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patron

1. patron, onne [ patrɔ̃, ɔn ] n.
• mil. XIIIe; lat. patronus « protecteur », de pater « père »
ISaint ou sainte dont on a reçu le nom au baptême; qu'un pays, une confrérie, une corporation reconnaît pour protecteur, ou encore (cour.) à qui est dédiée une église, une chapelle. Sainte Geneviève, patronne de Paris. Saint Éloi, patron des orfèvres. Votre saint patron. « Nous ne connaissons pas les Saints, nous autres [...] Lequel d'entre vous serait capable d'écrire vingt lignes sur son Patron ou sa Patronne ? » (Bernanos). IIPersonne qui commande à des employés, des serviteurs.
1(1357) Mar. Patron de pêche. capitaine. Patron d'une barque, d'un remorqueur.
2Maître, maîtresse de maison, par rapport à ses domestiques. La femme de ménage a la confiance de ses patrons.
3(1812) Artisan, petit entrepreneur qui emploie quelques ouvriers, forme des apprentis. Patron boulanger et ses mitrons. — (Opposé à commis, garçon, serveur, vendeur) Personne qui dirige une maison de commerce, de petite ou moyenne importance, dont elle est généralement propriétaire. Patron, patronne d'un café, d'un hôtel, d'un restaurant. tenancier. Absolt La tournée du patron. Pop. (d'un conjoint) Faut demander à la patronne (cf. Ma bourgeoise). « Alors, Poisson se souleva et dit, son verre à la main : “Je bois à la santé de la patronne” » (Zola).
4(1834) Dirigeant d'une entreprise industrielle ou commerciale. directeur, entrepreneur, P. D. G.; fam. boss, pop. singe. Patron d'une usine, d'un groupe commercial, industriel (cf. Chef d'entreprise). Un patron à l'américaine. Association, fédération de patrons. patronat. Cour. Tout employeur, par rapport à ses subordonnés. Rapports entre patrons et employés. Il est le bras droit du patron. La secrétaire du patron. « Il avait pour les patrons, et surtout pour l'état de patron, une estime déjà ancienne » (Romains). Mme X est le patron. Une femme patron.
5(1901) Professeur de médecine, chef d'un service hospitalier (au regard de ses élèves, internes ou externes, et de ses assistants). Les grands patrons. mandarin, manitou.
Personne qui dirige des travaux intellectuels, artistiques, qui dispense un enseignement, qui préside à une activité (politique, etc.). Patron de thèse : directeur de thèse.
6(Appellatif) Salut, patron ! chef. Spécialt (en Afrique) Monsieur.
III(XVIe) Hist. rom. Ancien maître d'un esclave affranchi; patricien, plus ou moins puissant et riche, protecteur d'hommes libres, mais de condition inférieure, appelés « clients ». ⊗ CONTR. Bonne, domestique. Garçon. Apprenti, employé, ouvrier, personnel. patron 2. patron [ patrɔ̃ ] n. m.
• 1119 « étalon, modèle »; lat. patronus « patron », fig.
1(1375) Modèle sur lequel travaillent les artisans pour fabriquer certains objets. forme. Patrons de tapisserie, de vitrail. carton, dessin.
(1690) Modèle de papier ou de toile préparé sur un mannequin ou aux mesures d'une personne. Un patron taille 42. Tailler une robe d'après un patron, sur un patron. Spécialiste établissant des patrons (PATRONNIER, IÈRE n. ). — Fig. « Mathilde désespérait de rencontrer un être un peu différent du patron commun » (Stendhal).
Taille patron (hommes),moyenne.
2Techn. Carton ajouré pour le coloriage. pochoir. Colorier au patron.
3(Abstrait) Équivalent français proposé pour pattern. modèle.

