illettré, ée [ i(l)letre ] adj. et n.
• 1560, rare av. XVIIIe; lat. illitteratus
2 ♦ Mod. Qui ne sait ni lire ni écrire (⇒ analphabète); Spécialt Qui est partiellement incapable de lire et d'écrire (⇒ illettrisme). « Avec cela presque illettré; il lisait péniblement et n'apprit à écrire que vers la fin de l'année quatorze » (Alain). — N. Les analphabètes et les illettrés.
⊗ CONTR. Lettré.
● illettré, illettrée adjectif et nom (latin illitteratus) Qui ne sait ni lire ni écrire ; analphabète. Vieux. Qui n'a pas de culture, qui n'a pas reçu d'instruction. ● illettré, illettrée (difficultés) adjectif et nom (latin illitteratus) Sens Dans la langue courante, les deux termes sont synonymes. Dans leur emploi technique (en sociologie notamment), ils ne sont pas tout à fait équivalents. 1. Analphabète = qui ne sait ni lire ni écrire. 2. Illettré = qui est incapable de maîtriser la lecture d'un texte simple. Remarque Illettré a longtemps signifié « inculte, ignorant, qui n'a pas de lettres » (= de connaissances générales). Ce sens est aujourd'hui vieilli. ● illettré, illettrée (synonymes) adjectif et nom (latin illitteratus) Qui ne sait ni lire ni écrire ; analphabète.
Synonymes :
- analphabète
Contraires :
- instruit
Qui n'a pas de culture, qui n'a pas reçu d'instruction.
Contraires :
- lettré
illettré,ée
adj. et n. Qui ne sait ni lire ni écrire ou ne le sait qu'imparfaitement.
|| Subst. Alphabétiser les illettrés.Syn. analphabète.
⇒ILLETTRÉ, -ÉE, subst. et adj.
A. — Vieilli. (Personne) qui n'a pas de lettres, de culture littéraire. Anton. cultivé, lettré. À la vérité, les gens illettrés haïssent moins violemment, mais les lettrés savent mieux aimer. (...) il est certain qu'il n'y a point d'amitié comparable à celle d'un homme de lettres vertueux (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 309). Les Bourbons des deux branches furent toujours illettrés ou dédaigneux pour les lettres (VIGNY, Journal poète, 1849, p. 1270).
— Rare. [En parlant d'un inanimé] Le vif dégoût familial qu'ils éprouvaient de la bourgeoisie aurait pu les conduire à une critique violente mais anarchiste. Mais l'anarchie leur paraissait illettrée et frivole : leurs études de professeurs les sauvaient (NIZAN, Conspir., 1938, p. 46).
B. — (Personne) qui n'a reçu aucune formation intellectuelle, et en partic., qui sait à peine lire ou écrire. Synon. ignorant. À ses moments de loisir, qui étaient peu fréquents, tout en haïssant les livres, il lisait; ce qui fait qu'il n'était pas complètement illettré. Cela se reconnaissait à quelque emphase dans la parole (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 215).
— En partic. Qui ne sait ni lire ni écrire. Synon. analphabète. L'Inde est principalement un pays agricole et vastement illettré (Arts et litt., 1936, p. 56-4) :
• C. venait de terminer une période de service militaire à Montluçon et avait été stupéfait de l'ignorance des recrues, beaucoup originaires du Midi qui touche à l'Auvergne : il y avait un pourcentage énorme d'illettrés, ne sachant même pas signer.
LARBAUD, Journal, 1934, p. 305.
Prononc. et Orth. : [il(l)] ou [il(l)e-], formes respectivement soutenue et cour. ds WARN. 1968. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1560 « ignorant, sans culture » (PASQUIER, Rech., V, 12 ds GDF. Compl. : Gens illettres); 1611 illeteré (COTGR.), forme encore relevée ds Lar. 19e. Dér. de lettré, préf. in-1, d'apr. le lat. illitteratus « ignorant, illettré ». Fréq. abs. littér. : 118. Bbg. GOHIN 1903, p. 281.
illettré, ée [i(l)letʀe] adj. et n.
ÉTYM. 1560, rare av. XVIIIe (cf. Trévoux, « ce mot n'est pas encore bien accrédité »); lat. illitteratus, de il- (→ 1. In-) et litteratus « lettré, savant », de littera. → Lettre.
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1 Vieilli. Qui n'est pas lettré, « qui n'a aucune connaissance des Belles-Lettres » (Trévoux). ⇒ Ignorant. || Un homme illettré, qui n'a pas fait d'études. || Moine illettré. ⇒ Frater (vx). — N. || Les illettrés. || « J'avais assez fréquenté les gens du monde pour savoir que ce sont eux les véritables illettrés » (→ Art, cit. 93, Proust).
1 Les gens illettrés haïssent moins violemment, mais les lettrés savent mieux aimer (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies, 7, De l'amitié.
2 La musique, pas plus qu'aucune des expressions de la pensée, ne veut des illettrés.
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, p. 263.
3 (…) on me compare à des faiseurs, à des illettrés, à des pasticheurs, à des gens qui ne savent pas regarder un tableau, qui n'en ont jamais vu un seul !
Valery Larbaud, Barnabooth, Journal, p. 345.
2 Mod. Qui ne sait ni lire ni écrire (⇒ Analphabète, analphabétisme), et, spécialt, qui est partiellement incapable de lire et d'écrire (⇒ Illettrisme). || Il est complètement illettré. || Une population en partie illettrée.
4 La fillette veut savoir si le jeune homme qui l'a courtisée au bal, l'aime d'un amour sincère, et comme elle est, en sa qualité de grisette, parfaitement illettrée, elle se fait lire par le prétendu nécromancien le billet qu'elle tient de Cléofas lui-même.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, p. 135.
5 Avec cela presque illettré; il lisait péniblement, et n'apprit à écrire que vers la fin de l'année quatorze.
Alain, Propos, 1921, Le canonnier sans peur.
6 Bien qu'il ne soit pas illettré, son orthographe est aussi capricieuse que son langage (…)
G. Duhamel, Salavin, IV, Journal, p. 25.
7 (…) les 99 pour 100 du peuple marocain étant parfaitement illettrés (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 19.
♦ N. || Un illettré. || Alphabétiser des illettrés. — REM. Par rapport à analphabète, descriptif et neutre, illettré suppose assez souvent un jugement de valeur négatif.
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DÉR. Illettrisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.