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imperfection

imperfection [ ɛ̃pɛrfɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1120; bas lat. imperfectio
1État de ce qui est inachevé.
2État de ce qui est imparfait, par essence ou par accident. Imperfection de l'homme.
3Une imperfection : ce qui rend imparfait. ⇒ défaut. « la douleur de connaître nos imperfections » (La Rochefoucauld). Les petites imperfections de la peau, du teint. Les imperfections d'un ouvrage.
⊗ CONTR. Achèvement, perfection. Qualité, vertu.

imperfection nom féminin (latin ecclésiastique imperfectio, -onis) État de quelqu'un ou quelque chose d'imparfait : L'imperfection d'un ouvrage. Ce qui empêche quelqu'un ou quelque chose d'être parfait : Un roman qui présente peu d'imperfections.imperfection (citations) nom féminin (latin ecclésiastique imperfectio, -onis) Anatole François Thibault, dit Anatole France Paris 1844-La Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire, 1924 Académie française, 1896 Je tiens à mon imperfection comme à ma raison d'être. Le Jardin d'Épicure Calmann-Lévyimperfection (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique imperfectio, -onis) État de quelqu'un ou quelque chose d' imparfait
Synonymes :
- défectuosité
- faiblesse
- médiocrité
- mesquinerie
- petitesse
Contraires :
- perfection
Ce qui empêche quelqu'un ou quelque chose d'être parfait
Synonymes :
- défaut
- faute
- malfaçon
- tare

imperfection
n. f.
d1./d état de ce qui est imparfait. L'imperfection de l'intelligence humaine.
d2./d Partie, détail défectueux. Les imperfections d'un tissage.

⇒IMPERFECTION, subst. fém.
A. — [Correspond à imparfait1 A et B] Caractère, état d'une chose ou d'une personne qui manque de certains éléments ou qualités pour former un tout parfaitement constitué, pour fonctionner correctement ou pour être exactement conforme à un idéal esthétique, intellectuel, moral.
1. [À propos d'un inanimé concr.] Synon. de grossièreté, inachèvement, incomplétude, irrégularité, rudimentarité. La seconde source d'erreurs, celle qui tient à l'imperfection des instrumens (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 286). Nous sommes obligés de compenser la médiocrité et l'imperfection de notre culture, par l'étendue de nos champs (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, 1801, p. 143) :
1. C'est l'impression pure de la beauté, non de la beauté parfaite, car je sais les défauts d'Obermana, mais de la beauté néanmoins : la beauté n'excluant pas l'imperfection ou les imperfections, mais les noyant dans un ensemble harmonieux.
BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1836, p. 44.
BIOL. Ici, l'imperfection et la simplicité de l'organisation se trouvent très-éminentes; en sorte que les animaux qui sont dans ce cas n'ont presque plus de facultés (LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 202).
P. méton. Toutes les imperfections, tous les vices des têtes : les yeux éraillés, les joues gravées par la petite vérole (...) s'étalaient devant eux (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 319). V. ex. 1 supra.
2. [À propos d'un inanimé abstr.] Synon. de défectuosité, imprécision, incorrection, inexactitude. Imperfection de nos connaissances, de nos souvenirs. L'équivoque des mots, le vice du langage, l'imperfection de l'écriture (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 213). Dans cet état d'ébauche et d'imperfection où est resté le plan, on peut sentir toute l'habileté et la conduite supérieure de Pascal (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 374). Une connaissance indistincte est une imperfection : mystiques et poètes sont donc à un degré inférieur (BARRÈS, Cahiers, t. 13, 1921, p. 91).
P. méton. J'ai relu ce roman, non sans malaise. Que de gaucheries! que d'imperfections! (GREEN, Journal, 1931, p. 57).
3. [À propos d'une pers.] Pour tous ces naïfs, l'imperfection de l'homme n'est qu'un résultat des défauts de la société (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 165).
P. méton. J'essayerais bien inutilement de lutter contre sa faute unique, vice presque vertueux, noble imperfection, péché sublime : l'orgueil de la pauvreté (VIGNY, Chatterton, 1835, II, 5, p. 301).
B. — [Correspond à imparfait1 C] Caractère, état d'une chose ou d'une personne qui ne saurait être parfaite par essence. Synon. finitude, limite(s). Imperfection humaine; imperfection de la nature. Tout ce qu'il y a de lumière et de puissance en l'homme enveloppe, dans son imperfection et son infirmité même, une perfection souveraine (BLONDEL, Action, 1893, p. 346). Les conditions d'imperfection et de déficience propres à la vie d'ici-bas (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 271) :
2. Qu'est-ce en effet que la conscience pour nous, sinon le sentiment de notre imperfection et de notre faiblesse? (...) De toutes parts, le fini et l'imperfection m'apparaissent en moi. Mais je ne puis pas avoir l'idée de fini et d'imperfection sans avoir celle de perfection et d'infini.
COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., t. 2, 1829, p. 530.
P. méton. Prendre son parti des misères et des imperfections de cette terre (GIDE, Geneviève, 1936, p. 1387).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. imperfectiun « état d'une personne ou d'une chose imparfaite » (Psautier Oxford, 138, 15 ds T.-L.); 2. ca 1565 imperfection « défaut, tare » (AMYOT, Flaminius et Philopoemon, 2 ds LITTRÉ); 3. 1611 « état de ce qui est inachevé » (COTGR.). Empr. au lat. chrét. imperfectio au sens 1. Fréq. abs. littér. : 506. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 976, b) 777; XXe s. : a) 445, b) 633.