patron nom masculin Personne qui commande un bateau de pêche ou une embarcation. À Rome, citoyen, originairement patricien, auquel des personnes libres (clients) étaient attachées. Maître qui avait affranchi son esclave, mais qui conservait sur lui des droits patronaux. Autrefois, amateur fortuné qui s'attachait les services d'un artiste. Celui qui nommait à un bénéfice ecclésiastique ; fondateur ou héritier du fondateur d'un bénéfice. ● patron nom masculin (de patron) Dessin sur papier ou sur toile des différentes pièces d'un même vêtement permettant par superposition la coupe de vêtement sur tissu. Modèle à partir duquel un travail est exécuté, dans l'artisanat, les arts décoratifs. Plaque de carton ou de zinc ajourée pour le coloriage au pochoir. ● patron (difficultés) nom masculin Orthographe Les dérivés patronage et patronal (masc. plur. patronaux) prennent un seul n, ainsi que le mot apparenté patronyme. En revanche, patronne, patronner, patronnier et patronnesse prennent deux n. ● patron (expressions) nom masculin (de patron) Tailles demi-patron, patron ou grand patron, termes commerciaux qui s'appliquent aux trois tailles masculines désignées aussi par 3, 4, 5. ● patron, patronne nom (latin patronus, de pater, père) Personne qui dirige une entreprise industrielle ou commerciale, par rapport aux ouvriers, aux employés : Patron d'une usine. Personne qui dirige un commerce, par rapport aux clients : Patron d'un bistrot. Personne qui dirige un service, un organisme, commande à ses employés. Professeur, en particulier en médecine et en sciences, qui dirige un service, un laboratoire, etc. Professeur qui dirige les travaux d'un étudiant, d'un assistant, etc. : Patron de thèse. Familier. Maître ou maîtresse de maison, par rapport aux domestiques. Familier. Le mari ou la femme : Il faut demander à la patronne. Saint considéré comme le protecteur d'un territoire déterminé (paroisse, diocèse, province, nation ou continent), d'une congrégation religieuse ou d'une corporation de métier. ● patron, patronne (citations) nom (latin patronus, de pater, père) Alekseï Maksimovitch Pechkov, dit Maksim Gorki Nijni Novgorod 1868-Moscou 1936 Le mensonge est la religion des esclaves et des patrons. Dans les bas-fonds, IV, 1, Satine patron, patronne (expressions) nom (latin patronus, de pater, père) Saint patron, saint dont le nom est donné comme prénom et qui est considéré comme le protecteur de la personne qui porte ce prénom. ● patron, patronne (synonymes) nom (latin patronus, de pater, père) Personne qui dirige une entreprise industrielle ou commerciale, par rapport...
Synonymes :
- directeur
- employeur
Personne qui dirige un commerce, par rapport aux clients
Synonymes :
- tenancier

patron, onne
n.
rI./r
d1./d Chef d'une entreprise industrielle ou commerciale privée; employeur par rapport à ses employés. Le patron d'un bar, d'une huilerie.
Mon patron: mon employeur.
d2./d Professeur, maître dirigeant certains travaux. Patron de thèse.
d3./d MAR Celui qui commande un bateau de pêche.
d4./d n. m. (Afr. subsah., Madag., Réunion) Pop. Titre employé pour s'adresser à un homme d'un niveau social supérieur.
rII./r Saint ou sainte dont on porte le nom, ou sous le vocable duquel ou de laquelle une église est placée, ou qu'un pays, une ville, un groupe social a pour protecteur ou protectrice.
————————
patron
n. m.
d1./d Modèle à partir duquel sont exécutés des travaux artisanaux. Patron de broderie.
|| Modèle en papier, en toile ou en carton, utilisé pour tailler un vêtement. Patron de robe.
d2./d Carton ajouré servant à colorier; pochoir.

I.
⇒PATRON1, -ONNE, subst.
A.ANTIQ. ROMAINE
1. a) Chef d'une gens patricienne auquel des personnes libres mais de condition inférieure étaient rattachées par les liens de la clientèle. [Les cliens] devaient aider au rachat du patron captif, contribuer pour doter sa fille, etc. (...) Femme, fils, enfans, cliens, esclaves, tous dépendans du père de famille (...). À eux tous ils n'ont qu'un nom, celui de la gens, représentée par son chef (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.99). V. client ex. 1.
b) Maître d'un esclave affranchi. Son maître pouvait le faire sortir de la basse servitude et le traiter en homme libre. Mais le serviteur (...) continuait à reconnaître l'autorité du chef ou patron et ne cessait pas d'avoir des obligations envers lui (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.99).
2. P. ext. Personnage influent chargé de représenter à Rome les citoyens d'une cité, d'une ville de province et de défendre leurs intérêts. Patron d'une colonie, d'un municipe. Un riche Romain (...) envahissait-il le champ d'un Samnite (...). Le malheureux dépouillé (...) n'avait d'autre espoir que dans l'appui du Romain, patron de sa cité (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p.12). Marcellus fut (...) le patron des Syracusains, au lendemain de la deuxième guerre punique et Cicéron celui des Siciliens au temps du Procès de Verrès (PELL. 1972).
B. —1. RELIG. CATH. Saint, sainte attribué(e) comme protecteur (-trice) à une personne (qui en a reçu le nom au baptême), qu'un pays, une nation, une ville ou une communauté reconnaît pour protecteur (-trice) ou à qui est dédiée une église, une chapelle. Patron d'une confrérie, d'une paroisse; saint patron; fête du saint patron. Elle passa le reste de sa vie dans la pratique de toutes les vertus, rivalisant avec sa sainte patronne en charité et en austérité (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.341). L'heureuse ambiguïté du mot patron caractérise assez cette double efficacité du culte intime, où chaque ange doit être également invoqué comme protecteur et comme modèle (COMTE, Catéch. posit., 1852, p.207). On ne saurait avoir plus grand air et plus haute mine [que le saint Georges de Corrège], et il n'est pas surprenant que plusieurs ordres de chevalerie aient pris le saint guerrier pour patron (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.242).
