Akademik

guinguette

guinguette [ gɛ̃gɛt ] n. f.
• 1694; fém. de guiguet « étroit » (maison guinguette), de l'a. fr. giguer, ginguer « sauter », rad. germ. gîga; cf. de guingois
Café populaire où l'on consomme et où l'on danse, le plus souvent en plein air dans la verdure. bal, bastringue. Guinguette au bord de l'eau.

guinguette nom féminin (féminin de l'ancien français guinguet, étroit, de guinguer, sauter) Café de banlieue, où l'on va boire, manger et danser les jours de fête. ● guinguette (synonymes) nom féminin (féminin de l'ancien français guinguet, étroit, de guinguer, sauter) Café de banlieue, où l'on va boire, manger et danser...
Synonymes :
- auberge
- bastringue (vieux)
- musette

guinguette
n. f. Vieilli Petit café populaire où l'on danse. Les guinguettes des bords de Marne.

⇒GUINGUETTE, subst. fém.
A. — Cabaret populaire (notamment en banlieue parisienne), le plus souvent en plein air, dans la verdure, où l'on peut consommer et danser. Synon. bastringue (vx), estaminet, buvette, musette. Tenir une guinguette; bal de guinguette. Une nouvelle bouffée de vent apporta les sons de l'orchestre de la guinguette, où l'on dansait encore le vieux quadrille (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 138). Nous n'avons jamais dîné en banlieue; cela nous changera. Ils entrèrent dans la première guinguette venue, et s'attablèrent dans une sorte de hall, au bord de l'eau (ARLAND, Ordre, 1929, p. 315) :
... je suis allé au bal Perron, à la Barrière du Trône. Sept sous d'entrée, et on a droit gratis à vingt-cinq centimes de consommation; c'est une guinguette. Le joli mot que celui de guinguette, et comme il sonne bien à l'oreille. On a vu des guinguettes à l'opéra-comique, ou dans les estampes du XVIIIe siècle, ou chez Béranger. On s'imagine sur ce mot des minois futés, de petits bonnets bien ajustés, des tailles sveltes et pliantes. Toute la gaieté, toute la vivacité française et parisienne est là, n'est-il pas vrai? Eh bien, voici cette guinguette : une centaine de basses grisettes et cinquante drôlesses, qui sentent à une lieue Saint-Lazare et la préfecture de police.
TAINE, Notes Paris, 1867, p. 44.
B. — P. ext., vx, fam. Petite maison de campagne. À droite de la maison principale, et sur un tertre à pic, se voit une espèce de guinguette ou petit pavillon servant à la famille, dans les beaux jours, pour aller prendre le thé et respirer plus à l'aise (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 154).
REM. Guinguer, verbe intrans., rare. Danser, faire la fête. Les jeunes prévoyaient la guerre (...) ils devinaient la fin de leur pain tendre. Toutes les occasions étaient bonnes pour guinguer des nuits entières (GENEVOIX, Assassin, 1948, p. 136).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1697 « café populaire » (Gongam ou l'Homme prodigieux, III, 2 ds DG); 2. 1718 « pied-à-terre à la campagne » (Ac.). Substantivation de l'adj. guinguet, -ette, issu, par assimilation des consonnes, de ginguet. Pour d'autres dér. à valeur péj. formés sur giguer, ginguer (cf. gigoter étymol.), v. FEW t. 16, pp. 39-40 et guingois. Fréq. abs. littér. : 122. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 382.

guinguette [gɛ̃gɛt] n. f.
ÉTYM. 1694; fém. de guinguet « étroit » (d'un habit); maison guinguette, XVIIIe; de l'anc. franç. ginguer « sauter », rad. germanique gîga. P. Guiraud préfère rattacher le t. au francique wenkjan par l'intermédiaire d'un germanique winkan. → Guincher, guingois (de).
1 Café (cit. 5), cabaret populaire où l'on consomme et où l'on danse, le plus souvent en plein air dans la verdure. Auberge, bal, bastringue (cit. 1), estaminet (→ Étourdissement, cit. 8).REM. Le mot connote les distractions populaires et le milieu urbain, à la fin du XIXe s. et au XXe avant 1940. || Guinguette de banlieue au bord de l'eau. || Guinguette où l'on se retrouve le dimanche pour danser. || Tonnelles, charmilles d'une guinguette. || Orchestre de guinguette.La Guinguette, tableau de Van Gogh.
1 La guinguette, sous sa tonnelle
De houblon et de chèvrefeuil,
Fête, en braillant la ritournelle,
Le gai dimanche et l'argenteuil.
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Carnaval de Venise », I.
2 Il y a une guinguette au bord de l'eau, un type boit, on voit sa casquette, son verre et son long nez au-dessus de la charmille.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 279.
2 (Déb. XVIIIe). Vx. Maison de campagne.
3 Personne ne pouvait comprendre une dépense si prodigieuse pour une simple guinguette, puisque une maison au milieu d'un champ, sans terres, sans revenu, sans seigneurie, ne peut avoir d'autre nom (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. III, LXI.
4 À ce jardin était jointe une guinguette assez jolie qu'on meubla suivant l'ordonnance.
Rousseau, les Confessions, V.

Encyclopédie Universelle. 2012.