impassibilité [ ɛ̃pasibilite ] n. f.
• v. 1361; impasibiliteit XIIIe; lat. ecclés. impassibilitas; de impassibilis → impassible
1 ♦ Théol. Vx Caractère d'un être qui n'est pas susceptible de souffrance.
2 ♦ (1812) Mod. Qualité d'une personne qui ne donne aucun signe d'émotion, de trouble. ⇒ 1. calme, flegme, froideur, imperturbabilité, sang-froid. Impassibilité des stoïciens. ⇒ ataraxie. Impassibilité d'un diplomate. Sans se départir de son impassibilité. L'impassibilité devant la mort.
♢ (Choses) « Le regard, dont l'impassibilité me glaçait » (Bernanos).
⊗ CONTR. Agitation, énervement, excitation, impatience, 2. trouble.
● impassibilité nom féminin (latin ecclésiastique impassibilitas, -atis) Caractère impassible : L'accusé étonna par son impassibilité. En théologie, état de ce qui est soustrait à la souffrance. ● impassibilité (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique impassibilitas, -atis) Caractère impassible
Synonymes :
- ataraxie
- calme
- flegme
- imperturbabilité
- placidité
- sérénité
- stoïcisme
impassibilité
n. f. Qualité de celui qui est impassible.
⇒IMPASSIBILITÉ, subst. fém.
A. — THÉOL. Qualité d'un être qui n'est pas susceptible de souffrance. Fourier avait appris dans le catéchisme que les qualités des corps glorieux, après la résurrection, seront la clarté, l'agilité, l'impassibilité et la subtilité (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 259).
B. — P. ext.
1. Qualité, caractère d'une personne (ou, p. méton., d'un comportement) qui ne laisse paraître aucun trouble, aucune émotion. Synon. imperturbabilité, sang-froid. Voici Paul Fargue (...). Curieux mélange de sensualité frémissante et d'impassibilité orientale (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1360) :
• J'ai retrouvé (...) la femme au visage blême et à la tignasse rousse dont l'impassibilité et le détachement m'avaient fait une impression si pénible en mars dernier.
GREEN, Journal, 1943, p. 3.
2. Au fig. Caractère d'une réalité que rien ne peut affecter. Et dire surtout l'impassibilité insolente de ce ciel (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 321).
Prononc. et Orth. : []. [-] ds PASSY 1914. V. impasse. [-a-], en dehors de l'accent, dans tous les autres dict. Le mot est att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [XIIIe s. Impasibiliteiz ds GDF. Compl. d'apr. DG]; 1. 1370 « incapacité de souffrir » impassibilités et repos (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre II, chap. 4, fol. 27d, p. 153); 2. 1799 « caractère d'une personne impassible » (SENANCOUR, Rêveries, p. 96 : il s'élève à l'impassibilité et à l'abandon du sage). Empr. au b. lat. impassibilitas (dér. de impassibilis, v. impassible) employé par les aut. chrét. au sens de « incapacité de souffrir, d'être soumis aux passions (en parlant de Dieu); état de celui qui n'a plus de passions ». Fréq. abs. littér. : 195.
impassibilité [ɛ̃pɑsibilite] n. f.
ÉTYM. V. 1361; impasibiliteit, XIIIe; bas lat. ecclés. impassibilitas, de impassibilis. → Impassible.
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1 (1799, Senancour). Théol., vx. Caractère d'un être qui n'est pas susceptible de souffrance. || L'impassibilité des corps glorieux.
2 Cour. Qualité de celui qui ne donne aucun signe d'émotion, de trouble. ⇒ Calme, fermeté, flegme, froideur, imperturbabilité, indifférence (→ Idole, cit. 6), insensibilité, sang-froid, stoïcisme. || L'impassibilité des stoïciens, des sages. ⇒ Apathie (1.), ataraxie. || L'impassibilité d'un homme d'État, d'un diplomate, d'un chef militaire; l'impassibilité de Napoléon (→ Froidement, cit. 4, Chateaubriand). || Accusé qui écoute le verdict avec une grande impassibilité. || Sans se départir (cit. 11) de son impassibilité. || Martyr qui garde son impassibilité jusqu'à la mort.
♦ Par ext. (en parlant des choses). || Impassibilité du visage, du regard, de l'expression. ⇒ Immobilité.
1 (…) sa figure possédait déjà l'éclat immobile du fer-blanc, l'une des qualités indispensables aux diplomates et qui leur permet de cacher leurs émotions, de déguiser leurs sentiments, si toutefois cette impassibilité n'annonce pas en eux l'absence de toute émotion et la mort des sentiments.
Balzac, la Paix du ménage, Pl., t. I, p. 1000.
2 (…) à certaines natures d'écoliers, les châtiments inspirent une sorte de rébellion stoïque, et ils opposent aux professeurs exaspérés la même impassibilité dédaigneuse que les guerriers sauvages captifs aux ennemis qui les torturent.
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 52.
3 (…) des visages d'une impassibilité monacale (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 303.
4 (…) il n'était pas un homme d'une rudesse naturelle. C'est surtout à l'impassibilité qu'il s'efforçait, et même dans son service d'hôpital, quand il débitait quelques-uns de ces calembours (…) il le faisait toujours sans qu'un muscle bougeât dans sa figure (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 11.
5 (…) ce regard indéfinissable dont l'impassibilité me glaçait.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne, p. 203.
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CONTR. Agitation, anxiété, attendrissement, emportement, énervement, excitation, fièvre, impatience, trouble.
Encyclopédie Universelle. 2012.