hareng [ 'arɑ̃ ] n. m.
• XIIe; frq. °haring
♦ Poisson de mer (clupéiformes), vivant en bancs souvent immenses. Plaisant La mare aux harengs : l'Atlantique Nord, où le hareng commun est abondant. Pêche au hareng. — Harengs frais. Hareng salé ou hareng saur. ⇒ bouffi, gendarme . Hareng mariné. ⇒ rollmops. Hareng guai. Filets de hareng. — Loc. fam. Sec comme un hareng. Serrés comme des harengs. La caque sent toujours le hareng. — Fam. Peau d'hareng (injure).
hareng
n. m. Poisson téléostéen clupéiforme (Clupea harengus) de l'Atlantique Nord.
— Hareng saur: hareng salé, séché et fumé.
|| Loc. Fam. Serrés comme des harengs: très serrés.
⇒HARENG, subst. masc.
Poisson de la famille des Clupéidés, abondant dans la Manche et la mer du Nord, à chair demi-grasse, particulièrement apprécié dans les pays scandinaves. Filets de hareng; hareng de la Baltique; hareng mariné. Le bouilli de la veille assaisonné en salade, avec des pommes de terre et un hareng saur (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 173). D'une maille, on peut acheter un pâté, et fort bon, un hareng saur ou un hareng blanc, du boudin de foie et de sang qui fait un déjeuner (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 197) :
• Le long de ce trottoir une marchande de poissons et de quatre saisons fait rouler sa voiture en énumérant à plein gosier : « Limande à frire, hareng qui glace... » Je lui pose tranquillement, en marchant à côté d'elle, la question : « Mais pourquoi qui glace? Pourquoi dites-vous hareng qui glace? — Eh bien, c'est les harengs frais! On dit harengs qui glacent. C'est un dicton ».
ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 33.
— Loc. fam.
♦ Sec comme un hareng (saur). [En parlant d'une pers.] Grand et maigre. Oh! voici madame de la Bruine (...). Elle est suivie d'un laquais plus sec qu'un hareng saur (A. FRANCE, Femme muette, 1912, II, 2).
♦ Serrés comme (des) harengs (en caque). Serrés dans un espace très réduit. Sur la plate-forme nous étions serrés comme harengs en caque (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 130).
♦ La mare aux harengs. L'océan Atlantique. Sa gloire [de Goya] a traversé la mare aux harengs et il est falsifié jusqu'à Chicago et à Sidney (L. DAUDET, Idées esthét., 1939, p. 235).
— Proverbe. La caque sent toujours le hareng. Bonne ménagère, parbleu. Fille d'aubergiste. La caque sent toujours le hareng (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 50).
Rem. Dans le lang. arg. hareng désigne aussi bien le proxénète que le gendarme (cf. ESN. 1966). ,,Hareng, d'emploi limité aux milieux de la prostitution, est moins insultant que maquereau`` (CELLARD-REY 1980).
REM. Harenguier, subst. masc. a) Bateau équipé pour la pêche aux harengs. Le hareng se prend au moyen d'une longue ligne de filets dérivants, la tessure, dont une extrémité est fixée au bateau, le « dériveur » ou harenguier — on l'appelle aussi quelquefois drifter, d'après le nom anglais — qui se laisse dériver avec elle (LE MASSON, Mar., 1951, p. 116). b) Pêcheur de harengs. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Var. harang ds FÉR. 1768 et FÉR. Crit t. 2 1787. Étymol. et Hist. 1. XIIe s. « poisson de mer vivant en bancs souvent immenses » (Glossaire de Tours, 33 ds T.-L.); 2. 1878 « gendarme » (LARCHEY, Dict. hist. arg.). De l'a.b.frq. hâring, au sens 1, cf. le m. néerl. harinc « hareng », m.b. all. hârinc, a.h. all. harinc. Aringus est attesté en b. lat. (TLL s.v.; v. Hermes t. 8, 1874, pp. 224-227). Fréq. abs. littér. : 218. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 254, b) 381; XXe s. : a) 473, b) 221.
DÉR. Harengaison, subst. fém. Pêche aux harengs; époque où cette pêche a lieu. Ses classes religieuses?... il ne les avait guère faites qu'au cul des chevaux et des vaches, ou sur un boier aux semelles de dérive, au temps de la harengaison (LA VARENDE, Bric-à-brac, 1953, p. 227). — [] init. asp. Ds Ac. dep. 1762. Formes harengeaison (FÉR. Crit. t. 2 1787), harangeaison (FÉR. 1768), harangaison (Ac. Compl. 1842). — 1re attest. 1262 harenghison (Doc. ap. FAGNIEZ, t. 1, p. 255); de hareng, suff. -aison.
