grisonner [ grizɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1470; de 1. grison
♦ Commencer à devenir gris (en parlant du poil). Ses cheveux grisonnent. — Commencer à avoir le poil gris par l'effet de l'âge (en parlant d'une personne, surtout d'un homme). Il grisonne.
● grisonner verbe intransitif (de gris) Devenir gris : Tempes qui grisonnent. ● grisonner (homonymes) verbe intransitif (de gris)
grisonner
v. intr. Devenir gris (en parlant de la barbe, des cheveux).
— Avoir la barbe, les cheveux qui deviennent gris.
⇒GRISONNER, verbe
A. — Emploi intrans. Commencer à devenir gris.
1. [En parlant de choses concr.] Le matin commençait à grisonner (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 78). La lumière, sur la paroi [du wagon], pâlit un peu, grisonna et puis, brusquement, ce fut un éclatement (SARTRE, Sursis, 1945, p. 190).
2. En partic.
a) [En parlant des cheveux, de la barbe] Les cheveux de l'amant grisonnent, blanchissent, et la femme lui voit toujours sa belle chevelure noire (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 130). Vous qui avez le poil blanc alors que le mien ne fait encore que grisonner (CLAUDEL, Soulier, 1929, 1re journée, 6, p. 672).
b) P. méton. [En parlant d'une pers. en tout ou en partie] Commencer à avoir du poil ou des cheveux gris. Un homme dont la tête grisonne lui dit : — Cela fait votre éloge, Madame (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 23). Mme Teysseire et ma sœur Fanny grisonnent fortement (AMIEL, Journal, 1866, p. 469).
B. — Emploi trans., rare
1. Rendre gris. Depuis l'aube qui grisonnait sa chambre (NOAILLES, Nouv. espér., 1903, p. 284).
REM. 1. Grisonné, -ée, part. passé en emploi adj. La reine, qui pourtant n'avait pas encore quarante ans, avait des cheveux tout grisonnés (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p. 9). 2. Grisonnement, subst. masc. Action de grisonner; résultat de cette action. Le noir et le blanc ont leur beauté; le grisonnement intermédiaire est triste et laid (AMIEL, Journal, 1866, p. 497). Il ne rentrait qu'au grisonnement de l'aube (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 272).
Prononc. et Orth. : [], (il) grisonne []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1527 verbe réfl. se grisonner « commencer à devenir gris (en parlant des cheveux) » (CRETIN, Chants roy. f° 173 r°, éd. 1527 ds GDF. Compl.); b) 1546 intrans. « id. » (F. RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 28, 9); c) 1556 trans. « rendre gris » (A. NOGUIER, Histoire tolosaine, 395 ds GDF. Compl.). Dér. de grison1; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 54.
grisonner [gʀizɔne] v.
ÉTYM. 1470; de 1. grison.
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I V. intr. Commencer à devenir gris (en parlant du poil). || Le peu (cit. 12) de cheveux grisonne. — Commencer à avoir le poil gris, par l'effet de l'âge (en parlant d'une personne).
1 Ruffin commence à grisonner; mais il est sain (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, p. 123.
2 Ses cheveux grisonnent prématurément. Mais le gris lui va bien.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XIV, p. 151.
3 Véritable Américain du nord, maigre, osseux, efflanqué, âgé de quarante-cinq ans environ, il grisonnait déjà par ses cheveux ras et par sa barbe, dont il ne conservait qu'une épaisse moustache.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 13.
REM. Grisonner et ses dér. ne s'appliquent le plus souvent qu'aux hommes. Elle grisonne, une femme grisonnante, encore que normaux, ne s'emploient guère.
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II V. tr.
2 (1900). Teindre en gris.
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DÉR. Grisonnant, grisonnement.
Encyclopédie Universelle. 2012.