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criard

criard, criarde [ krijar, krijard ] adj.
• 1495; de crier
1Qui crie (1o et 2o) désagréablement. Un enfant criard. fam. braillard, 2. gueulard.
2Aigu et désagréable. Sons criards. Voix criarde. discordant, glapissant, perçant. « un phonographe criard » (Chardonne).
3Par anal. Qui heurte la vue. Couleur criarde, trop vive. Des filles « traînaient sur les frais gazons le mauvais goût criard de leurs toilettes » (Maupassant). tapageur.
⊗ CONTR. Silencieux. Agréable, harmonieux. Sobre.

criard, criarde adjectif et nom Qui crie sans cesse et de manière déplaisante ; braillard : Des enfants criards.criard, criarde adjectif Qui rend un son aigre, perçant, désagréable : Voix criarde. Qui blesse la vue par son éclat violent, trop cru : Couleurs criardes.criard, criarde (expressions) adjectif Dettes criardes, qui sont réclamées avec insistance. ● criard, criarde (synonymes) adjectif Qui rend un son aigre, perçant, désagréable
Synonymes :
- braillard
- perçant
- strident
Contraires :
- agréable
- doux
Qui blesse la vue par son éclat violent, trop cru
Synonymes :
- tapageur
- voyant
Contraires :
- harmonieux

criard, arde
adj.
d1./d Qui crie souvent et désagréablement. Un enfant criard.
d2./d Qui blesse l'oreille. Voix criarde. Oiseaux criards.
d3./d Péjor. Qui heurte la vue (par sa vivacité, son bariolage). Couleurs criardes.
d4./d Par méton. Dettes criardes, dont le remboursement est réclamé avec insistance.

⇒CRIARD, ARDE, adj. et subst.
A.— [En parlant d'un animé]
1. (Personne) qui crie souvent, de façon désagréable et importune. L'homme est maussade, la femme plaintive, les enfants criards (ABOUT, Grèce, 1854, p. 181). Des peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 128) :
1. Autant les premiers bataillons de fédérés, les volontaires, (...) les travailleurs étaient solides au feu, calmes et décidés; autant cette abominable race de criards, de braillards et de fainéants tremblait pour sa peau.
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 2, 1870, p. 166.
2. [En parlant d'animaux] Les geais criards se disputent la ramée et l'ombre (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 170).
PARAD. (Quasi-)synon. acariâtre, aigre, braillard, grondeur, hurleur, tapageur.
3. P. méton.
a) [En parlant d'un lieu] Quitter la solitude pour la foule, les chemins verts et déserts pour les rues encombrées et criardes (M. DE GUÉRIN, Journal, 1834, p. 214).
b) [En parlant d'une chose] Dettes criardes. Petites dettes réclamées par les fournisseurs avec insistance et importunité. Afin de solder ses infimes dettes criardes près des fournisseurs de son quartier (GONCOURT, Journal, 1892, p. 200).
B.— P. anal. [En parlant d'une chose] Qui émet des sons aigus, désagréables, choquant l'ouïe.
1. [En parlant d'une voix, d'un instrument de musique] Les voix s'entre-croisaient, l'une criarde, l'autre sourde, une voix de femme et une voix d'homme (RAMUZ, Pache, 1911, p. 63). L'aigreur obsédante des hautbois criards (SCHAEFFNER, Orig. instr. mus., 1936, p. 133).
2. [En parlant d'un objet qu'on frotte contre un autre objet] Le bruit de la porte avec sa serrure criarde et ses verrous grinçants (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 245).
Spéc. [En parlant d'une étoffe] La soie criarde des rideaux (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 162).
Toile criarde ou criarde, subst. fém. Toile fortement gommée qui crisse quand on la touche; p. méton. jupon confectionné autrefois avec cette toile :
2. Le goût du XVIIe pour les dessous se manifeste par la recherche grivoise des surnoms qui leur sont attribués, tels que « le mousquetaire », « l'innocente », « la culbute » (...) « la criarde ». Ce dernier terme s'appliquait à une étoffe craquante qui fut beaucoup employée pour la confection des « tournures », petits poufs qui évasaient la robe en souvenir peut-être du vertugadin.
CÉCIL SAINT-LAURENT, L'Histoire imprévue des dessous féminins, Paris, Solar, 1966, pp. 96-98.
C.— P. métaph. Qui blesse la vue par un éclat trop vif, des couleurs discordantes. La maison (...) décorée avec un mauvais goût criard (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 148) :
3. Ce sont des verts crus, des bleus criards, des rouges, des terres cuites vernissées d'un goût atroce et séduisant...
É. FAURE, Hist. de l'art, 1914, p. 370.
Rem. On rencontre ds la docum. criardement, adv. D'une manière criarde. Un empiècement de la même étoffe, mais criardement neuve (MAETERLINCK, Bulles bleues, 1948, p. 103).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 criart « qui crie d'une manière désagréable » (J. DE VIGNAY, Mor. hist., XVIII, 37, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 501); 1690 fig. dettes criardes (FUR.); 1831 soie criarde (BALZAC, loc. cit.). Dér. du rad. de crier; suff. -ard, -arde. Fréq. abs. littér. :288. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 249, b) 635; XXe s. : a) 508, b) 365. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 136, 200.

