hivernage [ ivɛrnaʒ ] n. m.
1 ♦ Mar. Temps de la mauvaise saison que les navires passent en relâche. Hivernage d'une expédition polaire. — Par ext. Port où les navires relâchent.
3 ♦ Agric. Labour qui précède l'hiver. — Séjour du bétail à l'étable pendant l'hiver (opposé à estivage).
♢ Fourrage destiné à la consommation d'hiver. Un hivernage de seigle et de vesce.
4 ♦ (1922) Techn., agric. Maintien des végétaux, des œufs de ver à soie à une température assez basse pour retarder leur développement.
● hivernage nom masculin (de hiver) Période pendant laquelle les animaux d'élevage sont nourris avec des fourrages conservés. Fourrage consommé pendant l'hiver. Saison des pluies dans les régions tropicales. Temps que les navires passent en relâche, pendant la saison des pluies, des glaces ou des ouragans. Ensemble des opérations que l'on effectue pour permettre aux colonies d'abeilles de passer la mauvaise saison dans les conditions les plus favorables.
hivernage
n. m.
d1./d MAR Temps de relâche pendant la mauvaise saison. Un hivernage au pôle.
d2./d Saison des orages et des pluies dans les régions tropicales. Aux Antilles, l'hivernage s'étend d'août à décembre.
— (Afr. subsah.) Plaisant Année d'âge. Fêter son vingtième hivernage.
⇒HIVERNAGE, subst. masc.
Action d'hiverner; résultat de cette action.
A. — Langage courant
1. [À propos de certains animaux; correspond à hiverner A 1 c] ZOOL. Le retour de certaines constellations (...) en un point déterminé du ciel, coïncide avec le retour des saisons, (...) avec l'hivernage de certains animaux... (M. BOLL, Qq. sciences captivantes, 1941, p. 189).
2. [À propos de pers.; correspond à hiverner A 1 b] Il va à Nice, cette fois, et espère dans ce dernier hivernage, clôturer la série de ses hivers loin de Paris (GONCOURT, Journal, 1895, p. 855). Je me décide à lui parler de ce projet d'hivernage à St.-Clair (GIDE, Journal, 1916, p. 569).
B. Domaines spéciaux
1. AGRIC.
— ,,Labour qu'on donne avant l'hiver aux terres ou aux vignes`` (Ac.; dict. XIXe et XXe s.).
— Séjour des bestiaux à l'étable, dans la bergerie. Sur le sol battu qui, malgré le râteau, avait gardé, de l'hivernage des moutons, une odeur ammoniacale si aiguë, que les yeux en pleuraient (ZOLA, Terre, 1887, p. 241).
— Fourrage de graminées et de légumineuses qu'on sème ensemble au printemps ou en automne, destiné à la consommation d'hiver du bétail. Synon. vieilli et région. dravière. Hivernage de seigle et de vesce. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. CLIMATOL. Saison pluvieuse des pays tropicaux. Nous étions dans la saison de l'hivernage, et conséquemment des orages et des ouragans; mais nous ne nous étions pas attendus à éprouver des temps aussi constamment mauvais (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 244). L'hivernage s'avançait, traversé d'immenses rafales de vent qui poussaient devant elles les nuages, et ils ne crevaient pas (PSICHARI, Voy. Centur., 1914, p. 48).
3. MAR. [Correspond à hiverner A 1 a] Temps de relâche des navires dans un port pendant l'hiver. Un navire pris au piège des glaces de l'hivernage (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 173).
— P. méton. Port abrité où les navires relâchent. Trouvant un hivernage sur les lieux mêmes, dans l'Inde, quand la routine voulait qu'on fût les chercher à douze ou quinze cents lieues de là, à l'île de France (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 284).
C. — Au fig. Et quand s'éveilleront du haut des citadelles tant de veilleurs sortis d'un terrible hivernage (PÉGUY, Ève, 1913, p. 748). Notre furieuse exigence de neutralité dans le drame actuel, le plus grand de l'histoire, est le désir de ne pas sortir d'un hivernage politique qui dure depuis le XVe siècle (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 295) :
• Une force invincible unit toujours les Baillard à la montagne sainte. C'est assez pour que nous maintenions sur eux notre regard, durant ces misérables années d'un hivernage sans sommeil, durant ces cinq années où, séparés les uns des autres, ils vivent en veilleuses.
BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 248.
REM. Hivernement, subst. masc., synon. de hivernage, rare. Il s'assurait que la frêle forteresse de bois était pourvue d'eau, de bois et de vivres, et s'abandonnait alors à la mollesse de l'hivernement, fumant d'innombrables pipes (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 118).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1226 ybernage « semailles d'hiver » (Don faits aux Templiers d'Orléans par Malemore, Arch. Loiret, Inv. de 1766 ds GDF.); XIIIe s. yvrenage (Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176, f° 34c, ibid.); 2. 1636 (MONET : Hiverner, tenir an hivernage); 1797 en partic. « temps de relâche pour les bateaux » (Voy. La Pérouse, t. 3, p. 160); 1867 « séjour du bétail dans l'étable » (LITTRÉ). Dér. de hiverner; suff. -age; pour le sens 1 cf. lat. médiév. hibernaticum, hivernaticum, hivernagium « semailles du blé d'hiver » (868 ds NIERM.). Fréq. abs. littér. : 47.
hivernage [ivɛʀnaʒ] n. m.
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1 (1802). Mar. Temps de la mauvaise saison, que les navires passent en relâche dans un abri.
1 Le 12 septembre, la mer n'offrit plus qu'une plaine solide, sans issue, sans passe, qui entourait le navire de tous côtés, de sorte qu'il ne pouvait ni avancer ni reculer. La température se maintenait, en moyenne, à seize degrés au-dessous de zéro. Le moment de l'hivernage était donc venu, et la saison d'hiver arrivait avec ses souffrances et ses dangers.
J. Verne, Un hivernage dans les glaces.
♦ Port où les navires relâchent pendant l'hiver, pendant la mauvaise saison (qui peut ne pas correspondre à l'hiver austral, notamment dans les zones tropicales et équatoriales).
2 (1802). Géogr. (Cour. en français d'Afrique, où les noms des quatre saisons ne correspondent pas à des réalités climatiques). Saison des pluies, dans les régions tropicales (correspond en partie à l'été, dans l'hémisphère austral).
2 Je crie la joie étale qui inonde mon cœur
plus que Niger en hivernage.
L. S. Senghor, Nocturne, in Pages africaines, t. I, p. 5.
3 L'hivernage s'en allait à regret. La nature, lavée à grande eau, paraissait rajeunie.
Abdoulaye Sadji, Maïmouna, in Pages africaines, t. II, p. 32.
4 (1922). Techn. Maintien des végétaux, des œufs de ver à soie à une température assez basse pour retarder leur développement.
5 Lieu où des animaux, des oiseaux hivernent.
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II Par métonymie. Agric.
1 (1226, ybernage). Fourrage de graminées et de légumineuses semées ensemble au printemps ou en automne, et destinées à la consommation d'hiver. ⇒ Waterie (régional). || Hivernage de seigle et de vesce.
2 (1732). Semailles de fourrage qui passent l'hiver en terre.
Encyclopédie Universelle. 2012.