grippe-sou [ gripsu ] n. ♦ Personne avare qui économise sur tout et cherche à obtenir de l'argent par tous les moyens. ⇒ rapiat. Des grippe-sous. — Adj. Il est assez grippe-sou.
● grippe-sou, grippe-sous ou grippe-sou nom masculin Familier. Avare qui fait de petits gains sordides. ● grippe-sou, grippe-sous ou grippe-sou (synonymes) nom masculin Familier. Avare qui fait de petits gains sordides.
Synonymes :
- chiche (vieux)
- grigou (familier)
- harpagon (littéraire)
- ladre (littéraire)
- pingre (familier)
- radin (familier)
grippe-sou
adj. et n. m. Fam. Avare, ladre.
— n. m. Des grippe-sou(s).
⇒GRIPPE-SOU, subst.
A. — Vx. ,,Celui qui était chargé par les rentiers de recevoir leurs rentes, moyennant une légère remise`` (Ac. 1932).
— P. ext. Usurier. Bonjour, mon jeune ami; que, diantre, faisiez-vous, Avec ces usuriers, boursiers et grippe-sous? (PONSARD, Honn. et arg., 1853, IV, 5, p. 96). Marchands de grains, donnant la mauvaise mesure, Et force grippe-sous prêtant à grande usure Autour des chérubins et des sept chandeliers (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 343).
B. — Personne que l'avarice attache à de petits gains sordides :
• Papa disait « Madame Delahaie, Monsieur Delahaie ». Même rétrospectivement, même à titre historique, il n'aurait, pour rien au monde, consenti à donner de l'oncle ou de la tante à cette gent détestée, à ces grippe-sous, à ces paltoquets.
DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 111.
— Emploi adj. Cultivateur et maquignon, Haudouin n'avait jamais été récompensé d'être rusé, menteur et grippe-sous. Ses vaches crevaient par deux à la fois, ses cochons par six, et son grain germait dans les sacs (AYMÉ, Jument, 1933, p. 7).
REM. 1. Grippe-sol, subst. masc.; grippe-liard, en emploi adj. Avare. Réal, ancien grippe-sol du palais, antagoniste forcené de Robespierre, et brissotin pour de l'argent (MARAT, Pamphlets, Aux amis de la Patrie, 1792, p. 311). Ma belle-mère paraît un ange aux yeux du monde, et quand il y a quelqu'un au salon : un ange grippe-liard, soit, et ayant le front étoilé d'une pièce de deux sous (MALLARMÉ, Corresp., 1862, p. 31). 2. Grippe-billet, grippe-monnaie, subst. masc., fam. et pop. Escroc, petit voleur. Mort de ma vie, quel grippe-monnaie vous faites! (FABRE, Courbezon, 1862, p. 157). Tous les tauliers se bourraient en deux ou trois ans, et, vendant leur fond, cédaient la place à de nouveaux grippe-billets, en proie au vertige de la fortune rapide (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 105).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1718. Au sing. avec et sans -s (BALZAC, Goriot, 1835, p. 31, grippe-sou; AYMÉ, loc. cit., grippe-sous); au plur. avec -s. Étymol. et Hist. 1. 1680 « homme que les particuliers, moyennant un sou par livre, chargent de recevoir leurs rentes (RICH.); 2. av. 1778 « avare qui fait de petits gains sordides » (VOLTAIRE ds Lar. 19e). Composé de la forme verbale grippe (gripper « prendre, saisir ») et de sou. Fréq. abs. littér. : 11.
grippe-sou [gʀipsu] n. et adj.
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1 N. m. Vx. Personne qui, moyennant une commission d'un sou par livre, touchait les rentes pour le compte de tiers.
2 N. m. Vx. Usurier.
1 Et force grippe-sous prêtant à grande usure (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, Paraboles de dom Guy, VII.
3 N. (Av. 1778, Voltaire). Personne avare, qui économise sur tout et cherche à obtenir de l'argent par tous les moyens. ⇒ Avare, ladre. — Plur. Des grippe-sous (→ Grigou, cit. 3).
♦ Par métaphore. || Une langue de grippe-sou (→ Embarrasser, cit. 22).
♦ Adj. Avare et avide. || Il, elle est un peu grippe-sou. || Des gens mesquins et grippe-sous.
2 Elle joue. On applaudit. Elle salue en souveraine déchue qui tout à l'heure aura l'air d'une concierge. L'homme fait ses tours. Loterie, et la vieille vénérable va se changer en sorcière grippe-sou.
Jules Renard, Journal, 15 août 1906.
Encyclopédie Universelle. 2012.