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impatroniser

impatroniser [ ɛ̃patrɔnize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1552 « rendre maître »; de 2. in- et lat. patronus « patron »
1Rare Introduire, établir (qqn) en maître. Faire adopter. Impatroniser un règlement.
2 V. pron. (Personnes) S'IMPATRONISER : s'établir comme chez soi. « Elle prétend s'impatroniser dans cette riche maison, avoir la clef de tous les secrets » (Sainte-Beuve).

⇒IMPATRONISER, verbe trans.
Vx et littér.
A. — Introduire quelqu'un en maître, en patron (dans un lieu, un milieu). La liaison très-intime de Madame de Watteville avec l'archevêque avait impatronisé chez elle les trois ou quatre abbés remarquables et spirituels de l'archevêché qui ne haïssaient point la table (BALZAC, A. Savarus, 1842, p. 5).
Emploi pronom. réfl. S'insinuer (dans un lieu, un milieu), s'imposer en maître. Elle prétend s'impatroniser dans cette riche maison, avoir la clef de tous les secrets (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 2, 1850, p. 195). L'Allemand (...) ne s'avancera plus qu'en conquérant. Sous l'extérieur le plus pacifique, on verra un ennemi cherchant à s'impatroniser chez autrui (RENAN, Réf. intellect., 1871, p. 204).
B. — Au fig. Mettre en place, faire adopter (avec autorité). Impatroniser une mode (ROB.).
Emploi pronom. Cette répugnance (...) de parler d'argent venait de je ne sais où et s'est complètement impatronisée dans mon caractère (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 90).
Prononc. et Orth. : [], (il) impatronise []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1552 s'impatronizer de qqc. « s'emparer de, se rendre maître de (un pays, une ville) » (EST., 709b d'apr. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 80); 2. 1613 s'impatroniser à/en/dans « s'établir comme chez soi » (M. RÉGNIER, Satire XIV, 187 ds Œuvres complètes, éd. G. Raibaud, p. 197); 3. 1828-1829 trans. « introduire, établir quelqu'un en maître » (VIDOCQ, Mém., t. 2, p. 3). Dér. de patron1; préf. im- (in-2); suff. -iser.
DÉR. Impatronisation, subst. fém. vx, rare. Action d'impatroniser, de s'impatroniser. Le père Rouget se trouva très-heureux de l'impatronisation de Max au logis, car il eut une personne qui fut aux petits soins pour lui (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 415). []. 1re attest. 1611 (COTGR.), attest. isolée, de nouv. 1842 (BALZAC, loc. cit.); de impatroniser, suff. -(a)tion.

impatroniser [ɛ̃patʀɔnize] v. tr.
ÉTYM. 1552, « rendre maître »; de im- (→ 2. In-), et lat. patronus « patron »; cf. ital. impatronare.
1 Vx. (Compl. n. de personne). Introduire, établir en maître.
1 (…) la liaison très intime de madame de Watteville avec l'archevêque avait impatronisé chez elle les trois ou quatre abbés remarquables et spirituels de l'archevêché (…)
Balzac, Albert Savarus, Pl., t. I, p. 753.
2 (1828). Littér., rare (Compl. n. de chose). Faire adopter, imposer avec autorité. || Impatroniser une théorie.
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s'impatroniser v. pron.
ÉTYM. (Av. 1613, M. Régnier; « s'emparer de », 1552).
Plus cour. S'établir comme chez soi.
2 Certes c'est une chose aussi qui scandalise,
De voir qu'un inconnu céans s'impatronise (…)
Molière, Tartuffe, I, 1.
3 Insensiblement Pauline s'impatronisa chez moi, voulut me servir et sa mère ne s'y opposa point.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 94.
4 Elle prétend s'impatroniser dans cette riche maison, avoir la clef de tous les secrets, et en tirer double parti au besoin.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 10 juin 1850, t. II, p. 195.
Fig. (Choses). Être adopté. || Cette idée s'est impatronisée.
DÉR. Impatronisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.