criard, arde [kʀijaʀ, aʀd] adj.
ÉTYM. 1495; de crier.
1 (Êtres humains). Qui crie désagréablement et de façon continue. Braillard, brailleur, bruyant, criailleur, gueulard (fam.), tapageur. || Enfant criard. Pleurnicheur.
1 La même cause qui le rend (un enfant) criard à trois ans le rend mutin à douze, querelleur à vingt, impérieux à trente, et insupportable toute sa vie.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, V, lettre III.
Qui proteste, crie ou criaille. Rouspéteur (fam.), querelleur.
N. Fam. || Un insupportable criard. || Une petite criarde.
2 Aigu et désagréable. || Sons criards. || Voix criarde. Âcre, aigu, désagréable, discordant, glapissant, perçant; crécelle (voix de crécelle).Instrument criard. || Les gonds criards d'une porte. || Musique criarde.
2 Comment concevrez-vous jamais que la langue française, dont l'accent est si uni, si simple, si modeste, si peu chantant, soit bien rendue par les bruyantes et criardes intonations de ce récitatif ?
Rousseau, Lettre sur la musique franç., in Littré.
3 Rien n'avait pénétré ici de la richesse nouvelle, sauf un phonographe criard.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, III, V, p. 450.
(Animaux). || La poule et le canard sont des oiseaux criards.
(1831). || Soie criarde, dont le frottement produit un crissement.Toile criarde, gommée et crissant au toucher.N. f. (Vx). || Une criarde : jupon qui était fait de cette toile.
3.1 Pour les criardes, ainsi nommées du bruit de leur toile gommée, elles n'étaient portées que par les actrices sur le théâtre et les dames du plus grand air.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, II, p. 56.
3 Qui choque la vue. || Ton criard. || Couleur criarde, trop vive. Criant, dur, vif. || Bijoux d'un luxe criard. Tapageur. || Toilette criarde.
4 (…) des filles aux cheveux jaunes (…) traînaient sur les frais gazons le mauvais goût criard de leurs toilettes.
Maupassant, la Femme de Paul, p. 10.
(1690). || Dettes criardes, dont le paiement est sollicité avec insistance, importunité.
5 À condition que toutes les dettes criardes qu'il a faites dans ce pays-ci seraient préalablement acquittées.
Voltaire, Lettre à Beaumont, 16 févr. 1770.
CONTR. Calme, discret, doux, silencieux, taciturne. — Agréable, harmonieux. — Faible, pâle, sobre, sombre.

Encyclopédie Universelle. 2012.