Interj. Par mon (saint) patron! par ma (sainte) patronne! Ah! par mon saint patron! de dix ans de bontés, Voilà quels souvenirs dans ton coeur sont restés! (DUMAS père, Charles VII, 1831, II, 5, p.260). Par ma patronne! j'enrichirai si bien l'apprenti qu'il pourra festoyer son ancien maître sur une nappe peluchée (BANVILLE, Gringoire, 1866, 2, p.17).
P. anal. ou p.métaph. Le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, vraie patronne des intelligences (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.223). N'est-il pas [Henri IV] devenu le patron des pères de famille (...)? (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p.334). Honoré (...) se contentait de faire observer, d'une voix sans éclat, que saint Joseph était le patron des cocus (AYMÉ, Jument, 1933, p.219).
2. P. anal., vieilli. Personne influente qui favorise la carrière de quelqu'un par un appui matériel ou moral. Synon. protecteur, protectrice. Prendre un patron; servir de patron à qqn. [Le président Hénault] continua sa carrière fort avant dans le dix-huitième siècle (...), fut l'ami intime et le familier de tous les gens en place, le patron ou l'amphitryon des gens de lettres (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.11, 1854, p.215). Si j'avais besoin d'un patron littéraire, c'était bien plus comme conseil que comme appui (SAND, Hist. vie, t.4, 1855, p.120).
C. —Personne qui en commande d'autres qui sont à son service, qu'elle fait travailler ou qu'elle emploie.
1. [Dans le domaine des relations domestiques]
a) Maître, maîtresse de maison par rapport aux domestiques qu'il ou qu'elle emploie pour son service personnel. Synon. bourgeois(e) (pop., vieilli). Elle pouvait compatir aux souffrances de sa jeune maîtresse sans manquer à ses devoirs envers son vieux patron (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.186). C'est à lui tout naturellement qu'elle s'adressa pour réclamer son dû. Plus de quinze jours qu'on lui devait, et ses huit jours (...). C'était régulier (...). Pendant qu'il discutait là-haut, on entendait la voix hystérique de la patronne (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.150):
1. [Il] appartenait à ce prolétariat moderne qui désire effacer dans le langage la trace du régime de la domesticité. Du reste, au bout d'un instant, il m'apprit que dans la «situation» où il allait «rentrer», il aurait une plus jolie «tunique» et un meilleur «traitement»; les mots «livrée» et «gages» lui paraissaient désuets et inconvenants. Et comme, par une contradiction absurde, le vocabulaire a, malgré tout, chez les «patrons», survécu à la conception de l'inégalité, je comprenais toujours mal ce que me disait le lift.
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.800.
Pop. surtout au fém. Conjoint. Synon. bourgeois(e). Même quand il n'y avait pas un sou à la maison, il lui fallait des oeufs, des côtelettes, des choses nourrissantes et légères. Depuis qu'il partageait la patronne avec le mari, il se considérait comme tout à fait de moitié dans le ménage (ZOLA, Assommoir, 1877, p.647).
b) Fermier, fermière par rapport au personnel agricole, aux journaliers qui sont à leur service. «Tu vas travailler à telle ferme. C'est une bonne place. La patronne couche». Souvent la patronne était une quadragénaire disgracieuse (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.203).
2. a) [En parlant d'une pers. qui exécute des travaux, vend des services] Artisan, petit entrepreneur par rapport aux ouvriers qu'il emploie, aux apprentis qu'il forme. Synon. singe (pop.). Patron coiffeur, plombier, teinturier. Ce n'étaient pas les moins bons que ces vétérans qui venaient hiverner chez le patron de leur choix pour reprendre au beau temps ce «trimard» si radieux par les matins d'été... (FILLON, Serrurier, 1942, p.36):
2. Aux deux côtés de la vaste table carrée, la patronne, les deux ouvrières et l'apprentie, debout, se penchaient toutes à leur besogne, les épaules arrondies, les bras promenés dans un va-et-vient continu. Chacune, à sa droite, avait son carreau, une brique plate, brûlée par les fers trop chauds.
ZOLA, op.cit., p.510.
