impérieux, ieuse [ ɛ̃perjø, jøz ] adj.
• 1420; lat. imperiosus, de imperium → empire
1 ♦ Qui commande d'une façon absolue, n'admettant ni résistance ni réplique. ⇒ autoritaire, tyrannique. « notre impérieux Cardinal » (Vigny). — Caractère impérieux. Air, ton impérieux. ⇒ impératif, tranchant.
2 ♦ (Choses) Qui force à céder; auquel on ne peut résister. ⇒ irrésistible, pressant. Obligation impérieuse. Besoin impérieux. ⇒ impératif. La réalité « s'imposait, impérieuse » (R. Rolland).
⊗ CONTR. Humble, obéissant, soumis.
● impérieux, impérieuse adjectif (latin imperiosus) Qui exige d'autrui soumission et obéissance, qui n'admet pas qu'on résiste à sa volonté : Donner des ordres d'un ton impérieux. Qui s'impose avec le caractère d'une obligation, qu'il faut absolument satisfaire : Besoins impérieux. ● impérieux, impérieuse (synonymes) adjectif (latin imperiosus) Qui exige d'autrui soumission et obéissance, qui n'admet pas qu'on...
Synonymes :
- cassant
- péremptoire
Contraires :
- soumis
Qui s'impose avec le caractère d'une obligation, qu'il faut absolument...
Synonymes :
- impératif
- pressant
- urgent
impérieux, euse
adj.
d1./d Vieilli Qui commande de façon absolue. Geste, ton impérieux.
d2./d (Choses) Pressant, irrésistible. Besoins impérieux.
⇒IMPÉRIEUX, -EUSE, adj.
A. — [En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs]
1. [En parlant d'une pers.] Qui commande de façon absolue; qui s'impose; autoritaire. Impérieux et violent, sec et impérieux; maître impérieux, femme impérieuse. Il étoit bien certain que cet impérieux despote méditoit une vengeance terrible (GENLIS, Chev. Cygne, t. 2, 1795, p. 259) :
• 1. Il [Chopin] était modeste par principes et doux par habitude, mais il était impérieux par instinct et plein d'un orgueil légitime qui s'ignorait lui-même.
SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 468.
— En emploi subst. L'avarice (...) est un être second; (...) l'impérieux et le timide, le vaniteux et le cynique sont de même (ALAIN, Propos, 1928, p. 790).
♦ Par personnification. [Rome] c'est une impérieuse qui froisse et rompt en nous ce qu'elle estime indigne (BARRÈS, Renan, 1888, p. 170).
2. [En parlant d'un élément du comportement, d'une partie du corps, d'un mode d'expression] Qui est le fait d'une personne impérieuse, qui en a certaines caractéristiques. Air, geste, regard, ton, visage impérieux; voix impérieuse; coup de sonnette impérieux. Le caractère de sa sœur devenait (...) volontiers capricieux ou impérieux (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 100). Je le voyais de profil, à côté de moi, pâle et frêle sous ses traits impérieux (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 63) :
• 2. Une lettre d'Aline me parvint à midi, lettre impérieuse, menaçante; mais j'étais bien tranquille. Elle avait intérêt à ne pas faire rater mon mariage...
MAURIAC, Anges noirs, 1936, p. 40.
3. P. anal., littér. Vent impérieux; lumière impérieuse. Impérieux destin, ton ordre est satisfait (CONSTANT, Wallstein, 1809, V, 10, p. 167). Entre la mer nonchalante que le soleil décolorait et le bleu impérieux du ciel (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 93).
B. — [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui est pressant, auquel on ne peut résister, qui s'impose comme logique, nécessaire. Besoin, devoir, sentiment impérieux; conviction, passion, raison impérieuse; circonstances, exigences, habitudes impérieuses. Il y en a eu [des blés] de pillés, d'autres achetés cher par l'impérieuse loi de la disette (STAËL, Lettres L. de Narbonne, 1793, p. 146). Il éprouvait l'impérieux désir d'une promenade dans la forêt de Compiègne (PROUST, Swann, 1913, p. 293) :
• 3. — Madame la comtesse, poursuivit-il, si je me suis introduit chez vous, au milieu de la nuit, comme un voleur, c'est qu'un motif impérieux et sans réplique, une nécessité fatale et indomptable m'y poussaient.
PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 361.