BBG. — GOHIN 1903, p. 331 - HØYBYE (P.). Notes lexicol. et étymol. 2... Fr. mod. 1968, t. 36, p. 63. - QUEM. DDL t. 16 (s.v. harenguier).
hareng ['aʀɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe; francique haring.
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1 Poisson de mer physostome, famille des Clupéidés. || Le hareng vit en bancs souvent immenses. || Pêche au hareng. ⇒ Aplet, buyse, harengeaison, harenguier, harenguière, relouage, trinquart. || Harengs des côtes atlantiques de l'Amérique du Nord. ⇒ Menhaden. || Harengs frais. || Conserve de harengs. ⇒ Roussable. || Hareng blanc, sommairement salé. || Hareng au vin blanc. ⇒ Rollmops. || Hareng gras de la Baltique. — (1573; hareng sor, XIIe). || Hareng saur : hareng salé, séché et fumé. ⇒ 2. Bouffi, gendarme (III., 1.); → Assaisonnement, cit. 3. || On enfile les harengs à fumer sur une aine. || Hareng pec, fraîchement salé et pouvant se manger cru une fois dessalé. || Hareng guai. || Harengs en caque, en boîte. || Manger des harengs grillés, des filets de hareng.
1 Amsterdam, aujourd'hui si fameuse, était alors (en 1570) peu de chose (…) Cette ville était alors occupée d'un commerce nouveau et bas en apparence, mais qui fut le fondement de sa grandeur. La pêche du hareng et l'art de le saler ne paraissent pas un objet bien important dans l'histoire du monde; c'est cependant ce qui a fait d'un pays méprisé et stérile une puissance respectable.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLXIV.
2 Deux femmes, la mère et la fille, celle-ci, Norine, rouleuse et célèbre, étalaient sur une table boiteuse de la morue, des harengs salés, des harengs saurs, un vidage de fonds de baril dont la saumure forte piquait à la gorge.
Zola, la Terre, II, VI.
2.1 (…) les harengs légèrement tordus, montraient tous, sur leurs robes lamées, la meurtrissure de leurs ouïes saignantes (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 149.
3 (…) il empoigna pour la remuer la salade de céleri, de hareng et de bœuf. — Quel fumet ! s'écria Durtal en humant l'odeur incisive du hareng. Ce que ce parfum suggère ! (…) Il me semble qu'il y a comme un halo de goudron et d'algues salées autour de ces ors fumés et de ces rouilles sèches.
Huysmans, Là-bas, XXII.
➪ tableau Noms de poissons.
♦ ☑ Loc. fam. (XXe). Sec, maigre comme un hareng saur. — ☑ (Av. 1850, Balzac). Être serrés, encaqués comme des harengs. → Comme des sardines. — ☑ Prov. La caque sent toujours le hareng.
4 — Êtes-vous prête, ma fille ? dit Colleville en faisant irruption dans la salle à manger; il est neuf heures, et ils sont serrés comme des harengs dans votre salon.
Balzac, les Petits Bourgeois, Pl., t. VII, p. 165.
5 Quel qu'ait été l'homme qui est mort à Sainte-Hélène, j'ai travaillé dix ans dans son gouvernement (…) Je vous supplie (…) de ne plus l'oublier à l'avenir (…) — Je l'oubliais, s'écria-t-il, blême, les dents serrées (…) j'avais tort. La caque sent toujours le hareng et quand on a servi des coquins (…)
France, le Crime de Sylvestre Bonnard, Œ., t. II, p. 399.
♦ ☑ Loc. fam. La mare aux harengs : l'Atlantique.
♦ ☑ Loc. Techn. Maladie des harengs : carie attaquant certaines céréales qui prennent alors une odeur de marée.
2 (1876). Pop. et vx. || Hareng, ou hareng saur : gendarme (par jeu de mots sur gendarme, I. et III., 1.).
3 Fam. Proxénète. ⇒ Maquereau. || « Un vieux hareng, qui a toujours vécu des femmes… » (Carco, la Dernière Chance, in Cellard et Rey).
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DÉR. Harengade, harengeaison, harengère, harengerie, harenguet ou haranguet, harengueux, harenguier, harenguière.
Encyclopédie Universelle. 2012.