imperfection [ɛ̃pɛʀfɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1190; imperfectiun, v. 1120; bas lat. imperfectio, de im- (→ 1. In-), et perfectio. → Perfection.
État de ce qui est imparfait.
1 (XIVe). État de ce qui est inachevé, incomplet. Imparfait (I., 1.). || L'état d'imperfection dans lequel cet ouvrage est resté (Académie). Incomplétude.
0.1 Aimer la perfection parce qu'elle est le seuil,Mais la nier aussitôt connue, l'oublier morte,L'imperfection est la cime.
Yves Bonnefoy, Poèmes, p. 117.
2 (V. 1120). État de ce qui est imparfait, par essence ou par accident. Imparfait (2. ou 3.), défectuosité, grossièreté, médiocrité. || L'imperfection d'une exécution, d'un travail, d'une solution. || L'imperfection du monde. || Imperfection de l'homme (→ Avancement, cit. 1).
1 (…) espérant tout du temps et de l'imperfection des hommes, qui finissent toujours, même les scélérats, à plus forte raison les honnêtes gens, par oublier quelque précaution.
Balzac, les Marana, Pl., t. IX, p. 799.
3 (Mil. XVIe). || Une, des imperfections : ce qui rend imparfait (qqn, qqch.). Défaut, faute, mal, tare, vice (→ Hébreu, cit. 2). || Imperfections physiques, morales. Infirmité. || Les imperfections d'un ouvrage. || Les imperfections d'une machine, d'un moteur. Malfaçon. || Corriger une imperfection. || Une grave imperfection.
2 (…) quand j'imagine l'homme tout nu (…) ses tares, sa subjection naturelle et ses imperfections, je trouve que nous avons eu plus de raison que nul autre animal de nous couvrir.
Montaigne, Essais, II, XII.
3 (Les) préceptes Stoïques, qui nous ordonnent bien de corriger les imperfections et vices que nous reconnaissons en nous (…)
Montaigne, Essais, III, II.
4 Il semble que la nature, qui a si sagement disposé les organes de notre corps pour nous rendre heureux, nous ait aussi donné l'orgueil pour nous épargner la douleur de connaître nos imperfections.
La Rochefoucauld, Réflexions morales, 36.
5 Quand une machine avait des tiroirs comme les siens, d'un réglage parfait, coupant à miracle la vapeur, on pouvait lui tolérer toutes les imperfections, comme qui dirait à une ménagère quinteuse, ayant pour elle la conduite et l'économie.
Zola, la Bête humaine, p. 209.
CONTR. Achèvement, perfection. — Qualité, vertu.

Encyclopédie Universelle. 2012.