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indolence

indolence [ ɛ̃dɔlɑ̃s ] n. f.
• 1557; h. XIVe; lat. indolentia, de dolere « souffrir »
1Vx État d'une personne qui ne souffre pas. insensibilité.
Vx Le fait d'être indolore.
2(XVIIe) Mod. Disposition à éviter le moindre effort physique ou moral. apathie, indifférence, inertie, insouciance, langueur, mollesse, nonchalance, paresse. « cette indolence occupée, qui est un des charmes du voyage » (Gautier).
⊗ CONTR. Sensibilité, souffrance. Activité, ardeur, empressement, énergie, vivacité.

indolence nom féminin (latin indolentia, insensibilité) Caractère de quelqu'un qui agit avec mollesse. Caractère d'une lésion qui ne cause pas de douleur. ● indolence (synonymes) nom féminin (latin indolentia, insensibilité) Caractère de quelqu'un qui agit avec mollesse.
Synonymes :
- apathie
- atonie
- indifférence
- inertie
- langueur
- mollesse
- nonchalance
- nonchaloir (littéraire)
Contraires :
- allant
- ardeur
- diligence
- entrain
- pétulance
- vivacité
- zèle

indolence
n. f. Mollesse, nonchalance.

⇒INDOLENCE, subst. fém.
A. — Vieux
1. ,,État d'une âme qui s'est mise au-dessus des passions. L'indolence des stoïciens est difficile à concevoir`` (Ac. 1835, 1878). Synon. ataraxie, insensibilité, impassibilité.
2. MÉD. Fait de ne pas provoquer de douleur. Indolence d'une tumeur. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Vieilli. Absence de passion, de sensibilité morale. Synon. indifférence. Une sanglante querelle venait d'éclater entre les domestiques des Gamba et ceux de Byron (...). Byron regardait la scène avec un air de voluptueuse indolence (MAUROIS, Byron, t. 2, 1930, p. 223) :
1. ... vous ne prêtez plus aux moindres actions de votre femme, cette attention que vous donnait le premier feu de votre amour. Cette indolence empêche beaucoup de maris d'apercevoir les symptômes par lesquels leurs femmes annoncent un premier orage...
BALZAC, Physiol. mar., 1826, p. 102.
C. — Disposition à se donner le moins de peine possible, à agir avec lenteur et mollesse. Synon. nonchalance; anton. entrain. Les Turcs y ont imprimé [à Malte] ce caractère d'inaction et d'indolence qu'ils portent partout : tout y est dans l'inertie et dans une sorte de misère (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 153). C'était la canicule (...); l'air lumineux et brûlant éveillait des idées d'indolence et de rafraîchissement (PROUST, Sodome, 1922, p. 994) :
2. Une passion exclusive, excessive, pour sa femme, une certaine indolence naturelle aussi chez ce rêveur peu enclin à l'action, la crainte enfin du changement, du trouble, inclinaient Daniel à laisser les choses en l'état, à se contenter de ce demi-bonheur...
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 139.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIVe s. [apr. 1325] sens obscur [peut-être « nature, constitution physique » par confusion entre indolentia (< dolere) et indoles (< indu + alere) : cf. TLL s.v. indoles, 1220, 39 et le rapprochement signalé en b. lat. par ERN.-MEILLET s.v. alo entre indoles et dolor, indolens. Cf. le m. fr. indole « caractère, naturel » ds GDF. T.-L. suggère, avec moins de vraisemblance, le sens de « odeur » indolentia ayant dans ce cas là été abusivement rapproché du b. lat. olentia « odeur », de olere.] (Propriété des choses, I, 31, 4 ds T.-L. : Rosier est arbre espineuse, Petit est, mès mout vertüeuse En fleurs, en feuilles, en semence, Et aussi de grant indolence); 1. 1557 « absence de douleur, insensibilité (prob. physique) » (BUGNYON, Erotasmes, p. 82, éd. 1557 ds GDF. Compl.); 1580 « absence de douleur physique » (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 472 et 473); 2. av. 1593 « insensibilité morale » (AMYOT ds FEW t. 4, p. 650a); 1654 (PERROT D'ABLANCOURT, Lucien, t. 1 ds RICH. 1680); 3. av. 1660 « paresse, nonchalance » (SCARRON ds Trév. 1704); 1671, 30 août (SÉVIGNÉ, Lettres, éd. Gérard-Gailly, t. 1, p. 373). Empr. au lat. class. indolentia « absence de toute douleur; insensibilité ». Fréq. abs. littér. : 226. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 458, b) 317; XXe s. : a) 212, b) 272.

indolence [ɛ̃dɔlɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1557; attestation isolée, XIVe, sens obscur; lat. indolentia, de in-, et dolere « souffrir ». → Dolence; dolent.
1 Vx. État d'une personne qui ne souffre pas. || L'indolence des stoïciens ( Insensibilité; ataraxie).
1 Tout ainsi que les Stoïciens (disent) que les vices sont utilement introduits pour donner prix (…) à la vertu, nous pouvons dire (…) que nature nous a prêté la douleur pour l'honneur et service de la volupté et indolence.
Montaigne, Essais, III, XIII.
Vx ou méd. Le fait de ne pas causer de douleur. || L'indolence d'une tumeur (Littré).
2 (Av. 1593). Vx (langue class.). Insensibilité morale; « état d'une personne qui n'est point touchée des choses qui touchent les autres » (Trévoux). Indifférence.|| « Facilité à se blaser, dégoût » (Cayrou).
2 (…) l'indolence inséparable des longs attachements.
Mme de Sévigné, 532, 6 mai 1676.
3 (XVIIe). Mod. Disposition à éviter le moindre effort physique ou moral. Apathie, indifférence, inertie, insouciance, langueur, mollesse, nonchalance, paresse, sybaritisme, veulerie (→ Hamac, cit. 3). || Les « douceurs d'une molle indolence » (→ Duvet, cit. 4, Boileau). || « La paresse, l'indolence et l'oisiveté, vices naturels aux enfants » (→ Appliquer, cit. 36, La Bruyère). || Indolence et négligence (→ Délai, cit. 3, Rousseau). || Il est d'une incroyable indolence, d'une indolence désespérante. || Être l'indolence même (→ Effaroucher, cit. 3, Rousseau). || Indolence d'un esprit qui s'engourdit (cit. 9). Assoupissement, engourdissement.
3 D'une lâche indolence esclave volontaire.
Boileau, Épîtres, XI.
4 L'indolence est le sommeil des esprits.
Vauvenargues, Maximes et réflexions, 399.
5 (…) cette indolence et cette langueur que semble imprimer à tout le corps le poids des premières pensées amoureuses de la femme.
Lamartine, Graziella, IV, XXVII.
6 Le jour suivant s'écoula dans cette indolence occupée, qui est un des charmes du voyage.
Th. Gautier, Voyage en Russie, p. 399.
Par anal. || L'indolence du ciel (→ Gris, cit. 3, Baudelaire).
CONTR. Sensibilité, souffrance. — Activité, ardeur, empressement, vivacité.

Encyclopédie Universelle. 2012.