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imbiber

imbiber [ ɛ̃bibe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1555; au p. p. 1478; lat. imbibere
1Pénétrer d'eau, d'un liquide. imprégner, tremper. Imbiber une compresse d'eau oxygénée. Imbiber une étoffe de vapeur. « Je retirais mes chaussures imbibées d'eau » (Duhamel).
2 ♦ S'IMBIBER v. pron. Absorber un liquide. Les corps poreux s'imbibent par capillarité.
Fam. Boire à l'excès. Il est complètement imbibé. aviné.
⊗ CONTR. Assécher, dessécher, essuyer, sécher.

imbiber verbe transitif (latin imbibere, absorber) Pénétrer d'eau, d'un liquide ; mouiller : Imbiber d'eau une éponge.imbiber (synonymes) verbe transitif (latin imbibere, absorber) Pénétrer d'eau, d'un liquide ; mouiller
Synonymes :
- détremper
- humecter
- humidifier
- imprégner
- mouiller
- tremper
Contraires :
- sécher

imbiber
v.
d1./d v. tr. Imprégner d'un liquide. Imbiber d'eau une éponge, un linge.
d2./d v. Pron. S'imprégner d'un liquide.
Pp. adj. Compresse imbibée d'alcool.

⇒IMBIBER, verbe trans.
A. — 1. [Le suj. désigne une pers.] Faire pénétrer un liquide dans un corps, une matière. On imbibera, à deux ou trois fois, l'intérieur de deux barriques, avec de la chaux vive fondue dans l'eau bouillante (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 200). Rocambole prit le mouchoir, écarta les rideaux du lit, souleva les draps couverts de sang et imbiba le mouchoir (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 255). Le liquide, dont on imbibe un tampon d'ouate, est destiné à nettoyer et à tonifier la peau du visage (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 121) :
1. ... il tira donc une écritoire de corne d'un secrétaire de noyer, tailla soigneusement une plume qu'il approcha vingt fois de ses yeux et qu'il imbiba d'encre...
SUE, Atar-Gull, 1831, p. 6.
En partic.
Emploi pronom. réfl. dir. S'imbiber d'une boisson. En boire avec excès. Les nerfs empoisonnés de café — de ce café dont ils s'imbibent toute l'année (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1281).
♦ [Tournure passive] Être imbibé d'alcool. Être imprégné d'alcool. Son corps imbibé d'alcool se ratatinait comme les fœtus qui sont dans des bocaux, chez les pharmaciens (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 745). Verlaine était tout imbibé d'alcool (BARRÈS, Cahiers, t. 1, 1896, p. 58). Le visage bouffi, les yeux larmoyants, visiblement imbibé d'alcool (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 346).
2. [Le suj. désigne un liquide] Mouiller, pénétrer (un corps, une matière). Quand l'éponge est imbibée, la mer peut passer dessus sans y faire entrer une larme de plus (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 435). L'eau frangeait les ramures, alourdissait les fils d'araignée, imbibait les écorces gluantes (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 22). Il gisait par terre. Un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton et son cou, imbibait la neige (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 15) :
2. ... figurez-vous un pauvre diable non pas mouillé, mais imbibé, pénétré, percé jusqu'aux os par douze heures de pluie continuelle, une éponge qui ne séchera de huit jours...
COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1806, p. 700.
Emploi pronom.
[Le suj. désigne le liquide qui pénètre] Ce sont (...) de grandes couches de sable fort épaisses, où leurs eaux s'imbibent comme dans des éponges (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 225).
♦ [Le suj. désigne la chose pénétrée] Un petit gravier fort estimé, à cause de la propriété qu'il a de s'imbiber d'eau très promptement (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 200). Il prenait une grande pièce de frêne et il la mettait à tremper dans le trou (...). Il la tournait, il la palpait, il la remettait dans l'eau, il la laissait bien s'imbiber (GIONO, Regain, 1930, p. 27).
B. — Au fig. Imprégner, pénétrer. Les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l'eau le sucre (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 123). Il était imbibé de l'idéologie vague et brûlante qui faisait délirer les bourgeois des premiers temps de la Révolution (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 967). Lentement m'imbibait un ennui douloureux, lourd de larmes (GIDE, Isabelle, 1911, p. 638).
Empl. pronom. Le paysage depuis le pont du Mont-Blanc était splendide; on s'imbibait avec délice de ce soleil smyrnéen (AMIEL, Journal, 1866, p. 162) :
3. Est-ce que l'âme d'un Véronèse, je suppose, ne s'imbibait pas de couleurs continuellement, comme un morceau d'étoffe sans cesse plongé dans la cuve bouillante d'un teinturier?
FLAUB., Corresp., 1853, p. 368.
Prononc. et Orth. : [], (il) imbibe []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1478 part. passé « qui a pénétré dans quelque chose » (Le Guidon en François, trad. de N. Panis ds SIGURS); 1555 inf. « absorber (un liquide) » (Les Comptes du monde adventureux, 38 ds HUG.); 1873 pronom. « boire beaucoup » (Lar. 19e). Empr. au lat. class. imbibere « boire, absorber, se pénétrer de ». Fréq. abs. littér. : 259. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 418, b) 332; XXe s : a) 360, b) 348.

