Akademik

innocenter

innocenter [ inɔsɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1704; autre sens 1530; de innocent
1Déclarer (qqn) innocent, non coupable. blanchir, disculper, réhabiliter. Innocenter un accusé. On m'a « emprisonné, jugé, condamné et [elle n'a] pas élevé la voix pour m'innocenter » ( Aymé). Par ext. (sujet chose) Cette déclaration du témoin l'innocente, le lave de tout soupçon.
2Considérer comme innocent. absoudre, excuser, justifier, pardonner. « Vous innocentez l'ivrognerie, vous idéalisez la crapule » (Baudelaire).
⊗ CONTR. Accuser, condamner.

innocenter verbe transitif Déclarer quelqu'un innocent : Innocenter un accusé. Prouver, établir l'innocence de quelqu'un : Ce témoignage innocenta le malheureux. Excuser quelqu'un, une action, les justifier : Chercher à innocenter sa conduite.innocenter (synonymes) verbe transitif Déclarer quelqu'un innocent
Synonymes :
- acquitter
- réhabiliter
Contraires :
- accuser
- déférer
- incriminer
- inculper
- poursuivre
Prouver, établir l' innocence de quelqu'un
Synonymes :
- blanchir
- disculper
- laver
Contraires :
- charger
- condamner
- noircir

innocenter
v. tr. Déclarer innocent. Innocenter un accusé.

⇒INNOCENTER, verbe trans.
A. — Usuel. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
1. [Correspond à innocent B 2 a] Faire apparaître comme réellement innocent, déclarer légalement innocent. Synon. blanchir, disculper; anton. déclarer coupable. Innocenter un accusé.
a) [Le suj. désigne une pers.] Les gouvernements ont donné trop de preuves de leur consentement à la condamnation d'innocents, comme de leur désir d'innocenter à tout prix des coupables, pour être encore admis au bénéfice de la confiance aveugle (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 179). V. contresens ex. 3.
Emploi pronom. réfl. (Chercher à) prouver que l'on est innocent. Rodolphe, accusé d'avoir servi de secrétaire à cette passion illicite, s'innocenta avec vivacité (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 122). S'être tue quand on pouvait s'innocenter d'un mot (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 168).
b) [Le suj. désigne une chose, un fait] Une preuve, un témoignage innocente qqn :
Il est étrange que je ne me fusse jamais posé cette question : « N'avais-je pas été coupable en adhérant à la Commune de Paris? » Deux motifs m'avaient innocenté à mes propres yeux, — j'avais cru agir en patriote, d'une part. D'autre part, l'explosif Fresnelay n'avait pas servi.
BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 39.
2. P. ext. (Faire) considérer comme innocent, comme non-fautif. Synon. absoudre, excuser; anton. condamner. Il avait d'avance innocenté les ingrats (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 635). Il lui offrait la possibilité de brouiller le bien et le mal de manière à innocenter son père, et aussi de justifier sa lourde fortune (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 360).
B. — [Le compl. d'obj. désigne une chose, un fait]
1. Rare. [Correspond à innocent A] Enlever à quelque chose son caractère dangereux, menaçant, pénible. Vos touchantes amours [des oiseaux] innocentent ce que l'homme appelle la barbarie de la nature (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 10). Et c'était quelque chose de très indulgent et de très grand, émané de sa personne, qui allait innocenter, devant la jeune fille, l'effrayante débâcle des faits (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 104).
2. [Correspond à innocent B 1 b] Faire considérer comme non-blâmable, enlever à quelque chose son caractère blâmable, faire admettre.
[Le compl. désigne une chose couramment considérée comme blâmable] Vous innocentez l'ivrognerie, vous idéalisez la crapule (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 328).
[Le compl. désigne une chose qui est condamnable dans certaines conditions] M. Druey cherche à innocenter ses opinions du temps jadis (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1850, p. 117). Il s'excusait maintenant, tâchait d'innocenter ses emprunts et de plaider ses compromis (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 213).
REM. Innocenteur, subst. masc., rare. Celui qui innocente (supra A 1). L'avocat, c'était Lachaud, l'innocenteur patenté des assassins (GONCOURT, Journal, 1869, p. 511). V. aussi CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 466.
Prononc. et Orth. : [], (il) innocente []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1547 « fouetter, le jour de la fête des Innocents, les femmes que l'on surprenait au lit » (MAROT, Épigrammes, 7 ds HUG.); 2. 1704 « décharger un innocent d'une accusation » (Trév.). Dér. de innocent; dés. -er; cf. avec 1 donner les innocents « id. » 1599 ds HUG. Fréq. abs. littér. : 72.

innocenter [inɔsɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. 1704; « donner le fouet par jeu, le jour des Innocents », 1530; de innocent.
1 (Compl. n. de personne). Déclarer innocent, non coupable. Blanchir (fig.), disculper, réhabiliter. || Innocenter un accusé. || Témoin qui innocente qqn (→ Élever, cit. 35).
(Sujet n. de chose). Rendre innocent, faire considérer comme innocent (qqn). || Les déclarations du témoin ont innocenté l'accusé. Disculper.
2 (1844). Considérer comme innocent. Absoudre, excuser, justifier, pardonner.(Compl. n. de chose). || Innocenter l'ivrognerie (→ Idéaliser, cit. 2).
1 Persécuter un homme en politique, ce n'est pas seulement le grandir, c'est encore en innocenter le passé.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 129.
2 Et toi, ma pauvre maman, tu ne penses jamais qu'à l'innocenter, et tu oublies tout, jusqu'aux inextricables difficultés dans lesquelles il nous laisse !
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 112.
Par ext. Enlever à (qqch.) son caractère dangereux, nuisible; considérer comme non responsable. || Innocenter la situation. || Innocenter des opinions. || Innocenter « l'effrayante débâcle des faits » (Zola, le Docteur Pascal, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.