incongruité [ ɛ̃kɔ̃gryite ] n. f.
• 1514; lat. incongruitas
1 ♦ Caractère de ce qui est contraire à la bienséance, aux usages.
2 ♦ Action ou parole incongrue, déplacée, et spécialt contraire à la bienséance, aux convenances. Dire des incongruités.
● incongruité nom féminin (bas latin incongruitas, -atis) Caractère de ce qui est incongru, de ce qui va contre le savoir-vivre. Action, propos incongrus : Dire des incongruités. ● incongruité (synonymes) nom féminin (bas latin incongruitas, -atis) Caractère de ce qui est incongru, de ce qui va...
Synonymes :
- grossièreté
Contraires :
- bienséance
incongruité
n. f. Caractère de ce qui est incongru.
|| Action, parole incongrue.
⇒INCONGRUITÉ, subst. fém.
Caractère de ce qui est incongru; p. méton., manifestation de ce caractère. Le seul sourire de l'abbé eût déjà fait comprendre à la comtesse l'incongruité de sa question (GIDE, Caves, 1914, p. 747) :
• ... mais que signifient quelques rubans fanés, quelques lés d'étoffe éraillés et miroités, quelques misères et quelques incongruités de toilette lorsque celles qui les portent sont jeunes et jolies?
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 38.
— En partic.
♦ Manque de savoir-vivre. Synon. inconvenance. Il eût repoussé comme une incongruité l'offre d'une cigarette, quoique ce fût le pourboire normal, et passé dans les mœurs de la captivité (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 320).
P. euphém. Synon. de déjection. Il y avait de mon temps un corbeau familier (...) qui, par suite d'incongruités dans des baquets où coulaient des lessives, fut tué d'un coup de carabine par le « patron » (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes pris., 1893, p. 416). De jeunes chiens qui s'amusent à déposer leurs incongruités en belle place (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 500).
♦ Vieilli. Faute de grammaire, d'orthographe. Les quatre liasses inégales de papier (...) dans lesquelles le public (...) a bien voulu voir (...) Han d'Islande, avaient été tellement déshonorées d'incongruités typographiques (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 11).
Prononc. et Orth. : [] ou [--]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1501 gramm. (Le Jardin de Plaisance, f° a III v°, éd. E. Droz et A. Piaget, t. 1); 2. 1585 « action ou parole déplacée, inconvenante » (NOËL DU FAIL, Contes et Discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 1, p. 320); 3. 1666 « caractère de ce qui est incongru, déplacé, de ce qui ne convient pas » (MOLIÈRE, Médecin malgré lui, III, 6). Empr. au b. lat. incongruitas « défaut de convenance; proposition où le verbe est impersonnel ». Fréq. abs. littér. : 36.
incongruité [ɛ̃kɔ̃gʀyite; ɛ̃kɔ̃gʀɥite] n. f.
ÉTYM. Déb. XVIe; lat. incongruitas, de incongruus. → Incongru.
❖
1 Vx. Caractère de ce qui est incongru (2.), déplacé, de ce qui ne convient pas.
1 (…) l'incongruité des humeurs opaques (…)
Molière, le Médecin malgré lui, III, 6.
♦ (Mil. XVIIe). Caractère de ce qui est contraire à la bienséance, aux usages. || L'incongruité d'une conversation.
2 Et peut-être quelque aventure particulièrement scabreuse éclaira-t-elle enfin M. Richard sur l'incongruité de ces visites (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, VII, p. 189.
2 (1585). Action ou parole incongrue, déplacée, et, spécialt, contraire à la bienséance, aux convenances.
3 (…) vous avez vu ses deux genoux (…) — Mais non ! s'écria madame Mollot, vous me faites dire des incongruités.
Balzac, le Député d'Arcis, Pl., t. VII, p. 706.
♦ Spécialt. Acte physiologique interdit : éructation, et, spécialt, pet. — (En parlant d'un animal). Déjection.
4 Kédi-bey (un jeune chat), le soir où il me fut offert, était emmailloté en outre dans une serviette de soie, où la frayeur du voyage lui avait fait commettre toute sorte d'incongruités.
Loti, Aziyadé, III, LV.
3 (V. 1501). Gramm. Vx. Faute de grammaire, et, spécialt (XVIIe), faute contre la syntaxe, solécisme (→ au fig. Barbarisme, cit. 4, Molière).
5 (…) force pluriels pour singuliers, et plusieurs autres incongruités dont était plein le langage mal limé d'icelui (de ce) temps.
Clément Marot, Préface des Poésies de Villon, Œ., t. II, p. 420.
6 Je sais que vous aimez tout ce qui vient de moi, même jusques à mes barbarismes et à mes incongruités.
Guez de Balzac, Lettres, 11 avr. 1652.
Encyclopédie Universelle. 2012.