— En emploi subst. masc. à valeur de neutre. J'en trouve les théories en vous (...) portées à l'impérieux et à l'exclusif (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 2, 1836, p. 124).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1. Av. 1435 « pressant » (AL. CHARTIER, ap. Dochez ds GDF. Compl.)]; 2. a) 1544 « qui commande » (M. SCÈVE, Délie, éd. E. Parturier, CCXL, 6); b) ca 1570 « qui marque le commandement » (CARLOIX, IX, 50 ds LITTRÉ); 1639 (ROTROU, Antigone, I, 2 ds LITTRÉ). Empr. au lat. imperiosus « qui commande », dér. de imperium, v. imperium. Fréq. abs. littér. : 1 300. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 435, b) 1 849; XXe s. : a) 1 979, b) 2 122.
impérieux, euse [ɛ̃peʀjø, øz] adj.
ÉTYM. V. 1420, « pressant »; « qui commande », 1544; lat. imperiosus, de imperium. → Empire.
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1 (1640). Vieilli. (Personnes). Qui commande d'une façon absolue, n'admettant ni résistance ni réplique. ⇒ Autoritaire, dictatorial, tyrannique. || Chef, maître impérieux. || Enfant impérieux (→ Choquant, cit. 3; criard, cit. 1). — Qui commande avec hauteur. ⇒ Altier, dédaigneux, hautain (cit. 8). || Un homme impérieux, plein de morgue, d'orgueil.
1 L'homme impérieux tient plus aux apparences (que l'homme « absolu »), a le goût de la domination, prétend qu'on lui cède, qu'on plie devant lui : on dit (…) un homme altier et impérieux (Boss., Volt., Roll., Cond.), hautain et impérieux (Roll.), une femme impérieuse et vaine (Marm.)… (Impérieux) dénote de l'orgueil, de la fierté, quelque chose… qui est plus pressant et choque davantage (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 681.
2 Qui sous la loi du riche impérieux,
Ne souffre point que le peuple gémisse (…)
Racine, Esther, III, 3.
3 Dans l'éducation façonnière des riches on ne manque jamais de les rendre (les enfants) poliment impérieux, en leur prescrivant les termes dont ils doivent se servir pour que personne n'ose leur résister (…)
Rousseau, Émile, II.
4 — Monsieur de Gondi, vous savez ce qui vient de se passer; le Roi a dit tout haut : — Que notre impérieux Cardinal le veuille ou non, la veuve de Henri-le-Grand ne sera pas plus longtemps exilée. Impérieux, monsieur l'abbé, sentez-vous cela ? Le Roi n'avait encore rien dit d'aussi fort contre lui. Impérieux ! c'est une disgrâce complète. Vraiment, personne n'osera plus parler; il va quitter la cour aujourd'hui certainement.
A. de Vigny, Cinq-Mars, I, VIII.
2 (V. 1570). Mod. (Style soutenu). || Caractère, esprit impérieux; humeur impérieuse. — Allure, mine impérieuse, manières impérieuses. ⇒ Autoritaire. || Air, ton impérieux. ⇒ Cassant, impératif, tranchant. || Le ton impérieux d'un maître. ⇒ Magistral. || Voix impérieuse.
5 Son caractère est impérieux; elle n'aime véritablement que ceux qu'elle gouverne (…)
6 Judith avait l'esprit impérieux. Elle était habituée à pétrir à sa guise les pensées assez molles des jeunes gens qu'elle connaissait.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, I, p. 427.
♦ Commandement, ordre impérieux. || Lettre impérieuse, billet impérieux (→ Gorgée, cit. 6).
7 Le mari voulut alors s'arrêter dans une auberge, la faire soigner, mais la femme s'y opposa avec un non impérieux de la tête (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, XIV.
3 (Choses). Qui force à céder; auquel on ne peut résister. ⇒ Irrésistible, pressant, tyrannique. || Une nécessité, une obligation impérieuse. ⇒ Impératif. || Céder à un besoin, à un désir (cit. 9) impérieux. || Circonstances impérieuses. || Fatalité (cit. 12), loi impérieuse (→ Attacher, cit. 20). || Les exigences impérieuses de la forme (cit. 74).
8 Ce qu'il y a de plus beau, de plus noble et de plus impérieux dans la raison, est manié par le premier (Corneille).
La Bruyère, les Caractères, I, 54.
9 Je ne vous reproche rien, je sens trop par moi-même combien il est difficile de résister à un sentiment impérieux.
Laclos, les Liaisons dangereuses, XC.
10 Mais la réalité présente parlait plus haut que les rêves du passé; elle s'imposait, impérieuse.
R. Rolland, Vie de Tolstoï, p. 34.
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CONTR. Hésitant, humble, obéissant, soumis. — Facultatif.
DÉR. Impérieusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.