Patronne (de maison close, de maison de rendez-vous). Synon. de sous-maîtresse. Il s'agit de Dréard et de sa mort. La patronne de la maison de rendez-vous aura bavardé. On recherche la jeune fille venue avec lui et repartie aussitôt? (BOURGET, Actes suivent, 1926, p.159). Imagine une femme de quarante à cinquante ans (...) maquillée comme une patronne de maison close et l'air avenant d'une marchande à la toilette (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.242).
b) [En parlant d'une pers. qui vend des produits] Personne qui dirige un commerce de petite ou moyenne importance, dont il est généralement propriétaire. Anton. garçon, serveur, vendeur. Patron boulanger; patron-cuisinier; patron d'un bar, d'un bistro, d'une auberge, d'un café, d'un restaurant; tournée du patron. «Vous avez là une petite demoiselle qui a l'air intelligent. Qu'est-ce que vous en ferez? Une femme de chambre? Il faut la mettre dans le commerce.» Grand succès dans la charcuterie. Ses patrons lui reconnaissaient une grande «amabilité à couper»: avec elle, point de déchet, point de morceau perdu (GONCOURT, Journal, 1862, p.1073). Le soir, il faut subir l'auberge de village hantée par les punaises; les hôtes sont rassemblés autour de la cheminée, tandis que la patronne affairée et une servante rubiconde et hilare préparent le dîner (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.185):
3. ... si elles n'avaient pas été recueillies par le Christ, elles seraient devenues quoi, ces malheureuses? Mariées à des pochards et martelées de coups; ou bien servantes dans des auberges, violées par leurs patrons...
HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.98.
3. a) Propriétaire de tout ou partie des moyens de travail, de production ou d'échange d'une entreprise industrielle ou commerciale. Synon. employeur. Grand, gros, petit patron; patron social; patron d'une société, d'une usine; patron qui embauche, licencie du personnel; une femme patron; secrétaire, bras droit du patron. Quant aux ouvriers, ils peuvent se plaindre (...) vous n'avez rien fait pour eux que des phrases! le livret demeure aux mains du patron, et le salarié (même devant la justice) reste l'inférieur de son maître puisque sa parole n'est pas crue (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.214). L'intérêt du patron, l'intérêt de l'ouvrier sont opposés (...). Le prix fait tout. Et le prix s'obtient en comprimant le salaire. On en vient à cette absurdité que le patron le plus féroce, celui qui «comprime» le plus sera le plus fort, le plus prospère, le plus solide, assurera au moins à ses ouvriers un salaire misérable, mais constant (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.469).
b) [Dans une grande entreprise, une multinationale]
) Chef d'entreprise; membre de la direction, président d'un groupe. Centre des jeunes patrons (C.J.P.), syndicat des patrons, patron des patrons. Un certain nombre de patrons (...) n'hésitent pas à «repenser» aujourd'hui (...) les rapports ouvriers-techniciens-cadres dans le travail (J.-M. CANCES, Les Patrons plus anti-Taylor que les Ouvriers? ds Cahiers du communisme, 1981, n° 12, p.37).
) Personne qui dirige un service, un organisme, qui commande à d'autres personnes. «Le patron s'est surpassé!» affirmait-il. Il conta que Jaurès, une demi-heure avant la réunion, avait appris, coup sur coup, la capitulation serbe, le refus de l'Autriche, puis la rupture diplomatique, et la mobilisation des deux armées. Il était monté à la tribune, bouleversé (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.331). [Les miliciens] croyaient seulement être tombés dans une embuscade tendue par Ricarda et des communistes espagnols. Mais j'étais, pour partie, le patron de ceux-ci. Je fus interrogé toute la nuit (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.400).
4. a) Professeur de médecine, chef d'un service hospitalier. À la table de midi nous nous retrouvions, c'était l'usage, réunis tous autour de Baryton, notre patron, aliéniste chevronné, barbe en pointe, cuisses brèves et charnues (CÉLINE, Voyage, 1932, p.510). L'interne de service, somnolent, et qui croyait qu'on venait l'appeler encore une fois pour un accident (...) resta complètement ahuri en voyant apparaître «le grand patron» en smoking, à près de cinq heures du matin. —Comment va le petit Corvol? demanda Lartois. —Dans le coma depuis neuf heures du soir, patron, répondit l'interne (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.82).
En partic. Personne qui dirige des travaux intellectuels, artistiques. Patron de thèse. En citant tous ces noms je m'aperçois (...) que toutes les sections n'ont pas des patrons en Sorbonne, et il est très intéressant de voir quelles sont les sections qui ont des patrons et quelles sont celles qui n'en ont pas (PÉGUY, Argent, 1913, p.1187).
b) MAR. Marin qui commande l'équipage d'une embarcation, qui tient la barre, le gouvernail. Synon. nocher (vieilli). Patron d'une barque, d'un bateau, d'une chaloupe, d'une goélette, d'un navire, d'un vaisseau; patron-pêcheur. Au premier port où le bâtiment abordera, (...) les officiers de l'administration de la marine, capitaine, maître ou patron, seront tenus de déposer deux expéditions authentiques des actes de naissance qu'ils auront rédigés (Code Civil 1804, art. 60, p.13).
