guenon [ gənɔ̃ ] n. f.
• 1505; o. i.; p.-ê. même rad. que guenille
1 ♦ Vx Cercopithèque, mâle ou femelle.
2 ♦ Mod. Singe femelle.
3 ♦ (1557) Fig. et fam. Femme très laide. ⇒ laideron.
● guenon nom féminin (peut-être gaulois wádana, eau) Vieux. Singe cercopithèque, sans distinction de sexe. Singe femelle de n'importe quelle espèce. Familier. Femme très laide. ● guenon (citations) nom féminin (peut-être gaulois wádana, eau) Michel Eyquem de Montaigne château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1533-château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1592 Les Français semblent des guenons qui vont grimpant contremont un arbre, de branche en branche, et ne cessent d'aller jusqu'à ce qu'elles sont arrivées à la plus haute branche, et y montrent le cul quand elles y sont. Essais, II, 17 ressemblent à en escaladant ● guenon (synonymes) nom féminin (peut-être gaulois wádana, eau) Familier. Femme très laide.
Synonymes :
- laideron
- mocheté (populaire)
guenon
n. f. Femelle du singe.
— Fig., Fam., péjor. Femme très laide.
⇒GUENON, subst. fém.
A. — Vx, ZOOL. Nom vulgaire des Cercopithèques, singes d'Afrique à longue queue (mâle ou femelle). L'os hyoïde des baboins a la forme de celui des guenons et des macaques (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 230). Mais c'est un singe, un macaque, un sapajou, une guenon, un orang, un babouin, un gorille, un sagouin! Notre demeure a été envahie par des singes (VERNE, Île myst., 1874, p. 263).
B. — Usuel. Femelle du singe. Guenon savante; agilité de guenon. Au Chili, il avait vu une guenon attendrir les chasseurs en leur montrant son petit (HUGO, Travaill. mer). 1866, p. 113). Le geste primitif du seigneur, celui que fait le singe sur la guenon : le génie du couple (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1104) :
• Yerkes attribue en effet à la guenon un comportement spécifique caractéristique de l'instinct maternel; de là à imaginer un amour de la femelle et, dans le cas qui nous occupe, un désespoir violent devant le cadavre du petit, si violent que l'instinct maternel continue de se manifester en pure perte et avec une inutilité tragique, il n'y a qu'un pas.
J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 6.
C. — Au fig., fam. Femme, fille très laide. J'ai vu l'autre jour ta maîtresse, elle est hideuse. Duchesse, mais guenon (HUGO, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 169). Une femme, sauf une tout à fait guenon, est toujours bonne à prendre (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 192).
Rem. Rare, en parlant d'un homme : M. de Rollebon était fort laid. La reine Marie-Antoinette l'appelait volontiers sa « chère guenon » (SARTRE, Nausée, 1938, p. 27).
— Vx. Prostituée. Vieille guenon. Cet homme infâme est le meilleur des maris. En me préférant les sales guenons du coin de la rue, il me laisse libre (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 99).
— [Terme d'injure lancé à une femme] Péj. Espèce de sale guenon, tas de guenons! Elles se tuent! séparez-les, ces guenons! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 398). Serpent! (Elle [Roberte] giffle Juliette). Guenon! (AYMÉ, Tête autres, 1952, p. 116).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1505 « singe à longue queue » (GENNEVILLE ds Annales de voyages, 1869, juill., p. 53); 2. 1678 « femelle du singe » (LA FONTAINE, Fables, éd. A. D. Régnier, VIII, XV, 17); 3. a) 1640 « femme laide » (OUDIN); b) 1686 « femme de mauvaise vie » (BARON, L'homme à bonnes fortunes, II, 17). Du rad. de guenipe, p. allus. à la longue queue qui traîne; suff. -on. Fréq. abs. littér. : 102.
guenon [gənɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1505; orig. incert., p.-ê. du même rad. que guenipe; Guiraud propose de prendre en considération le lat. vanus « futile » et « fourbe, menteur » (→ Guenille).
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1 Vx. Cercopithèque (espèce de singes), mâle ou femelle.
1 Après les singes et les babouins, se trouvent les guenons; c'est ainsi que j'appelle, d'après notre idiome ancien, les animaux qui ressemblent aux singes ou aux babouins, mais qui ont de longues queues (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Les singes.
2 L'ami du grand L'Hôpital, le chancelier Olivier, dans sa langue du seizième siècle, laquelle bravait l'honnêteté, compare les Français à des guenons qui grimpent au sommet des arbres et qui ne cessent d'aller en avant qu'elles ne soient parvenues à la plus haute branche, pour y montrer ce qu'elles doivent cacher.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 136.
N. B. L'image de la guenon « qui monte de branche en branche jusqu'au sommet de l'arbre, et puis montre le cul » se trouve aussi au XVIe s. dans Charron, cité par Littré.
2 (1678). Mod. Femelle du singe (quelle que soit l'espèce). ⇒ Singesse. || Guenon allaitant son petit.
3 Le mot guenon a eu, dans ces derniers siècles, deux acceptions différentes de celle que nous lui donnons ici; l'on a employé ce mot guenon généralement pour désigner les singes de petite taille, et en même temps on l'a employé particulièrement pour nommer la femelle du singe.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Les singes.
4 Une petite Marocaine, noire, à figure de guenon spirituelle, se toucha le front et fit une grimace.
P. Mac Orlan, la Bandera, XVI.
5 Vous êtes un imbécile, un insensé; et je tiens celle que vous aimez pour une guenon, si elle n'est pas de mon sentiment (…)
Marivaux, les Fausses Confidences, II, 2.
♦ Terme d'injure à l'adresse d'une femme. Femme de mauvaise vie.
6 Mon cher, je quitterai cette infâme danseuse ignoble, cette vieille toupie qui a tourné sous le fouet de tous les airs d'opéra, cette guenipe, cette guenon (…)
Balzac, Un prince de la Bohème, Pl., t. VI, p. 846.
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DÉR. Guenuche.
Encyclopédie Universelle. 2012.