imbiber [ɛ̃bibe] v. tr.
ÉTYM. 1555; au p. p., 1478; lat. imbibere, de im- (→ 2. In-) « dans », et bibere « boire ».
Pénétrer d'eau, d'un liquide. Emboire, imprégner, mouiller, tremper. || Imbiber la terre en l'arrosant. || Imbiber une compresse (cit. 1), un linge; imbiber une éponge. || Imbiber un tissu légèrement ( Humecter), complètement ( Détremper).Imbiber qqch. de (un liquide, un fluide). || Imbiber une étoffe de vapeur. Bruir.
1 (…) le marchand Coursom a trouvé moyen de me faire tenir du papier (…) de l'encre. Mes larmes imbibent tout, ma main tremble (…)
Voltaire, Lettres d'Amabed, 1re lettre d'Adaté.
(1694). Le sujet désigne un liquide. Mouiller, pénétrer. || L'eau, la pluie ont imbibé la terre.
Au p. p. || Roches imbibées d'eau (→ Gel, cit. 5). || Terre imbibée de sang (au fig. → Autel, cit. 19). || Éponge (cit. 6) imbibée. || Tampon imbibé.
2 Je retirai mes chaussures imbibées d'eau.
G. Duhamel, Salavin, I, XI.
Fig. Imprégner, pénétrer.
3 (…) tes habits mouillés transpirent les odieuses rigueurs de la vie nécessiteuse et de l'hiver, tu reviens tout imbibé de stoïcisme, de misère et d'orgueil (…)
E. Fromentin, Dominique, XIV.
4 Et lentement m'imbibait un ennui douloureux, lourd de larmes.
Gide, Isabelle, p. 85.
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s'imbiber v. pron.
1 (V. 1500). Absorber un liquide. || Terre qui s'imbibe d'eau de pluie, d'infiltration. Abreuver (s'). || Éponge (cit. 4) qui s'imbibe. || Les corps poreux s'imbibent par capillarité (cit.). || Matière qui s'imbibe facilement. Spongieux.
5 (…) ces tuiles, rongées de lichens, semblaient s'être imbibées d'eau comme du feutre.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, VII, p. 63.
2 (1873, P. Larousse). Fam. Sujet n. de personne. || S'imbiber de vin, d'alcool…, en boire à l'excès (sans donner à l'organisme le temps d'éliminer ce qu'on absorbe).
6 — Le docteur Johnson a raison, m'a dit le colonel : quiconque veut être un héros doit s'imbiber de brandy.
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, p. 148.
Au p. p. || Il est complètement imbibé. || Alcoolique imbibé de vin. Aviné.
6.1 Le papa de Violette, qui aime une certaine concordance entre les paroles et l'action, même chez un homme imbibé d'alcool, se permet, avec quelque fermeté, de marquer son désaccord : on ne devrait pas parler religion avec tant de légèreté.
A. Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 72.
3 Fig. Imprégner (s').
7 (Un fils) qu'(…) elle avait laissé s'imbiber de tout ce que les préjugés de l'orgueil et de la vanité ont de plus sot et de plus méprisable (…)
Marivaux, la Vie de Marianne, XI.
8 Alors le visage de Lucienne, tourné vers le mien, s'imbibait peu à peu d'un sourire. Puis elle souriait franchement.
J. Romains, le Dieu des corps, p. 194.
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imbibé, ée p. p. adj.
Voir à l'article, ci-dessus.
CONTR. Assécher, dessécher, essuyer, sécher.
DÉR. et COMP. Réimbiber. V. Imbibition.

Encyclopédie Universelle. 2012.