REM. 1. Patroniser, verbe trans. a) Conduire (une embarcation) en qualité de patron. (Dict.XIXe s.). b) ) Protéger en qualité de saint patron (Dict.XIXe s.). Saint Maurice et ses compagnons, martyrs, patronisaient les teinturiers (LITTRÉ). ) Introduire, patronner dans le monde. On voit M. Langlois saluer cérémonieusement et solennellement en Sorbonne M. Lavisse et l'introniser et le patroniser (PÉGUY, Argent, 1913, p.1148). 2. En compos. patron-minet, patron-jacquet. V. potron-minet.
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Homon. patron2. Ac. 1694-1740: patron, -one; dep. 1762: -onne. Étymol. et Hist.1. Mil. XIIIe s. patrun «saint sous l'invocation duquel une église est placée» (Vie d'Edouard le Confesseur, éd. H. Luard, 2424); 1284 subst. fém. patroine (Fév., Cherlieu, A. Haute-Saône ds GDF. Compl.); d'où av. 1615 (PASQUIER, Recherches de la France, 771: Et d'une mesme suite fut bastie l'Église en l'honneur de S. Nicolas ancien patron des Escoles); 1767 (Encyclop. t.14: Saints patrons de certains métiers); 2. fin XIIIe s. patrun «protecteur» (Grandes chron. de France, éd. J. Viard, t.1, p.70); 3. ca 1265 «maître d'un serf...» (Livres de jostice et de plet, éd. Rapetti, p.115), att. au XIIIe s., v. GDF. Compl.; puis 1559 «maître par rapport à son affranchi, à son client» (AMYOT, Rom., 19 ds LITTRÉ); 1671 «maître d'un esclave» (POMEY); 4. a) 1337 «celui qui commande un bateau» (Doc. ds Chron. norm. du XIVe s., éd. A. et É. Molinier, p.210); b) 1611 «maître d'une maison» (COTGR.), qualifié de «bas et burlesque» par RICH. 1680; c) 1812 «employeur (par rapport à ses subordonnés)» (JOUY, Hermite, t.2, p.372); d) 1832 (RAYMOND: Patron. Dans certaines maisons de commerce, le maître de la maison); 1848 «capitaliste» (CABET, Aux électeurs de la Seine, 14 sept.); e) 1901 méd. «responsable d'un service dans un hôpital» ds ESN.; 1923 (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., p.756). Empr. au lat. patronus «patron (opposé à client)», «protecteur des plébéiens», au fig. «défenseur, protecteur, appui», «ancien maître d'un affranchi», att. en lat. médiév. au sens de «saint patron» ca 950 ds LATHAM (déjà «propriétaire d'une église privée» 772 ds NIERM.), dér. de pater «père». Le sens 4 a est empr. à l'ital. padrone «id.» av. 1348 ds TOMM.-BELL., de même orig., cf. le lat. médiév. du domaine ital. patronus «id.» 1313 ds JAL, v. aussi DU CANGE. Bbg. DUB. Pol. 1962, p.369. —KEMNA 1901, p.127. — KOLBOOM (I.). Patron et patronat... MOTS. 1984, n° 9, pp.89-112. —QUEM. DDL t.1 (s.v. patroniser), 16, 22. — TOURNIER (M.). Un Vocab. ouvrier en 1848... St Cloud, 1975, p.169, 172.
II.
⇒PATRON2, subst. masc.
A. —Modèle dessiné, peint ou découpé, d'après lequel travaillent certains artisans. Synon. forme, carton Patrons de broderie, d'orfèvrerie, de tapisserie, de vitrail. Explication de la lithographie à l'aquarelle et du patron découpé de grandeur naturelle (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p.707). Les tapissiers taillent aussi et découpent certaines pièces d'ameublement, d'après la forme et le contour de patrons (HAVARD 1890).
COUT. Modèle de papier ou de toile permettant de reproduire la forme des différentes pièces d'un vêtement aux mesures exactes. Tailler d'après patron; patron sur mesure; patron de chemisier, de pantalon, de robe. La robe de Mademoiselle Baptistine était coupée sur les patrons de 1806, taille courte, fourreau étroit, manches à épaulettes, avec pattes et boutons (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.92). J'achetai une soie rouge et bleue, brochée d'or, qui me parut le comble du luxe; d'après un patron de la Mode pratique, je la montai sur une armature de sparterie et je doublai la pochette avec du satin cerise (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.121).
