII, 9, éd., J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 443b); 2. 1832 « produire un crépitement rapide et assez faible » (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 86); 3. 1896 « crier, bourdonner (en parlant de certains insectes) » (RENARD, Hist. nat., p. 160). Altération, prob. d'apr. grésiller1, du m. fr. gredillier, forme dial. norm. de griller1 dont le -d- demeure inexpliqué (ca 1393 gredelie part. passé fém. « ridée, à demi grillée par la chaleur », Ménagier ds T.-L.; 1538 grediller « friser (les cheveux) au fer chaud », EST., s.v. focale; ca 1540 « rôtir sur un gril », Recueil général des sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 106). Au sens 3, prob. extension du sens 2, plutôt que dér. de grésillement « bruit de certains insectes » (FEW t. 4, p. 269a); cf. aussi dès 1863 grésiller employé en parlant de l'alouette (FABRE, J. Savignac, p. 29). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. PAULI 1921, p. 98.
1. grésiller [gʀezije] v. impers.
ÉTYM. V. 1130, gresilher; moy. néerl. grîselen « frissonner » ou (P. Guiraud) d'un thème gallo-roman crisicul- (→ Grésil).
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♦ Rare. Se dit du grésil qui tombe. || Il a plu et grésillé toute la journée.
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DÉR. V. Grésil.
HOM. 2. Grésiller.
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2. grésiller [gʀezije] v.
ÉTYM. V. 1360-1370, gresillier « brûler »; « friser au fer chaud », 1538; altér. probable de grediller, gredelier, var. de griller, sous l'infl. de 1. grésiller, étant donné le sémantisme identique des familles de grille (anc. normand gredil) et grésil (« treillis servant de gril ou de crible ») [cf. P. Guiraud].
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I V. tr. (1575). Vieilli. Déterminer un plissement, un racornissement, sous l'action de la chaleur. ⇒ Racornir, sécher. || Le soleil a grésillé toutes les fleurs du massif. || Le feu a grésillé ce parchemin (Académie).
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II V. intr. (1832).
1 Cour. (par rapprochement entre le bruit d'une matière grésillée par la chaleur et le bruit du grésil qui tombe. → 1. Grésiller). Produire un crépitement rapide et assez faible (⇒ Crépiter). || Huile qui grésille sur le feu.
1 La pluie tombait et grésillait sur le vitrage (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXXII.
2 (…) le cierge s'était éteint en grésillant dans l'eau-de-vie (…)
Jérôme et Jean Tharaud, À l'ombre de la croix, p. 171.
3 (…) l'air bourdonne de taons et de guêpes, la libellule grésille (…)
Colette, la Paix chez les bêtes, Les papillons.
4 L'omelette grésillait dans la poêle (…)
M. Genevoix, Raboliot, II, III.
2 Crier (pour le grillon et quelques autres insectes).
3 Être rempli d'un grésillement. || La nuit grésillait d'insectes.
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DÉR. Grésillant, grésillement.
HOM. 1. Grésiller.
Encyclopédie Universelle. 2012.