P. métaph. ou au fig. Le curé de Véretz est (...) ami de la jeunesse, trop raisonnable pour vouloir la réformer sur le patron des âges passés, et la gouverner par des bulles de Boniface ou d'Hildebrand (COURIER, Pamphlets pol., Pétition pour vill., 1822, p.140). Quelques mois auparavant, Mathilde désespérait de rencontrer un être un peu différent du patron commun (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.328). Il y avait des idées, dans les notes que j'ai envoyées à L., mais je n'ai pas eu le temps de les arranger et les ai toutes écrites sur le même patron (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1907, p.171).
SC. HUM. Synon. de pattern.
B. —Support découpé (soit intérieurement soit extérieurement) utilisé pour dessiner ou peindre une forme. Le patron est utilisé pour le coloriage au pochoir (BÉG. Estampe 1977).
REM. Patronnier, subst. masc. Ouvrier qui crée les modèles des différentes pièces constitutives d'une chaussure. Il connut [dans la cordonnerie de son père] les mystères de l'atelier de coupe, où opéraient les patronniers sur des gabarits de carton (D'ESPARBÈS, Printemps, 1906, p.128).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. patron1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1119 «modèle, exemple (d'un livre)» (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 151); 1260 «modèle suivant lequel on confectionne certains objets» (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, p.269); 2. 1550 (L. DESCHAMPS DE PAS, Eglise de Saint Omer d'après les comptes, 75: pour VI foeulles de papier lombart qu'il a livré à faire patrons de clère voie XIId); 1676 «modèle dont se servent les cartiers, pour faire les figures des cartes à jouer» (FÉLIBIEN). Même mot que patron1 développé dans une accept. fig.
STAT. Patron1 et 2. Fréq. abs. littér. Patron:2844. Patronne:629. Fréq. rel. littér. Patron:XIXes.: a) 1958, b) 3405; XXes.: a) 4318, b) 6002. Patronne:XIXes.: a) 269, b) 539; XXes.: a) 1038, b) 1531.
BBG. —Sculpt., 1978, p.578.

1. patron, onne [patʀɔ̃, ɔn] n.
ÉTYM. 1119; lat. patronus « protecteur », de pater « père ».
———
I N. m. ou f. Saint ou sainte dont une personne a reçu le nom au baptême ou qu'un pays, une confrérie, une corporation reconnaît pour protecteur. || Avoir saint Jacques, saint Michel… pour patron. || « Saint Léon, patron de ce lieu et le vôtre… » (→ Opprobre, cit. 3, Beaumarchais). || Sainte Geneviève, patronne de Paris. || La sainte patronne de l'Alsace (→ Encan, cit. 3). || La fête de saint Éloi, patron des orfèvres, célébrée le 1er décembre. || Votre saint patron.(Plus cour.). Saint, sainte à qui est dédié un lieu saint (église, chapelle…). || Le patron, le saint patron d'une église.
1 (…) Saint-Georges, — paroisse au patron moitié Anglais, moitié Normand.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, II, III.
2 (…) au pardon des Islandais, qui est le 8 décembre, jour de la Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, patronne des pêcheurs (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, I, IV.
3 Nous ne connaissons pas les Saints, nous autres, et il semble que vous ne les connaissiez pas beaucoup davantage. Lequel d'entre vous serait capable d'écrire vingt lignes sur son Patron ou sa Patronne ?
Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 251.
Par métaphore. || « La nécessité (cit. 16), vraie patronne des intelligences » (Baudelaire).
Vx. Protecteur. || Chercher à se faire des patrons (→ Entremetteur, cit. 1). || Prendre un patron (→ Lierre, cit. 2). || Servir de patron à qqn. Appui.
4 (…) le Breton, homme actif, liant, intrigant, au milieu de son pays, de ses amis, de ses parents, de ses patrons (…) en grand crédit à la cour, à la ville, répandu dans le plus grand monde (…)
Rousseau, Correspondance, 2 août 1766.
———
II Personne qui commande à des employés, des serviteurs…
1 N. m. (1357). Marin qui commande à l'équipage d'un canot, d'une chaloupe… || Patron de pêche. Capitaine (cit. 7 → aussi Chalut, cit. 1; filet, cit. 6). || Le patron d'une barque (→ Coque, cit. 12; exhorter, cit. 7), d'un remorqueur.
5 Mess Lethierry (…) avait beaucoup navigué. Il avait été mousse, voilier, gabier, timonier, contremaître, maître d'équipage, pilote, patron. Il était maintenant armateur.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, II, I.
6 Lui qui parlait avait été obligé de se chercher un remplaçant bien vite et de le faire accepter par le patron de la barque auquel il s'était loué pour la saison d'hiver (…) il allait perdre toute sa part de pêche.
Loti, Pêcheur d'Islande, I, V.
2 N. m. et f. Maître, maîtresse de maison (par rapport à ses domestiques). Fam. Bourgeois. || Elle a la confiance de ses patrons.Elle ne s'entend pas avec sa patronne.
Fam., vx. || Le patron du logis (→ Négoce, cit. 2).
Absolt, pop. (en parlant d'un conjoint). || Bien le bonjour au patron, à votre mari. || Où est la patronne ?
7 Alors, Poisson se souleva et dit, son verre à la main : « Je bois à la santé de la patronne ». Toute la société, avec un fracas de chaises remuées, se mit debout; les bras se tendirent, les verres se choquèrent (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, I, p. 280.
3 N. m. et f. (1812). Artisan, petit entrepreneur qui emploie quelques ouvriers, forme des apprentis. || Patron plombier qui travaille avec ses deux compagnons. || Patron boulanger et ses mitrons.
8 La lingère, qui s'est fait donner par sa patronne une course pour un quartier lointain (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XV, p. 159.
(Opposé à commis, garçon, serveur, vendeur…). Personne qui dirige une maison de commerce, de petite ou moyenne importance, dont elle est généralement propriétaire. || Le patron d'une fruiterie (→ 2. Haricot, cit. 2). || Le patron, la patronne d'un café (→ Cantonade, cit.), d'un hôtel (→ Glisser, cit. 45), d'un restaurant (→ Marquis, cit. 3). Maître (vx), tenancier. || Les patrons d'une auberge (→ Gérant, cit. 2).Absolt. || Le patron (la patronne) et les consommateurs. || La tournée du patron.
9 (…) le patron lui-même servait, courant de table en table, emportant des bocks vides et les rapportant pleins de mousse.
Maupassant, Pierre et Jean, IX.
10 Car tel était l'usage au restaurant Londe. Si le garçon distribuait les additions à la fin des repas, comme cela se pratique en général, c'était entre les seules mains de la patronne que le client versait le montant de son écot.
J. Green, Léviathan, I, III.
4 N. m. (1832). Chef (d'une entreprise industrielle ou commerciale privée) considéré par rapport aux salariés qu'il emploie ( Directeur, fam. boss, et pop. singe). || Le patron d'une société en commandite, d'une usine… || Les patrons ont décidé de fermer les usines ( Lock-out, cit. 1). || Patrons unis pour la défense de leurs intérêts. Patronat.Cour. Employeur (par rapport à ses subordonnés). || Rapports entre patrons et employés (→ Arbitrage, cit. 4; et aussi balayer, cit. 16; 1. intestin, cit. 4; mot, cit. 27). || Patron qui embauche, licencie du personnel. || Les secrétaires du patron (→ Grossoyer, cit. 2). || Il est le bras droit du patron. || Tais-toi, voilà le patron !
11 Dans le langage courant, l'entrepreneur s'appelle le patron, mais à y regarder de près, ce nom n'est pas absolument synonyme de celui d'entrepreneur : il peut y avoir des entreprises sans patrons, comme celles des sociétés anonymes. Le titre de patron — on disait autrefois et on dit encore dans les campagnes : le maître — vise plus spécialement les rapports avec les salariés; il connote une certaine idée morale de protection, de patronage, une certaine conception des droits et des devoirs d'un chef vis-à-vis de ses subordonnés, qui est étrangère à la définition strictement économique de l'entrepreneur.
Charles Gide, Cours d'économie politique, t. II, p. 414.
12 Pendant les huit dernières années, il avait un moment dirigé une fabrique de chapeaux (…) son ancien titre de patron restait sur toute sa personne comme une noblesse à laquelle il (Lantier) ne pouvait plus déroger.
Zola, l'Assommoir, t. II, VIII, p. 4.
13 Car les ouvriers (…) espéraient voir (…) monter sans fin les salaires et baisser les prix des objets déjà fabriqués. Ils en venaient (…) à haïr avec violence des patrons trop constamment heureux.
A. Maurois, Bernard Quesnay, XII.
14 D'ailleurs Wazemmes s'apercevait à l'instant qu'il avait pour les patrons, et surtout pour l'état de patron, une estime déjà ancienne. Il imagina le jour où quelqu'un dirait au téléphone : « Allez prévenir votre patron, M. Wazemmes » (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XX, p. 237.
14.1 N'ayant jamais été de ceux qu'on interroge, travailleur de force et patron de combat, il se dispute implacablement son propre salaire, son propre repos, inapprochable et matinal, ainsi qu'un chef d'État, un forcat ou un prêtre.
Kateb Yacine, Nedjma, p. 17.
Loc. Jeune patron (du Centre des jeunes patrons, C. J. P., créé en 1938 pour l'amélioration des relations entre les cadres et chefs d'entreprise et les salariés, ainsi que l'expansion économique, l'accroissement de la productivité). Type social du chef d'entreprise dynamique. || Il a tout à fait le genre jeune patron (parfois ironique, désignant le personnage élégant des publicités).
14.2 Je me le représente (Mesnard, un peintre) à son dîner en ville : le portrait craché du jeune patron, du chef d'entreprise dynamique, ne paraissant pas son âge, marchant avec son époque. L'idéal des jeunes filles de bonne famille.
J. Dutourd, Pluche, VIII, p. 97.
REM. Dans ce sens, on n'emploie pas le fém. patronne; on dira une femme patron; elle est patron; Mme X est le (mon…) patron.
5 N. m. (1901). Professeur de médecine, chef de clinique ou d'un service hospitalier, au regard de ses élèves, internes ou externes, de ses disciples. || Assister (cit. 7) le patron. || Étudiants en médecine qui donnent une consultation (cit. 5) sous la conduite de leur patron. || Les grands patrons. Mandarin, manitou. || Mme X est un patron, fait partie des patrons.
15 Le Dr Philip attendait (…) « En route, Patron » fit Antoine gaiement (…) Pendant deux années consécutives il avait été son interne, il avait vécu dans l'intimité quotidienne de cet initiateur. Puis il avait dû changer de service. Mais il n'avait pas cessé de rester en relations avec son maître, et aucun autre, dans la suite, n'avait jamais remplacé pour lui « le Patron ». On disait d'Antoine : « Thibault, l'élève de Philip ». Son élève, en effet : son second, son fils spirituel.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 127.
6 N. m. Personne qui dirige des travaux d'ordre intellectuel ou artistique, qui dispense un enseignement. || Élèves sculpteurs et leur patron. || Patron de thèse. || Mme X, Mlle X est son patron (de thèse).
15.1 Va pour la thèse. Encore faut-il trouver un patron.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 28.
Par ext. (Polit.). Le président, le ministre, l'homme public à l'égard des membres de son cabinet, de ses collaborateurs.
7 (Appellatif). Iron. ou régional. || Salut, patron ! Chef.Spécialt, en franç. d'Afrique. Appellatif respectueux, correspondant à monsieur.
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III N. m. Antiq. rom. Ancien maître d'un esclave affranchi; patricien, plus ou moins puissant et riche, protecteur d'hommes libres, mais de condition inférieure, appelés « clients » (cit. 1).
16 (…) il n'y avait pas que les affranchis qui eussent des patrons dont ils continuaient à dépendre. Du parasite au grand seigneur, chacun des Romains se considérait comme lié à plus puissant que lui par les mêmes obligations de respect (…) Le « patron » était tenu d'accueillir chez lui ses clients, de les inviter parfois à sa table, de les aider par ses secours et ses cadeaux.
J. Carcopino, la Vie quotidienne à Rome…, II, II, I.
CONTR. Créature. — Bonne, domestique. — Garçon. — Apprenti, employé, ouvrier, personnel.
DÉR. et COMP. Patronage, patronal, patronat, 1. patronner, patronnesse, patronnet.
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2. patron [patʀɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1119; lat. patronus « patron », au figuré.
1 Modèle sur lequel travaillent les artisans pour fabriquer certains objets. Forme, modèle. || Patrons de tapisserie, de vitrail… Carton, dessin. || Patron de broderie.Spécialt. Modèle de papier ou de toile de coton ( Singalette) préparé sur un mannequin ou aux mesures d'une personne. || Patron fait sur mannequin, sur mesure, relevé sur un vêtement. || Un patron taille 42. || Patron édité par un journal de mode. || Acheter un patron de tailleur, le patron d'un manteau… || Épingler un patron sur une personne. || Habit taillé sur un patron (→ Gala, cit. 3).
1 Si jamais je me marie et que je devienne veuve, je lui demanderai un patron de sa robe, car elle lui va comme un ange.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XII.
2 Notre nouvelle salle à manger fut transformée (…) en atelier de couture et maman commença de rêver sur des patrons de papier gris (…) De gros ciseaux en main, elle, si vive, réfléchissait longuement avant de tailler à même l'étoffe.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, IV.
Par métaphore ou fig. (→ Livresque, cit. 1).
3 Quelques mois auparavant, Mathilde désespérait de rencontrer un être un peu différent du patron commun.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XIV.
4 On a taillé sur ce patron plusieurs millions d'êtres absolument semblables entre eux (…)
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I, III, p. 218.
2 Techn. Carton ajouré pour le coloriage. || Colorier au patron. Pochoir.
3 (Abstrait). Équivalent français proposé pour pattern. Modèle.
DÉR. 2. Patronner, patronnier.

Encyclopédie Universelle. 2012.